Tout le théâtre comique provençal de Jean-Paul Marsal
286 pages
Français

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Tout le théâtre comique provençal de Jean-Paul Marsal , livre ebook

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Description

Le meilleur de l'humour contemporain méridional est dans cet ouvrage qui vous amusera pour le meilleur et pour le rire.

Vous savourerez le mariage du rire et de la spiritualité. Ce théâtre va emparadiser votre vie et ensoleiller votre esprit.

« Quel plaisir d'ouvrir ce livre qui devrait être remboursé à 100% par la Sécurité Sociale... L'art de Marsal est de conter toutes les aventures avec ironie : la galéjade pointe quasiment à chaque mot. Impossible de citer toutes les listes des jeux de mots galéjeurs où Marsal excelle... »

Extrait de la critique du livre par Mr Jean-Claude Roux, chef de rédaction de la revue n°180 « Li Nouvello de Provènço », 42 boulevard Sixte Isnard 84000 Avignon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332923974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-92395-0

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur aux éditions Edilivre :
« Les prophéties du 5 e évangile selon Frédéric Mistral »
« L’alchimie spirituelle dans l’œuvre de Frédéric Mistral »
« Séances de cinéma avec Frédéric Mistral »
« En Provence, le conte est bon de 7 secondes à 177 ans et les galets jadent »
* * *
L’illustration de la couverture,
« Éclat de vie »,
est une toile de l’Artiste Peintre
Nelly Martin-Jarrand
http://il-etait-une-foi.over-blog.com/
Lou marcat
À-n-Antibo, lou marcat isto sus lou cours Massena proche de la catedralo, de la coumuno e di bàrri que douminon la Mieterrano.
Ramoun lou masié, sa mouié Magali soun darrié soun banc emé si sèt enfant pèr vèndre fru e liéume. Séuvan, lou pescadou, arribo emé sa femo Mirèio e si cinq enfant pèr istala sa floto de pèis.
– Bonjour Ramoun, touques un pau la paleto !
– Adessias Séuvan ! coume sian ?
– Tras que bèn… e tu ?
– Se carrejan coume poudèn.
– As amena touto la chourmo ! Iéu tambèn… Zou ! Au tai ! ».
MIRÈIO : Alor Magali, as segui moun bon counsèu pèr lucha contro lou desvèi ?
MAGALI : O, siéu arribado de coumta fin-que 666.999.
MIRÈIO : As pouscu plega parpello ?
MAGALI : Noun, èro l’ouro… e me siéu levado dóu pèd garèu. Ai lou catarinoun.
MIRÈIO : Iéu, avans de parti, uno cliènto me telefouno. Voulié uno dougeno d’ùstri ni grosso, ni pichoto, ni vièio, ni duro e pas arenouso ! Ié responde : « Emé o sènso perlo ? ».
MAGALI : Es seguramen aquelo qu’a empega à l’interiour dóu refrigeradou uno foto de soun ome en maiot de ban dóu tèms de si fianço pèr qu’arresto de manja tout soun countengut…
MIRÈIO : N’ia de zozò ! Coume lou banquié… L’autre jour, ié demande l’ouro e me respond :
« Vue euro cinquanto ».
MAGALI : Aquelo empego !
LA NINÈIO : Sian galoi d’èstre’qui. Anan aprendre de laid mot quand nòsti gènt van veni verd.
RAMOUN À SÉUVAN : En Savoio, lis abalissèire an blouca li trin… Li vaco soun urouso : avien jamai vist li trin tant proche e tant de tèms ! Bramon : emé lou putan de TGV an tóuti lou torticòli ! ».
Le marché
À Antibes, le marché se situe sur le cours Masséna à côté de la cathédrale, de la mairie et des remparts qui dominent la Méditerranée.
Raymond le fermier, sa femme Magali sont derrière leur banc avec leurs sept enfants pour vendre fruits et légumes. Sylvain, le pêcheur, arrive avec Mireille et leurs cinq enfants pour installer leur banc de poissons :
– Bonjour Raymond, serre-moi la main !
– Adieu Sylvain ! Comment ça va ?
– Très bien… et toi ?
– On se porte comme on peut.
– Tu as amené toute l’équipe ! Moi aussi… Allez ! Au travail !
MIREILLE : Alors Magali, tu as suivi mon bon conseil pour lutter contre l’insomnie ?
MAGALI : Oui, je suis arrivée à compter jusqu’à 666999.
MIREILLE : Tu as pu dormir ?
MAGALI : Non, c’était l’heure… et je me suis levée du pied gauche. Je suis de mauvaise humeur.
MIREILLE : Moi, avant de partir, une cliente me téléphone. Elle voulait une douzaine d’huîtres ni grosses, ni petites, ni vieilles, ni dures et pas sableuses ! Je lui réponds : « avec ou sans perles ? ».
MAGALI : C’est sûrement celle qui a collé à l’intérieur du frigidaire une photo de son mari en maillot de bain du temps de leurs fiançailles pour qu’il arrête de manger tout son contenu.
MIREILLE : Il y en a des originaux ! Comme le banquier… L’autre jour, je lui demande l’heure et il me répond : « Huit euros cinquante ».
MAGALI : Elle est bien bonne celle-là !
LES ENFANTS (ENTRE EUX) : Nous sommes contents d’être ici. On va apprendre de nouveaux gros mots quand nos parents vont se mettre en colère…
RAYMOND À SYLVAIN : En Savoie, les éleveurs bloquent les trains… Ce sont les vaches qui sont heureuses : elles n’ont jamais vu les trains aussi près et aussi longtemps ! Ils se plaignent car depuis qu’il y a le TGV, elles ont toutes attrapé le torticolis !


SÉUVAN : Es chanudo aquelo… Tiers, lou restauradou m’a counta la dóu canibale que demando : « Un avoucat, uno religiouso, un souïsset mai saunant ! ».
RAMOUN : Germano dirié : oubra en estènt dins si bello, i’à rèn de meiour !
SÉUVAN : Es La Bruyère que diguè : Acò’s : ma maire m’a fa, acò crèmo au lume ?
RAMOUN : Es egau ! Zou !
Après uno ouro de travai tout es lèst.
Li dous coumpan soun à coustat pèr vèndre la mangiho.
MAGALI COUMENÇO : Sentès lis oulour de nòsti fru e liéume terradouren. Venon pas de l’estrangié.
UN OME DE DIRE : Avès de kiwi ?
MAGALI : Nàni ! Sian pas de kangourou ! Anas vous escoundre, ensuca !
L’ome s’esbandis sèns demanda soun rèsto.
RAMOUN : Calmo-te, sian de coumerçant. Fau pas reçaupre la clientèlo em’un fusiéu.
MAGALI : Coumerçant, o, mai ni sourd nimai mut. Mai mounte sian ?
MIRÈIO : Ramoun a resoun… Resto siavo.
MAGALI : Res vòu croumpa !
MIRÈIO : Segur que se li mandes au diable, van rèn t’acheta.
MAGALI : As resoun ! Vau miés faire sourti lou verbe en disènt la tiero de nòsti proudu. Zou ! Ramoun e la ninèio, cridas à vous faire peta li maisso ! Iéu pèr m’assoula vau vèire Flour…
LA NINÈIO : D’acord, ma ! A nautre de rampela. Bòni gènt, espinchas l’ourtoulaio, se fai pas crida : Vènon tout-bèu-just d’èstre culi ! Cachofle ! Alucas aquésti paquet de rais-fort !
UNO CLIÈNTO : Nàni, pas pèr vuei !


RAYMOND À SYLVAIN : En Savoie, les éleveurs bloquent les trains… Ce sont les vaches qui sont heureuses : elles n’ont jamais vu les trains aussi près et aussi longtemps ! Ils se plaignent car depuis qu’il y a le TGV, elles ont toutes attrapé le torticolis !
SYLVAIN : Elle n’est pas mauvaise celle-là… Thierry, lerestaurateur, m’a raconté celle du cannibale qui demande : « Un avocat, une religieuse et un petit-suisse, mais le tout saignant ! ».
RAYMOND : Comme dirait Germaine, travailler dans la bonne humeur, il n’y a que ça de vrai !
SYLVAIN : C’est La Bruyère qui a dit cette lapalissade ?
RAYMOND : C’est égal ! Allez !
Après une heure de travail tout est prêt.
Les deux amis sont voisins pour vendre leurs produits.
MAGALI : Sentez les parfums de nos fruits et légumes. Ils ne viennent pas de l’étranger.
UN HOMME : Vous avez des kiwis ?
MAGALI : Non ! Nous ne sommes pas des kangourous !
MAGALI : Allez-vous en, ensuqué !
L’homme s’en va sans demander le reste.
RAYMOND : Calme-toi, nous sommes des commerçants, il ne faut pas recevoir la clientèle avec un fusil.
MAGALI : Commerçant oui ! Mais ni sourd ni muet. Mais où sommes-nous ?
MIREILLE : Raymond a raison… Reste calme.
MAGALI : Personne n’achète !
MIREILLE : C’est sûr que si tu les envoies au diable…
MAGALI : Tu as raison ! Il vaut mieux faire sortir le verbe avec la liste de nos produits. Allez ! Raymond et les enfants, criez à vous faire éclater les mâchoires ! Moi pour me calmer je vais voir Fleur…
LES ENFANTS : Bien, maman ! À nous de battre le rappel. Braves gens, admirez ces légumes, ils sont frais ! Artichauts ! Regardez ces radis !
UN CLIENT : Non, pas aujourd’hui !


LA NINÈIO : Zou ! Venès eici que vou serve ! Caulet-flori coucourdo, api, pòrri, navèu, pastenargo, merinjano, poumo d’amour. Soun en dounacioun. Queto chausido !
Quéti bèllis amelo, Ambricot. Masantas acò ! Rèn qu’en li vesèn, lou goust dóu sucre vous vèn à la bouco.
(Plan-plan, Magali rejoun lou banc de soun amigo.)
– Bonjour, Flour !
– Adessias Magali, dequé vos ?
– Fai-me senti uno flour remaiso – doulour. Me fan veni cabro.
FLOUR : Tè, sènt aquesto bello roso.
MAGALI : Hum ! Ié siéu ! Siéu dins mi bono… Gramaci !
FLOUR : Sabes que « Galo Bon tèms », l’ourtoulan a tres particuliero qu’an de noum de flour : Margarido, Roso, Jacinte.
MAGALI : O, se boufo un di pichot noum quouro fai peta la narro, sa femo qu’es jalouso de soun oumbro s’imagino que penso à soun obro. Pistachié !
FLOUR : Au fa, vènde li libre de classo de cinquenco de Titin ; soun quasimen nòu. Soun libret escoulàri n’en fai provo !
MAGALI : Tranquile coume uno gerlo d’òli !
Te gramacie Flour… Adessias !
(La masiero es aro emé Ferigoulo l’erbouristo.)
– Ai agu la maliço, dounas-me uno erbo pèr bèn digeri aquest vèspre.
– Tè ! De la sàuvi, em’acò vas digeri de roucas.
– Gramaci, Ferigoulo ! Que Diéu vous benesigue pèr aquéstis erbeto que soun doun de Diéu. Ai besoun d’un bon counsèu. Lou cat de la vesino gnaulo touto la niue…
FERIGOULO : Fau un meno-som.
MAGALI : Me mandas encò dóu farmacian !
FERIGOULO : Espèro ! Faras bèure l’endourmitòri dins uno tasso de la au cat…
MAGALI : Osco, Ferigoulo e à bèn lèu…


LES ENFANTS : Allez ! Venez ! Que je vous serve. Choux-fleurs, courges, céleris, poireaux, navets, carottes, aubergines, tomates, amandes, abricots. Soupesez ça ! Rien qu’en les voyant, le goût du sucre vous vient à la bouche.
(Pendant ce temps, Magali rejoint le banc de son amie.)
– Bonjour, Fleur !
– Adieu, Magali, que veux-tu ?
– Fais-moi sentir une fleur calmante. Ils me font devenir chèvre.
FLEUR : Tiens, cette belle rose.
MAGALI : Extra ! J’ai retrouvé ma bonne humeur. Merci.
FLEUR : Tu es au courant que « Bon Vivant » l’horticulteur a trois maîtresses qui portent des noms de fleur : Marguerite, Rose et Jacinthe.
MAGALI : Oui ! Comme ça, dans son sommeil, s’il prononce un de ces prénoms, sa femme qui est jalouse s’imagine qu’il pense à son travail. Ah ! Ces hommes !
FLEUR : Au fait, je vends les livres de classe de cinquième de Baptiste ; ils sont en bon état, ayant peu servi. Son livret scolaire en fait foi !
MAGALI : Tranquille comme Baptiste ! Il n’a pas dû leur faire mal… Je te remercie Fleur… Adieu.
(La fermière passe devant l’herboriste surnommé « Thym »)
MAGALI : Je me suis mise en colère, donnez-moi une herbe pour digérer ce soir.
THYM : De la sauge, ave

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