Carnets d un peintre
179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Carnets d'un peintre , livre ebook

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179 pages
Français

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Description

Ce livre présente des extraits de 43 carnets journaliers du peintre Jean Legros (1917-1981). Contemporains de sa pratique de la peinture, ils font aussi référence aux artistes, aux critiques et polémiques de l'époque. Les textes présentés ici alternent l'aspect théorique et biographique et nous font découvrir les visées, les amertumes, les paradoxes du grand peintre qu'il fut.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2008
Nombre de lectures 276
EAN13 9782296955004
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CARNETS D’UN PEINTRE
Collection Esthétiques
Dirigée par Jean-Louis Déotte

Comité de lecture : Jacques Boulet, Jacques Boulet, Alain Brossat ( Culture & politique ), Pierre Durieu, Véronique Fabbri, Daniel Payot, André Rouillé, Peter Szendy, Humbertus Von Hameluxen (Al.), Anne Gossot (Jp), Carsten Juhl (Scand.), Germain Rœsz ( Ars ), Georges Teyssot (USA), RenéVinçon (It.), Suzanne Liandrat-Guigues

Pour situer notre collection, nous pouvons reprendre les termes de Benjamin annonçant son projet de revue : Angelus Novus : « En justifiant sa propre forme, la revue dont voici le projet voudrait faire en sorte qu’on ait confiance en son contenu. Sa forme est née de la réflexion sur ce qui fait l’essence de la revue et elle peut, non pas rendre le programme inutile, mais éviter qu’il suscite une productivité illusoire. Les programmes ne valent que pour l’activité que quelques individus ou quelques personnes étroitement liées entre elles déploient en direction d’un but précis ; une revue, qui expression vitale d’un certain esprit, est toujours bien plus imprévisible et plus inconsciente, mais aussi plus riche d’avenir et de développement que ne peut l’être toute manifestation de la volonté, une telle revue se méprendrait sur elle-même si elle voulait se reconnaître dans des principes, quels qu’ils soient. Par conséquent, pour autant que l’on puisse en attendre une réflexion – et, bien comprise, une telle attente est légitimement sans limites –, la réflexion que voici devra porter, moins sur ses pensées et ses opinions que sur les fondements et ses lois ; d’ailleurs, on ne doit plus attendre de l’être humain qu’il ait toujours conscience de ses tendances les plus intimes, mais bien qu’il ait conscience de sa destination.
La véritable destination d’une revue est de témoigner de l’esprit de son époque. L’actualité de cet esprit importe plus à mes yeux, que son unité ou sa clarté elles-mêmes ; voilà ce qui la condamnerait – tel un quotidien-à l’inconsistance si ne prenait forme en elle une vie assez puissante pour sauver encore ce qui est problématique, pour la simple raison qu’elle l’admet. En effet, l’existence d’une revue dont l’actualité est dépourvue de toute prétention historique est justifiée… »


Série « Ars »
coordonnée par Germain Roesz

La collection Ars donne la parole aux créateurs. Du faire au dire, Ars implique les acteurs de la création (les fabricants ainsi que les observateurs de la fabrique) à formuler – sur un terrain qui semble parfois étranger – leurs projets, leurs ambitions, leurs inquiétudes, leurs découvertes. Sur les modes analytiques, critiques, politiques, polémiques, esthétiques et dans les formes du journal, de l’essai, de l’entretien, du collage, il s’agit d’énoncer une parole du faire-créateur.
Rendre manifeste, de la revendication à l’adhésion, ce qui tisse les contradictions et les débats de la création contemporaine. Une complémentarité nécessaire en quelque sorte de la collection « Esthétique ».


Dernières parutions

Jean-Hughes Barthelemy, Penser l’individuation, Simondon et la philosophie de la nature, 2005
Rwanda 1994-2004 : des faits, des mots, des œuvres , sous la direction de Laure Coret, 2005
Martine Braun-Stanesco, Emergences – effacement, errance du regard sur les pierres , Ars, 2006
Vincent Lowy, Guère à la guerre ! Ars, 2006
Anthropologie, art contemporain et musée : quels liens ? sous la direction de Roger Somé et Carine Schutz, 2007
Le réel à l’épreuve des arts, l’écran, la rue, la scène , sous la direction de Geneviève Jolly, Ars 2007
COLLECTION ESTHÉTIQUES – SÉRIE A RS


JEAN LEGROS


CARNETS D’UN PEINTRE
P EINTURE DE BRUIT – P EINTURE DE SILENCE
CARNETS I À XIX
(1961-1965)


Textes réunis par Micheline Legros
et préfacés par Germain Roesz


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-05841-5
EAN : 9782296058415

Fabrication numérique : Socprest, 2012
IN MEMORIAM
M ICHELINE L EGROS


Remerciements


Marie Legros, Barbara Lezmy, Roger Leloup,
Rémy Mathiot (Galerie Cour Carrée),
Docteur Francis Kennel, Galerie Lahumière,
Michel Demange.
Préface
CARNETS POUR PEINDRE.
UNE APPROCHE CURSIVE POUR JEAN LEGROS.


2-3-51.
427. On doit montrer que, même s’il n’emploie jamais les mots « Je sais… » , son comportement manifeste ce qui nous importe. {1}
Ludwig Wittgenstein


Ne pas compromettre son chemin .

Les artistes se construisent de multiples manières, en accompagnant le monde qui les entoure, en observant les maîtres du passé, en s’opposant, en comparant, en se dépouillant, en osant les paradoxes, en faisant la quête du spirituel. On peut, bien entendu, n’observer que ce qui fait l’art de l’artiste, la peinture pour le peintre par exemple, mais certainement on y perd ce que furent ses quêtes, ses exigences, ses colères, ses errements. Jean Legros fut peintre avec l’ambition d’une éthique de la peinture, d’une rigueur morale pour la peinture et d’un geste qui déborde la question de la mode. Son approche de l’art croise la totalité de la vie :

Qui poursuit l’Absolu cherche Dieu.
Qu’on l’appelle comme on voudra.
Que dieu existe vraiment ou qu’il ne soit qu’une projection psychologique de l’homme, l’important est que toute œuvre n’a de chance d’obtenir quelque grandeur qu’en engageant le dialogue avec Dieu.

Les mots utilisés par Jean Legros sont entiers, extrêmes, sans concession. Il choisit de dire le fond de ce qu’il observe, de ce qu’il entrevoit, de ce qu’il vise. Il le fait dans sa culture, dans ses références.

Souvent l’observation d’une œuvre nouvelle s’éclaire des dits du peintre et permet de mieux comprendre, de mieux situer les intentions. À d’autres moments cela déroute parce que l’écrit déterre {2} des situations non repérées dans l’œuvre.
Ce livre présente des extraits de 43 carnets journaliers que le peintre Jean Legros appelait « mes bréviaires ». Ils sont tirés des carnets 1 à 19 (de 1961 1965) qu’il réunit sous le titre Peinture de bruit, peinture de silence. Il faut prendre quelques précautions pour que le lecteur comprenne le sens de ces écrits et les remette dans leur contexte. Ils sont contemporains de la tentative du peintre de poursuivre la grande aventure de la peinture, de la garder sur cette ligne où elle aurait pour qualité de produire son propre monde. Dans le même temps ils sont bien de leur époque : références aux artistes du temps, aux critiques du temps, aux polémiques du temps. Ils s’énoncent aussi dans cette tentative d’échapper aux formes stylistiques et théoriques de l’époque et dans le même temps elles sont (redevables de) tout cela.

Cette précaution que je prends pour initier aux textes de Jean Legros je la donne pour que le lecteur ne confonde pas sa propre époque dans le texte. Il faut qu’il fasse revivre un temps -déjà presque enfoui-où l’exercice de l’art et l’exercice d’avant-garde se faisaient dans un quasi désert, ou alors dans la forme « imprécative » des grandes voix de l’époque. D’une certaine manière ces carnets relèvent d’une dimension anthropologique et biographique dans le même temps. Les notes ne produisent pas une pensée séparée de la peinture de Jean Legros mais elles évaluent comment cela construit un peintre : par la citation, par l’affirmation, par errements, par l’estime, par la détestation. Au plan rhétorique les phrases sont courtes, utilisent le mode interrogatif, fabriquent du dialogue où le lecteur est pris à parti. Nous ne sommes pas encore dans l’éclectisme contemporain mais déjà nous entrevoyons ce que Legros appelle les dérives de la pensée, les faiblesses éthiques, les abandons de toutes sortes. Le ton y est souvent celui du manifeste. « Bref comme quelques prêtres ouvriers de la peinture » dit-il, comme pour montrer la part de vérité qui se coltine la part impossible du réel. Un point aussi est à signaler qui concerne le sous-titre de l’ouvrage : éléments d’une po

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