Conversation avec la peinture
146 pages
Français

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Conversation avec la peinture , livre ebook

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Description

L'essai prend une forme ronde, commençant par La Ronde de nuit de Rembrandt et s'achevant avec Un concert de Valentin de Boulogne. Des œuvres de la Renaissance et le télescopage avec des artistes modernes et contemporains ont conduit à des investigations en écriture. Cette forme rencontre les sonorités et les couleurs dans des correspondances recherchées, tentant de nommer le visible, le ressenti, de la couleur à l'ombre. C'est un voyage à travers la peinture pour lui parler, l'écouter et l'écrire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336387017
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Robert PUJADE, Fantastique et Photographie, Essai sur les limites de la représentation photographique , 2015.
Nassim EL KABLI, La Rupture. Philosophie d’une expérience ordinaire , 2015.
Laurent CHERLONNEIX, De la volonté de vérité à la Mort de dieu , 2015.
Paul DUBOUCHET, De Georg Wilhem Friedrich Hegel à René Girard. Violence du droit, religion et science , 2015.
Oscar BRENIFIER, Apologie de la métaphysique. Ou l’art de la conversion , 2015.
Reza ROKOEE, L’attitude phénoménologique comparée, de Husserl à Avicenne , 2015.
François BESSET, L’âme de la guerre. Petite métaphysique de la Nation , 2015.
Philippe FLEURY, Hegel et l’école de Francfort , 2015.
Pierre ZIADE, Généalogie de la mondialisation, analyse de la crise identitaire actuelle, 2015.
Hamdi NABLI, Foucault et Baudrillard : la fin du pouvoir , 2015
Richard GROULX, Michel Foucault, la politique comme guerre continuée. De la guerre des races au racisme d’État , 2015.
Miklos VETÖ, De Whitehead à Marion. Éclats de philosophie contemporaine, 2015.
Titre
Gisèle Grammare







Conversation avec la peinture
Du même auteur :
L’Auréole de la peinture , collection « Ouverture philosophique », L’Harmattan, Paris 2004.
L’Art dans sa relation au lieu , ouvrage collectif sous la direction de Dominique Berthet, collection « Ouverture philosophique », L’Harmattan, Paris 2012.
L’Apollon de Lillebonne , collection « Ecritures », L’Harmattan, Paris 2012.
La Maison de l’Armateur, L’Hôtel Thibault, une architecture du XVIII e siècle au Havre , collection « Ouverture philosophique », L’Harmattan, Paris 2012.
La Cave du Diable , Les Impliqués Editeur, 2014.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73712-6
Dédicace

A Jem Cohen, pour son film MUSEUM HOURS
I Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d’intervalle qui les écrit.
Marcel Proust, Le Temps retrouvé .

Ce livre-là et le précédent 1 se sont esquissés dans mes passions, celles conjointes pour l’art, surtout la peinture, l’amitié, proche de l’amour, pour ceux qui me les ont inspirés. Est-ce à la phase musicale dont parle Walter Benjamin dans Sens unique 2 , qu’appartient l’esquisse passionnée d’un livre à venir ? Il écrit : « Le travail nécessaire à une prose de qualité comporte trois phases : une phase musicale, où elle est composée, une phase architectonique, où elle est construite, enfin une phase textile, où elle est tissée. »
Conversatio 3 , dont est issue du latin impérial Conversation , signifie fréquentation , commerce , intimité , jusqu’au XVII e siècle, mais aussi : genre de vie, conduite, relation, bien que, dès 1537, on puisse relever également : échange de propos familiers. Mais, à partir de 1718, Les Précieux conçoivent la Conversation comme un genre littéraire noble au sens d’un entretien savant, d’où ce que l’on nommera : avoir de la conversation.
Reprendre la conversation là où elle s’était arrêtée , dit-on parfois, entre amis.
Ma conversation avec la peinture n’a jamais cessé. Même pour n’occuper qu’un bref instant, pas un jour de ma vie, depuis bien longtemps, dont la peinture n’eût été totalement absente. La peinture, par le geste, par la vue, par la lecture et l’écriture, par la pensée et le désir, m’accompagne dans une conversation ininterrompue. La peinture initiée par un apprentissage, puis développée en une pratique artistique et picturale personnelle, autant que consignée dans de nombreux carnets de notes écrites, suivies de mises en forme de ces fragments pour les besoins d’un cours, d’une communication, d’un article, d’un livre, me parle. Des discours qui resteront parfois muets, des colloques silencieux, des soliloques, s’inaugurent toujours devant la peinture. L’inflexible règle que je me fixe, depuis toujours, est de n’écrire que sur des œuvres vues, au moins une fois. D’un musée à l’autre, d’une exposition à une galerie, les notes prises sur place proviennent de l’élan du moment qui me pousse à formuler ce que est ressenti là, qui pourrait s’effacer, hors de la présence de l’œuvre, s’oublier.
Les œuvres retenues pour entrer dans cette conversation-là ne sont pas toujours les plus emblématiques, mais les peintres le sont, grands, très grands et célèbres. Le lien qui existe, d’une œuvre à l’autre, appartient à ma subjectivité, au gré d’une visite, d’un voyage. Plusieurs périodes relatives aux découvertes, puis aux retrouvailles se croisent, se superposent. La place prise par des œuvres de la Renaissance et surtout du XVII e siècle, vues et revues, récemment en Hollande, puis à Vienne, m’a conduit à des investigations en écriture sur la peinture de ces époques, encore jamais expérimentées. Le télescopage avec des artistes modernes et contemporains, créant des concordances d’esthétiques anachroniques, fait partie des surprises dont toutes ces rencontres m’ont gratifiée. Il peut s’agir aussi d’un exercice d’admiration risqué dans le respect de chefs-d’œuvre restant totalement inaccessibles.
La phase musicale , tel un son continu ou seulement un murmure à bas bruit, mais qui fait son œuvre, dans le désir des commencements, enchante, c’est l’élan initial d’une passion. Concernant la peinture, ce serait comme une musique vue, mais aussi entendue, perçue, écoutée, celle des œuvres qui nous parlent, auxquelles on répond du regard, du sourire quand elles nous émeuvent. Ressentir, penser, écrire avec la peinture, à partir des trois phases dont parle Walter Benjamin, afin que la prose soit de qualité, ou au moins tenter qu’elle s’en approche, conduit souvent à ce que ces trois phases ne se distinguent pas, s’emmêlent.
Fort heureusement, la musique revient, son chant invite le regard, construit aussi le discours, le structure. Le tissage de l’écrit lui-même ne se réalise qu’en silence, qui est aussi musique, comme on le sait. Le tissage est construction matérielle de l’agencement des mots choisis pour signifier les sensations, les expériences.
1 La Cave du Diable , Les Impliqués Editeur, 2014.
2 Walter Benjamin, Sens unique , Petite Bibliothèque Payot, 2013, p. 91.
3 Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française , sous la direction d’Alain Rey, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2004, p. 882.
II A l’instar de Fromentin
Eugène Fromentin, dans le préambule de son ouvrage Les Maîtres d’autrefois, Belgique - Hollande 4 , paru en 1876, avertit le lecteur :
« Ce serait comme une sorte de conversation sur la peinture, où les peintres reconnaîtraient leurs habitudes, où les gens du monde apprendraient à mieux connaître les peintres et la peinture. »
Il prend soin de préciser qu’il n’a pas suivi de méthode, qu’il s’est laissé guider par ses préférences et a volontairement écarté certains artistes, n’ignorant pas que le livre comporte des omissions qui ne sont pas des oublis. Ses choix révèlent les goûts, connaissances et intérêts de son époque ; il ne consacre qu’une seule page à Vermeer de Delft, redécouvert depuis et aujourd’hui, tant apprécié.
« Je viens voir Rubens et Rembrandt chez eux et pareillement l’école hollandaise dans son cadre, toujours le même, de vie agricole, maritime, de dunes, de pâturages, de grands nuages, de minces horizons », écrit-il .
J’ai eu plaisir à reprendre cette expérience, adaptée à une nouvelle rencontre avec la peinture hollandaise, « chez elle ».
Arrivée à Amsterdam en voilier, en août 2014, je me suis imprégnée du paysage, avant de voir la peinture. J’avais embarqué à Ostende. Nous avons lentement avancé, au gré du vent, à la vitesse que permet la navigation à voile, non loin des côtes, sur la mer du Nord. A cet endroit, en eaux peu profondes, la mer est très jaune, proche de la couleur du sable, elle se distingue de la Manche. Puis el

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