Esthétique de la vitrine
192 pages
Français

Esthétique de la vitrine , livre ebook

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192 pages
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Description

À l'intersection du design et de la muséographie, la vitrine est un objet d'étude hybride rarement abordé d'un point de vue esthétique. Bien qu'elle soit transparente matériellement, la vitrine est un élément interférant entre le regardeur et l'objet regardé. Elle prend part activement à la relation qui s'instaure, ou plutôt qu'elle instaure, entre l'un et l'autre. Le problème directeur de cette recherche consiste à questionner ce rôle interférent, sa nature, son mécanisme et la possibilité d'une esthétique.

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Publié par
Date de parution 26 juin 2018
Nombre de lectures 7
EAN13 9782140095641
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eidos ART
Série
Sandrine Le Corre
Esthétique de la vitrine
Collection
Préface de Philippe Boize
Esthétique de la vitrine
ème Ce livre est le 123 livre de la
dirigée par François Soulages & Michel Costantini Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Brésil(Biagio D’Angelo, Univ. de Brasilia),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chile, Santiago),Corée du Sud(Hyeonsuk Kim, Chung-ang University, Séoul),Espagne(Pedro San Gnés, Univ. Granada), France(François Soulages, Univ. Paris 8),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter, Egyetem),Malte(Richard Spiteri, Univ. de La Valette) Série ART 3 François Soulages (dir.),La ville & les arts13 Eric Bonnet (dir.),Le Voyage créateur 31 Julien Verhaeghe,Art & flux. Une esthétique du contemporain 37 Gezim Qendro,Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie38 Nathalie ReymondÀ propos de quelques peintures et d’une sculpture39 Guy Lecerf,Le coloris comme expérience poétique41 Pascal Bonafoux, Autoportrait. Or tout paraît42 Kenji Kitayama,L'art, excès & frontières43 Françoise Py (dir.),Du maniérismeà l’art post-moderne 48 Marc Veyrat,La Société i Matériel. De l’information comme matériau artistique, 1 51 Patrick Nardin,Effacer, Défaire, Dérégler... entre peinture, vidéo, cinéma e 55 Françoise Py (dir.),siècleMétamorphoses allemandes & avant-gardes au XX 58 F. Soulages & A. Erbetta (dir.),Frontières & migrations. Allers-retours géoartistiques & géopolitiques65 Marc Veyrat,Never Mind, De l’information comme matériau artistique, 2 72 Sandrine Le Corre,Frontières & arts. De l’opacité à la fraternité 75 François Soulages & Alejandro Erbetta (dir.),Frontières & mémoires, arts & archives 78 C. Bodet, A. Chareyre-Méjan & L. Iacovo (dir.),Dimension poétique 80 A. M. Mora Luna & P. Ordóñez Eslava (dir.),Les arts en [temps de] crise 87 Angèle Ferrere,Du chantier dans l’art contemporain90 A. M. Mora Luna, P. Ordóñez Eslava & F. Soulages (codir.),Arts & Frontières, Espagne & France 91 J.-F. Desserre,L’image peinte. Enjeux & perspectives de la peinture figurative des années 1990 à nos jours94 Qing Chen,Mise en scène d’un corps performatif. Entre identité & altérité 102 Eric Bonnet & Qing Chen (codir.),JE est un autre. Art contemporain en Chine & en France 103 François Soulages & Alejandro Erbetta (codir.),Art & reconstruction 108 Michel Godefroy,Esthétique & psychiatrie 113 François Soulages & Gilles Picarel (codir.),Art & extériorité122 B. D’Angelo, F. Soulages & S. Venturelli (codir.),Esthétique & connectivité 123 Sandrine Le Corre,Esthétique de la vitrine124 François Soulages (dir.),Espace public & espace artistique. Frontières entre sans-art & artSérie ARTISTE 17 Manuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage 44 Bertrand Naivin,Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil Facebook 50 Marc Giloux,Anon. Le sujet improbable, notations, etc. 52 Alain Snyers,Le récit d’une œuvre 1975-2015 104 Raphaël Yung Mariano,Scènes de la vie familiale. Ingmar Bergman 106 François Py (dir.),De l’art cinétique à l’art numérique. Franck Popper 118 François Soulages & Sophie Armache Jamoussi,Masques & identités. Bernard Kœst Les autres titres de la CollectionEidossont donnés à la fin de ce livre
Sandrine Le Corre
Esthétique de la vitrine
Préface de Philippe Boize
De la même auteure Sandrine Le Corre,Frontières & arts. De l’opacité à la fraternité, Paris, L’Harmattan, CollectionEidos, 2015. François Soulages & Sandrine Le Corre (codir.),Les frontières des écrans, Paris, L’Harmattan, CollectionEidos, 2015. © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-15267-7 EAN : 9782343152677
Préface Car, la transparence décorative de la vitrine est un mythe. Bien qu’elle le soit matériellement, la vitrine est un élément interférant entre le regardeur et l’objet regardé. Elle prend part activement à la relation qui s’instaure, ou 1 plutôt qu’elle instaure, entre l’un et l’autre. Le problème directeur de la recherche consiste à déconstruire le « mythe de la transparence » en questionnant le rôle interférent de la vitrine, sa nature, son 2 mécanisme et la possibilité d’une esthétique. Le sujet est posé. Objet d'une recherche, d'un questionnement, sujet analytique disséqué en laboratoire et impudiquement soumis à la manipulation du chercheur en mal d'y trouver, avec ses structurants intrinsèques, ce qu'il pourrait y avoir d'inconnus à révéler. Le papillon est immobilisé, piqué sur la paillasse pour y dévoiler ce qu'il est, au delà de ses ailes colorées et de sa famille d'appartenance. Du latinpapilionem, « insecte lépidoptère pourvu 3 d'ailes colorées à écailles fines et poudreuses » dont il convient de distinguer les papillons de jour (les rhopalocères) des papillons de nuit (les hétérocères), l'animal d'étude est offert à la vue du spécialiste et le deviendra, médiatisation oblige, à la vue de tous.
1 Sandrine Le Corre, dans ce livre, p. 18. 2 Idem.3  CNRTL – Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales – Lexicographie.
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Où l'on apprendra que la vitrine, par essence transparente, à force de passer inaperçue, peut questionner, d'espace d'expositions en cadre de perceptions et autres écrans de représentations, l'ensemble interférant dans le jeu induit entre ces paramètres. De la perception de l'objet évalué à la re-présentation mise en exergue. À sa représentation. Où l'on apprendra des vitrines, support commercial et muséologique, la vitrine attirante, exposante, la vitrine préservant ou partie intégrante de l'œuvre. Et que, pour n'être à priori qu'un support à vocation de protéger ou de mettre en scène le sujet exposé, lui prioritairement valorisé, elle peut être analysée en regard de ses composantes sémiologiques devenues, ce qu'elles disent, expriment et suscitent. D'une vitrine plus inexistante que se voulant présente à une vitrine signifiante, au sens de la D.S.19 de Roland Barthes et des mythologies décryptées. Effectivement fragment d'une science des signes postulée par Saussure sous le nom de sémiologie : Toute une partie de la recherche contemporaine revient sans cesse au problème de la signification : la psychanalyse, le structuralisme, la psychologie eidétique, certaines tentatives nouvelles de critique littéraire dont Bachelard a donné l'exemple, ne veulent plus étudier le 4 fait qu'en tant qu'il signifie. Et l’auteur d’ajouter : Or postuler une signification, c'est recourir à la sémiologie. Je ne veux pas dire que la sémiologie rendrait également compte de toutes ces recherches : elles ont des contenus différents. Mais elles ont un statut commun, elles sont toutes des sciences de la valeur ; elles ne se contentent pas de rencontrer le fait : elles le définissent et 5 l'explorent comme un valant-pour.
4 Roland Barthes,Mythologies, Paris, Éditions du Seuil, 1970 p. 195.5 Idem.
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6 Une sémiologie « science des formes » et plus spécifiquement encore, science prioritairement humaine et sociale dans ce qu'elle permet un début de compréhension des significations identifiées. Dans ce qu'elle révèle d'une pratique et de ses modalités d'acception éminemment culturelles. Soit située et datée. Ici, l'appréhension de la vitrine, posée en termes de perception, de signification, de contenu peu ou proue explicite, au demeurant vitrine dénaturée et se substituant à son objectif premier pouvant se résumer à encadrer l'objet exposé, le présent, le « présenté » à voir et faire valoir… est un défi. Un défi, une curiosité, un questionnement outrepassant l'unique besoin de comprendre in fine, le statut délaissé ou mal connu de la chose. Un défi osé, un sujet nouveau et bien au delà de formuler la vitrine tel un objet qui se voudrait relever d'une quelconque philosophie ou théorie de l'esthétique, un objet à ce jour ignoré, non vu ou peu envisagé en regard d'une voulue transparence de fond et de forme. Ce qui ne veut pas dire que les muséographes et scénographes d'exposition, culturelle ou commerciale, l'ignorent ou ne la pensent. Ils l'intègrent et ce n'est leur propos que d'en appréhender ses fondements, en d'autres lieux plus explicites à révéler ses phonèmes discursifs. Si ce n'est que cela n'a jamais été fait. C'est un défi multiplié. Plus loin dans l'approche, la vitrine comme « objet de recherche esthétique » s'est échappée de sa paillasse d'observation explicitement scientifique. Elle est devenue sociétale au sens de la place qu'elle occupe au sein d'une société humaine constituée ainsi que des nombreuses interactions que la recherche nous fait découvrir. Puis, prétexte, elle a échappé à l'auteure pour l'entraîner dans un voyage, dans l'histoire de, dans l'histoire
6  « La sémiologie est une science des formes puisqu'elle étudie des significations indépendamment de leur contenu » in Roland Barthes,ibid., p. 196.
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tout court, dans l'histoire des arts et de leur expression. Au delà d'une investigation sur l'objet, le sens et ses significations renouvelées, dans un voyage passionnel au milieu des créations, des installations, des performances et de la création artistique d'un siècle. Au delà de l'artistique, là 7 où le lyrique de l'œuvre, croise celui de son observateur . À la confluence tant des mots que de la recherche appliquée originelle, tant des œuvres que de leur mise en scène, une seconde fois agencées sous le microscope du chercheur, la vitrine envisagée pourrait être une rencontre de voyage, avec une forme de l'art, un art moderne ou post-moderne qui l'aurait été ou le sera et que l'on a finalement pas vu non plus, ou mal. Ou peut-être aura-t-on chemin faisant, oublié de regarder. Et parce que la richesse du thème abordé est susceptible de réactualiser la perception d'un objet initialement ignoré dans ce qu'il a de factuel et du point de 8 vue de sa capacité à « rouvrir l'œil », le voyage proposé, pour être sémiologique dans ses parcours, est déjà une appréhension des systèmes de signes constituant la culture et ses mythes. Au sens d'un décryptage de la langue scénographiée ici usitée et constituant une nature devenue jusque-là de facto universelle. Non qu'il s'agisse « d'une pieuse dénonciation d'une mystification transformant la culture petite-bourgeoise en 9 nature universelle » ou de revendiquer « un lieu théorique 7  Lyrique / Se dit d'une œuvre poétique, littéraire ou artistique où s'expriment avec une certaine passion les sentiments personnels de l'auteur. Qui est plein d'un enthousiasme, d'une exaltation qui peuvent être excessifs :Quand il parle de son voyage, il devient lyrique. (Dictionnaire de Français Larousse). 8 Titre de la conclusion dans la recherche de l'auteure, p. 175. 9 « Je venais de lire Saussure et j'en retirai la conviction qu'en traitant les représentations collectives comme des systèmes de signes ou pouvait espérer sortir de la dénonciation pieuse et rendre compte en détail de la mystification qui transforme la culture petite-bourgeoise en nature universelle… l'analyse sémiologique est devenue un lieu théorique où peut se jouer une certaine libération du signifiant… pas de sémiologie qui finalement ne s'assume pas comme une sémioclastie. »in Roland Barthes,Mythologies, Préface à l'édition datée de Février 1970, Paris, Éditions du Seuil, p. 7.
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10 où peut se jouer une certaine libération du signifiant » via une quelconque sémioclastie, chère au philosophe du Collège de France. Mais au delà de l'arbitraire de la chose établie et en réponse aux craintes de Roland Barthes, qui pour venir de l'étude des signes linguistiques, développera ses travaux sur le référent plus éminemment social et culturel,Esthétique de la vitrineest bien déjà une posture d'éveil sociétal, un regard nouveau qui interfère. Telle la vitrine, en transparence. Philippe Boize
10 Idem.
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