La lecture à portée de main
Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 février 2007 |
Nombre de lectures | 348 |
EAN13 | 9782296165106 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
La mécanique de lFimprévisible
Art et hasard autour de 1960
www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
ISBN : 978-2-296-02523-3
EAN : 9782296025233
Pierre Saurisse
La mécanique de lFimprévisible
Art et hasard autour de 1960
L'HarmattanHongrie
Könyvesbolt
KossuthL. u. 14-16
1053Budapest
LFHarmattan
5-7,rue del’École-Polytechnique ;75005Paris
FRANCE
Espace LFHarmattanKinshasa
Fac..desSc.Sociales,Pol.et
Adm. ;BP243,KIN XI
Université de Kinshasa–RDC
LFHarmattanItalia
ViaDegliArtisti,15
10124Torino
ITALIE
LFHarmattan BurkinaFaso
1200 logements villa96
12B2260
Ouagadougou 12
Histoires et Idées des Arts
Collection dirigée par Giovanni Joppolo
Cette collection accueille des essais chronologiques, des monographieset
des traitésd'historiens, critiquesetartistesd'hieretd'aujourd'hui.Àla croisée de
l'histoire etdel'esthétique, ellesepropose derépondre àl’attente d’un publicqui
veuten savoir plus sur les multiplescourants,tendances,mouvements,groupes,
sensibilitéset personnalités quiconstruisent legrandrécitdel'histoire del'art,làoù
les moyenset leschoixexpressifsadoptés se conjuguentaveclesconceptset les
options philosophiques quidepuis toujours nourrissent l'arten profondeur.
Déjà parus
BrunoEBLE,Gerhard Richter. Lasurface du regard,2006.
AchilleBonitoOLIVA,L’idéologie du traître,2006.
StéphaneCIANCIO, Le corpsdanslapeinture espagnole desannées50et
60,2005.
AnneBIRABEN,Lescimetièresmilitairesen France,2005.
M.VERGNIOLLE-DELALLE,Peinture etoppositionsousle franquisme,
2004.
Anna CHALARD-FILLAUDEAU,Rembrandt, l’artiste aufil des textes,
2004.
GiovanniJOPPOLO,L’artitalien au vingtièmesiècle,2004.
Dominique BERTHET(sous la dir.),L’artà l’épreuve dulieu,2004.
e
OlivierDESHAYES,Le corpsdéchudanslapeinture française du XIX
siècle,2004.
Camille de SINGLY,Guido Molinari,peintre moderniste canadien. Les
espaces de la carrière,2004.
Christine DAVENNE,Modernité ducabinetde curiosités,2004
Sylvie COËLLIER,Lygia Clark :le fin de la modernité etle désirdu
contact,2003
Pascale WEBER,Le corpsà l’épreuve de l’installation-projection,2003.
Andrea URLBERGER,Parcoursartistiqueset virtualités urbaines,2003.
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS
Celivre apour origineunethèse de doctorat,soutenue en 2001à
l’Université Rennes 2 sous letitreLes six faces dudé : Le hasard dansl’art
autourde1960.Jetiensàremercier vivementJean-Marc Poinsot,quia
dirigé cettethèse, ainsi que Laurence Bertrand Dorléac, Claude-G.Frontisi
etJean-Claude Lebensztejn,qui formaient lejury.Leurs remarqueset leurs
conseilsavisés mefurent précieux pouraméliorer lemémoire en vue desa
publication.
Leprésent ouvrage apporte des remaniements substantielsau
mémoire de doctorat,mêmesi l’organisation générale d’origine est
respectée.Celivre anotammentbénéficié des fruitsd’unerecherche,
effectuée après lasoutenance, consacrée aux happenings new-yorkais.Je
suis très reconnaissantàla Terra Foundation forAmericanArt, et tout
particulièrementà Verle Thielemans, d’avoirapportéson soutienà cette
recherche,qui permitde collecterdesdocumentsd’archives, etde conduire
denombreuxentretiens.Le chapitre dévoluaux happenings putainsiêtre
enrichid’élémentsd’information inédits.
Jesouhaite également remercierDanielSpoerri,qui m’a accordéun
entretienetapermis qu’unereproductionextraite del’undeses ouvrages
figure encouverture de cevolume.Mes remerciements vontenfinà
Catherine Gallois,grâce àqui j’ai puconsulter lesdossiersdelagalerie
Denise René, à Denyse Durand-RueletAnne Graciet,qui m’ontdonné accès
àleursarchives surArman, ainsi qu’à Julia Dogra-Brazell,quia
aimablementcomposéle cliché de couverture.
ÀL’ATTENTION DU LECTEUR
Dans les notesde basdepage,la date dela
premièrepublicationd’un texte est indiquée,s’il y
alieu, entreparenthèses.
Lescitationsdetextesenanglais sont traduites par
l’auteur,sauf mentioncontraire.
I N T R O D U C T I O N
Lehasardnes’est longtemps fait uneplace dans la création
artistiquequetimidement, commepar inadvertance.L’artistereconnaissant
unepartd’aléa dans son œuvrerisquait leplus souventdenepasêtreprisau
sérieux.Ilétait inconcevablequ’un tableau,ou unesculpture,parvienne à
unenoblesse et un raffinementd’expression sans unetechniquesavamment
maîtrisée,quidonneforme àl’intentiondel’artiste.Danscetesprit,une
œuvre conçue àl’aide du hasardfait figure defarce, au mieux risible, au pire
méprisable.Introduirel’imprévisible et l’incontrôlé dans leprocessusde
création, et lesacceptercommetels, ébranlelavaleuraccordée au
savoirfaire, et metàmal lefétichismetraditionnellementassocié àl’œuvre d’art.
Plus grave encore,un tel parti pris infirmeleschoix subjectifsdel’artiste,
sans lesquels,pense-t-on généralement,l’œuvrenepeut prétendreincarner
une expression personnelle.Signer uneœuvreouvertementaléatoire allie
non sans paradoxeunerevendicationesthétique en mêmetemps qu’une
apparente abdicationdu génie artistique.Il n’est guère étonnant queles
créations seglorifiantdeleurdette envers lehasardserencontrent très
rarementdans histoire del’art.
Lehasard considéré commeun ingrédientdu processusde création
e
acquiert une amorce delégitimité audébutdsiu 20èclegrâce à Marcel
DuchampetHansArp.Maiscesexemples restent isolés, et il fautattendrela
décenniequi suit la Seconde Guerremondialepour quelehasard artistique
fassevéritablementdébat.L’œuvre de JacksonPollockestalors, aux yeuxde
tous,l’exempleleplus spectaculaire d’une équation qui voitdans les
accidentsdematièrelatrace del’automatisme, etdans l’automatisme
l’abandondélibéré d’uncontrôlesouverain sur l’œuvre.AprèsPollock,
aucun repèrenes’impose,rétrospectivement,pour fairel’histoire du hasard
dans l’art, cequi s’expliquemoins par lemanque derecul historiquequepar
la diversité des pratiques.
Cequiapparaît surtoutdans lalittérature abordant lesujet, c’est que
leterme« hasard» revêtdes formes trèsdifférentes les unesdesautres.S’il
désignelesdéterminations inconnuesd’uneffet,il peutêtreidentifiélàoù
subsistentdes zonesd’ombre àl’explicationdesévénements, c’est-à-dire
partout.Lehasardinflueforcément,pour unepart,sur la création,maisdela
mêmefaçon qu’il fait inévitablement partie delavie.L’art n’est pas isolé
dans unesphèrequiéchapperaitauxaléas: cequiest nommé« hasard»
désigne cequi sesoustraitàl’explication, àlaprévision, aucontrôle, et nul
nepourrait setarguerde démêler l’écheveaudescausesexactesd’une
situation,oud’anticiper précisément lerésultatd’un geste.Lanécessité
s’impose donc de circonscrire clairement unchampd’étudepouranalyser les
intricationsdu hasard avecl’art.
Letoutdébutdesannées 1960 représenteune époque crucialepour
lehasard artistique.Les pratiquesdélibérémentet ouvertementaléatoires
11
prennent leur envol, et fontphénomène ens’engageantdans une direction
diamétralement opposée au hasard expressionniste àla Pollock.Lehasard de
lanouvellegénération seniche dans les rouagesd’engins motorisés, dans le
découpage depoésie à coupsde ciseaux,oudans unepile de cartes tiréesau
sort.Il faitcoulerdelapeinture,produitdes sons, et nourrit laréputationdes
happenings.Il prendl’allure d’uneopération objective, d’uneimprovisation,
oubienencore d’uneparticipationdes spectateurs.Et surtout,ilestaménagé
au seindu processusde créationdefaçonexplicite :l’œuvre affiche ce
qu’elle doitàl’incontrôlé.
Comment lehasardfut-il tout-à-coupappelé àlarescousse dela
création,que cesoitdefaçon sporadique dans leparcoursd’unartiste,oude
manièreplus obsessionnelle?Quelles méthodes furentadoptées pour le
déclenche