Le cirque
181 pages
Français

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Le cirque , livre ebook

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Description

Le cirque est un art qui a pour propriété d'être continuellement en transformation, en même temps qu'il reste la figure de l'éternel recommencement. L'émergence de nouvelles formes esthétiques dans la piste traduit parfaitement cette flexibilité stylistique d'une production artistique très disciplinée. Une sociologie du cirque permet d'appréhender, à partir d'une étude comparative des formes de production et de diffusion, les différentes dispositions et variations du spectacle selon les stratégies sociales et économiques engagées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296713604
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L E CIRQUE
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

André PETITAT (dir.), La pluralité interprétative. Aspects théoriques et empiriques, 2010.
Claude GIRAUD, De la trahison, Contribution à une sociologie de l’engagement, 2010. Sabrina WEYMIENS, Les militants UMP du 16 e arrondissement de Paris , 2010.
Damien LAGAUZERE, Le masochisme, Du sadomasochisme au sacré , 2010.
Eric DACHEUX (dir.), Vivre ensemble aujourd’hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles , 2010.
Martine ABROUS, Se réaliser. Les intermittents du R.M.I, entre activités, emplois, chômage et assistance, 2010.
Roland GUILLON, Harmonie, rythme et sociétés. Genèse de l’Art contemporain, 2010.
Angela XAVIER DE BRITO, L’influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes, 2010.
Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de), Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question, 2010.
Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.), L’identité genrée au cœur des transformations, 2010.
Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.), Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat, 2010.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines, héritages et développement rural en Europe, 2010.
Jacques GOLDBERG (dir.), Ethologie et sciences sociales, 2010.
M. DENDANI, La gestion du travail scolaire. Etude auprès de lycéens et d’étudiants, 2010.
Françoise CHASSAGNAC, Les sans-abri à La Rochelle de nos jours, 2010.
Nathalie FRIGUL, Annie THÉBAUD-MORY, Où mène le Bac pro ? Enseignement professionnel et santé au travail des jeunes, 2010.
Mathieu BENSOUSSAN, L’engagement des cadres. Pratiques collectives et offres de représentation, 2010.
Tado OUMAROU et Pierre CHAZAUD, Football, religion et politique en Afrique. Sociologie du football africain, 2010.
Sylvain Fagot


L E CIRQUE


Entre culture du corps et culture du risque
Du même auteur


Énonciation artistique et socialité (sous la direction de, avec Jean-Philippe Uzel), L’Harmattan, 2006


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13559-8
EAN : 9782296135598

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier mon collègue et ami Jean-Philippe Uzel pour la précieuse collaboration que nous avons eue lors de mes six mois de recherches à l’Université du Québec à Montréal. La découverte du Québec et de Montréal à ses côtés restera inoubliable.


Je voudrais aussi remercier Eve Brenel (Université Paris III, Sorbonne Nouvelle) et David Morin Ulmann (Université de Nantes) avec lesquels j’ai eu de riches et passionnants échanges sociologiques. Leur amitié m’a fait avancer sur les difficiles chemins de la pensée.
« Rien ne sort de rien ; le nouveau vient de l’ancien,
et c’est bien pourquoi il est nouveau. »

Bertolt Brecht,
dans Art populaire et art réaliste
I – Pour en finir avec les définitions traditionnelles
Le cirque a cette double particularité d’être un art populaire, si ce n’est l’art le plus populaire {1} , et d’être un art qui reste mis au ban des médias {2} , des pouvoirs publics {3} et, dans une autre mesure, de la recherche universitaire. Dévoiler une part de cet « invisible spectaculaire », qui derrière chaque saut périlleux, chaque roulement de tambour fait vibrer la foule d’une seule voix, paraît indispensable pour aborder la diversité de cette forme de spectacle. Cette mise en texte d’une mise en piste , est aussi une manière d’appréhender et de comprendre les multiples typologies du cirque.
L’apparition de nouveaux univers artistiques dans la piste, influencée par le mélange des formes les plus nobles de l’art (théâtre, danse, musique…) et l’ouverture à des artistes ne provenant plus exclusivement du sérail, ont permis au cirque d’acquérir une légitimité institutionnelle, inespérée pour certains, regrettée pour d’autres, source de compromissions inévitables. L’abandon du spectaculaire et de l’animalité première, conduit à conférer une direction nouvelle aux arts de la piste, notamment en rompant avec l’image populaire attribuée traditionnellement au cirque {4} . Pour beaucoup, le cirque est un spectacle inaccompli, un simple divertissement. Pourtant, la forme et la maîtrise de son exécution relèveraient de cet art du détail, celui d’un « travail bien fait », de cette orfèvrerie mécanique des corps, où la performance ne trouverait sa mesure que dans la démesure des prouesses réalisées.
Le cirque est un spectacle qui ne laisse pas de place au hasard, si ce n’est pour le célébrer, comme un défi à la vie ou à la mort. Boucle jamais bouclée, le cirque poursuit son chemin depuis un peu plus de quatre siècles, et voit se construire et se déconstruire les bases de son originalité première, l’exaltation des corps dans un face à face avec le risque. Cette exaltation corporelle est exposé aux spectateurs de manière différente selon la configuration historique et sociale de chaque cirque. En France, deux modèles de production dessinent le paysage du cirque : d’un côté le cirque appelé, par défaut, traditionnel et de l’autre le cirque nouveau.
Le premier, puise son histoire à partir du 18 e siècle à travers les premiers galops des chevaux sur une piste circulaire. Spectacle équestre, réservé à une population socialement favorisée, le cirque va très vite acquérir une notoriété plus conséquente, notamment par l’intermédiaire du renouvellement des exercices des cavaliers et l’ouverture à d’autres formes artistiques (acrobatie, clown). La signification sociale de l’exécution de figure de Haute École {5} et les exercices de ces cavaliers voltigeurs, donnent à cette représentation une « noblesse artistique » que seules les classes sociales les plus favorisées sont susceptibles d’admirer (puisqu’elles possèdent des chevaux et les montent couramment). Le cirque est dans un premier temps construit autour d’une seule discipline, l’équitation, qui donnera à ce spectacle sa forme architecturale définitive, le cercle. La naissance de nouvelles pratiques (le trapèze, par exemple, qui a apporté au cirque son lot de frisson), l’incorporation dans la piste de disciplines variées (le domptage et l’exhibition d’animaux exotiques, ont permis aux spectateurs de contempler des espèces encore inconnues) et l’imitation de configurations esthétiques (le Cirque Barnum & Bailey, a influencé la commercialisation du spectacle itinérant, en lui introduisant la démesure comme valeur fondatrice) ont été autant de facteurs qui ont participé à transformer le cirque.
Les spectacles actuels gardent encore en eux les traces de cette histoire. La préservation de la dimension circulaire de la piste, les costumes à brandebourgs des hommes de piste {6} , jusqu’à, il y a encore quelques années, le drapeau américain au sommet des mâts du chapiteau, sont autant d’emprunts du passé laissés au fronton du cirque. Le cirque affiche dans ses moindres éléments de multiples croisements culturels. Il marie, avec parfois beaucoup d’étonnement, dans un programme, des critères esthétiques et techniques très variés qui ont pour seul lien d’être rassemblés dans la piste. Le cirque a régulièrement fait appel à des disciplines provenant de toutes les cultures artistiques (antipodisme, acrobatie, jonglage, domptage…) pour élaborer et valoriser ses spectacles. Elles sont les détonateurs d’un changement et d’un renversement de la structure du cirque, aussi bien dans sa lisibilité scénique (

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