Aux sources de l industrie du cinéma
349 pages
Français

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Aux sources de l'industrie du cinéma , livre ebook

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Description

Entre 1905 et 1908, la branche cinématographique de Pathé connaît une forte industrialisation. Exposée à une concurrence croissante, la compagnie tente de préserver sa position dominante en opérant un pasage à une production de masse, tout en diversifiant les genres. Cet ouvrage aborde l'étude d'un aspect méconnu de l'histoire du cinéma français, qui le constitue en modèle pour le système hollywoodien à venir. Fondée sur une documentation historique méthodique, cette analyse réexamine les films de cette période à la lumière des nouveaux éléments socio-économiques apportés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 192
EAN13 9782336261911
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION “LES TEMPS DE L’IMAGE”
Archives et mémoire du cinéma
Éditeur délégué : Pierre Lherminier
Mise en page : Thomas Bellour


EN COUVERTURE : l’usine Pathé de Joinville, entrée en activité en 1906. (gravure de J. Husson, vers 1913). Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
© L’HARMATTAN, 2006
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, JTALLA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGPIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’HARMATTAN BURKINA PASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa — RDC
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
©L’Harmattan, 2006
9782296022690
EAN : 978-2-296-02269-0
9782296022690
Aux sources de l'industrie du cinéma
LE MODÈLE PATHÉ.1905-1908

Laurent Le Forestier
Sommaire
COLLECTION “LES TEMPS DE L’IMAGE” Page de Copyright Page de titre Remerciements INTRODUCTION Première partie - PRODUCTION ET STRATÉGIES INDUSTRIELLES
I. PÉRENNISATION DU MARCHÉ OLIGOPOLISTIQUE II. PRODUCTION DE MASSE ET MAÎTRISE DES COÛTS III. SUR QUELQUES LIMITES DES STRATÉGIES DE PRODUCTION
Deuxième partie - ORGANISATION INDUSTRIELLE DE LA PRODUCTION
I. MODÈLE PATERNALISTE ET « MÉTHODE FRANÇAISE » D’ORGANISATION II. RATIONALISATION DE L’ORGANISATION SOCIALE III. PLANIFICATION ET DIVISION DU TRAVAIL DE FABRICATION DES FILMS
Troisième partie - TENTATIVES D’UNIFORMISATION DE LA PRODUCTION
I. LES SCÉNARIOS, DES FICHES DE FABRICATION MAL CONTRÔLÉES ? II. LE STYLE PATHÉ : UNE « ESTHÉTIQUE ÉCONOMIQUE » ?
CONCLUSION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE FILMOGRAPHIE INDEX Ouvrages parus dans la collection
Remerciements
À mon directeur de thèse, M. Michel MARIE, Professeur en Études Cinématographiques à l’Université de Paris III/Sorbonne Nouvelle, pour la confiance, l’aide et la liberté qu’il m’a accordées au long de cette recherche.
À Thierry Lefebvre, pour ses multiples conseils et encouragements. Cette recherche lui doit beaucoup.
À Thierry Rolland, pour m’avoir permis l’accès aux Archives Pathé.
À Michelle Aubert, Éric Le Roy et Daniel Courbet, pour m’avoir facilité l’accès aux films Pathé conservés aux Archives du film du C.N.C.
À Laure Bouissou et Bernard Bénoliel, pour m’avoir facilité l’accès aux films Pathé cosiservés à la Cinémathèque française.
Au personnel de la Bibliothèque Nationale de France (et notamment de son département Arts du spectacle : Emmanuelle Toulet et Noëlle Giret), de la BiFi, des Archives du Val-de-Marne, des Archives Michelin, du Centre des Archives du Monde du Travail, des Archives administratives et historiques du Crédit Lyonnais.
À tous ceux qui m’ont apporté leur aide, de manière personnelle et diverse :
Thomas Bellour, Frédéric Cauchy, Sébastien Chauveau, Fabienne Costa, Laurent Creton, Maurice Gianati, Jean-Luc et Nathalie Israel. Olivier Ledoux, Jacques Malthête, Laurent Mannoni, Jean-Jacques Meusy, Francis Ramirez, Christian Rolot, Stéphanie Salmon, Jean-Charles Tacchella.
Et, plus particulièrement, à Caroline, Maël, Lila, pour tout
LLF
Cet ouvrage est l’adaptation, pour la publication, d’une thèse de doctorat intitulée L’industrialisation du mode de production des films Pathé entre 1905 et 1908 , et soutenue le 12 décembre 2000 à l’Université Paris III- Sorbonne Nouvelle, dans l’U.F.R. de cinéma et audiovisuel. Cette thèse a été dirigée par Michel Marie, et le jury de soutenance était composé de Laurent Creton, Jean A.Gili, Laurent Mannoni et Jean-Jacques Meusy.
INTRODUCTION
Les histoires du cinéma voudraient trouver leur objet originé et unifié , en somme conforme à leur souci d’autonomie et de linéarité ; mais elles le rencontrent épars, contradictoire, jamais tout à fait là ; refusant d’analyser cette naissance et cette histoire comme différence et différance , elles s’efforcent dérisoirement de suturer par leurs discours les brèches qui interdisent précisément ce discours, elles se font la scène de contradictions qui atomisent toute unité scénique. C’est-à-dire que leur discours produit un objet fantasmatique : “invention du cinéma” ou “cinéma ”, absence d’objet en fait, imperturbablement déniée et commentée. C’est donc la méthode qu’il faut changer : seule la science marxiste de l’histoire permet de penser la complexité des déterminations, la multiplicité des scènes où se joue la production, qu’elle soit technique, “esthétique”, signifiante.
Jean-Louis Comolli, « Pour la première fois... Technique et idéologie (III) », Cahiers du cinéma, n°231 1 a

Certains liront peut-être dans cet incipit une manière de provocation ou, à tout le moins, un goût étrange du paradoxe. Il est vrai que convier les Cahiers du cinéma à ouvrir une étude sur un champ qu’ils ont globalement ignoré (le cinéma des premiers temps) - hormis les quelques incursions théoriques de Jean-Louis Comolli, justement - qui plus est en se référant à un article de la période aujourd’hui la plus discutée de la revue, peut surprendre. S’il y a une légitimité à se référer à ce texte, c’est parce qu’il me semble que, quelques années avant le célèbre congrès de Brighton, le surgissement du matérialisme historique dans le champ cinématographique a constitué un premier tournant historiographique important, par la mise en question de la pratique classique de l’histoire du cinéma et par une reformulation radicale des questions qui la traversent. Mais il a sans doute manqué à cette approche de s’approprier réellement des objets. En un sens, et avec quelques années de retard - peut-être -, c’est ce que cette recherche voudrait modestement contribuer à faire.
Pour autant, cela ne signifie pas que cette étude est née de vastes prétentions théoriques. Toutefois, un effet de montage, par une brutale attraction de Allen et Gomery vers Comolli, aurait pu pallier cette insuffisance et inventer ainsi de brillants présupposés à ce travail, en affirmant que sa méthode fut guidée par le postulat suivant : « Le cinéma a été, et reste, un phénomène à plusieurs facettes : c’est un art, une institution économique, un produit culturel et une technologie 2 ». Il aurait suffi d’ajouter que, partant de cette assertion, j’ai tenté de la mettre à l’épreuve d’un champ précis de l’histoire du cinéma. Pour arriver d’ailleurs à la conclusion que le cinéma n’a été immédiatement ni un art, ni un produit culturel, mais tout juste un produit, c’est-à-dire l’objet d’une fabrication industrielle.
Cependant, il s’avère presque impossible de dire lequel m’est apparu en premier, de l’objet ou de la méthode de cette recherche. Car il y a nécessairement une totale interpénétration entre la volonté d’étudier le mode de production des films Pathé de 1905 à 1908, et la conception d’une « histoire polymorphe » qui « se traite à différents “niveaux” : “les différentes sortes de questions qu’elle pose requièrent différentes sortes de données et d’hypothèses”, et, selon le cas, on doit utiliser des sources et des modes d’approche spécifiques - souvent en partie élaborés ailleurs, en économie, en sociologie, en esthétique 3 ». En effet, si l’on en revient à Marx et à ses brillants exégètes, le mode de production se définit comme « une structure qui combine (“Verbindung”) le type d’objet (matière première) sur lequel elle travaille, les moyens de production théorique dont elle dispose (sa théorie, sa méthode, et sa technique, expérimentale ou autre), et les rapports historiques (à la fois théoriques, idéologiques, et sociaux) dans lesquels elle produit 4 ». En d’autres termes, le mode de production est forcément un objet historique qui induit sa propre méthode d’analyse : étudier les films Pathé selon cet axe implique logiquement de les replacer dans leur contexte économique (ils sont le produit de stratégies et de politiques plus ou

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