Du cinéma en Europe
86 pages
Français

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Du cinéma en Europe , livre ebook

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Description

Le "Cinéma européen", n'existe pas en tant que tel, mais Les cinémas d'Europe ont beaucoup en commun: faiblesses structurelles, aides publiques, morcellement, difficultés à vendre ou simplement à faire circuler les films... Pourtant, les chefs-d'œuvre se font. Ce livre veut répondre à ces questions, analyser son économie, ses travers, ses retards, à travers 25 films emblématiques qui permettent 25 approches différentes d'une réalité complexe et mouvante.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336698489
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright























© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-69848-9
Titre
Citation


« On tourne un film,
on recommence la même scène nombre de fois.
Un passant n’en revient pas :
– Après ça, je n’irai plus jamais au cinéma !
On pourrait réagir de la même manière à l’égard de ce dont on a entrevu les dessous et saisi le secret.
Cependant, par une obnubilation qui tient du prodige, des gynécologues s’entichent de leurs clientes, des fossoyeurs font des enfants, des incurables abondent en projets
Et des sceptiques écrivent… »
Cioran
Sommaire
Sommaire Couverture 4e de couverture Copyright Titre Citation Sommaire INTRODUCTION - Chroniques sur 25 ans de cinéma, d’économie et de politique en Europe, 25 ans en 25 films. De l’Art de Faire un premier Film - La Vie Rêvée des Anges (Eric Zonca) De l’Art des Genres dans le Cinéma - REC (Jaume Balagueró, Paco Plaza) De l’Art de Travailler à Hollywood - Alien Resurrection ou Alien IV (Jean-Pierre Jeunet) De l’Art en Animation - Kirikou (Michel Ocelot) De l’Art dans la Télévision - Séries Télé (Urgences / Desperate Housewives / Experts/True Detectives…) De l’Art de la Coproduction - Breaking the waves (Lars von Trier) D’un Art plus que Centenaire - Manuel de Oliveira – Portugais – De l’Art, et pas seulement, des Films pour Ados - American Pie (Paul Weitz, Chris Weitz) – De l’Art du remake et d’Etre Producteur - Funny Games (Michael Haneke) De l’Art du Documentaire - Microcosmos (Claude Nuridsany, Marie Pérennou) De l’Art du Miroir Argentin - La Ciénaga (Lucrecia Martel) De l’Art de Créer une Marque - James Bond – UK – 23 films De l’Art de la Pérennité - Conte d’Hiver (Eric Rohmer) De l’Art de Contenter un Public - Rush (Ron Howard) De l’Art du Nomadisme - Essential Killing (Jerzy Skolimowski) De l’Art d’Affronter ses Faiblesses - Votre choix d’un film décevant et générant peu d’entrées De l’Art dans l’Excellence Technique - Avatar (James Cameron) De l’Art du Cinéma dans le Cinéma - Cinéma Paradiso (Guiseppe Tornatore) De l’Art de la Réussite Economique - Taken 2 (Olivier Megaton-Fontana) De l’Art du Cinéma sans Salle de Cinéma - 4 mois, 3 semaines, 2 jours (Cristian Mungiu) De l’Art de la Démesure - Astérix aux Jeux Olympiques (Frédéric Forestier, Thomas Langmann) De l’Art de Conserver son Identité - Todo sobre mi Madre (Pedro Almodovar) De l’Art de la Territorialisation Magic in the Moonlight (Woody Allen) De l’Art des Fonds Régionaux - Good bye Lenin ! (Wolfgang Becker) De l’Art de l’Adaptation - Le Pianiste (Roman Polanski) De l’Art de Rester Optimiste - CONCLUSION Cinéma et Photographie aux éditions L’Harmattan Adresse
INTRODUCTION Chroniques sur 25 ans de cinéma, d’économie et de politique en Europe, 25 ans en 25 films.
« La poésie est partout, même dans les chiffres »
Raymond Queneau
Il y a 25 ans, l’Union Européenne décidait de créer un programme de soutien au cinéma, le programme MEDIA, qui allait devenir très vite un soutien à l’audiovisuel. Ce premier glissement sémantique est révélateur de l’angle industriel qui allait prévaloir ; ce n’est pas la partie artistique ou créative du cinéma qui primait, mais bien la partie industrielle avec emplois et chiffres d’affaires qui intéressait l’Union Européenne. Comme le charbon, les aciéries, l’agriculture… l’Europe soutient un pan de son économie en crise. D’ailleurs, cette crise pourrait se lire à travers une grille purement économique : déclin constant du public de cinéma (l’on pourrait dire « perte de parts de marché »), des films qui ne marchent pas (ou « non-rentabilité globale »), beaucoup de films qui ne trouvent pas de salles et de public (ou « risque de surproduction »), fonds publics nationaux qui garantissent une production minimum (ignorance de la loi de l’offre et de la demande), soutiens publics réservés aux seuls nationaux (distorsion de la concurrence)… Chaque phénomène a ainsi son pendant économique.
Il y a 25 ans, il faut d’abord se rappeler que le cinéma en Europe de l’Ouest émergeait lentement d’une crise grave : la perte drastique du public des salles de cinéma ! On avait touché le fond dans les années 1980 : c’est plus de la moitié des spectateurs des années soixante qui avait été perdue. Si l’on compare 1950 et 1985, c’est plus de 1 milliard (!) de tickets de cinéma en moins qui ont été vendus en Europe. En France seulement, plus de 400 millions de tickets sont vendus en 1955 alors que c’est moins de 120 millions en 1989 : en 34 ans, une perte de 300 millions d’entrées, 300 millions de spectateurs perdus !
Mais les années 80 seront aussi les années où tous les pays d’Europe vont mettre en place – certains l’avaient déjà fait –, des fonds publics pour aider le cinéma. De 1989 à 2013, le montant des aides publiques d’Etat a doublé ! Et la France reste, de loin, le plus grand financier du cinéma en termes d’« argent public ». Le cinéma n’est plus globalement rentable mais il reste essentiel par sa valeur culturelle, son impact sur les gens, l’image qu’il véhicule pour son pays d’origine, ses emplois directs et indirects… Il faut sauver le cinéma européen. A l’Est de l’Europe, les années 1989-90 marquent le basculement d’un Etat omniprésent à un marché ouvert et libéral ; pourtant, tous les pays ex-communistes vont préserver le soutien de l’Etat au cinéma (avec des retards certes dans les pays Baltes et dans les Balkans). Les années 1990 voient dorénavant des Centres du Cinéma apparaître partout ; des administrations que les Etats ont certes dotées de moyens, mais pas toujours de discernement.
Ces 25 ans ont donc vu la mise en place de soutiens au cinéma dans TOUS les pays de l’Union Européenne. Pourquoi ? Pour qui ? Ces soutiens iront, et vont, en grande majorité à la production de films. Nous verrons en quoi cela conduit à une surproduction d’un côté et de l’autre – par voie de conséquence –, à une chaîne du cinéma très affaiblie dans des autres domaines-clés comme le développement et le scénario, la distribution, l’exploitation ou la diffusion à l’étranger. Autre point : ce système de soutiens publics, qui substitue, aux recettes en aval, des subventions en amont, va créer un type de production en « vase clos », assez imperméable aux lois du marché comme aux choix du public. C’est un système de financement quasi automatique à un cinéma de projets, donc de dossiers, donc d’écriture, donc d’auteur.
On pourrait presque dire que les acteurs, le divertissement pur et dur, la copie de « recettes qui ont fonctionné », l’aptitude des producteurs à financer ou à promouvoir leur film ; cela compte peu. L’omnipotence du « dossier » (scénario & note d’intention) va générer dans tous les pays des films semblables, des films d’auteur ; des films malheureusement souvent abandonnés à leur sort dès leur naissance. La copie « zéro » (la première copie 35mm du film fini) ou le master numérique devient le point à atteindre ; non plus le point de départ mais celui d’arrivée. Personne ne se bat – ou si peu –, pour trouver un public, des recettes, des ventes. L’argent public finance la production de films sans qu’aucune « étude de marché » ne soit réalisée et sans que des recettes – ou une certaine rentabilité –, soient nécessaires. « Quelles attaques contre le cinéma ! » diront certains. Ces critiques que l’on pourrait qualifier de « libérales » et donc empreintes de suspicion, d’absence de cinéphilie, voire de volonté de nuire, vont néanmoins se développer sur un autre terrain, nouveau et essentiel : les discussions internationales.
Car ces 25 années ont vu ces questionnements émerger dans de multiples discussions intra-européennes ou internationales. Sans entrer dans les détails, comment ne pas se souvenir de l’exception culturelle, de la diversité culturelle, de l’Uruguay Round, de l’accord de Marrakech, du GATT puis du GATS et dernièrement des accords de libre échange UE/USA ? Le film est-il un pr

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