LES ÉCRANS NOSTALGIQUES DU CINÉMA FRANÇAIS
312 pages
Français

LES ÉCRANS NOSTALGIQUES DU CINÉMA FRANÇAIS , livre ebook

-

312 pages
Français

Description

Le dernier tome avec toujours ces tableaux si précieux des films incontournables de ces années-là, pour nous aider à nous rendre compte de la quantité et de la qualité de films produits et ainsi aiguiller nos recherches vers des films à voir ou à revoir. Avec cette trilogie, l'auteur nous incite à le suivre dans un voyage de découverte de ces films qui font revivre les grandes émotions des Années Trente.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2002
Nombre de lectures 127
EAN13 9782296290846
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

-LES ÉCRANS NOSTALGIQUES
DU CINÉMA FRANÇAIS
Tome III
L'Avant Guerre 1937-1939(Ç)L'Harmattan, 2002
ISBN: 2-7475-2601-1Christian GILLES
LES ÉCRANS NOSTALGIQUES
DU CINÉMA FRANÇAIS
Torne III
L'Avant Guerre 1937-1939
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
France HONGRIE ITALIEDu même auteur
a Arletty, biographie, 1988.
a L'Année du Théâtre, Ergo Press, 1989.
a Les Directeurs de la Photographie et leur Image, Dujarric,
1990.
a Christophe Malavoy, biographie, Ergo Press, 1990.
a Les Déesses du Cinéma Français, Atlas, 1992.
Chez L'Harmattan
a Le Cinéma des Années Trente par ceux qui l'ont fait :
Les Débuts du Parlant (1929-1934),2001.
a Le Cinéma des Années Trente par ceux qui l'ont fait :
L'Avant-Guerre (1935-1939),2001.
a Le Cinéma des Années Quarante par ceux qui l'ont fait :
L'Occupation (1940-1944),2001.
a Le Cinéma des Années Quarante par ceux qui l'ont fait :
L'Après-Guerre (1945-1950),2001.
a Le Cinéma des Années Cinquante par ceux qui l'ont fait :
La Qualité Française (1951-1957),2001.
a Arletty ou la Liberté d'Être, biographie, 2001.
Q Ginette Leclerc, Le Désir des Hommes, biographie, 2001
a Théâtre Passions, 2001"Tout ce qui bouge sur un écran est du cinéma".
Jean RenoirPREMIERE PARTIE
~
LE CINÉMA
EST UNE INDUSTRIE
~Situation du Cinéma Français
Le cinéma connaît son âge d'or dans les années trente.
Pourtant les problèmes posés par les débuts du sonore
abondent.
Rappelons-en les grandes lignes:
. à l'aube de la décennie, le grand trouble provoqué par
le film parlé amène des productions imparfaites, au
point de vue technique comme au niveau de
l'interprétation,
. bien des acteurs, mal dirigés, évoluent dans des mises
en scène souvent inexistantes,
. après la surprise du film musical, de l'opérette et du
théâtre filmé, l'art du film aurait pu, comme l'avait
prédit la critique, retomber au point mort et toute la
profession se pose alors les mêmes questions: le
succès du cinéma parlant va-t-il être durable? Le
cinéma va-t-il se relever de la crise?
Quelques chiffres
La production française se compose d'un peu moins de
cent longs métrages par an, à l'époque muette. Puis on
compte:
. 98 films en 1930
. 156 en 1931 (coproductions avec Berlin et Hollywood
comprises)
. 157 en 1932 (chiffre toujours gonflé par les doubles
versions)L'Avant Guerre 1937-1939
On enregistre ensuite une baisse importante: à peine 100
en 1935 - 1936. Enfin, on atteint le chiffre de 122 longs
métrages en 1938.
Berlin est au début du Parlant le centre cinématographique
de l'Europe, avec en particulier la toute puissante UFA. La
plupart des coproductions tournées là-bas affichent des stars
polyglottes:
. Lilian Harvey (Le Congrès s'amuse, Erick ChareIl,
1931)
. Kate de Nagy (Au bout du monde, Gustav Ucicky,
1933)
. Brigitte Helm (L'Atlantide, Georg W Pabst, 1932)
Ces stars tournent trois versions d'un même film:
l'allemande, la française et l'anglaise. Un tel marché a pour
but de favoriser les échanges de vedettes (les acteurs français
séjournent pendant ce temps à la fameuse Pension Impériale)
et d'augmenter le potentiel commercial du film. On tourne
aussi, parfois, en suédois, en espagnol, en tchèque... Pour
certaines productions on ne compte pas moins de dix
moutures. Par exemple l'équipe allemande tourne le matin, la
française l'après-midi, l'anglaise, de nuit, se relayant dans les
mêmes décors, avec souvent le même metteur en scène.
Pour répondre à cette industrie prospère, les Américains
de la Paramount s'implantent un peu partout en Europe; en
France: à Joinville. On assiste alors à une véritable éclosion
de films faciles, très vite confectionnés, qui ne sont ni plus ni
moins que des adaptations francisées de films américains.
Toute pièce de théâtre est également la bienvenue. C'est ainsi
que Marcel Pagnol avec Marius (Alexander Korda, 1931)
trouve la gloire. Pourtant le système n'est pas aussi rentable
12Les écrans nostalgiques du cinéma français
que les producteurs avaient bien voulu l'espérer et la
Paramount de Joinville disparaît très rapidement.
Déjà la crise...
De tout temps, on le sait, le Septième Art a subi des crises
financières. A ce sujet laissons la parole à un prestigieux
contemporain, le cinéaste Henri Fescourt 1:
"Et voici qu'une effroyable crise s'abattit encore sur notre
cinéma français, ce cinéma parlant né depuis trois ans à
peine. Les grandes sociétés Haïk, Osso, Braunberger, etc... si
aisément formées et sur l'avenir desquelles on avait fondé
tant d'espoirs, entraient, presque toutes ensemble, en
liquidation. Pathé-Natan faisait entendre les premiers
craquements. Il ne devait cependant crouler que quatre ou
cinq ans plus tard, mais dès 1932, il n'inspirait plus
confiance. Les productions Haïk, renonçant à leur activité, les
metteurs en scène engagés se trouvèrent de trop. (H')
Vers cette époque, vers 1933, Charles Burguet, le
président de l'Association des Auteurs de Films, eut l'idée de
former une coopérative de production entre metteurs en
scène: Burguet, L'Herbier, Feyder qui rentrait d'Hollywood,
Germaine Dulac, Henry Roussell, Léon Poirier et moi-même.
Nous nous réunîmes plusieurs fois pour constater que le
moment était peu propice à la production des trop nombreux
films que nous envisagions alors que les capitaux
s'envolaient. "
La situation est en effet très alarmante.
1
La Foi et les Montagnes, éditions Paul Montel.
13L'Avant Guerre 1937-1939
"La situation de l'économie française chancelle, rappelle
Francis Courtade!. La diminution du pouvoir d'achat (et
aussi, dans de nombreuses salles, du prix des entrées)
explique en partie les 4% de baisse annuelle des recettes dans
les cinémas depuis 1932. (o..)
P. A. Harlé souligne la nécessité d'un rendement accru de
l'exploitation et d'une aide substantielle de l'Etat, en
particulier: un appui à l'exportation, un crédit à la production
et une réduction des taxes. (H')
Le fléchissement des recettes dans les salles de cinéma
commencé dès 1932 se poursuit régulièrement jusqu'en
1935 : de 933 millions en 1932, on passe successivement à
878 millions en 1933,832 en 1934,750 en 1935."
Francis Courtade précise pourtant qu'avec 4 825 salles
équipées la France occupe la deuxième place en Europe,
derrière l'Allemagne (5 100 cinémas).
Demandez le programme
En 1934, les 430 films présentés sur les écrans parisiens se
décomposent ainsi:
153 films étrangers en version originale,
143 films doublés,
31 films parlant français (mais, en fait, étrangers car il
s'agit de simples versions françaises de films
élaborés et tournés à l'étranger),
103 films français.
Soit un total de 327 films étrangers contre seulement 103
français.
I
Les Malédictions du Cinéma Français, Editions Alain Moreau.
14Les écrans nostalgiques du cinéma français
Le combat est donc disproportionné et cette concurrence
sauvage amène certaines revues à plébisciter en premier lieu
les productions françaises.
La société Pathé-Natan fait faillite en 1936. Puis le
scandale éclate avec l'emprisonnement de Natan lui-même.
Deux ans plus tard c'est le tour de Gaumont-Franco-Film
Aubert, mais après tant de films médiocres (Chourinette...)
s'en étonnera-t-on?
La Tobis, dès l'avènement du nazisme, ne s'illustre
qu'épisodiquement en France. L'organisation de l'industrie du
film accuse de nombreuses failles, jusque dans sa conception
(un plan d'action efficace n'apparaît qu'au début de la guerre,
seulement). Tout n'est cependant pas noir dans la situation du
cinéma français et plusieurs hommes avisés comptabilisent de
sérieux profits: Simon Schiffrin, Michel Safra, Alexandre
Kamenka, Raoul Ploquin...
C'est le temps, comme le souligne Henri Fesc

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