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pages
Français
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2018
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Ebook
2018
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Publié par
Date de parution
06 avril 2018
Nombre de lectures
2
EAN13
9782312058122
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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06 avril 2018
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2
EAN13
9782312058122
Langue
Français
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Les amours des dieux dans les peintures du Louvre
À Catherine et Ernesto Landeta, pour un voyage de légende.
CHIRCA
Les amours des dieux
dans les peintures du Louvre
LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
Mihaela, Cristina, Amelia et Mihai-Stefan C HIRCA
Les amours des dieux dans les peintures du Louvre
Des mêmes auteurs :
La Guerre de Troie dans les peintures du Louvre Les Éditions du Net, 2013
Illustrations et photo de couverture : MSChirca
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-05812-2
Introduction
« L'Amour, le plus beau des dieux, l'Amour, qui amollit les âmes, et, s'emparant du coeur de toutes les divinités et de tous les hommes, triomphe de leur sage volonté. » Hésiode , Théogonie
Existe-il sur terre quelque chose de plus divin que l’amour ? – se demandait probablement le poète grec, il y a plus de 2700 ans, en écrivant ces lignes.
Car lorsque les Grecs ont créé les dieux à leur image, ils n’ont pas manqué de leur attribuer aussi, en les amplifiant, les qualités et les défauts des êtres humains, leurs désirs et leurs amours.
Les dieux du panthéon grec et romain éprouvent, en ce qui concerne l’amour, les mêmes sentiments que les hommes. Rien ne leur est épargné, ni le bien, ni le mal. Les dieux connaissent l’amour réciproque, l’amour affectueux et généreux, mais également l’amour non partagé et l’amour trahi, la jalousie et l’adultère.
Comme tous les parents, les dieux aiment profondément leurs enfants. Comme toutes les mères, les déesses sont animées d’un amour maternel à toute épreuve et essayent de protéger leur progéniture lorsque celle-ci se trouve dans une impasse.
Quoi de plus réconfortant que de voir, lorsqu’il s’agit d’amour, les dieux soumis aux mêmes désirs et aux mêmes erreurs que les êtres humains ? Ainsi, l’homme peut se sentir, dans ce domaine au moins, l’égal des dieux.
Les histoires d’amour racontées dans la mythologie gréco-romaine concernent presque tous les grands dieux de l’Olympe, même si Jupiter, le maître des dieux, et Vénus, la déesse de l’Amour et de la Beauté, se démarquent nettement par le nombre et l’intensité de leurs amours.
Embellis et retransmis par les poètes antiques, les amours des dieux ont été d’inépuisables sources d’inspiration pour les artistes de tous les temps, qu’ils soient sculpteurs, peintres, poètes ou compositeurs.
En allant des statues comme la Vénus de Milo aux tableaux comme la Vénus du Pardo de Titien, et en passant par de magnifiques tentures et porcelaines, le musée du Louvre abrite de nombreux trésors d’art qui rappellent les dieux de la mythologie gréco-romaine et leurs amours. Pourtant, le visiteur d’aujourd’hui a parfois oublié les légendes qui ont été les sources d’inspiration de ces œuvres d’art.
Ce livre présente les histoires des amours des dieux de la mythologie grecque et romaine, telles qu’elles sont représentées dans soixante-dix peintures du musée du Louvre réalisées entre 1470 et 1844.
Parmi les auteurs de ces peintures se trouvent des noms célèbres comme l’Albane, Boucher, Carrache, Corrège, Van Dyck, Fragonard, Le Brun, Mantegna, Poussin, Rubens, Tiepolo, Titien, Van Loo ou Watteau.
Bien que la plupart des histoires concernant les amours des dieux trouvent leur source dans la mythologie grecque, les titres des tableaux du Louvre contiennent presque toujours les noms latins des dieux. Pour conserver l’unité de l’ouvrage, les légendes ont également été racontées en utilisant les noms latins des dieux.
Les histoires des amours des dieux présentées dans ce livre sont étayées par des citations issues des auteurs antiques, d’Homère, Hésiode et Euripide, à Virgile, Ovide, Apulée ou Pausanias le Périégète.
Avant de débuter la visite des salles du Louvre à la recherche des amours des dieux, ajoutons à ces citations cette prière fondamentale que Junon adresse à Vénus dans la 14 e rhapsodie de l’ Iliade d’Homère :
« Donne-moi l'amour et le désir à l'aide des quels tu domptes les dieux immortels et les hommes mortels. »
Note
Les peintures présentées dans ce livre sont accessibles sur Internet, principalement dans trois bases de données :
– la base Atlas des œuvres exposées dans le musée du Louvre
http://cartelfr.louvre.fr/ ;
– la base Joconde, le portail des collections des musées de France
http://www.culture.gouv.fr/ documentation/joconde/fr/ ;
– la base Images d’Art des œuvres des musées français
http://art.rmngp.fr/fr.
Apollon
« Le puissant Apollon, qui écarte le malheur. » Homère , Odyssée
Apollon, fils de Jupiter [ Zeus , pour les Grecs] et de Latone [gr. Léto ], est le frère jumeau de Diane. Il est le seul dieu de l’Olympe que Grecs et Romains désignent par le même nom. Parfois on ajoute l’épithète Phébus – le Brillant Apollon.
Dès sa naissance, Apollon demande :
« Qu'on me donne une lyre harmonieuse et des arcs recourbés et désormais je révélerai aux hommes les oracles certains de Jupiter {1} . »
Apollon est habituellement représenté comme un jeune homme fort et beau, imberbe mais avec une très belle chevelure. Il porte souvent une lyre et parfois un arc et un carquois.
La lyre rappelle qu’Apollon est principalement le dieu de la Poésie et de la Musique, car « les Muses et Apollon, qui lance au loin ses traits, font naître sur la terre les chantres et les musiciens {2} ».
L’arc et les flèches évoquent surtout l’épisode du monstrueux serpent Python, tué par Apollon {3} .
Certains disent que Python était le monstre qui avait poursuivi et effrayé la mère d’Apollon, Latone, pendant sa grossesse {4} .
D’autres affirment que Python était un dragon qui protégeait un vieil oracle de Delphes, empêchant Apollon « de s'approcher des fissures par lesquelles s'exhalaient les prophéties {5} ». Apollon, qui voulait établir là son propre oracle, tue Python et délivre ensuite ses prédictions par la voix d’une prêtresse nommée Pythie.
Apollon se présente lui-même dans une lumière extrêmement favorable :
« Par moi tout ce qui est, fut et doit être, se découvre aux mortels. Ils me doivent l'art d'unir aux accords de la lyre les accents de la voix. Mes flèches portent des coups inévita bles. […] Je suis l'inventeur de la médecine. Le monde m'honore comme un dieu secoura ble et bienfaisant {6} . »
Au-delà de cette apparence rassurante, Apollon se montre parfois cruel et capable de terribles vengeances. La fin tragique de Marsyas en est une preuve {7} . Marsyas ose défier le dieu de la Musique, affirmant que sa flûte produit des sons plus mélodieux que la lyre d’Apollon. Sorti vainqueur de cette confrontation, Apollon écorche vif le perdant :
« On voit dans la citadelle la peau du silène {8} Marsyas ; elle y fut suspendue par Apollon en forme d'outre, à ce que disent les Phrygiens, après que ce dieu l'eut écorché {9} . »
Malgré ses atouts, Apollon est un dieu plutôt malchanceux en amour. Son amour pour Coronis, la fille d’un roi de Thessalie, est un exemple. Coronis tombe enceinte du dieu, mais durant sa grossesse elle cède aussi aux avances d’un mortel. Prévenu par une corneille de la trahison de son amante, Apollon tue la mère mais sauve son enfant, Esculape [ Asclépios , pour les Grecs], qui deviendra le dieu de la Médecine {10} .
Apollon n’est pas plus chanceux dans ses amours avec les hommes. Hyacinthe [ Hyacinthos ], un jeune homme d’une grande beauté, chéri par Apollon, est tué accidentellement par un disque lancé par le dieu. Pour honorer la mémoire de Hyacinthe, Apollon fait naître de son sang une fleur de couleur pourpre, à laquelle il donnera son nom {11} .
A POLLON ET D APHNÉ , UN LAURIER NÉ D ’ UN AMOUR NON PARTAGÉ *
La légende de Daphné est le récit de l’une des passions amoureuses d’Apollon qui finit tragiquement. Une première variante de cette légende est transmise par Parthénios de Nicée, un poète grec du I er siècle av. J.-C.
Daphné est une jeune fille qui aime la chasse plus que toute autre chose. Pas du tout intéressée par les garçons, elle préfère chasser le gibier, accompagnée de sa meute de chiens.
Leucippe, un jeune homme tombé amoureux d’elle, trouve une solution pour l’approcher :
« Il quitte les habits de son sexe, et le voilà fille et chassant avec Daphné {12} . »
Le stratagème fonctionne parfaitement jusqu’au jour où Daphné veut se baigner nue, à côté d’autres jeunes filles. Leucippe refuse de les accompagner, mais les filles lui arrachent ses vêtements et découvrent la supercherie.
« Furieuses du