Les Murs de Donald
107 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Murs de Donald , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
107 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Les murs, des origines à Donald Trump




Monsieur Trump, une histoire de murs ? Mais le passé n’en regorge-t-il pas ?


Il est temps de prendre conscience que l’Art, l’Histoire et la politique ont une part importante à jouer dans l’actualité de demain. Donald Trump n’a-t-il donc rien inventé ? Plongez-vous dans le cheminement historique des frontières et démarcations physiques imposées de tout temps, à toutes nations et de tous leurs composants, conséquences,...


De mythe en légende en passant par l’Histoire moderne, découvrez, de mur en mur, la vérité derrière la « nouvelle » lubie du président américain depuis 2016... Sacré Donald !


Mais surtout ne jamais perdre de vue que seul l’Art permet de traverser les murailles sans encombre, quels que soient les moments et les continents !



« Mon cher Donald Trump, qu’est-ce qu’un mur ? »



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2020
Nombre de lectures 5
EAN13 9782381532677
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES MURS DE DONALD
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Hugues Romano
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES MURS DE DONALD
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ouvrage réalisé en collaboration avec l'association Opsis

Introduction
2016, année du Singe de feu, « mon » année de bilans. Comment un animal léger, joueur, insaisissable, libre, mais aussi cynique, misanthrope, un peu cruel va-t-il pouvoir s’accommoder de tous ces murs qui réapparaissent ?
Cette histoire débute avec les différents attentats perpétrés en Europe, un an avant c’est le « massacre de Charly-Hebdo ». Il entraine la prise de conscience que n’importe qui peut être agressé n’importe quand et n’importe où. Il explique la réaction d’enfermement, de clôture de notre espace national, développée par certains politiques.
À la suite de ces évènements, 2016 voit à nouveau germer l’idée de frontières gardées, si possible hermétiques à tout ce qui est potentiellement dangereux, obsession qui avait peu à peu disparu de notre horizon mental depuis des années avec la chute du mur de Berlin. Nous sommes passés du « ouvrons nous aux autres », « faisons sauter les frontières et les barrières », « nous sommes tous citoyens du monde », à « protégeons nous derrière des frontières inviolables », « méfions-nous de l’étranger », « on est chez nous » voire « la France aux Français » !
L’idée de frontières, alors réapparue, a pris une importance primordiale durant cette année repère. Au-delà de l’illusoire, ceci participe du retour d’organisations que l’on croyait définitivement abolies, à jamais égarées dans les livres d’histoire du temps d’avant la guerre froide.
Mon adolescence coïncide avec l’abandon de ces symboles d’enfermement, d’isolement et de mise à l’écart sous couvert de protection. Les années 90 voient la chute du mur de Berlin puis l’ouverture des frontières entre les pays européens. Pour moi et mes relations conflictuelles parfaitement ubuesques avec les douaniers, ce nouveau rapport entre pays étrangers a été vécu comme une formidable victoire de la liberté.
Et voilà que début juillet 2016 tombe la terrible nouvelle qui fait la « Une » des principaux journaux : la création d’un corps de gardes-frontières européens vient d’être adoptée par le parlement européen ! Certains ont réagi de manière structurée à cette information. Ainsi, dans un article de « Libération » du samedi 06/08/16, Sabine DULLIN, historienne au centre d’histoire de Science-Po, spécialiste de l’espace soviétique, (qui a récemment dirigé l’ouvrage collectif Les frontières mondialisées , PUF édition) se permettait de commenter avec brio :
La création d’un corps de gardes-frontières européens vient d’être adoptée par le parlement européen. Est-ce un bon signe ?
… En tant qu’historienne, cela me renvoie aux gardes-frontières soviétiques, de vrais héros. On érigeait des statues à leur gloire. C’était une figure très forte dans l’imaginaire de la société soviétique… Il était le gardien des valeurs du socialisme face aux menaces venant du dehors. Il incarnait le patriotisme…
Vous parlez de théâtre ou de mise en scène à propos de la sécurisation des frontières…
Dans la période troublée et dangereuse que l’on traverse, la frontière se brouille entre intérieur et extérieur. On a du mal à y voir autre chose que le versant noir de la mondialisation. Les gens ont besoin de frontières. Quand on voit le succès médiatique du « mur », de la barrière, on sent bien que le besoin de frontière est semblable à celui de clore son champ. De protéger sa maison, sa propriété. Même si cette vision populaire est fausse : la frontière n’a rien à voir avec la propriété, elle a à voir avec la souveraineté. D’ailleurs, on ne médiatise que des bouts de murs… La non-porosité de la frontière est illusoire, elle ne peut se concevoir que dans un monde où les besoins de circulation seraient quasi nuls… On n’arrête pas un raz-de-marée avec des murs ou des barrières. Ces pauvres moyens ne sont donc que des instruments aux mains des politiques…
 
La presse a largement participé à ce débat, se faisant l’écho tout au long de l’année de la construction de murs plus ou moins délirants. D’abord tous les murs érigés contre les migrants, à Calais ou aux frontières. Ensuite les différents projets pour empêcher les flux de populations, enfermer des gens dans des quartiers protégés par de hautes murailles, renforcés par l’utilisation de milices.
Dans ce mouvement d’une grande ampleur, la palme revient à Donald Trump, alors candidat républicain aux élections présidentielles américaines, qui propose non seulement de renforcer la muraille discontinue érigée entre les USA et le Mexique, mais avec un extraordinaire cynisme, projette de la faire payer par le Mexique, « pays producteur » d’immigrants. Ainsi, tout au long de cette année, je n’ai pu allumer une radio ou ouvrir un journal sans être interpellé par tous ces murs censés protéger notre monde propre, ordonné et bien-pensant de l’invasion des hordes barbares, crasseuses et agressives de migrants fuyant leurs pays d’origine.

 
 
 
 
 
 
 
 
Dans le même temps, j’ai vu ériger autour de moi une multitude de murs, ou tout du moins d’attitudes et de réflexions autour de cette problématique. Dans le monde artistique, même si le mur peint par Miguel Barcello à la BnF était superbe, il signait les prémices d’une « année emmurée ». L’artiste avait recouvert les baies vitrées des salles d’exposition de la BnF François Mitterrand d’un enduit terreux à l’intérieur duquel il avait gravé toutes sortes d’objets, dont des squelettes et des représentations de fossiles, transformant ce sas entre intérieur et extérieur en un symbole du temps qui passe et justement de relation au passé, réel ou sublimé.
 
J’ai alors lu plusieurs articles sur le  street art et les graffitis , dont un signé Olivier GRANOUX paru dans TELERAMA (N° 3454 du 23/03/16) qui m’a perturbé :
« … Dans la nuit du vendredi 11 mars, l’artiste urbain BLU a effacé toutes ses œuvres des murs de Bologne, sa ville natale. Vingt ans de sa vie recouverts, à grands coups de peinture grise. Un hara-kiri spectaculaire et vengeur. Il protestait contre l’exposition « Street Art, Bansky & Co. L’Art à l’état urbain », montée en arrachant des murs les œuvres de street artistes pour les présenter au public, avec un ticket d’entrée à 13 euros. Prétendant sauver de la dégradation cet art urbain, les organisateurs de l’évènement sont allés se servir dans toute la ville pour constituer leur collection à peu de frais. Sans demander la permission aux artistes ni les rémunérer.
Refusant la récupération, « le Bansky italien » a donc préféré faire disparaitre ses œuvres pour « rendre le pillage impossible ». En 2014, déjà, il était revenu à Berlin pour repeindre de noir une de ses célèbres fresques monumentales dont la présence faisait grimper le prix du mètre carré de l’immeuble situé en face. Par ce nouveau geste radical, Blu, qui cultive l’anonymat et une farouche liberté artistique, persiste et signe : son art n’est pas une marchandise. »
Ainsi, dans cette année 2016, certains se permettaient de déshabiller des murs pour mettre à l’abri des œuvres appelées à orner en toute sécurité les murs de musées !

Le mur qui est réellement à la base de cette réflexion, je l’ai croisé dans un lieu important pour moi, point de départ et d’arrivée de nombreuses ballades depuis mon enfance, l’abbaye de Montmajour, dans les environs d’Arles, à l’occasion d’une exposition d’art contemporain, une œuvre de Traquandi. À l’intérieur de l’église, l’artiste avait accroché plusieurs toiles monochromes sur toute la surface du grand mur principal. Chacune de ces toiles, plus lumineuses que le mur de pierre, certaines dans des tons céruléens, donnaient l’impression de trous, comme autant de fenêtres ouvrant sur l’extérieur. Instantanément il me revint à l’esprit un article d’Émile Zola paru dans «  L’évènement illustré  » à propos du Salon de 1868 et dans lequel, commentant deux toiles de Manet ( La femme au perroquet et Émile Zola , son propre portrait peint par le maître) il écrit :
« …fort mal placés, dans des coins, très haut…au milieu des niaiseries et des sentimentalités environnantes … ils font des trous dans le mur !  »
(cité dans «  Lettres croisées : Cézanne-Zola  », Henri Mitterrand, Ed Gallimard)
 
De même, dans son Manifeste de l’hôtel Chelsea Yves Klein écrivait  : « Ce jour-là, alors que j’étais étendu sur la plage de Nice, je me mis à éprouver de la haine pour les oiseaux qui volaient de-ci, de-là, dans mon beau ciel bleu sans nuage, parce qu’ils essayaient de faire des trous dans la plus belle et la plus grande de mes œuvres.  »
 
Traquandi illustrait parfaitement ces mots, m’inspirant alors une réflexion qui dessine la trame de ce livre : seules les œuvres d’art permettent de traverser les murs, de voir à travers les structures opaques, qu’elles soient matérielles ou figurées ! Il m’a semblé que le terme œuvre d’art peut être prolongé par celui de sacralité : seul le sacré peut traverser les murs ! D’ailleurs, dans sa Vie des peintres illustres , au milieu du XVIe siècle, Vasari écrivait déjà à propos de La Trinité de Masaccio peinte en 1425 que la feinte profondeur de la perspective faisait que « le mur paraît troué ( bucato ) ».
Note :
« Vie des artistes » Giogio Vasari, Grasset Cahiers rouges
« Vie de Léonard de Vinci » Giorgio Vasari

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents