Musées et marchés
428 pages
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Musées et marchés , livre ebook

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Description

Le 15 avril 1931, ce sont dix rounds de trois minutes qui scellent le destin de la mission Dakar-Djibouti : devant des mécènes tels que Pablo Picasso ou Charles de Noailles, Al Brown « boxe pour la science » – comme le précise le nom de cette soirée de gala. Celle-ci permet aux organisateurs de boucler le budget de la première mission ethnographique française qui rapporte plus de 3 500 objets au Musée d’ethnographie du Trocadéro.
L’évènement, soutenu par de nombreux marchands de l’époque, est un exemple frappant des liens entre musées et argent. Pourtant, malgré des relations connues et reconnues entre ces deux sphères, la question financière reste souvent marginale dans les discussions et analyses portant sur les musées.
Sur la base d’une enquête de terrain intensive, cet ouvrage s’attache à comprendre ces relations à l’aune du cas sensible de l’ethnographie. À l’heure des grands débats sur les restitutions, il importe en effet de revenir sur les processus, aussi bien financiers que patrimoniaux, de catégorisation, d’évaluation et de valorisation de tels objets.
La réintégration des aspects économiques et le ré-ancrage des musées dans le contexte capitaliste auquel ils appartiennent permettent de questionner les « projets muséaux » ethnographiques actuels, mais aussi de comprendre comment marchés et musées ont consacré ensemble la valeur des « objets des Autres » et participé ainsi, à leur échelle, à la construction d’une certaine (re)présentation de l’altérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782889305193
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2023
Rue du Tertre 10
2000 Neuchâtel
Suisse
 
 
www.alphil.ch
 
Alphil Diffusion
commande@alphil.ch
 
 
DOI : 10.33055/ALPHIL.03213
 
ISBN papier : 978-2-88930-517-9
ISBN PDF : 978-2-88930-518-6
ISBN Epub : 978-2-88930-519-3
 
 
Les Éditions Alphil bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2024.
 
Publié avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
 
Illustration de couverture : Dall·E 2.
 
Responsable d’édition : Jonathan Wenger


Remerciements
C ette publication ayant été une aventure en soi, il convient de réitérer ici quelques remerciements, dont la teneur s’apparentera fort à l’exercice déjà mené lors du dépôt de ma thèse, en 2018.
Cet ouvrage ne serait évidemment rien sans la thèse qui l’a précédé et qui doit non seulement sa réalisation, mais aussi sa réussite en grande partie à l’encadrement, au suivi et aux redirections de mes directeurs de recherche, Christian Ghasarian et François Mairesse, ce dernier me faisant l’honneur d’une préface. Je remercie aussi sincèrement les membres de mon jury – Karen Brown, Octave Debary et Pierre de Maret – qui, dans la plus pure tradition universitaire suisse, m’ont accordé le privilège de leurs relectures et conseils avant ma soutenance.
La transformation de cette thèse en livre a entraîné quelques sueurs : je remercie les éditions Alphil, notamment au travers d’Alain Cortat et d’Anne-Caroline Le Coultre, d’avoir attendu patiemment mes retours sans jamais douter qu’ils viendraient un jour. Je tiens à octroyer une mention spéciale aux motivational speechs d’Hervé Munz, sans qui ce manuscrit ne serait encore qu’un .doc. Finalement, un travail de fourmi a été fait par toute l’équipe d’Alphil et particulièrement par Jonathan Wenger qui m’a accompagnée avec une bienveillance sans limite dans les derniers mètres de ce marathon.
De nombreuses institutions ont participé de près ou de loin, par l’entremise d’un grand nombre de leurs collaborateurs, à l’aboutissement de cette recherche. Qu’il me soit ici permis de leur exprimer une gratitude sans borne et une dette que j’espère en partie réglée par le soin, l’application et le respect avec lequel j’ai traité et analysé les informations qu’ils m’ont données, pris note de leurs conseils, écouté leurs histoires. Vous citer tous ici sera fastidieux, mais mérité et j’aimerais remercier les personnes que j’ai pu côtoyer dans ces institutions tout au long de mon travail.
À l’Institut d’ethnologie de Neuchâtel, nid où ont éclos mes ambitions, Ellen Hertz a non seulement cru dans mes compétences à entamer un projet de recherche, mais a aussi assuré la transformation de mon propos scientifique en un ouvrage cohérent, pointu et néanmoins accessible au plus grand nombre ; les assistants ont partagé mes peines de jeune professeure et les étudiants ont eu l’élégance de ne pas les remarquer. Qu’Andrea Jacot-Descombes sache ici qu’il a été un incroyable appui et un modèle tant scientifique qu’humain, me rappelant que l’excellence n’est pas dans la performance et que s’il existe une jungle scientifique autour de nous, il n’appartient qu’à nous d’en faire un jardin serein.
Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel est un habitué des remerciements de mes travaux, cela grâce à son conservateur durant mes années de recherche, Marc-Olivier Gonseth. Chacun des collaborateurs du MEN a participé à sa façon à ce travail et je les en remercie sincèrement.
Pour leurs portes toujours ouvertes, leurs conseils avisés et leur temps précieux consacré à mes questions (parfois réellement !) naïves, ma reconnaissance va au personnel du musée du quai Branly – Jacques Chirac et du musée du Cinquantenaire, aux chercheurs et aux collaborateurs du musée de l’Homme.
À Paris, le Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France a hébergé mes premiers pas de chercheuse mobile. Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini ont accueilli mon arrivée à Paris et m’ont fait l’honneur de leur soutien.
À Bruxelles, le Musée royal de l’Afrique centrale, par l’entremise d’Els Cornelissen et de Julien Volper, a hébergé une grande partie de la recherche et de la rédaction de ce travail. Qu’ils soient remerciés pour leur hospitalité, malgré un contexte de profondes transformations – tant de leur côté que du mien.
Jean Hubert Martin, Nathalie Heinich, Pierre de Maret et Louis de Strycker, experts qu’il m’a été permis d’approcher et avec qui j’ai pu dialoguer, m’ont offert de nouvelles lumières sur mon travail et continuellement encouragée.
Sans eux, ce travail ne serait rien : Helena Heukeshoven m’a introduite, un jour de septembre 2013, à tous les galeristes présents au Parcours des Mondes de Paris. Elle a ainsi, sans le savoir, lancé mon premier grand terrain ethnographique. À tous les galeristes, collaborateurs de maisons de ventes, directeurs de départements, marchands à la sauvette, collectionneurs… qu’ils aient voulu rester anonymes ou non, qui m’ont accueillie, qui m’ont parlé de leur travail, voire de leur passion, qui m’ont ouvert leurs fonds et leurs bibliothèques, qui se sont intéressés à ma recherche et qui y ont même parfois cru, sachez que je mesure à leur juste valeur – et vous m’en avez enseigné toute la difficulté – le temps, l’aide et les connaissances que vous avez mis à ma disposition.
En coulisses, de nombreuses personnes ont guidé ou accompagné mes pas, tant au moment de la thèse que de sa publication : merci à Alain Crettaz pour son soutien à mes débuts de jeune doctorante, à Dorian Hernandez, Anabelle Pouydesseau, Tristan Saunier et Jane Wojtkowiak pour avoir enduré la cohabitation avec une doctorante en fin de thèse, à Maureen Lepers, Élodie Paupe, Camille Regache et Molly Reid pour le bain de sororité et leur présence continuelle, à Cindy Lebat, perpétuelle partenaire in crime , et à toutes les personnes qui ont un jour désamorcé une crise, permis du recul ou exprimé leur soutien.
Que ma mère Joëlle Doyen, à qui j’ai toujours pensé en écrivant ces lignes, soit ici remerciée pour son assurance indéfectible.
À Thibaud, pour lequel j’ai beaucoup trop peu de mots : merci d’avoir su devenir le navigateur de la barque quand celle-ci tanguait trop.
À tous les doctorants et chercheurs que j’ai rencontrés, à tous mes proches et mes moins proches, à vous qui avez lu, relu, critiqué, aimé, détesté, soutenu cette thèse – ou parfois comme moi désiré la voir disparaître – sachez que les défauts de ce travail n’incombent qu’à son humaine auteure, mais que ses qualités sont en grande partie vos fruits. Vous savez mieux que quiconque tout ce que contient ce modeste :
Merci.


Avant-propos
C ette publication est le fruit d’un travail de terrain effectué voilà bientôt 10 ans. À l’époque, le musée du quai Branly n’était pas encore musée du quai Branly – Jacques Chirac, les confinements n’existaient pas, ni le discours d’Ouagadougou. Si des mises à jour parfois assez conséquentes ont été réalisées en vue de la transformation du travail de thèse en ouvrage publié (comme l’intégration des nombreuses nouvelles recherches sur les restitutions ou sur la définition du musée), les données collectées et qui sont la base de ce travail ethnographique n’ont pas été complétées et restent des données collectées uniquement entre 2013 et 2016. Elles ont fondé l’analyse et les conclusions qui sont présentées ici et il me semble important de souligner le caractère temporellement et géographiquement situé de mes propos. En effet, le champ des musées, et plus particulièrement des musées d’ethnographie, mais aussi les marchés de l’art, sont des secteurs en perpétuelle transformation et ont connu des bouleversements majeurs ces dernières années.
Par ailleurs, mes propos ne sont pas les seuls à être géographiquement et temporellement situés : ainsi le sont ceux de François Mairesse qui m’a fait l’honneur d’une préface aux premières étapes de publication de cet ouvrage en 2020, comme de toutes les personnes qui ont accepté de répondre à mes questions entre 2013 et 2016. Certains ont désiré rester anonyme, d’autres non, et ce à différents niveaux. Ainsi, si le lecteur trouvera systématiquement une référence aux verbatims, qu’il ne soit pas étonné de voir les informations différer parfois largement. Comme je l’explique dans ma partie introductive, j’ai fait le choix de ne pas publier l’ensemble des entretiens menés, pour des raisons logistiques puisque ces derniers représentent plus de 500 pages, mais aussi pour des questions méthodologiques et de « contrat de confiance » passé avec les principaux concernés par ces analyses. Le lecteur sera ainsi bien avisé de ne pas chercher à retracer les propos des uns et des autres, mais plutôt de considérer que plus d’une demi-dizaine d’années se sont écoulées depuis ces entretiens : leurs auteurs ont aujourd’hui parfois changé de statuts, voire de métier, et les propos qu’ils m’ont tenus ne les ont engagés à rien. Je leur renouvelle mes sincères remerciements pour la confiance qu’ils m’ont accordée, et pour avoir contribué à poser les fondations d’un travail scientifique de grande ampleur que je suis particulièrement fière de vous présenter aujourd’hui.


François Mairesse
Préface : Le musée, le forum et le marché
O n sait le monde des musées en ébullition autour de la nouvelle définition proposée par l’ICOM (Conseil international des musées) en septembre 2019 à Kyoto, dont le vote a été reporté après des débats véhéments : les musées y apparaissent comme «  des lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques, dédiés au dialogue critique sur les passés et les futurs. […] Les musées n’ont pas de but lucratif. Ils sont participatifs et transparents, et travaillent en collaboration active avec et pour diverses communautés afi

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