La musique de chambre à Nantes entre les deux guerres
338 pages
Français

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La musique de chambre à Nantes entre les deux guerres , livre ebook

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Description

De 1918 à 1945, la musique de chambre à Nantes connaît une intense activité. Au total, presque quatre cents concerts de musique de chambre se déroulent entre les deux guerres mondiales dans diverses salles de la ville. Qu'en est-il des artistes et des programmes ? Quels sont les compositeurs les plus fréquemment interprétés ? Quels jugements les contemporains portent-ils sur cette musique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296467309
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La musique de chambre à Nantes
entre les deux guerres
Musiques et Champ Social
dirigée par Anne-Marie Green

Les transformations technologiques depuis cinquante ans ont bouleversé la place de la musique dans la vie quotidienne. Celle-ci est actuellement omniprésente tant dans l’espace que dans les temps sociaux, et ses implications sociales ou culturelles sont si fortes qu’elles exigent d’être observées et analysées. Cette série se propose de permettre aux lecteurs de comprendre les faits musicaux en tant que symptômes de la société.

Déjà parus
Cristina BARBULESCU, Les opéras européens aujourd’hui : comment promouvoir un spectacle ?, 2011.
E. BOUTOUYRIE, La musique techno. Une approche sociogéographique, 2010 .
Jacob ETIENNE, Les Bals populaires des Antillais en région parisienne, 2010.
Antoine PÉTARD, L’improvisation musicale. Enjeux et contrainte sociale, 2010 .
Gérard REGNIER, Jazz et société sous l’Occupation, 2009.
Stéphanie MOLINERO, Les publics du rap, 2009.
Alfred WILLENER, Le désir d’improvisation musicale, 2008.
Vincent SERMET, Les musiques Soul et Funk, 2008.
Aude LOCATELLI et Frédérique MONTANDON, Réflexions sur la socialité de la musique, 2007.
Gaston M’BEMBA-NDOUMBA, La femme, la ville et l’argent dans la musique congolaise, 2007.
Stéphane FRANÇOIS, La musique europaïenne, 2006.
Jedediah SKLOWER, Free jazz, la « catastrophe féconde ». Une histoire du monde éclaté du jazz en France (1960 – 1982), 2006.
Anne-Marie GREEN, De la musique en sociologie, 2006.
Florent BOUSSON, Les mondes de la guitare, 2006.
Anne ROBINEAU et Marcel FOURNIER (dir.), Musique, enjeux sociaux et défis méthodologiques, 2006.
Elisabeth CESTOR, Les musiques particularistes, 2006.
Sylvie SAINT-CYR, Vers une démocratisation de l’opéra, 2005.
Sylvie SAINT-CYR, Les jeunes et l’opéra, 2005.
Christophe APPRILL, Sociologie des danses de couple, 2005.
Thomas KARSENTY-RICARD. Dylan, l’authenticité et l’imprévu, 2005.
Michaël ANDRIEU, De la musique derrière les barreaux, 2005.
Damien TASSIN, Rock et production de soi, 2004.
Stéphane HAMPARTZOUMIAN, Effervescence techno, 2004.
Michel DEMEULDRE, Sentiments doux-amers dans les musiques du monde, 2004.
Michelle Bourhis


La musique de chambre à Nantes
entre les deux guerres
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55495-5
EAN : 9782296554955

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Line, ma sœur
Avec toute mon affection et ma profonde admiration


A Robert Laffra
Mon maître, pour son enseignement d’exception
INCIPIT
A la manière d’une entomologiste, Michelle Bourhis nous dépeint avec minutie et précision l’activité de musique de chambre pendant l’entre-deux guerres à Nantes.
Cette somme très documentée s’appuyant sur des sources authentiques intéressera autant les mélomanes que les musiciens, leur permettant de resituer leur pratique actuelle dans un continuum historique.
Elle-même chambriste, Michelle Bourhis ne se contente pas d’énumérer des faits et ne manque pas de relever, avec la distanciation qui s’impose, les points de vue exprimés alors, avec humour et sagacité.

Sa conclusion en forme d’hommage à René Martin, inventeur et architecte des Folles Journées montre à quel point, par-delà les époques et les modes, l’essor d’un genre musical trouve son audience dès lors qu’il en acquiert la légitimité.

Charles Dauverné
INTRODUCTION
Fondé à Nantes en 1995, le Quatuor Liger vient de fêter ses quinze années d’existence. C’est, actuellement, le seul quatuor nantais à se produire régulièrement dans sa ville.
Il nous a semblé intéressant de rechercher dans les quotidiens nantais si d’autres quatuors à cordes ou d’autres ensembles de musique de chambre ont connu une aussi grande longévité, tout particulièrement entre 1918 et 1944, période pendant laquelle Paul Ladmirault écrivit tant de pertinentes critiques dans divers journaux nantais.
Si, de 1918 à 1944 le théâtre Graslin est le cœur artistique de Nantes, si, en ce début du vingtième siècle les spectacles lyriques occupent la première place, comme le soulignait avec justesse Théodore Lenoir lors d’un entretien en 1998, il n’en demeure pas moins que les nantais dont certains jouent eux-mêmes d’un instrument, sont aussi attirés par la musique instrumentale et notamment par la musique de chambre.
Pendant de nombreuses années les concerts de musique de chambre ont comporté une partie réservée au chant : souvent la moitié du programme ; parfois même la poésie s’invite à la soirée. Est-ce parce que le chant est plébiscité par le public ? Ou bien la musique de chambre est-elle tenue comme une musique de qualité secondaire par rapport à l’art lyrique ? La saison de musique de chambre est-elle aussi étoffée que la saison lyrique ?
Qui organise les concerts de musique de chambre ? Les artistes ? Des institutions ? De riches « dilettanti » ? Dans quel but ces concerts sont-ils organisés ?
Entre les deux guerres, les enregistrements de disques ne sont pas monnaie courante. Le plus souvent, seuls les concerts permettent d’avoir accès aux partitions, surtout contemporaines ; mais bientôt il faudra aussi compter sur les retransmissions de la radio. Le public continuera-t-il alors à fréquenter les salles ?
A Nantes, la plupart des auditions ont lieu en matinée, les artistes devant, presque tous, assurer un service chaque soir au théâtre : opéras et opérettes occupent la majeure partie de leur activité. Quelques solistes parisiens se produisent en soirée. Quels sont ces artistes nantais ou parisiens ? Sur quels instruments jouent-ils ?
Trouver à Nantes une salle de concert convenant à la musique de chambre sera une préoccupation récurrente entre les deux guerres. Nous examinerons les qualités et les défauts de ces diverses salles. Quel public y prend place ? Ce public n’est-il préoccupé que de musique ou mêle-t-il musique et patriotisme, voire musique et politique ?
Que joue-t-on au cours de ces concerts ? Comment les artistes organisent-ils leurs programmes ? Puisque nous lisons la presse nantaise, une place de choix est-elle réservée aux compositeurs bretons et plus particulièrement aux compositeurs nantais ?
Mais la musique bretonne ne peut suffire ! Examinons aussi les œuvres jouées pendant ce quart de siècle. Toutes les périodes de l’histoire de la musique ont-elles une importance égale ? La musique contemporaine bénéficie-t-elle d’une place de choix ? Quels jugements les nantais portent-ils sur cette musique ?
Enfin, donnons la parole aux critiques musicaux : ils sont nombreux à Nantes et reflètent souvent le goût du public.
Chapitre premier L’organisation des concerts de musique de chambre
1. Musique de chambre et chant
De nos jours, les organisateurs de concerts choisissent de nous faire entendre soit de la musique de chambre, soit un récital de chant, mais les deux sortes de programme ne se mélangent généralement pas.
Au début du vingtième siècle, il n’en est pas ainsi : la plupart des concerts de musique de chambre mêlent musique instrumentale et musique vocale. La pianiste Anaïs Hallez, le violoniste Paul Muller, donnent des récitals auxquels participent les chanteurs Monsieur et Madame Villa. Ces mêmes chanteurs se produisent aux côtés du violoniste Gaston Elcus et de la pianiste Yvette Brouhouet.
Il est d’ailleurs très curieux d’entendre plusieurs pianistes au cours d’un même concert : l’un accompagne une sonate, l’autre, les mélodies. On cite alors dans le programme qui tient « le piano d’accompagnement ». Les exemples sont nombreux. Nous en choisissons un au hasard. Le 17 décembre 1922, le compositeur Alfred Kullmann honore de sa présence l’exécution de sa Sonate pour violon et piano par Gaston Elcus et Robert Casadesus. Le compositeur, lui, accompagne les mélodies qui sont l’essentiel du programme.
D’ailleurs, l’intérêt du public se porte essentiellement vers les récitals de chant, l’opéra et l’opérette : la saison lyrique commence avant les concerts de musique de chambre. Ces derniers débutent rarement avant le mois d’octobre, voire de novembre.
Les auditeurs apprécient-ils le mélange du chant et des instruments ? Personne ne conteste cet état de chose sauf

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