La Fin et le debut de l histoire andre-line beauparlant
116 pages
Français

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Description

Petit à petit, mille fois sur le métier remettre l’ouvrage. Ne rien enlever, ne pas dénaturer. Accepter l’approximation du regard et des mots. Choisir le geste de donner, de reprendre avec André-Line Beauparlant le parti de Ce qui est fragile. Les pages à lire et à regarder ici, en accompagnement d’une rétrospective et d’une exposition (Cinémathèque québécoise, marsavril 2019), sont une entrée dans l’ensemble de l’oeuvre d’André-Line Beauparlant. Dans la part connue du public que représentent les documentaires et la part restée à ce jour secrète : les dessins. L'exposition Ce qui est fragile est à l’image du chemin qui a mené à sa composition, un agencement qui est non seulement un aboutissement, mais l’empreinte d’une manière – sensible, délicate et incertaine – de s’approcher d’une oeuvre.
Au départ de ce projet, des visages du petit frère, Sébastien, dessiné à l’infini. Un prolongement inusité du travail cinématographique que propose André-Line Beauparlant autour de sa famille. S’il nous est apparu essentiel de mettre en lumière et les films et les portraits, il fallait rester fidèles au scintillement de l’ensemble. Trouver une manière discrète de montrer, qui appelle un voir curieux mais prudent, tendre et respectueux. Artistes ou écrivaine, nous avons pris le temps de lire les images; chacune pour attraper ces fulgurances qui échappent d’ordinaire à l’espace public, ce geste artistique qui n’en finit plus d’avoir lieu en privé. Sans avoir à nous le dire, il s’agissait de fuir le silence et l’obscurité (qui sont trop souvent le lot des femmes artistes) et faire apparaître la création au grand jour. S’y prendre autrement en plaçant au coeur de l’exercice un collectif d’artistes : des femmes penchées en même temps, suivant différentes mesures, sur le travail d’autres femmes. Et par là, inventer un lieu d’où lire les images et voir surgir les mots… d’une manière qui ne serait pas finale, toujours en train de se faire.
Avancer, à tâtons. Vouloir essayer encore et encore. Remettre l’ouvrage sur le métier. Accepter l’approximation du regard et des mots. Ne pas dénaturer. Choisir le geste de donner. Et surtout rester avec elle… du côté de la fragilité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 mars 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760640337
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La fin et le début de l’histoire AndréLine Beauparlant
Martine Delvaux Isabelle Guimond Monique RégimbaldZeiber
V I G I L A N T E S
La fin et le début de l’histoire André-Line Beauparlant
Martine Delvaux Isabelle Guimond Monique Régimbald-Zeiber
LiminaireMartine Delvaux & Monique Régimbald-Zeiber
Aller vers ce qui est fragile Monique Régimbald-Zeiber
Regarde Isabelle Guimond
Et surtout ne pas oublier d’être libre Martine Delvaux
DessinsAndré-Line Beauparlant
Filmographie
Biographies
Liminaire Martine Delvaux & Monique Régimbald-Zeiber
Je pourrais dessiner ce qui est fragile. André-Line Beauparlant,Carnets
Petit à petit, mille fois sur le métier remettre l’ouvrage. Ne rienenlever, ne pas dénaturer. Accepter l’approximation du regard et des mots. Choisir le geste de donner, de reprendre avec André-Line Beauparlant le parti deCe qui est fragile.
Les pages à lire et à regarder ici, en accompagnement d’unerétrospective et d’une exposition (Cinémathèque québécoise,mars-avril 2019), sont une entrée dans l’ensemble de l’œuvre d’André-Line Beauparlant. Dans la part connue du public que représentent les documentaires et la part restée à ce jour secrète : les dessins.L'expositionCe qui est fragile est à l’image du chemin qui a mené à sa composition, un agencement qui est non seulement unaboutissement, mais l’empreinte d’une manière – sensible, délicate et incertaine – de s’approcher d’une œuvre.
Au départ de ce projet, des visages du petit frère, Sébastien, dessinéà l’infini. Un prolongement inusité du travail cinématographique que propose André-Line Beauparlant autour de sa famille.
S’il nous est apparu essentiel de mettre en lumière et les films et les portraits, il fallait rester fidèles au scintillement de l’ensemble. Trouver une manière discrète de montrer, qui appelle un voir curieux mais prudent, tendre et respectueux. Artistes ou écrivaine, nous avons pris le temps de lire les images; chacune pour attraper ces fulgurances qui échappent d’ordinaire à l’espace public, ce geste artistique qui n’en finit plus d’avoir lieu en privé. Sans avoir à nous le dire, il s’agissait de fuir le silence et l’obscurité (qui sont trop
souvent le lot des femmes artistes) et faire apparaître la création au grand jour. S’y prendre autrement en plaçant au cœur de l’exerciceun collectif d’artistes : des femmes penchées en même temps,suivant différentes mesures, sur le travail d’autres femmes. Et par là, inventer un lieu d’où lire les images et voir surgir les mots… d’une manière qui ne serait pas finale, toujours en train de se faire.
Avancer, à tâtons. Vouloir essayer encore et encore. Remettrel’ouvrage sur le métier. Accepter l’approximation du regard et des mots. Ne pas dénaturer. Choisir le geste de donner.
Et surtout rester avec elle… du côté de la fragilité.
Aller vers ce qui est fragile
Monique Régimbald-Zeiber
Le soir du 27 février 2017, à la Cinémathèque québécoise, André-Line Beauparlant était invitée à présenter sa pratique de directriceartistique et conceptrice visuelle au cinéma. Devant un auditoire de quelques centaines de personnes en grande partie du milieu du cinémamontréalais, elle a dit, pour casser la glace, qu’il lui fallaitêtre avec un texte. Et puis, elle a ajouté :Mon métier, c’est tout ce qui n’est pas écrit.
Plus tard, au cours de cette soirée, Sophie Leblond, celle qui a montépresque tous les films d’André-Line Beauparlant, disait ressentir très fortement ce qu’il y a d’écriture dans son travail de monteuse.Au montage,disait-elle,le film s’écrit encore.
J’entends présenter, dans la chronologie la plus simple possible, la suite complexe des événements et les personnes qui ont contribuéà l’élaboration de cette rétrospective et de l’expositionCe qui est fragile.
Regarder ensemble
Qu’est-ce qui a bien pu pousser Olivia Boudreau à me présenterAndré-Line Beauparlant ?
Un jour, elle donne signe de vie. Elle parle d’une amie dont elle a fait la connaissance dans des circonstances assez cocasses, au moment des Oscars, à Hollywood, l’année de la nomination du film de DenisVilleneuve,Incendies. Elle me dit que son amie fait aussi des films et demande si je connais. Non, je ne connais pas. Alors, elle me les envoie en disant :Tu vas voir.
J’ai reçu trois films dont on dit que ce sont des documentaires.Trois princesses pour Roland, Le petit JésusetPanache. Des princesses, unJésus et des gars avec des fusils. Dit ainsi, on se croirait presque sous les projecteurs d’Hollywood ! Mais justement, il n’en est rien. Nous entrons dans une autre violence, le monde des sans histoire. Bout du chemin, bout du rouleau, à boutte. Brisé. Bouleversant. Dur et fragileà mort. Mais… c’est nous autres tout ça !
Ces films, je les ai regardés en boucle, jusqu’à n’en plus pouvoir et, à ce jour, je ne comprends toujours pas comment ils avaient pu m’échapper.Alors, comme Olivia Boudreau, je les ai fait circuler. À mon grandétonnement, personne de mon entourage ne connaissait. Pourtant tous ces amis et collègues, parmi lesquels il y a beaucoup de femmes, connaissent, aiment le cinéma, regardent des tas de films, s’activent dans les milieux de la « culture » québécoise. Alors pourquoi ?
Les films n’étaient qu’un préambule. En réalité, Olivia Boudreau avait une autre idée en tête. Elle voulait que nous regardions ensemble les dessins d’André-Line Beauparlant. Alors, elles sont venues à monatelier. André-Line a posé un grand portefeuille à l’entrée.
Le portefeuille est plein de croquis, d’esquisses, de dessins... traits noirs sur papier blanc... il y en a beaucoup. On commence à regarder.Ça sort et ça sort. Il y en a partout. Je reconnais Le petit Jésus. Ça sort et ça sort encore. Feuille après feuille, il revient. Sébastien. La bouche. Les petites mains crispées. Le corps croche. Les pieds ballants. Il revientet il revient encore. Il est partout.
Elle dit :Ça fait dix ans que je le dessine.Elle dit aussi :J’en ai encore plein à l’atelier. Mon atelier, c’est un ancien garage.
L’urgence, la nécessité, l’exaspération dans la répétition, la compulsion,la quantité… dans la durée aussi. Impossible de détourner le regard.
Elle a dit :Je fais quoi avec ça? J’ai eu l’impression qu’elle venaitde nous le confier.
Le petit.
Il faut aimer les femmes
Elle écrivaine, moi peintre. À l’université, nos approches de larecherche, de la création, du féminisme et de la littérature, se croisent et se toisent… Elle me dit un jour, parlant de nos pratiques respectives,qu’au fond, nous faisonsla même chose.Comment ça ?
Concevoir ensemble ce projet, le voir nous échapper, le rattraper,le regarder se métamorphoser et prendre forme, nous aura amenées à trouver où logeait cettemême chose. L’amour de l’art, de l’écriture, du cinéma, de ce qui est fragile chez les femmes et une idée ouverte de la recherche/création. Des pratiques qui érigent des mondes de femmes à travers leurs histoires, leurs images, leurs écritures, leurs gestes. Femmes-corps-et-âmes, femmes-voix-et-silences. Enfin, le besoin que nous avons de reconnaître les multiples visages, postures et territoires du féminisme jusque dans ses manifestations les plus discrètes.
Ainsi, quand la revueSpiralelui confie la conception du numéro qu’elle intituleFéministes ? Féministes !,Martine Delvaux consacre un espace aux pratiques plutôt méconnues des femmes en arts visuels.
Elle écrit :Je souhaite qu’on fasse une sorte de portrait, à partir des objets proposés (essais, fictions et films récents), du féminismeaujourd’hui : du féminisme en tant que façon de lire et regard posé sur les objets, comme la forme que peut prendre le discours intellectuel.
Le féminisme comme vecteur de recherche dela forme que peut prendre le discours intellectuel.Martine Delvaux ditprendre. Je pensetrouver. Deà trouver, prendre le va-et-vient incessant entre les intentions et le hasard, la volonté et la chance. Elle remarque :Pour le momentil y a essais, fictions et films, mais il n’y a pas de pratiques féministesd’artistes. Peux-tu en rassembler ?
Dans le foisonnement des pratiques de femmes, de leurs idées,de leurs objets, de leurs gestes et de leurs images, que veut direrassembler ? À quoi ressembleraitforme que peut prendre le la discours intellectueldans pareil rassemblement ?
Une deuxième question. Elle est destinée à des femmes qui ontune pratique en arts visuels.La question concerne le travail, celui d’une artiste qui vous aurait amenée à entrevoir la possibilité d’une conscience et d’un parcours féministes saisis autrement. Dans l’image ? la matériali-té ? la forme ? la parole ? le geste ? l’espace ? Quelle serait cette œuvre qui a fait bouger votre travail et en quoi ?
L’objectif était donc de commencer à tracer une sorte de carte defiliations.
L’exercice aura pour titre :FILIATION 1
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