LE Cinema dans loeil du collectionneur
259 pages
Français

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Description

L’histoire du cinéma n’existerait pas sans les collectionneurs. Que ce soit par leur travail de collecte pionnier ou par leur défense passionnée de pans oubliés de la production cinématographique mondiale, leur influence durable se fait sentir tant sur le terrain que par leurs méthodes pour appréhender l’histoire des images animées. Leur contribution est toutefois restée dans l’ombre des travaux menés dans les institutions universitaires et archivistiques jusqu’à ce qu’un intérêt nouveau pour les questions relatives aux archives, à l’archéologie des médias et à l’histoire des techniques jette la lumière sur l’importance de leurs activités.
Cet ouvrage, qui réunit universitaires, collectionneurs, cinéastes, conservateurs et archivistes internationaux, permet de mieux comprendre l’apport unique des collectionneurs à l’esthétique et à l’histoire du cinéma, ainsi que de réfléchir aux questions d’ordre épistémologique et historiographique liées à la constitution, à la conservation et à l’usage de collections. En provoquant un dialogue entre des milieux qui ont bien souvent entretenu des rapports complexes et parfois tendus, il a la modeste ambition de proposer un champ de réflexion nouveau et un réel défi à l’histoire, tant pour les personnes que les institutions impliquées dans le monde du septième art.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760647794
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction d’André Habib, Louis Pelletier et Jean-Pierre Sirois-Trahan assistés de Charlotte Brady-Savignac
Le cinéma dans l’œil du collectionneur
Les Presses de l’Université de Montréal

Dans la même collection
Un cinéma en mouvement. Portabilité des appareils et formes filmiques Richard Bégin, Thomas Carrier-Lafleur, Gilles Mouëllic
De l’assemblage au montage cinématographique. Instauration et standardisation d’une pratique André Gaudreault et Laurent Le Forestier




Mise en pages: Chantal Poisson Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: Le cinéma dans l’œil du collectionneur / André Habib, Louis Pelletier, Jean-Pierre Sirois-Trahan. Noms: Habib, André, 1975- auteur. | Pelletier, Louis, auteur. | Sirois-Trahan, Jean-Pierre, 1972- auteur. Description: Mention de collection: Cinéma et technologie | Comprend des références bibliographiques. Identifiants: anadiana (livre imprimé) 20230050999 | Canadiana (livre numérique) 20230051006 | ISBN 9782760647770 | ISBN 9782760647787 (PDF) | ISBN 9782760647794 (EPUB) Vedettes-matière: RVM: Cinéma—Collectionneurs et collections. | RVM: Archives cinématographiques. Classification: LCC PN1995.9.C54 H33 2023 | CDD 791.43075—dc23 Dépôt légal: 1 er trimestre 2023 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2023 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de son soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).




Avant-propos
Charlotte Brady-Savignac, André Habib, Louis Pelletier et Jean-Pierre Sirois-Trahan
C et ouvrage est né dans la foulée du colloque international «Le cinéma dans l’œil du collectionneur» qui s’est déroulé à la Cinémathèque québécoise du 4 au 8 juin 2017 1 . Cet événement d’envergure permit de réunir des chercheurs universitaires provenant de plusieurs horizons disciplinaires, mais également des collectionneurs, des cinéastes expérimentaux, des conservateurs et des archivistes qui proposèrent des interventions sur les mille visages de la collection et du collectionneur, ainsi que sur leur apport à la connaissance du cinéma et de son histoire, passée et contemporaine. Ce colloque faisait la part belle aux expérimentations, aux démonstrations, aux événements spéciaux (spectacle de lanterne magique de Terry et Deborah Borton, projection de films Kinemacolor en 28 mm et 9,5 mm par Dino Everett, conférence appareillée d’un phonographe par Noah Teichner), aux séances de films expérimentaux et d’archives (soirée consacrée à Joseph Cornell, projection de films d’Ernie Gehr en sa présence, ciné-concert à partir de films de la collection Jean Desmet, projection d’une actualité retrouvée de Léo-Ernest Ouimet, etc.).
L’événement valorisait également l’éclectisme des objets et des sujets, posant, entre autres choses, un regard neuf sur la carrière de pionnières comme Lotte H. Eisner (Bergstrom) ou Madeleine Malthête-Méliès (Malthête-Quévrain), et de personnages étonnants comme l’opérateur-collectionneur Francis Doublier (Auclair) ou Davide Turconi (Michaud-Lapointe) et sa collection de photogrammes de films des premiers temps. Ce fut aussi l’occasion de se pencher sur des pratiques plus marginales, comme celle des collectionneurs de cassettes VHS (Laperrière), de réfléchir aux relations entre les archives, les collectionneurs, la critique et l’histoire de la pornographie (Falardeau), ou encore de montrer l’intérêt d’analyser la pratique d’artistes-­collectionneurs comme Henri Foucault (Faucon) ou la mise en scène d’un collectionneur obsessionnel dans une œuvre de John Carpenter (Daniellou). Le colloque s’intéressait en outre aux collections de curiosités et aux croisements entre histoire du cinéma et art de la magie (Tabet), proposant un regard sur la pratique de la lanterne magique en Inde (D’Azevedo), tout en permettant à des collectionneurs (Rolland) ou des cinéastes d’avant-garde (Gehr) d’offrir des témoignages intimes, issus de leurs expériences et de leurs réflexions personnelles. Le colloque rappelait de surcroît l’apport inestimable que représente, pour les historiens du cinéma, l’accès à des collections d’appareils cinématographiques (professionnels ou amateurs), en examinant notamment le cas exemplaire de la collection François Lemai de l’Université Laval (Sirois-Trahan).
Ce sont là quelques-uns des thèmes que nous avons désiré rassembler dans les chapitres qui composent cet ouvrage. La grande diversité des sujets abordés, mais aussi des modes d’intervention et des types de discours, loin d’être un défaut, permet au contraire de mettre en valeur les enjeux propres à la question des collections et des collectionneurs. Ces enjeux gagnent à embrasser d’autres perspectives que ceux, strictement compris, du chercheur universitaire. Un ouvrage sur les collectionneurs (de cinéma a fortiori ) représente un cadre épistémologique singulier et exige la prise en compte d’approches différentes. Il s’agit, après tout, de prendre en considération un domaine globalement négligé par les études cinématographiques jusqu’à récemment, et de reconnaître à bon droit l’apport des collectionneurs à l’histoire du cinéma (alors qu’ils sont encore mésestimés par les archives officielles et peu célébrés dans les institutions de savoir). Ce parti pris passe donc par l’inclusion de voix souvent peu entendues sur ces sujets dans les discours académiques: celles des collectionneurs eux-mêmes, des cinéastes, des professionnels de la conservation, des chercheurs indépendants, etc. C’est ainsi que, en plus des participants du colloque (dont les textes ont été réécrits et revus en profondeur en vue de la publication), nous avons sollicité un entretien avec deux personnalités centrales dans l’écosystème des collections en France (Maurice Gianati et Laurent Mannoni). Nous avons également obtenu un portrait de la cinéaste et écrivaine pionnière Nicole Vedrès (Véray). Pour finir, nous avons décidé d’inclure trois textes en annexe: un premier de Guillaume Apollinaire (sous le pseudonyme de Pascal Hégégat) datant de 1910, un second, que le rédacteur en chef du Ciné-Journal , Georges Dureau, consacre en 1912 aux premières collections de cinéma, et un dernier de Nicole Vedrès, écrit en 1947 à propos de la réalisation de son film Paris 1900 . Ces trois textes, relativement difficiles d’accès, permettent de faire apparaître quelques strates géologiques de cette histoire, riche et complexe, des collections et des collectionneurs. L’ambition de notre introduction, enfin, est de fixer les balises théoriques ainsi que de retracer les principaux jalons d’une histoire du cinéma saisie depuis le prisme, et dans l’œil, du collectionneur.
Au terme de ce parcours, et nonobstant le texte portant sur la riche tradition de la lanterne magique en Inde (D’Avezado), nous prenons acte du fait que le regard qui se déploie dans cet ouvrage inclut peu de perspectives non occidentales ou provenant de pays dits non hégémoniques. Malgré la volonté d’ouvrir nos pages à ces sujets passionnants, il est très peu question des collections et des collectionneurs africains, arabes, latino-américains, asiatiques, depuis les collectionneurs d’appareils cinématographiques à Beyrouth ou au Caire jusqu’à la culture de jouets optiques en Iran, en passant par le conservateur des archives au Nigeria, en Argentine et au Brésil, ou les collections de films en Inde ou à Taiwan. Ces études de cas permettant d’élargir les horizons et de renouveler les perceptions devront faire l’objet d’un prochain ouvrage.
Cet ouvrage est dédié à la mémoire de Madeleine Malthête-Méliès et de Pierre Véronneau.
1. Un second livre, accueillant cette fois principalement les interventions en anglais, paraîtra au cours de 2023.


Remerciements


L e colloque ainsi que cet ouvrage n’auraient pu voir le jour sans le concours de plusieurs personnes et organismes que nous tenons à remercier chaleureusement: Annie Bérubé, Terry et Deborah Borton, Nancy Stewart, Annie Cantin, Gisèle Deschênes Wagner, Ernie Gehr, Jean-Sébastien Houle, Kim Décarie et Joël Lehmann; Corinne Deeley et l’Université McGill, la Faculté des arts et des sciences (Univer-sité de Montréal), Guillaume Pinson et la Faculté des lettres et des sciences humaines (Université Laval), André Gaudreault et l’équipe de TECHNÈS (tout particulièrement Santiago Hidalgo et Rémy Besson), Marcel Jean et le personnel de la Cinéma­thèque québécoise, le laboratoire L’Immagine Ritrovata de Bologne et Eric Lange de Lobster Films; François Lemai, Martin Châteauvert, Sébastien Hudon, Philippe Marion, Diane Rossi, Flavia Soubiran, Christine Albert, Samy Benammar, Claudia Tremblay, Elspeth Tulloch, François Binétruy. Nous remercions également la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour leur soutien financier. Un merci particulier à Marnie Mariscalchi pour le suivi éditorial ainsi qu’à l’équipe des Presses de l’Université de Montréal.


Introduction
La collection de cinéma, entre le visible et l’invisible
André Habib, Louis Pelletier et Jean-Pierre Sirois-Trahan
Les collectionneurs sont des gens heureux, ils construisent des ponts intellectuels entre les peuples et les continents.
— Johann Wolfgang von Goethe
L ’histoire du cinéma n’aurait pas existé sans l’apport des collectionneurs. Que ce soit par leur travail de collecte pionnier ou par leur défense passionnée de pans oubliés de la production cinématographique mondiale, les collectionneurs ont durablement influencé tant le terrain que les méthodes de l’histoire du cinéma. Leur contribution n’en a pas moins longtemps été dans l’ombre des travaux des représentants des institutions universitaires et des archives publiqu

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