47
pages
Français
Ebooks
2013
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
47
pages
Français
Ebook
2013
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
05 juillet 2013
Nombre de lectures
2
EAN13
9782312011967
Langue
Français
Publié par
Date de parution
05 juillet 2013
Nombre de lectures
2
EAN13
9782312011967
Langue
Français
Préface
Isabelle Pheulpin
Préface
Pièce en trois actes
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01196-7
Personnages
Pierre JANSON, universitaire à la retraite
Camille VARGAS, son ancienne collaboratrice.
Prologue
L’intérieur d’une maison confortablement aménagée. Des pierres apparentes et des poutres en bois naturel au plafond.
Un salon avec une grande cheminée. Un canapé et un fauteuil. Des tableaux. Des livres dans une bibliothèque. Un coin cuisine à l’américaine et une table. Une porte d’entrée et une autre porte qui conduit aux autres pièces de la maison.
Le téléphone sonne dans le vide. Puis s’arrête. Il sonne à nouveau au bout d’un instant, avec plus d’insistance, puis s’arrête de nouveau.
On entend des pas lourds sur le gravier de l’allée. La porte d’entrée s’ouvre brusquement et un homme de soixante dix ans, environ, entre dans la pièce.
Il porte un paquet de bûches. Il est habillé de manière très simple, un bleu de travail et une chemise en pilou. Il porte un bonnet. Il se déchausse rapidement pour ne pas salir son intérieur. Il s’approche de la cheminée et se met à ranger très précautionneusement le bois sur le côté de l’âtre.
Le téléphone se remet à sonner. L’homme continue de ranger les bûches, sans un regard vers l’appareil.
Pierre JANSON, tout en rangeant son bois – Cette manie qu’ont les gens d’appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit ! On dirait qu’ils le font exprès ! Ils appellent toujours quand je suis occupé et que je ne peux pas répondre : quand j’ai les mains sales ou que je suis aux toilettes !!
Le téléphone sonne toujours avec insistance. Puis, se tait.
Pierre JANSON – La barbe ! De toute façon, je ne répondrai pas. Je n’ai pas le temps ! Si c’est la famille, ils n’auront qu’à rappeler plus tard. Cela doit encore être un de ces vendeurs d’assurance, ou de meubles, qui me harcèlent jour et nuit. Ou bien c’est un faux numéro. Le genre qui raccroche dès que l’on parle, sans s’excuser, bien sûr ! A cause de ces énergumènes, je ne réponds plus du tout au téléphone. Maintenant, c’est moi qui appelle. Comme cela, s’est réglé !
Il s’apprête à remettre ses bottes et à sortir, lorsque le téléphone sonne de nouveau.
Pierre JANSON, très énervé – Mais, qu’est-ce que c’est que ce cirque !! Si cela se trouve, c’est mon cousin qui appelle pour m’annoncer un décès. De toute façon, pour insister ainsi, cela ne peut être qu’une mauvaise nouvelle. Oui, oui, je viens !
Il s’approche du téléphone est s’en empare avec moult précautions, car ses mains sont sales.
Pierre JANSON – Allo ! … Oui… Ah, c’est vous !... Bonjour…Oui, oui, je vais bien, je vous remercie. Vous tombez plutôt mal, vous savez ? Je suis en train de rentrer du bois et je ne peux pas vous parler longtemps…Vous m’avez laissé un message ? Probablement, mais je n’écoute pas mes messages toutes les deux minutes ! Oui… oui, et bien comme convenu, nous n’allons pas revenir là-dessus. Ce qui est dit, est dit! Je vous ai donné mon accord… Non, je n’ai pas tout à fait fini, je dois la relire. Vous savez bien que je n’aime pas lâcher quoi que ce soit dans la nature si je ne suis pas satisfait. Je suis comme cela, et ce n’est pas à mon âge que je vais changer ! Oui… oui… comme convenu, vous m’avez donné l’adresse de l’éditeur. Je l’ai d’ailleurs sous les yeux. J’ai bien tout noté sur un papier… Comment cela, venir la chercher ici ? Vous n’y pensez pas, j’espère ?! Cela va vous faire de la route pour rien ! Je suis au bout du monde, ici, moi. C’est très compliqué pour venir ! Tout est en règle, je vous l’ai déjà dit. Ne vous inquiétez pas, je serai dans les temps pour la mise sous presse… Non, non, vous n’avez pas l’air d’insister, vous insistez ! Vous savez bien que je vis seul ici et que je reçois peu… ( Un peu exaspéré ) Je ne vous dis pas que vous me dérangez, je vous dis que je suis un vieil homme qui vit seul et qui n’a pas l’habitude de recevoir! … Me parler ? Mais de quoi, grand diable ?.... Ah bon ?.... Ah bon ?!...Ah bon !.... ( Il soupire ) Bon et bien si vous insistez tant, je veux bien accepter de vous recevoir, mais c’est bien parce que c’est vous. Demain ? ( Il hésite un instant ) Oui… dans l’après-midi, alors. Vous repartirez très vite, on est bien d’accord ?… Oui… Très bien. Dans ce cas, vous venez avec le bateau de 15h00 et vous repartez avec le suivant. Je vous dis cela de mémoire, alors munissez-vous des horaires, car cela change tout le temps. Oui… oui… à cause des marées. Comme le temps n’est pas très bon en ce moment, appelez-moi si vous avez un problème. Il n’est pas rare que le service soit interrompu, en cas de forte houle ou de brume persistante. Oui… alors à demain… de rien… de rien… au revoir !
Il raccroche toujours aussi précautionneusement le combiné. Il se dirige vers la porte qu’il ouvre. Il enfile ses bottes restées sur le pas de la porte en maugréant.
Pierre JANSON – Il ne manquait plus que cela ! La voilà qui débarque ! Cela tombe vraiment bien : moi qui voulais tailler mes haies! Je ne suis pas du tout en avance avec le sale temps qu’il a fait cet hiver. Et avec un peu de chance, il va faire une journée magnifique demain! Ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible !
Il referme la porte d’entrée. On entend ses pas sur le gravier. Il continue de parler à haute voix en râlant.
Pierre JANSON ( de plus en plus loin ) – Ce n’est pas possible ! On n’est jamais tranquille! Il y a toujours un emmerdeur qui débarque au mauvais moment… Couper le téléphone…. Cela va finir comme cela…
Acte 1
Même lieu, le lendemain.
Soleil radieux d’une journée de printemps.
Pierre JANSON est dans sa cuisine. Il range les restes de son repas de midi et fait la vaisselle en écoutant les nouvelles à la radio.
On entend le transistor qui débite des informations d’une voix nasillarde, commentées à haute voix par Pierre, qui est de mauvais poil car la visite programmée ne l’enchante guère.
La radio – Le beau temps se généralise sur l’ensemble du pays, après dissipation des brumes matinales. Quelques bans de brouillards sont cependant susceptibles de persister ici ou là et de se développer en fin de journée. Les températures restent fraîches dans l’ensemble : le mercure descendra encore en-dessous de zéro dans la nuit…
Pierre JANSON – Beau temps ?! Il n’y a qu’à regarder dehors ! Je le savais, je le savais ! Bon sang, cela tombe bien. Cette idiote va me faire perdre une journée de travail. J’ai vraiment été stupide d’accepter de la recevoir. J’aurai du lui dire que la préface était achevée. Je suis toujours trop franc, cela me perdra. Enfin, le mal est fait !
La radio – Et voici maintenant le rappel des titres…
Musique d’ambiance.
La radio – Nouvelle forte hausse des prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux ce matin. Le baril s’échange désormais à plus de 180 dollars et l’union des pays producteurs de pétrole annoncent de fortes tensions dans les prochaines semaines. Dés à présent, la répercussion sur le prix de l’essence à la pompe se fait sentir. Voici un reportage de notre envoyé spécial Dominique VERY à la station essence de….
Pierre JANSON parle à haute voix pendant que le reportage se déroule.
Pierre JANSON – Comme cela, ils rouleront un peu moins en voiture ! Ils vont faire des économies ! Ce n’est pas croyable, cette dictature du pétrole ! Cela va mal finir tout cela, c’est sûr ! Le réveil va être douloureux. Si encore, on se mettait en capacité de passer au tout électrique. Mais non ! On continue comme si de rien n’était ! Ben voyons ! Tout le monde consomme à tout va, sans se préoccuper des conséquences. Je suis bien content de ne plus être au milieu de cette pagaille… ( Il inspecte l’ustensile de cuisine qu’il est en train de nettoyer ) Elle n’est toujours pas propre, cette casserole !
Il se met à frotter énergiquement la casserole.
La radio – Deuxième titre : de violents affrontements raciaux ont opposé les deux communautés juives et arabes