Quelques idées sur la direction des arts et sur le maintien du goût public
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Quelques idées sur la direction des arts et sur le maintien du goût public , livre ebook

-

88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

DIRECTION SUPÉRIEURE DES ARTS. Après avoir formé des artistes nombreux dans le vaste ensemble de l’activité humaine, après avoir en même temps créé un public artiste, l’État doit aux premiers, il doit au second de les maintenir dans la voie la meilleure. Le maintien du bon goût, chez tous et en toutes choses, sera confié à une direction unique, ministère, intendance ou conservatoire, à une direction puissante par l’autorité morale du chef, par l’étendue des attributions et par l’importance des crédits mis à sa disposition.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346124503
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Léon de Laborde
Quelques idées sur la direction des arts et sur le maintien du goût public
QUELQUES IDÉES SUR LA DIRECTION DES ARTS ET SUR LE MAINTIEN DU GOÛT PUBLIC
MAINTIEN DU GOÛT PUBLIC PAR LA DIRECTION DES ARTS 1
DIRECTION SUPÉRIEURE DES ARTS. Après avoir formé des artistes nombreux dans le vaste ensemble de l’activité humaine, après avoir en même temps créé un public artiste, l’État doit aux premiers, il doit au second de les maintenir dans la voie la meilleure. Le maintien du bon goût, chez tous et en toutes choses, sera confié à une direction unique, ministère, intendance ou conservatoire, à une direction puissante par l’autorité morale du chef, par l’étendue des attributions et par l’importance des crédits mis à sa disposition. Sa mission se divisera en deux parts : 1° celle des artistes, à qui il donne l’occasion de produire dans les conditions les plus favorables au développement de leurs talents ; 2° celle du public, auquel il donne l’occasion de se familiariser avec le bon goût, par les yeux, par les oreilles, par chaque acte de la vie, par chaque sens, et comme par tous les pores. - —  Considérations générales.  —  Historique applicable à la France.  —  La liberté dans les arts, c’est l’inspiration, l’invention, l’originalité ; c’est aussi l’instabilité. La règle, c’est la mesure, la tradition, l’autorité des maîtres, c’est-à-dire la stabilité. Unir et confondre ces deux principes qu’on croit à tort inconciliables, c’est fonder quelque chose de durable.  —  L’idéal de la perfection.  — Les œuvres châtiées, les créations sévères, la poésie dans le style, l’idéal associé à la forme, sont les problèmes dont les tentatives heureuses doivent être exclusivement encouragées, dont les chefs-d’œuvre seront mis sous les yeux de tous. Quant aux productions faciles de la grâce, de l’afféterie, du sensualisme, qui empruntent, pour mieux réussir, toutes les petites séductions des types à la mode, des couleurs à la mode, des attitudes et des vêtements à la mode, il n’y a pas lieu de les proscrire ni de les encourager : ce sera toujours goûté, applaudi et apprécié en France. Il n’y a pas lieu non plus de prendre souci de l’esprit dans la littérature ; mais on s’inquiétera du bon sens, de la rectitude des idées et du point de vue, qui ne saurait être trop élevé. —  Les principes de l’enseignement continués et développés par la direction des arts.  — Les meilleures institutions ne détruiront pas le mauvais goût : comme l’ivraie, il faut l’arracher une fois et le combattre toujours ; mais, unies au bon goût, les bonnes institutions dominent les mauvaises tendances. —  Exemples tirés de l’histoire des arts.  — Pas de camaraderie ; ne pas souffrir qu’il se forme dans les régions du pouvoir une petite église, absolue, tranchante, et en même temps bien close, bien impénétrable à tout ce qui ne jure pas par tel maître et ne se soumet pas à une tyrannie subalterne. —  Des bonnes intentions et des mauvais effets dans le passé.  —  Une balance égale entre les arts et l’industrie.  —  Une seule règle : la poursuite d’un idéal de perfection, et cet idéal placé haut.  — ATTRIBUTIONS. Plus elles sont étendues, plus l’unité est grande et l’ensemble complet. — Tiraillements et disparates, conséquence du morcellement de l’action.  —  Faits nombreux.  —  Monuments et ouvrages d’art qui se ressentent de ce désaccord.  — BUDGET. Les grandes dépenses sont : l’enseignement du dessin et de la musique dans toutes les écoles, l’organisation des écoles spéciales des beaux-arts, les publications de modèles, l’exécution des grands travaux. —  Toutes ces dépenses développées progressivement, avec une sage lenteur, sur un plan d’ensemble arrêté en principe et consciencieusement suivi.  —  Dépenses sous l’ancienne monarchie, sous l’Empire, la Restauration et le gouvernement du roi Louis-Philippe.  —  Détails sur la construction des résidences et de chacun de nos grands monuments.  —  Les dépenses imposées par les arts sont minimes , comparées aux autres services.  —  Ces dépenses sont inaperçues, si on les met en parallèle avec le mouvement d’exportation qu’elles assurent à notre commerce, tandis que des économies sur ce point menacent de fermer partout nos débouchés.  — CHOIX D’UN CHEF. Sans une tête qui dirige les efforts, sans une âme qui inspire les réformes, sans un homme qui fait de la direction des arts et de l’industrie son affaire parce qu’elle est sa passion et qu’elle sera son devoir, nous resterons dans une situation dangereuse. Un homme considérable et considéré, puissant par le nom, l’éducation et la fortune, ami des arts et leur protecteur naturel, en rapport de longue date avec les artistes et avec l’industrie, connu par ses écrits, de manière à faire autorité par ses décisions, estimé par son impartialité comme étant étranger aux préventions d’école, aux camaraderies d’artistes, aux influences académiques. Un simple caporal est, dans celte position, préférable à un demi-savant, à un à peu près d’artiste : l’un suit la lettre et maintient l’ordre, l’autre fausse l’esprit et introduit l’anarchie.  — PERSONNEL. Des hommes capables, donnant la garantie d’un esprit supérieur par leurs études spéciales.  — Cinq divisions : 1° l’enseignement ; 2° les commandes ou l’art militant ; 3° la littérature et les théâtres ; 4° la musique ; 5° l’industrie. Les chefs de division forment près du directeur ou du ministre un conseil qui donne à toutes les mesures la force de l’unité et le caractère imposant de l’ensemble.  —  Les inspecteurs des beaux-arts.  —  Leur influence.  —  Qualités qu’on devra exiger pour ces fonctions.  — LES COMMISSIONS. Laissez les artistes à leurs travaux, ne les traînez pas dans vos commissions et dans vos jurys. L’enseignement général des arts, en multipliant les artistes de talent dans toutes les classes de la société, formera bientôt une phalange d’amateurs qui, après s’être exercés avec ardeur et s’être retirés de la lice avec modestie, abandonneront la pratique des arts pour s’en faire les juges, les critiques et les historiens. C’est là un personnel excellent pour former les commissions, les jurys, les conseils. — LES CONCOURS. Les arts, placés sous la direction d’un ministre politique, ont été soumis à des concours qui devaient concilier l’intérêt de l’art avec les garanties administratives, mais qui n’ont jamais concilié que l’avènement des médiocrités avec l’abaissement de l’art. —  Les concours seront maintenus dans les classes de l’école ; les concours ne seront appliqués ni aux travaux des artistes ni aux commandes du Gouvernement.  —  Cruelles déceptions des concours depuis le temple de la Gloire en 1807 jusqu’au tombeau de l’Empereur aux Invalides en 1842. Les Grecs mettaient tout au concours, parce que la lutte avait pour juge un peuple entier de fins connaisseurs. Les combats des athlètes, la poésie, la musique, la danse, les compositions dramatiques de la scène, étaient les sujets de concours incessamment renouvelés ; on n’accordait même pas la gravure d’une inscription, l’emploi d’un héraut ou d’

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents