Recherches sur l iconographie de Giotto et de Duccio
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Recherches sur l'iconographie de Giotto et de Duccio , livre ebook

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Description

Il semble très peu probable, que les artistes du commencement du XIVe siècle aient eu recours aux textes pour s’inspirer dans leurs représentations de la vie du Seigneur dont les types étaient déjà bien établis à ce moment. L’histoire de la Vierge cependant avait été illustrée bien plus rarement et il n’est pas impossible qu’ici les textes aient fourni quelques détails dans les représentations.On a souvent cru que les « Méditations sur la vie du Christ » attribuées à St.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346122547
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Raimond Van Marle
Recherches sur l'iconographie de Giotto et de Duccio
INTRODUCTION
En étudiant en quoi et jusqu’à quel point Giotto et Duccio dépendent de leurs prédécesseurs on n’a pas donné assez d’importance à leur fidélité aux traditions iconographiques et on a en quelque sorte négligé la question, si, abstraction faite de leur éloignement de l’école byzantine en matière technique, ils ont également renouvelé les compositions qui de l’Orient s’étaient introduites en Europe et surtout en Italie. Pourtant la réponse à cette question nous éclairerait considérablement sur l’individualité de leur art ou sur la persistance des types byzantins dans le Trecento et me semble pour cela digne d’une étude approfondie.
M. Weigelt dans son important ouvrage sur Duccio 1 a déjà consacré plusieurs pages à l’iconographie du grand Siennois. M.W. de Grüneisen a également parlé des traits orientaux qu’on peut dégager de ses peintures sans toucher à la question iconographique proprement dite 2 et l’abbé Brousolle a attiré notre attention sur les détails mentionnés par différents textes reproduits par Giotto dans la chapelle de Padoue mais sans entrer dans une discussion à fond des représentations plus anciennes de ces mêmes épisodes 3 . L’étude des sources byzantines nous a été considérablement facilitée par la publication de l’ouvrage volumineux de M. Millet sur l’iconographie des représentations évangéliques à Dapni, Mistra et au Mont Athos 4  ; pourtant le savant auteur n’y traite qu’un nombre limité de scènes, tandis que Giotto et Duccio font passer sous nos yeux presque tous les événements, autant de la vie de la Vierge que de celle du Sauveur. Donc tout en nous servant avec reconnaissance de la publication de M. Millet nous ne nous sommes pas limités aux exemples qui y sont donnés, puisqu’en plus des antécédents iconographiques des événements auxquels l’auteur ne touche pas, nous avons essayé de retracer aussi les sources occidentales des compositions des deux grands artistes.
Il est évident qu’il a fallu nous limiter, puisque pour faire la comparaison entre l’œuvre de Duccio et de Giotto, et de tous leurs prédécesseurs, il aurait fallu une étude bien plus considérable que celle que nous voulions consacrer à ce sujet, De plus, notre but n’était pas de savoir si telle ou telle composition de l’un des peintres avait jamais été représentée de la même façon, mais bien plutôt d’établir si la tradition iconographique à laquelle ils appartenaient était purement byzantine, ce qu’ils ont de commun avec les représentations de l’Occident et en quoi leurs compositions sont originales. Pour répondre à ces questions une comparaison avec les monuments déjà publiés nous semblait suffisante. Nous y avons pourtant ajouté une étude minutieuse de toutes les miniatures de scènes évangéliques antérieures au XIV e siècle, de la Bibliothèque Nationale de Paris, surtout afin de compléter un peu notre matériel gothique français qui après les représentations byzantines et italiennes est le premier à prendre en considération pour une influence possible sur les produits des deux maîtres.
Dans un travail comme celui-ci il est impossible de présenter tous les arguments qui nous ont mené à attribuer telle œuvre à tel peintre ou à telle époque, cela nous mènerait trop loin, nous supposons donc chez le lecteur la connaissance des monuments les plus importants dont il sera question dans les pages qui suivent. Le contraire nous forcerait à développer encore considérablement celle étude dont la longueur ne s’explique déjà que par l’importance des deux artistes.
Une deuxième partie, contenant les planches, est en préparation.
1 C.H. Weigelt. Duccio di Buoninsegna. Studien zur Geschichte der frühsienesischen Tafelmalerei. Leipzig 1911, p. 230.
2 W. de Grüneisen, Tradizione orientale-bizantina, influssi locali ed ispira zione individuale nel ciclo cristologico della « Maesta » di Duccio, Rassegna d’Arte Senese 1912. p. 15.
3 J.C. Brousolle. Les fresques de l’Aréna à Padoue. Etude d’iconographie religieuse. Paris 1905.
4 G. Millet. Recherches sur l’iconographie de l’Evangile au XIV e , XV e et XVI e siècle d’après les monuments de Mistra, de la Macedonie et du Mont Athos, Paris 1904.
I
LES TEXTES
Il semble très peu probable, que les artistes du commencement du XIV e siècle aient eu recours aux textes pour s’inspirer dans leurs représentations de la vie du Seigneur dont les types étaient déjà bien établis à ce moment. L’histoire de la Vierge cependant avait été illustrée bien plus rarement et il n’est pas impossible qu’ici les textes aient fourni quelques détails dans les représentations.
On a souvent cru que les « Méditations sur la vie du Christ » attribuées à St. Bonaventure ont eu une influence considérable sur l’iconographie de l’Evangile au Moyen-âge, mais de notre côté nous sommes arrivés à la conclusion que, si influence il y a, celle-ci est bien faible. Les particularités par lesquelles les descriptions si pittoresques de l’auteur des Méditations se séparent des récits évangéliques, se divisent en deux catégories ; 1° celles où Pseudo-Bonaventure coïncide avec des représentations plus anciennes et qui nous feraient croire qu’au lieu que le texte ait inspiré les imagiers, c’est l’auteur qui décrit des peintures — surtout des miniatures — antérieures à lui ; 2 e celles qui pourraient être le produit de l’imagination de l’auteur, mais qu’on ne retrouve jamais reproduites dans les œuvres d’art, soit antérieures, soit postérieures à son traité.
Pour admettre que des types iconographiques se soient formés sous l’influence des descriptions du Pseudo-Bonaventure, il faudrait pourtant découvrir des représentations d’événements qui avant l’existance des « Méditations », avaient des traits caractéristiques qui les séparent de ce texte et que nous rencontrons, après, conformes à celui-ci. Comme des transformations semblables ne se présentent pas, on serait tenté de croire que Pseudo-Bonaventure, dont l’œuvre fut si largement répandue, contribuait plutôt à conserver la tradition iconographique byzantine que de la modifier.
Nous ne voulons pas entrer ici dans une discussion de cette hypothèse à laquelle nous comptons revenir dans une autre étude.
Pour ce qui est de nos deux artistes, on voit que la peinture de Giotto coïncide avec le texte des Méditations dans les points suivants : A l’Annonciation la Vierge aussi bien que l’ange s’agenouillent, Dieu le Père envoie l’Archange ; la Nativité a lieu dans une cabane ; pendant l’Adoration la Vierge prend l’Enfant sur ses genoux, les adorateurs sont des rois, ils arrivent à la cabane. A la Présentation au temple l’Enfant se trouve sur les bras de Simeon et manifeste le désir de retourner auprès de sa mère. Dans la fresque de la Noce de Cana, le Seigneur est assis au bout de la table, les domestiques s’approchent pour prendre ses ordres ; à l’Entrée à Jérusalem, l’âne est conduit par deux simples cordes, l’ânon le suit ; l’expression du Christ chassant les marchands du temple est terrible, les marchands ne se défendent pas ; Judas continue à manger pendant la Sainte Cène ; quand le Seigneur lave les pieds de ses disciples, il se met à genoux, et il se ceint d’une serviette ; la Vierge s’évanouit à la Crucification ; Ste. Marie-Madeleine s’agenouille quand le Seigneur lui apparaît ; à la Pieta elle lui tient les pieds pendant que la Vierge soutient la tête ; des nuages blancs cachent le Christ à l’Ascension, deux anges vêtus de blanc y sont présents, des légions d’anges et de saints reçoivent le Sauveur au ciel, mais de ce dernier événement certains éléments s’en trouvent déjà dans la description qu’en donnent les Actes des apôtres.
On pourrait encore trouver des concordances entre Pseudo-Bonaventure et Giotto au Baptême dont le texte dit que « le Seigneur de Majesté se

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