Sex in the Cities  Vol 3 (Paris)
173 pages
Français

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Description

Riche de six siècles de galanterie, capitale mondiale de la mode et de l’amour, Paris est le symbole de l’érotisme et d’une sexualité joyeuse. Offenbach, dans La Vie parisienne, avait déjà créé un hymne à la joie des sens.L’auteur, avec liberté, adopte la démarche d’André Malraux, en construisant un musée imaginaire, dans ce Paris intemporel, où le temps est révolu, l’espace infini et le désir toujours présent.L’iconographie est exceptionnelle, elle provient de collections privées, jamais publiées, et couvre cinq siècles de l’histoire coquine de Paris, accompagnée d’un texte universitaire qui permet au lecteur de pénétrer dans un monde jamais vulgaire, toujours subtil, celui sans fin depuis que le premier homme regarda la première femme : l’érotisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781785259203
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur :
Hans-Jürgen Döpp

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com

© Berthommé-Saint-André Estate/Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris
© Dalí Salvador, Artists Rights Society (ARS), New York/VEGAP, Madrid
© Hans Bellmer Estate/Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris
© Vertès Marcel, All rights reserved

Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78525-920-3
Hans-Jürgen Döpp



Sex in the Cities
PARIS
Sommaire


Introduction
Paris, ville de l’amour ?
La Parisienne - une chimère ?
Histoire : Moyen Âge, Renaissance
Paris, première grande ville d’Europe
François Villon
La Cour au XVI e siècle
L’Âge d’or de l’érotisme : XVI e - XVIII e siècle
Les « Fêtes d’Adam » du duc d’Orléans
La « Petite Maison » du duc de Richelieu
Le Parc aux cerfs
Le Palais Royal
Le Bordel de Madame Gourdan
Littérature et art du XVIII e siècle
Romantisme
Le Triomphe de la Bourse et intérieur romantique
Charles Fourier et le « Nouvel Ordre amoureux »
Rues et boulevards
La Belle Époque et Montmartre
Montmartre
XX e siècle - Paris moderne
Le Mythe de Montparnasse
Jules Pascin
Marcel Vertès
André Breton et le surréalisme
Hans Bellmer
À propos de l’estampe Souterrain baroque de Bellmer
André Masson
N o 1 22
Paris - un musée imaginaire de l’érotisme ?
Bibliographie
Liste des illustrations
Livre Guide secret pour étrangers et viveurs , 1910. Couverture.


Introduction


Paris, ville de l’amour ?

Le monde entier considère Paris comme la « ville de l’amour et de l’érotisme ». La plus belle lune de miel reste un voyage à Paris. Les couples d’amoureux ne sont pas les seuls à être attirés par cette fière cité : le touriste, en quête de cette atmosphère d’amour, poursuit lui aussi ses fantasmes à Paris. Une blague vulgaire exprime cette idée : « Un homme confie à un ami : « Je vais à Paris ! ». « Saligaud ! », rétorque celui-ci. Celui qui part en voyage rectifie : « Non, je n’y vais pas seul ! Je pars avec ma femme ! », « Ah, pauvre imbécile ! », répond alors son ami. »
Qu’attend-on de Paris, que l’on ne puisse trouver dans d’autres villes ? En quoi son histoire est-elle particulière au point d’avoir donné naissance à ce mythe ? Pierre Louÿs remarquait en 1896 dans la préface de son roman Aphrodite :
« Il semble que le génie des peuples, comme celui des individus, soit d’être, avant tout, sensuel. Toutes les villes qui ont régné sur le monde, Babylone, Alexandrie, Athènes, Rome, Venise, Paris, ont été, par une loi générale, aussi licencieuses qu’elles étaient puissantes, comme si leur dissolution était nécessaire à leur splendeur. Les cités où le législateur a prétendu implanter une vertu artificielle, étroite et improductive, se sont vues, dès le premier jour, condamnées à la mort totale. »
À l’exception de Paris, l’éclat des autres villes s’est terni. Paris continue de resplendir. Nous allons dérouler le fil de l’histoire de la sensualité pour expliquer quelles expériences du passé ont contribué à forger l’image de Paris comme ville la plus immorale. Ces expériences historiques ont aussi laissé leurs traces dans l’histoire de la littérature et de l’art érotiques. Ce domaine ne doit pas être séparé de celui de la sensualité. L’histoire culturelle se révèle par des objets de collection qui ont la valeur de pièce de musée.
De même, les observations et les jugements d’étrangers visitant Paris nous seront toujours d’un grand recours. Ces voyageurs ont contribué à propager la réputation de Paris dans le vaste monde et ont ainsi participé à la naissance du mythe de Paris et ce, à double titre : souvent ils ne se sont pas contentés de regarder, mais ont été des observateurs actifs, en quête de plaisirs qu’ils ne trouvaient pas chez eux. Ainsi, la réputation d’un « Paris immoral » est aussi en partie le résultat d’une self-fulfilling prophecy : en s’autorisant à y réaliser leurs fantasmes de luxure, ils pouvaient, une fois rentrés chez eux au coin du feu, facilement les juger comme impudiques et rétablir ainsi en leur for intérieur l’« équilibre moral ».
Le mythe érotique de Paris est alimenté par deux sources : d’un côté le développement réel de l’histoire des mœurs, dont nous tenterons d’esquisser les points essentiels, et d’un autre côté par les fantasmes que l’on projette sur Paris, en particulier depuis le XIX e siècle. Ce mythe est un mélange de fantasme et de réalité. Celui qui le saisit vraiment trouvera dans ce mythe une contribution éclairée au bonheur des sens. Paris n’est pas une ville pour les moralistes.
Carte postale érotique Curiosités Parisiennes – Arc de Triomphe , 1904.
Carte postale érotique Curiosités Parisiennes, N o 19 – La Bastille , 1904.
Carte postale érotique Curiosités Parisiennes, N o 21 – La Grande Roue , 1904.
Carte postale érotique Curiosités Parisiennes – Place Vendôme , 1904.
Lithographie en couleur, vers 1940.


La Parisienne - une chimère ?

« La Parisienne est sans conteste la maîtresse de la ville, c’est à elle que Paris doit tout son pouvoir d’attraction, hier comme aujourd’hui. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller aux courses ou dans le Bois, sur l’avenue des Champs-Élysées ou la rue de la Paix, de flâner sur les boulevards ou de parcourir les quartiers ouvriers. Dans toutes ses apparitions, la Parisienne est un régal pour les yeux et son influence s’exerce sur tout ce qui l’entoure. Le regard de l’étranger à Paris est confronté à un fait surprenant : presque rien ne différencie la femme riche, de la petite bourgeoise, de l’employée ou de l’ouvrière dans leur manière de se vêtir. Tandis que dans toutes les autres villes du monde, un seul coup d’œil suffit le plus souvent à deviner la condition et les moyens d’une passante, à Paris, ceci est particulièrement malaisé. Même la femme ou la fille du peuple est élégante, vêtue avec goût et toujours selon la dernière mode. Le moyen d’y parvenir demeure leur secret. »
C’est par ces paroles que Pierre La Mazière entame son essai sur La Parisienne et son monde . En effet, quelles sont ses caractéristiques ? En quoi consiste ce quelque chose qui lui est propre et fait son charme particulier ?« Ce sont sa sensibilité et sa légèreté, son humour et sa grâce, son goût et son sens de la nuance et tout particulièrement son aptitude à transformer son corps, son visage et toute sa personne en œuvre d’art, et à porter comme aucune autre femme au monde, précisément ce qui lui convient », répond La Mazière.« Sa supériorité, son génie, c’est le plus beau présent que lui a fait le ciel ! » L’élégance de sa mode fait toujours référence.
Par-dessus tout, la Parisienne est une œuvre d’art, un artefact qui naît dans les esprits de ceux qui désirent ardemment la rencontrer. En elle se concrétise l’essence féminine (fétiche) : « À tous les degrés de l’échelle sociale, la femme de Paris est cent fois plus femme que dans aucune autre cité de l’univers », déclare Octave Uzanne dans son étude Parisiennes de ce temps (Paris, 1910).
« On a plus écrit de pensées, de paradoxes, d’aphorismes, de dissertations, de physiologies, de petits et de gros volumes sur la Parisienne qu’on en fera jamais sur aucune autre femme, poursuit Uzanne. Grâce à la Parisienne, la rue devient, pour tout artiste et tout amoureux, le féerique Éden des désirs subis, des admirations foudroyantes, des aventures étranges. L’homme qui sait y muser lentement et avec amour s’y retrempe à tout âge, rien qu’en regardant, admirant, flairant et écoutant au passage ces jolies promeneuses à l’œil gai, au minois chiffonné. Son esprit amoureux chante d’éternelles aubades à toutes ces créatures d’Ève qu’il ne connaîtra peut-être jamais ; ses sens y demeurent en éveil bien au-delà du couvre-feu et des crépuscules de l’âge. »
Comme Vénus née de l’écume, la Parisienne est le produit de l’esprit du visiteur de Paris. En servant de miroir à ses désirs inassouvis, elle permet de faire une rencontre avec ses propres souhaits. Même s’il ne la connaîtra peut-être jamais, elle existe en lui comme un fantasme stimulant. Uzanne cite Bonaparte : « Une belle femme plaît aux yeux, une femme gaie plaît à l’esprit, une bonne femme plaît au cœur ». Et il poursuit :
« Le plus souvent, la Parisienne, quoi qu’on en dise, réunit ces trois qualités maîtresses. Sa beauté, ou pour mieux dire sa gentillesse, a suffisamment de piquant pour mettre en appétit d’amour ; sa gaieté vibrante, rarement vulgaire et toujours pittoresque, reste comme la fleur et le parfum de notre santé morale ; sa bonté naturelle, profonde, désintéressée, affecte tous les dévouements câlins, tous les héroïsmes, toutes les servitudes sublimes. »
Jean-Baptiste Huet , vers 1780. Gravure à la sanguine.
Jean-Baptiste Huet , vers 1780. Gravure à la sanguine.


Plus que toute autre femme, la chimère de la Parisienne incarne une trinité impossible : elle est mère, putain et maîtresse en une seule personne. Un écrivain étranger a dit de la Parisienne :
« C’est une adorable maîtresse, une épouse parfois impossible et une amie souvent parfaite. Maîtresse adorable, c’est là sa vraie suprématie, car, à quelque rang qu’elle appartienne, elle possède le registre musical de la femme amoureuse ; elle est chatte par les câlineries et les fantaisies enfantines, par les brusques traîtrises, les subites sorties de griffes et les bouderies auprès de l’âtre. Ses caprices, ses fringances, ses lubies réservés

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