Animaux nocturnes : The crow girl (VF)
234 pages
Français

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Animaux nocturnes : The crow girl (VF) , livre ebook

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Description

Jude est flic.
Jude est drogué.
Jude est autodestructeur et tourmenté.
Son meilleur ami est un tueur en série à qui il voue une véritable obsession. Sa vie n’est remplie que de photographies sordides.
Rebekka a toujours su qu’elle serait bientôt la victime de cet homme qui la suit depuis son enfance, sournois, tapi dans l’ombre. Elle ne peut rien dire à personne. Qui la croirait ?
Alors que chaque jour la rapproche un peu plus de l’heure de sa mort, Rebekka se prend dans la toile sulfureuse de Jude. Peut-il l’aider, lui qui a déjà bien des difficultés à gérer sa propre vie et ses fantômes ? Et si cette passion qui les marque peu à peu était le virage qu’ils attendaient pour parvenir à vivre enfin ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2022
Nombre de lectures 14
EAN13 9782379933585
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Angel Arekin
 
 
Animaux Nocturnes
1 The Crow Girl
 
 
 
 

 
 
 
L’auteure est représentée par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Animaux nocturnes, tome 1: The crow girl
Auteur : Angel AREKIN
Suivi éditorial : Sarah BERZIOU
© Black Ink Éditions
Dépôt légal septembre 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation : Juliette Bernaz
Crédit photo : Shutterstock
ISBN 978-2-37993-358-5
 
Black Ink Éditions 27 rue Vivonne –
17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
Table des matières
Prologue
1
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Il y a mon histoire, et il y a la sienne. En parallèle d’abord, chacun suivant son propre chemin. Puis les enchevêtrements ont commencé tout autour de nos vies, tel du lierre, rampant, grimpant, creusant peu à peu la bâtisse, jusqu’à tout envahir. Je ne l’avais pas remarqué, jusqu’à ce qu’il soit imbriqué si étroitement avec mon existence qu’il devint impossible ensuite de l’arracher sans casser ce qui se cachait derrière. Je m’étais fait une raison. Une raison sordide et macabre.
J’étais lié à un cadavre.

 
Prologue
 
 
1992
 
 
Mats Larsen avait douze ans lorsqu’il pénétra pour la seconde fois dans le cimetière de Forest Hills, en plein cœur de Jamaica Plain à Boston. C’était l’hiver, et la neige recouvrait les allées ainsi que les stèles, créant un manteau blanc sur tout le parc. Il ne put s’empêcher de trouver l’endroit étonnamment joli, avec ses longs chemins bordés d’arbres dégarnis, les tombes en forme d’anges ailés, les multiples visages sculptés dans la roche et le vent qui soulevait les flocons, rendant l’atmosphère semblable à celles des livres qu’il lisait souvent dans sa chambre. Le cimetière était peuplé de fantômes, et Mats s’amusait à les chercher derrière un tronc, une croix, au détour d’une allée. Il n’en était pas effrayé. Il pensait que les spectres connaissaient mieux le monde que les vivants, ces derniers l’effleurant à peine du bout des doigts sans en percer le moindre mystère. Il aurait voulu avoir le don de les discerner, de leur parler, de découvrir leurs secrets, mais il devait se résigner à la réalité. Le cimetière n’était peuplé que de tombes solitaires et de neige virevoltante.
Ses bottes s’enfonçaient profondément dans l’épaisseur nivéenne à mesure que sa mère l’entraînait au cœur du cimetière. Le silence régnait, alors que Mats apercevait encore les vieilles tours victoriennes qui en marquaient l’entrée. Le ciel était bas, il était à peine seize heures, mais la nuit commençait déjà à s’étendre au-dessus de leurs têtes. Lorsqu’ils approchèrent de la tombe qu’ils venaient visiter, sa main glissa dans celle de sa mère. Lovise Larsen baissa un regard dur sur son fils et se força à sourire. Dans ses yeux, Mats lut la tristesse qui la rongeait. Il n’y pouvait rien. Il essayait de rendre sa vie meilleure, en se comportant comme un grand, en ne lui attirant aucun ennui, mais, au fond, quels que soient ses agissements, il savait bien que c’était impossible. Ils venaient voir Andor Larsen, décédé six mois plus tôt dans un accident de la route. Un camion lui avait volé son père, et sa mère pleurait son époux. Mats l’entendait souvent la nuit, quand elle pensait qu’il dormait. Elle ne se levait les matins que pour lui. Elle lui préparait son déjeuner, alors qu’il s’en occupait tout seul depuis longtemps. Elle l’accompagnait à l’école, remplissait le frigo de tout un tas de nourritures qu’ils ne pourraient jamais avaler à deux. Tous ses vêtements étaient lavés, repassés, rangés. Il ne les salissait même plus assez vite. La maison rutilait tant elle briquait le moindre espace. Sa mère ne travaillait plus depuis la mort de son mari, alors elle s’occupait comme elle le pouvait et, démuni, Mats la regardait agir sans savoir quoi faire pour la soutenir. Lovise faisait semblant. Ses sourires sonnaient faux, à l’instar des siens. Ils se mentaient tous les deux en se comportant comme si leur vie n’avait pas changé. Mais papa n’était plus à la maison, il était dans ce cimetière.
Alors, Mats priait pour apercevoir son fantôme. Il cherchait dans chaque recoin. Peut-être que s’il y croyait dur comme fer, peut-être que si au fond de lui, il l’appelait de toutes ses forces, il apparaîtrait au milieu de toute cette neige pour le rassurer, lui promettre que tout irait bien, que la douleur disparaîtrait un jour et que sa mère sourirait à nouveau, comme autrefois, quand il était encore là.
Ils passèrent près de la statue en cuivre de Joseph Warren 1 , puis continuèrent le long de l’allée, avant de s’engouffrer parmi les nombreuses stèles. C’est alors qu’il le vit. Son cœur bondit. Sa main se pressa un instant sur celle de sa mère qui lui adressa un coup d’œil hivernal, desséché par le chagrin, quand il la lâcha. Il se mit à courir en criant : « Papa ! » Dans son dos, il entendit bien le hoquet stupéfié de sa mère, puis ses pas affolés qui tentaient de le rattraper, mais il était plus rapide qu’elle. Il avait l’impression de survoler la neige, porté par ce fantôme qui semblait ouvrir les bras pour l’accueillir. Il voulait étreindre son père, sangloter contre lui. Il le désirait tellement. Il s’accrochait à cette silhouette blanche près de l’arbre, qui paraissait flotter, tel que Mats s’était toujours imaginé un spectre.
Un sourire s’épanouit sur ses lèvres. Il allait retrouver sa vie d’autrefois, il était heureux. Plein d’espoir. Ses côtes en étaient douloureuses tant son cœur battait à toute vitesse, avant qu’il ne soit foudroyé et ne se brise en mille morceaux à ses pieds.
Mats s’arrêta près d’une tombe, leva les yeux vers la forme blanche suspendue dans les airs et sut que plus jamais il ne pourrait fermer les paupières sans la voir. Elle s’était tatouée sur ses rétines.
La femme au corbeau.
 
 
1
 

 
Décembre 2017
 
Jude
 
— Attention, putain, tirez-vous de mon chemin !
Ce connard file à travers Washington Street, au milieu des buildings et des magasins, tandis que je bats des coudes pour le suivre dans la foule de ce samedi de fin de journée. L’acide lactique s’écoule dans mes muscles et je grogne après mon fichu paquet de clopes qui m’use les poumons depuis trop longtemps. Depuis l’été de mes quatorze ans, précisément, où j’en ai grillé une la toute première fois, avec lui .
Le dealer qui s’amusait à refourguer de la coke à des mômes d’à peine treize ans s’engouffre brutalement dans une ruelle, avalé par la pénombre. Ce n’est pas mon quartier de prédilection ni mon terrain de jeu d’ailleurs, mais je n’ai pas pu résister à la tentation de le faire courir. Que je gâche un peu sa journée. Ou bien qu’il foute en l’air la mienne. Au choix.
Il tourne à l’angle suivant, entre deux immeubles, et… disparaît.
Merde !
J’avance plus prudemment. Je ne suis pas armé. J’étais en week-end. À dire vrai, mon premier week-end depuis trois mois. Pourquoi je perds mon temps à galoper derrière un abruti pendant mon unique jour de congé ?
BIZZZ
Parce que t’aimes ça !
Parce que ça te vide la tête.
Parce que ça t’empêche de penser à ça…
Alors n’y pense pas. N’y pense pas, Jude. Avance. Concentre-toi sur lui. Sur ce mec. Sur ce qu’il porte dans ses poches et qu’il vend à des gosses.
Ne songe pas à cette ordure. Je te l’interdis. T’entends, enfoiré ? Tu n’as pas le droit de lui céder…
J’aperçois la porte entrouverte qui peine à se refermer. Je fonce, me jette presque dans un couloir qui pue la bouffe indienne, descends un escalier qui a l’air de disparaître dans les tréfonds de l’enfer. L’obscurité y règne. Le silence aussi. Je ne perçois que le son de mes baskets sur le carrelage. Léger. Diffus.
Puis le choc, soudain.
Mes épaules heurtent le mur, ma tête manque de s’écraser contre la pierre. Bercé par l’habitude, tout mon corps se contracte, les muscles bandés. Je devine les pourtours de son visage, trop juvénile, juste avant qu’il ne me décoche une droite. Je pare, courbe l’échine, lui enfonce le poing dans l’estomac. Il crache un jet de salive à mes côtés, tente de riposter. Je lui attrape le bras et le lui crochète dans le dos, pour le plaquer ensuite contre le carrelage froid et souillé.
— Tu bouges encore et je te le pète, le menacé-je.
Il m’insulte. Il doit avoir à peine dix-sept ans. Peut-être pas. Quelle merde ! De plus en plus jeunes à emprunter les mauvais chemins.
De ma main libre, je tâte ses poches. Il me hurle de le lâcher ; je resserre la pression de ma poigne sur son épaule, lui déclenchant un nouveau cri de douleur.
— Quelle idée stupide de venir dealer ici ! le réprimandé-je. T’as des tas d’autres endroits plus discrets que les grands magasins quand même !
— T’as des gens friqués dans le coin, rétorque-t-il en esquissant l’envie de se débattre, vite tamisée.
— Harvard, de l’autre côté du fleuve, tu gagnerais mieux ton beurre, les étudiants ne sont pas trop regardants et ils savent fermer leur gueule sur les petits trafics qui les arrangent.
Il crache un rire.
— Mais t’es quel genre de flic ?
Je ricane contre son oreille, trouve le matos qu’il planquait à l’intérieur de sa veste et le fourre dans la mienne.
— Le genre sympa.
Je lui flanque une gifle derrière la tête et m’écarte doucement, avec prudence. Le gamin écarquille les yeux en pivotant face à moi.
— Quoi ? Tu veux ma photo ? m’enquiers-je.
Le garçon me considère, de plus en plus éberlué.
— Tire-toi !
Je lui désigne l’escalier d’un signe de tête. Il ne se le fait pas dire deux fo

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