Animaux nocturnes : The lost man
194 pages
Français

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Animaux nocturnes : The lost man , livre ebook

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Description

Dean a disparu.


Poussé par la turbulente Anabelle, Jude est contraint de sortir de son antre pour partir à la recherche de son meilleur ami. Épaulé d’une bouteille de Whisky, accompagné d’une repartie cinglante et d’une jeune fille amoureuse, Jude va tout tenter pour remonter les traces de Dean et, par la même occasion, éloigner Anabelle de lui.


Problème numéro 1 : Dean ne s’est pas volatilisé volontairement.


Problème numéro 2 : Des cadavres de femmes s’accumulent.


Problème numéro 3 : Jude ne sait vraiment pas de quelle manière il pourra se débarrasser de cette gamine entreprenante, et un peu trop mignonne.


Le tout, avec une bonne gueule de bois, un meilleur ami sadique et un désir pour une femme dont il se serait bien passé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782379933790
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Angel Arekin
 
 
Animaux Nocturnes
2 The lost man
 
 
 
 

 
 
 

L’auteure est représentée par Black Ink Éditions.
Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Animaux nocturnes, tome 2 : The lost man
Auteur : Angel AREKIN
Suivi éditorial : Sarah BERZIOU
© Black Ink Éditions
Dépôt légal octobre 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation : Juliette Bernaz
Crédit photo: Shutterstock
ISBN 978-2-37993-379-0

Black Ink Éditions
27 rue Vivonne – 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
Table des matières
Prologue
1
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Prologue
 

 
Été 2019
 
Il a le souffle court. La sueur dans le dos. Il a déconné. Il le sait. Il ignore quoi faire à présent, de quelle façon s’en sortir. Il se mettrait bien des claques, mais il a besoin de garder l’esprit clair, encore un peu, en tout cas. S’il ne parvient pas à s’en tirer, alors, ça n’importera plus.
Il aurait dû appeler sa sœur. Il le fait toujours. Pourquoi pas cette fois ?
Oui, bien évidemment, pour ne pas l’inquiéter. C’est vrai que maintenant, elle ne sera pas du tout inquiète, à ne pas le voir réapparaître ! Quel abruti ! Il prend conscience que s’il lui arrive malheur, Anabelle sera dévastée. Il est tout ce qui lui reste. « Toi et moi contre le monde, Belle », lui répétait-il toujours quand ils étaient enfants et que ça grondait dur à la maison. Pour quelle raison a-t-il agi aussi bêtement ?
Il aurait eu tout un tas d’arguments à fournir si Jude lui avait posé la question, mais à l’heure actuelle, ces derniers lui semblent devenir bien fades. Il s’est montré arrogant et grotesque, il risque d’en payer le prix fort. Il l’aura bien mérité. On ne s’attaque pas à ça sans y être préparé, or, il a eu beau se convaincre que c’était le cas au fil des mois, il ne l’était pas. Il était même loin de l’être.
Il lève la tête vers le plafond, observe les voliges sur lesquels quelques jours se dessinent, laissant les rais du soleil filtrer au travers. Ils se diffusent jusqu’au sol en de longs doigts, tel Dieu percutant la terre avec une impériosité suscitant la dévotion. Il pourrait en réciter, des prières, il en a plein la bouche, mais aucune ne quitte ses lèvres. Quand on a vécu sa vie avec sa famille déliquescente, le malheur de ses amis, le chagrin, la douleur, il n’est plus possible de contempler la silhouette d’une église de la même manière. Il a prié trop souvent, de toute façon, sans jamais être entendu. Pour chaque coup qu’il a pris.
Il repense à sa sœur. Anabelle a toujours représenté son moteur, son baume au cœur, celle pour laquelle il s’est battu. C’est la prunelle de ses yeux. Si lui foire tout, il a sans cesse désiré qu’elle s’en sorte. Elle ferait des grandes choses, il se l’était promis.
En attendant, elle sera furieuse contre lui quand elle découvrira la vérité. Elle lui en voudra, c’est certain. Il se trouve si désolé, à présent. Si pathétique. Dans une merde noire. Il secoue la tête, il a les larmes aux yeux, le pouls trop rapide.
Un grincement de porte perce soudain, lui glaçant l’échine en retour. Il essaie de bouger, en vain, ses poignets sont attachés dans son dos à un tuyau enfoncé dans le sol, remontant ensuite jusqu’au plafond.
Oh oui, il s’est bien trompé. Il aurait dû rester en arrière, ne pas s’approcher d’aussi près. Il a vu ses deux meilleurs amis sombrer, quelle que soit leur différence, et lui s’est cru plus fort, plus apte à supporter le poids de l’existence et celui des monstres qui vivent parmi l’humanité. Quelle vanité !
Il a à peine la carrure pour supporter sa propre vie.
Une silhouette approche dans la grange. Il ressent aussitôt l’envie urgente d’uriner, alors que jusqu’à présent, il n’y songeait même pas. La peur agit sur lui, semblable à celle d’autrefois. Une peur qu’il ne pensait plus jamais connaître. Il n’y a rien d’anormal à ce qu’elle l’envahisse et l’avilisse à présent : l’homme tient un couteau dans la main. Ce n’est pas la première fois qu’il en voit un, comme ça, provocant. Son père l’arborait souvent dans la cuisine, le menaçant de lui couper les couilles. Il a l’habitude, mais cette fois pourtant, la situation est bien différente. Ce n’est pas son paternel alcoolique en face de lui. Non, malheureusement, c’est bien pire.
— Te voilà réveillé. T’as bien dormi ? lâche l’homme.
Il ne répond pas, serre les dents.
— Pourquoi tu fais la gueule ? se moque-t-il. Tu me cherchais, non ? Ben alors, tu m’as trouvé !
 
1
 

 
Anabelle
 
L’appartement décrépi se situe au-delà de la Mystic River, à Chelsea. J’ai traversé le pont Tobin qui rallie Boston à la ville voisine, roulé, la tête dans le vide, jusqu’à Lynn Street, devant cette bâtisse à la peinture beige écaillée. Je me gare à côté, sur les graviers, penche la tête par la fenêtre ouverte et jette un coup d’œil vers le deuxième étage. La terrasse en bois semble déserte, mais ça ne veut pas dire grand-chose avec lui. Il joue souvent les vampires, abhorrant la lumière du jour pour lui préférer les profondeurs de la nuit. D’ailleurs, au cours de l’année passée, j’ai cessé de venir le voir en journée, il grappillait quelques heures à un sommeil fuyant, et je le réveillais. C’était alors pire. Il était détestable, les mots de trop ; la plupart du temps, il ne daignait même pas ouvrir la porte.
La nuit, parfois, il le fait. En général, il est trop ivre pour s’en apercevoir, comme si son corps avait gardé en lui quelques réflexes sociaux malgré lui. Mais, même s’il me laisse entrer, ça me fait si mal de le voir dans cet état, plongé à demi dans l’inconscience pour interdire à son cerveau de réfléchir, que j’aimerais quelquefois être dotée d’un cœur d’acier, incapable de ressentir de la douleur ou même de l’amour.
Quoi qu’il fasse, de toute façon, ce n’est pas très efficace. Jude Myers n’est plus qu’une ombre. L’ersatz d’un être humain. Il ne fournit aucun effort. Il n’en a pas envie. Il mange à peine, il boit trop, se fait renvoyer de la plupart des jobs qu’il commence, il ne répond jamais au téléphone, ne donne plus de nouvelles. Il est comme mort.
Je descends de voiture, claque la portière et marche jusqu’au porche. Je ressens un mélange de colère, d’impuissance et de peine. À être ici, mais loin de lui.
Je n’étais pas venue depuis deux mois. Je n’en avais plus été capable. J’avais peur, j’avais mal, le cœur comprimé. Faire face à sa souffrance, c’est comme de prendre des coups dans la gueule. Il n’a aucun filtre. Il m’a claqué la porte au nez un nombre de fois incalculable. Il m’a ignorée, insultée, jetée dehors.
« Je n’ai pas besoin de toi, Anabelle ! Fous le camp d’ici ! » 
Ce n’est pas qu’il me repousse qui me déglingue le cœur, c’est son indifférence. Je suis l’une des rares à m’intéresser encore à lui, mais il ne me voit pas. Je suis comme un fantôme à ses yeux ; je n’ai pas de réelle consistance. Je n’en ai jamais eu, d’ailleurs. La douleur qui m’assaille alors, lorsque je songe à lui, pourrait me foutre à terre. Je devais prendre mes distances. Au moins quelque temps. Pas trop. Je ne sais pas me sevrer de lui.
Je sonne à la porte, mais comme de bien entendu, n’obtiens aucune réponse. Je me laisse tomber sur les marches, coudes sur les genoux, face à la rue, et attends. C’est ce que j’ai toujours fait : l’attendre. Pour l’entrevoir quelques secondes, échanger quelques mots, me perdre dans ses yeux bleus, me blottir contre lui, même si son étreinte n’a jamais été qu’amicale.
Je fixe la rue déserte, sentant l’odeur iodée de l’océan. Son appartement se situe à quelques mètres de la Chelsea Creek. Il a quitté son superbe loft de Roxbury quelques semaines après être rentré de l’hôpital, pour lui préférer des studios toujours plus miteux les uns que les autres. Une manière de se punir, de s’interdire une vie normale. Il a lâché son boulot, ses amis, sa vie d’avant sans un regard en arrière. Il a ensuite traîné d’appart’ en appart’. Le plus souvent, il se faisait virer pour tapage nocturne ou incompatibilité d’humeur avec les voisins. Il était saoul tout le temps, rien d’étonnant.
Il bosse sur les quais de Chelsea à présent. Depuis six semaines. C’est la seule chose que Dean a réussi à savoir. Il ne parle pas beaucoup à mon frère non plus. Aucun de nous deux ne parvient plus à l’atteindre. Il a érigé un mur imprenable.
Le seul qui réussit à le franchir, c’est cet être immonde qui doit lui chuchoter des horreurs depuis sa cellule, comme un diable tentateur, un mausolée à lui tout seul.
Deux boots noires, au bout éraflé, se découpent soudain dans mon champ de vision. Comme une gosse prise en faute, je lève les yeux vers lui, me prends au visage la fumée de sa cigarette. Dans le nuage gris, je distingue ses yeux bleus soulignés de cernes, mais même ainsi, meurtris par la vie, ils n’en restent pas moins aussi envoûtants qu’auparavant. Ils sont semblables à deux puits sans fond. J’y suis tombée des années plus tôt, quand j’étais petite fille et que je l’ai aperçu aux côtés de mon frère. Je n’ai depuis jamais cherché à remonter à la surface.
Il semble revenir du travail, il porte un vieux jean troué aux genoux et noirci de poussière, ainsi qu’un t-shirt qui a dû être blanc un jour – j’ose espérer qu’il l’était ce matin. Sa cigarette à la bouche, il me fixe sans aménité.
— Qu’est-ce que tu fous là ?
Sa voix clashe, sèche.
— Je dois te parler.
Sa mâchoire se comprime légèrement ; il redresse la nuque, jette un bref coup d’œil en direction de ma voiture.
— Tu conduis, maintenant ?
Surprise qu’il

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