Astreya
159 pages
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Astreya , livre ebook

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Description

« Il y a fort longtemps, un astre s'unit à la Terre, et de leur Union naquit la Connaissance. »

Deux à trois générations se sont écoulées depuis qu'un cataclysme a frappé la planète. Il fut accompagné d'une amnésie collective, totale, si bien que tous les progrès furent perdus, jusqu'au souvenir même de la catastrophe.
Un jeune homme, né bien après ces événements, ne s'est jamais senti à sa place parmi les siens. Il quitte alors sa communauté natale, en quête de compréhension et de connaissance.

Mêlant habilement feel-good, romance et ésotérisme dans une œuvre qui semble au préalable se limiter à un récit initiatique dans un monde post-apocalyptique, Christophe Oyra nous invite dans ce premier roman à suivre un jeune homme dans sa quête de savoir et à découvrir à travers ses yeux un monde bien plus riche qu'il n'y paraît.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782493508003
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il y a fort longtemps, un astre s'unit à la Terre,
et de leur Union naquit la Connaissance.
 
 
 
Christophe Oyra
 
 
 
 
 
À ma Flamme, dont l'âme est le phare de ma traversée du temps et de l'espace, des vies et des dimensions.
 
 
 
 
 
 
Prologue
Ascendance
 
La Lune, pleine et ronde, généreuse, inondait le ciel de sa clarté. Elle semblait veiller cette nuit plus froide qu’à l’accoutumée. Un homme se tenait à l’entrée d’une masure délabrée et attendait, dansant d’un pied sur l’autre. Il était difficile de dire s’il faisait cela pour se réchauffer, ou juste pour se forcer à patienter… Dans un cas comme dans l’autre, l’inquiétude pouvait se lire très distinctement sur son visage malgré le clair-obscur de la nuit. Il jetait des coups d’œil rapides vers l’intérieur, plongé dans une obscurité impénétrable. En tendant l’oreille, on pouvait percevoir des halètements saccadés, entre lesquels s’insinuaient parfois des chuchotements. Il se frotta vigoureusement les bras, le froid semblait accentuer encore ses angoisses.
Ne supportant plus de rester ainsi dans l’ignorance, il s’approcha de l’entrée et écarta doucement le rideau qui l’obstruait. Il passa la tête à l’intérieur et il lui fallut un moment pour s’accoutumer à la faible luminosité. Il commença alors à distinguer les contours familiers des cloisons abîmées et du spartiate mobilier usé. Son regard se porta immédiatement dans un coin de la grande pièce. S’y trouvait une cloison qui dissimulait la source des halètements, devenus plus rapides. Une silhouette se détacha et se tourna vers lui. Comme un enfant pris en faute, il fit vivement un grand pas en arrière et regarda dans la direction opposée, mais personne ne vint. La morsure du froid, en revanche, se rappela à lui, ramenant avec elle l’anxiété qui le tenaillait. Pour combattre la première et tenter vainement de se distraire de la seconde, il reprit son dandinement d’un pied sur l’autre. On devinait à son expression qu’il désespérait d’être ainsi réduit à l’impuissance.
Un long moment, ou peut-être la moitié de la nuit, passa encore. Toute notion de temps lui avait échappé quand, soudain, un cri retentit à l’intérieur. L’homme, les bras croisés pour garder un peu de chaleur, enfonça inconsciemment ses ongles dans ses flancs. D’autres cris suivirent le premier et chacun d’eux lui déchirait le cœur. Sentant le goût du sang dans sa bouche, il réalisa qu’il se mordait la lèvre. Son angoisse était maintenant à son paroxysme. C’est alors qu’un des cris se termina par un second, comme dans un désir de prendre sa relève. Sauf que… Oui, on l’entendait distinctement à présent : ce second cri émanait d’une autre voix ! Et ce n’était pas un cri d’ailleurs, c’étaient des pleurs ! Son anxiété envolée, un sourire illumina le visage de l’homme alors que des larmes perlaient au coin de ses yeux… L’heureux événement, tant désiré, tant attendu, était enfin advenu !
Alors, la Lune se retira derrière un nuage… Elle n’avait plus à veiller, à présent.
 
 
 
 
 
 
 
 
LIVRE PREMIER
 
« T »
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
Le Jeune Homme errant
 
– Je me souviens que, même quand j’étais enfant, je trouvais ça idiot. C’est vrai ! Quelle drôle d’idée de ne pas avoir de nom jusqu’à ce que quinze hivers se soient écoulés ! Surtout que, pendant tout ce temps, on nous affublait de noms passe-partout, comme « petit » ou « gamin »… Ça m’a toujours donné l’impression que les adultes nous considéraient comme interchangeables, même si, évidemment, je n’avais à l’époque pas la moindre idée de l’existence de ce mot… Mais je m’égare.
Je marque une pause avant de poursuivre :
– Voyez-vous, quand je repense à mon enfance, je me rends compte que mon comportement différait beaucoup de celui des autres. Je posais énormément de questions et je cherchais un sens à toute chose, là où celles et ceux de mon âge semblaient se contenter du peu d’informations qu’on leur donnait. Si on leur disait de faire telle tâche, ou d’aller apporter tel message oral, aucune interrogation ne les effleurait, ni avant, ni pendant, ni après l’exécution de l’ordre. Pour ma part, cela m’était très difficile : si on me demandait d’accomplir quelque chose, j’avais besoin que ça ait du sens, et si je devais transmettre un message, il fallait que je comprenne sa signification. Pourquoi étais-je le seul à être comme ça ? Je ne l’ai jamais su… Pire encore : je n’y pouvais rien. Et les autres enfants, ainsi que certains adultes, me détestaient à cause de ça, ne manquant pas une occasion de me le faire sentir… Quand j’ai fini par comprendre que leur cruauté avait mes larmes pour seul but, j’ai fait de mon mieux pour cesser de pleurer.
Poussant un soupir, je reprends :
– Mais bon, ne pas avoir de nom avant ses quinze hivers avait quand même un avantage, c’est d’être alors en âge de le choisir soi-même ! Du reste, il y avait un rituel pour ça. J’ai déjà eu l’occasion d’y assister quelques fois…
J’arrête de parler et fixe la voûte céleste en silence, me sentant une nouvelle fois un peu bête de m’exprimer ainsi aux étoiles… Habituellement, je m’adresse plutôt à la Lune, mais elle est invisible cette nuit.
De toute façon, ce n’est guère mieux ! Comme si les astres allaient me répondre, ou même m’écouter. Décidément, la solitude prolongée a un drôle d’effet sur moi…
Enfin, si c’est la seule conséquence, je suppose que ce n’est pas si grave. Je hausse les épaules et porte mon regard sur les restes de mon repas à côté de moi.
– Allez, il est temps que je range tout ça et que je me remette en route !
J’essaie toujours de faire un maximum de marche la nuit, profitant de la fraîcheur qu’elle procure. C’est que le jour, c’est une autre affaire : de l’aridité à perte de vue, un environnement desséché, des terres craquelées par un soleil écrasant, l’air rendu brûlant par une chaleur suffocante… J’essaie toujours de trouver un abri, ou au moins un peu d’ombre, pendant les heures les plus chaudes, et je me repose de mon mieux à ce moment-là. Il est vrai que la survie devient plus difficile quand on choisit une vie de nomade, mais ce n’est pas ça qui va me faire regretter d’être parti avant mon rituel des quinze hivers ! En ce temps-là, déjà, sillonner ce monde désolé m’apparaissait beaucoup plus séduisant que de rester toute ma vie au même endroit… J’aspirais à plus que de me contenter de ma propre survie.
Et ça, ça n’a pas changé !
Satisfait de ma résolution toujours intacte après trois hivers, c’est avec le sourire que je finis de boucler mon sac de randonnée avant de le mettre sur mes épaules. Je regarde de nouveau le ciel, repérant les étoiles que j’ai choisies de suivre, et je reprends la marche dans leur direction. Au tout début de mon périple, quelques jours après avoir quitté mon village, arrivé à cours de vivres, c’est affamé et désespéré que j’ai décidé de suivre l’étoile la plus brillante. En peu de temps, je suis arrivé dans les ruines d’une ville, où j’ai pu trouver de quoi me sustenter. Depuis, un peu comme une superstition, je voyage de cette façon : je choisis une étoile ou un groupe d’étoiles dans le ciel, et je marche dans sa direction jusqu’à arriver quelque part. Ce peut être les vestiges d’une cité, un abri abandonné, ou même un relief naturel… Tout ce qui compte, c’est que cela me paraisse être l’endroit où le ciel voulait m’emmener. Je décide alors si ce n’est qu’une étape, ou si c’est la destination qu’indiquait mon guide céleste, auquel cas j’en choisis un nouveau pour suivre une autre direction. Avec le recul et les connaissances que j’ai acquises depuis, je me dis parfois que cette façon de voyager est quelque peu absurde, mais comme ça m’a toujours réussi jusque-là et que, de toute façon, je ne connais pas d’autre manière de faire, je continue ainsi.
Quelques lunaisons après mon départ, j’ai eu la chance de tomber sur un objet qui m’a dès lors été d’un grand secours : une paire de jumelles. Je l’ai trouvé sur un corps desséché qui n’en avait certainement plus l’usage et, passée la répulsion instinctive que j’ai eue quand il s’est agi de l’extirper du crochet de sa main, je m’en suis saisi, intrigué par cet objet inconnu. J’ai compris son utilité en essayant de regarder à travers les lentilles et je l’ai gardé avec moi. C’est grâce à ces jumelles que j’ai pu éviter toute présence humaine au cours de mes déplacements. Il faut dire que je n’ai pas gardé un bon souvenir de mes semblables : dans mon village, il n’y avait qu’un seul adulte dont j’appréciais la présence, et son décès fut d’ailleurs une des principales causes de mon départ. J’ai ainsi pu m’apercevoir que la solitude me convient assez et je n’ai de cesse de l’entretenir depuis lors, même si elle m’amène à parler aux étoiles.
J’avoue que j’apprécierais quand même qu’elles me répondent de temps en temps…
Je souris à cette pensée, mais songe aussi que je préfère être privé d’une vraie conversation plutôt que de devoir côtoyer de nouveau des êtres humains. Tous les désagréments que j’ai pu connaître avec eux par le passé ont vraisemblablement eu pour conséquence que je ne peux plus souffrir le moindre rapport social. En fait, pour résumer : je n’aime pas les gens.
Soudain, je m’arrête. Pris dans mes réflexions, je n’avais pas remarqué les contours d’une ville au loin, se détachant sur le ciel étoilé.
Il faut que je fasse plus attention, bon sang !
Je m’empare de mes jumelles mais, dans l’obscurité de cette nuit sans lune, je ne distingue pas grand chose. Toutefois, aucun feu n’est visible et rien n’indique une présence humaine.
Ce qui n’est pas vraiment surprenant, à une heure aussi tardive…
Je me remets en marche, mais en me montrant plus vigilant. Les ruines des villes d’antan sont rarement habitées car les communautés ont généralement préféré s’installer dans des lieux plus adaptés à leur taille : souvent des villages d’autrefois, parfois des grottes naturelles dont la fraîcheur est une véritable bénédiction dans la journée. Cela ét

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