Brûlant devant
32 pages
Français

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Brûlant devant , livre ebook

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Description

Les tribulations sexuelles conduisent le héros au cimetière de la passion amoureuse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juin 2013
Nombre de lectures 105
EAN13 9791023401578
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

 
 
 
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ème Paris 18
Un soleil d’automne éclatait sur la verrière du métro Abbesses, fusillait les façades alentour abritant des chambres de passe. Une couverture bouchait l’œil-de-bœuf de l’hôtel borgne Mama Nembe. Par excès de précaution, l’espace intime avait été calfeutré. Ce type d’établissement n’était pas familier de Lucien-Herbert Danglade, qui prisait plutôt les chaînes hôtelières étoilées permettant d’exulter dans une ambiance bling-bling.
La lumière du plafonnier se reflétait sur la bouteille et les deux verres enrichis d’un MN doré, en faction sur la table de nuit. Il baissa les bras, essoufflé. À l’approche de la soixantaine, il lui fallait se ménager,
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surtout que ses fonctions officielles ne lui laissaient guère de répit. Par besoin de remontant, il s’empara de l’un des verres. La femme noire, de trente ans sa cadette, n’avait pas touché au sien. Une pute du nom d’Abuja, une Nigériane sans emploi mais avec papiers. Une Leffe à la main, elle l’avait abordé dans le bistro proche de l’appartement de Christine, sa promise. Lorsque d’un coup de langue elle avait transpercé la mousse nappant ses lèvres, un séisme avait secoué la poche kangourou du slip de Danglade. Tant pis pour Chris. La fille se révélait très professionnelle, nymphomane tendance espiègle. L’expédition en terre africaine coûtait deux cents euros à Danglade.
Fébrile, il savoura le cognac marié à l’eau pétillante. La verrerie St-Gobain faisait fort versant tonalité. Ocres, terre de Sienne, cuivres, une débauche de dégradés qui interféraient en volutes, confinant au sublime. Les lettres d’or 4
s’évadèrent de l’étiquette. Il reposa son verre vide. Certes, il avait forcé sur l’eau-de-vie de vin, mais l’alcool facilitait les écarts.
Accoudé sur le lit défait, champ de bataille chatoyant, il lorgna la bouteille. Le flou de l’étiquette lui fit peur. Il dénicha l’écho du plafonnier se promenant sur le camaïeu. Un clitoris lumineux baignant dans le nectar.
Bizarrement aujourd’hui, en pleine semaine, à l’heure du digestif suivant le repas du midi, il avait l’après coït triste. Bon sang, que fais-je dans cette piaule misérable, nu et le machin en lévitation, à attendre l’exorcisme du démon de ma chair ? se questionna-t-il, conscient que son Moi de nouveau congestionné aspirait à la délivrance.
L’odeur de shit supplantait celle du Cognac. Une lumière tamisée justifiait
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son titre de bordel à la chambre. Cervelle en compote et le reste en béton, Danglade esquissa un geste vers la bouteille magique. Une tigresse du Bengale mêlée panthère noire fondit sur lui. Un regard éperdu en direction de l’oculus obstrué, et il se retrouva allongé sur le ventre, bras en V, les poignets menottés aux montants du lit. Il n’avait pas entendu Abuja ressortir de la salle d’eau. D’aussi longues ablutions, alors qu’elle ne s’inquiétait pas de l’usage du préservatif ! D’ailleurs dans sa position Danglade ne risquait pas d’en enfiler un ni de jouer le picador.
L’odeur de paraffine agressa ses narines. La fille agrémentait ses joints de haschich. Sûr qu’elle s’en était fumé un, vautrée sur la lunette des waters. La situation le dépassait ; lui, qui s’était vu apiculteur du sexe en train de butiner l’abeille folle, de l’honorer en Balzac du plumard ! >>>>>>>>>>>>>>> 6
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