Café Vanille
152 pages
Français

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Café Vanille , livre ebook

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Description

Après un licenciement douloureux et des ambitions professionnelles réduites à néant, Tanille n'a plus qu'un seul objectif : celui de valider sa formation pour décrocher un nouveau CDI. Entre deux cafés, elle s'applique à trier, compiler, rédiger... Tout est prétexte à prouver son sérieux et sa motivation.
Que les choses soient claires, aucun faux pas ne sera toléré, aucune distraction autorisée. Pas même avec le collègue du bureau du fond. Ce ne sont pas une paire d'yeux verts et quelques tatouages qui la déconcentreront. N'est-ce pas ?
Pourtant, de la distraction, Fred en aurait bien besoin. Et la nouvelle stagiaire serait la candidate idéale pour lui changer les idées une nuit ou deux. Mais attention, au jeu du chat et de la souris, l'issue n'est pas toujours celle que l'on pense être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 décembre 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9782493078162
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MAUVE LACE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Réédition. Précédemment paru sous le titre Café Vanille
Éditions l’Abeille bleue — 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection la Romantique
Retrouvez toutes nos parutions sur : https://editions-abeillebleue.fr
© Illustration couverture par Marine Aimar

« Le seul bénéfice de la fuite, c'est ce qu'on rencontre en chemin, pendant qu'elle dure. »
Jean Dutourd (Pluche ou l'amour de l'art)
 
Je dédie ce livre à tous les voyageurs perdus : à ceux qui viennent et repartent avec leurs problèmes, le cœur lourd de n’avoir point vidé leur sac, à ceux qui perdent patience, à ceux qui pleurent, à ceux qui ratent l'avion et l'opportunité de leur vie par la même occasion. Vous laissez des traces, dans nos cœurs et dans nos vies.
Mauve Lace
 
 
Prologue

Une salve d’applaudissements accueille mon retour à l’agence. Quand je dis salve, je m’entends, car dans cette pièce trop éclairée on ne trouve que trois personnes : mes deux collègues Florianne et Sébastien, et mon patron adoré, André. Ces zouaves me miment une standing ovation comme le veut notre tradition lorsqu’un fâcheux client a été éconduit. La scène, loin d’être assourdissante, provoque mon sourire. Quelque peu gênée de me retrouver sous les feux des projecteurs, je lève les mains pour modérer leur joie :
— Vous n’en faites pas un peu trop, là ? Je n’ai accompli que mon devoir et ne suis partie que quelques minutes…
Florianne m’interrompt immédiatement :
— Tu plaisantes, j’espère ? Tu nous as débarrassés de ce dangereux psychopathe en deux temps, trois mouvements. C’est le plus bel exploit de ta carrière !
Sur ce, elle part en un éclat de rire communicatif et toute l’agence approuve. L’atmosphère qui était tendue quelques minutes auparavant retrouve sa légèreté habituelle. Nous travaillons dur, mais toujours dans la joie et la bonne humeur, comme dirait mon père. 
Ce n’est pas un petit client mécontent que les frontières soient fermées à cause du coronavirus qui gâchera notre journée. André a déjà ramassé le bazar que le « dangereux psychopathe » nous a laissé en balayant le présentoir à l’entrée dans un mouvement d’humeur. Si je n’étais pas intervenue avant mon chef, je n’ai aucun doute qu’il lui aurait fait manger la moquette pour lui apprendre la politesse. 
Il ne reste plus aucune trace du passage de ce client agité que j’ai brillamment refilé à l’une de nos consœurs agentes de voyage, Patricia. La pauvre femme ne savait plus où regarder lorsque je lui ai amené ce lion en cage. Il faut bien dire que dans sa mini agence, nous étions les uns sur les autres, juste à nous trois. 
L’agence du Delta est à la limite du lieu confidentiel. Seuls les habitués passent le pas de sa porte pour réserver des séjours uniques au pays des pyramides. Ainsi, Patricia reçoit énormément de jeunes couples, prêts à investir des sommes considérables dans leur voyage de noces. Des retraités, échaudés par de mauvaises expériences en groupes, la supplient régulièrement de leur arranger de belles semaines sur le Nil. Cependant, elle n’a pas l’habitude de recevoir des clients souhaitant uniquement festoyer autour d’une piscine et, accessoirement, plonger de temps à autre dans une mer turquoise.
Mais je sentais que, pour ce client qui désirait tant aller en Australie pour, je cite, « accéder aux plus beaux sites de plongée du monde », la mer Rouge constituerait une alternative tout à fait honorable, l’Égypte étant l’un des rares États à maintenir ses frontières ouvertes aux touristes. 
Forte de cette information, je suis intervenue, me plaçant à côté du client pour l’interrompre dans son altercation avec Sébastien qui commençait sérieusement à bégayer, retranché derrière son bureau.
— Pardonnez-moi, mais puis-je vous demander de me suivre, j’ai peut-être la solution à tous vos problèmes. 
— Ah oui, et par quel miracle ? On ne peut absolument rien réserver là-dedans ! a-t-il braillé tout en brandissant un catalogue pris sur le bureau de Sébastien. 
— Je vous assure que ce catalogue ne vous a rien fait. Posez-le doucement et venez faire quelques pas avec moi. Je voudrais vous parler d’une alternative à votre voyage. 
— OK, mais dites à votre collègue qu’il ferait mieux de montrer un peu plus de respect pour les gens qui le payent ! 
J’ai souri malgré l’envie de lui faire bouffer ce foutu catalogue.
— Venez avec moi, Monsieur…
— Valeste, a répondu Sébastien à sa place. Ravi de me voir prendre la relève. 
À ce stade, j’avais déjà récupéré le gros sac de sport posé à ses pieds et je commençais à me diriger vers la sortie afin qu’il n’ait d’autre choix que de me suivre. 
Sur le court chemin qui sépare nos deux agences, je lui ai exposé mon plan : pratiquer un échange de billets d’avion, changer ses réservations d’hôtel et lui rembourser le reste de la somme avancée que l’on n’aurait pas utilisée. Bien entendu, je me chargerais de suivre le dossier en étroite liaison avec l’autre agence pour exécuter toutes les modifications nécessaires. 
Peut-être que le bol d’air lui a fait du bien, car il m’écoutait à présent calmement. Quelques minutes plus tard, il me donnait son accord. Une fois arrivés, je n’avais plus qu’à présenter le problème à Patricia en arrondissant les angles et en soulignant le caractère urgent de ce voyage. Par chance, elle a gentiment accepté de le prendre en charge. 
Pensive, je m’assois à mon bureau, le même depuis plus de quinze ans. Nous sommes, chez Voyage Indigo, les spécialistes des séjours en Asie et Océanie. Je sais que j’ai agi pour le mieux en cédant un client à la concurrence et, pourtant, je ressens une certaine tristesse à l’idée de ne plus jamais le revoir. 
Car M. Valeste n’avait pas un physique désagréable. De haute stature, au moins un mètre quatre-vingts, il attirait les regards de toute la gent féminine, comme j’ai pu le constater dans la rue. Le mien n’avait pu s’empêcher de noter des yeux pailletés de vert, des cheveux bruns rasés, une barbe taillée, ni trop longue, ni trop courte, des lèvres pleines que je n’ai vues sourire qu’un bref instant avant que je ne prenne congé et ne le laisse entre les mains de Patricia.
— Je suis sûre que le séjour en Égypte vous fera oublier l’Australie, Monsieur Valeste, bonne journée.
Il m’a regardé des pieds à la tête, comme s’il me découvrait à ce moment-là, et répondu par un clin d’œil :
— Si ce que vous me racontez est vrai, je vous montrerai mes plus belles photos à mon retour. 
Je suis sortie de Delta Voyage un peu déroutée. Depuis quand un pauvre clin d’œil, cliché à en mourir, me faisait-il autant d’effet ?
Trois mois plus tard, le client ne m’a envoyé aucune photo et André nous annonce la mort dans l’âme qu’il se voit obligé de demander la liquidation judiciaire de l’agence, faute de chiffre d’affaires suffisant. 
Mon monde s’écroule.
Chapitre 1 
Six mois plus tard .

J’étouffe un bâillement discret tandis que mon interlocutrice poursuit son monologue interminable à l’autre bout du fil. Je dois manquer de sommeil. Ou alors, mon organisme souffre d’une grave carence en soleil.
Il est vrai que depuis quelques jours, la luminosité baisse progressivement, annonçant l’automne. Une période qui provoque toujours en moi une certaine mélancolie. Mes vacances au soleil ne constituent plus qu’un lointain souvenir. À présent, lorsque je quitte mon appartement le matin, un froid humide me saute au visage. Sur les grands arbres de ma résidence, les feuilles commencent à rougir. Bientôt, elles tomberont au sol et les jardiniers en feront des tas pour les brûler.
Soudain, une alerte à l’écran m’avertit que le fichier que j’utilise n’est plus accessible. En quelques clics, je localise l’origine du problème. La petite nouvelle va m’entendre. Une semaine qu’elle enchaîne les boulettes et que je laisse courir pour ne pas l’effrayer. Je ne voulais pas lui montrer mon côté tatillon d’entrée de jeu, mais aujourd’hui, la coupe est pleine ! Je me lève d’un bond, bien décidé à régler le souci sur-le-champ. À peine sorti, une voix féminine m’interpelle depuis le bureau voisin, m’obligeant à m’arrêter :
— Fred, tu me rejoins à Tokyama ce midi ? 
— Non merci, j’ai pas super faim.
— Ça fait des mois qu’on n’a pas mangé ensemble, juste nous deux. Depuis que tu as perdu…
Je lui lance un regard sévère qui l’oblige à interrompre sa phrase. Elle tente de m’amadouer en battant des cils sous sa frange, une main manucurée posée sur la joue. Je déteste lorsqu’elle prend cet air de chiot apeuré.
— Priscilla... J’ai un gros dossier à boucler et je ne peux pas prendre une longue pause.
Après d’âpres négociations, je réussis à troquer le déjeuner contre un verre en fin de journée. Son invitation cache sans doute une intention lubrique, mais je trouverai bien le moyen de l’éconduire ce soir.
En quelques pas, je me retrouve dans le patio. Sansor, la société pour laquelle je travaille depuis trois ans, loue les cinq premiers étages de ce bâtiment. 
Sans surprise, je n’échappe pas non plus à la vigilance des deux chargées d’accueil qui me hèlent pour discuter. Accoudé au comptoir de l’accueil, j’écoute donc d’une oreille le compte-rendu du week-end de Lydia et Bénédicte, pendant que mes yeux se perdent du côté du bureau juste en face de moi. 
Dans l’atrium circulaire surplombé d’une verrière, lorsqu’il pleut comme aujourd’hui, le bruit des gouttes sur le plexiglas peut devenir assourdissant. L’espace entourant la réception est encombré par de nombreuses plantes vertes de taille titanesque. D’ailleurs, une paysagiste passe une fois par semaine pour s’occuper de cette jungle envahissante. Tout le service commercial est réparti au rez-de-chaussée, dans des bureaux aux parois transparentes.
Cette débauche de verre révèle aujourd’hui une utilité appréciable : me permettre d’o

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