Castelubin en Gévaudan
197 pages
Français

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Castelubin en Gévaudan , livre ebook

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Description

Après le rituel qui s’est soldé par un nouvel échec, Paul tente de protéger Éléonore en la cachant dans un vieux manoir abandonné, lui ayant appartenu autrefois. Mais inquiète pour Léo, qu’elle a laissé mourant, elle s’échappe et retourne sur les lieux du combat où Rémi l’attend, prêt à l’aider.


Confrontée une nouvelle fois à la séparation, saura-t-elle y faire face tout en continuant son combat contre les forces obscures ?


Après plusieurs tentatives pour mettre fin à cette malédiction, parviendront-ils enfin à réaliser le rituel pour en finir ?


Seront-ils assez puissants pour démanteler le cercle du crépuscule et ramener la paix dans la région du Gévaudan ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juin 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493997005
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CASTELUBIN EN GÉVAUDAN
Tome 3 : Treizième lune
KF ANDREWS
CASTELUBIN EN GÉVAUDAN
Tome 3 : Treizième lune
© Jenn Ink Éditions 2023
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droits, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle . Aucun extrait de ce livre ne peut être reproduit, scanné ou distribué sous forme imprimée ou sous forme électronique sans la permission expresse de l’auteur, sauf pour être cité dans un compte-rendu de presse.
AVERTISSEMENT
Ce texte est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou mortes, des lieux ou des évènements réels n’est que pure coïncidence pour laquelle l’auteur(e) décline toute responsabilité.
Ce livre contient un langage familier pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.
Il est destiné à un public averti.
« Sans l’imagination, il n’y aurait pas de création… »

Chapitre 1
Éléonore
Comprimée entre les mâchoires de Paul, je n’ai plus la possibilité de lutter. Nous slalomons entre les branches et les buissons avec beaucoup d’adresse. Le vent me grise, ma tête ballotte dans tous les sens, je tente de me repérer, mais le paysage défile à toute allure. Dans une dernière tentative, je lui demande de me poser, mais il ne m’écoute pas. Cette position inconfortable me ramène à la réalité. J’essaie de me soustraire à la puissance de ses maxillaires, mais impossible, il me comprime l’abdomen alors je me mets à hurler de rage, espérant que ça l’arrêtera, mais c’est peine perdue. Paul reste insensible à mon désespoir et poursuit sa course folle. Je n’arrive toujours pas à me transformer et l’état dans lequel je me trouve empêche toute concentration, je n’ai plus aucun repère. Je refuse qu’il m’éloigne de Léo ainsi, je ne veux pas l’abandonner comme ça.
Contre toute attente, il ralentit d’un seul coup et termine son périple en trottinant doucement. Je présume que nous sommes arrivés. Il me dépose à terre puis plonge son regard dans le mien avec insistance, je comprends que je dois le suivre et qu’il est inutile de résister. Il émet un petit feulement que j’interprète comme des excuses. Il avance en se retournant de temps à autre pour s’assurer que je le suis bien. Je présume que lui demander où nous allons ne sert à rien, il ne me répondra pas. Je me déplace en prenant soin de regarder où je mets les pieds et lorsque je redresse la tête, je distingue une masse sombre, droit devant. Il s’agit en fait d’un vieux manoir que la lueur de la lune éclaire à peine. Il doit dater du XVIe siècle et semble avoir résisté au temps.
Paul pousse la porte avec son museau et entre sans aucune difficulté. Je me retrouve seule en ce lieu que je découvre pour la première fois. On distingue tout autour de la bâtisse les vestiges d’un immense parc où la nature a repris ses droits depuis longtemps. Je m’approche alors de la porte d’entrée, qui ressemble étrangement à celle du manoir des Castel. Je la pousse à mon tour et m’introduis à l’intérieur, dans cet immense hall où le froid glacial me saisit. Je me trouve face à un escalier gigantesque qui se scinde en deux à mi-hauteur et part de chaque côté.
Paul doit être à l’étage, il est hors de vue, et puis il fait si sombre ici. Mes yeux commencent à s’habituer peu à peu à l’obscurité quand soudain j’entends des bruits de pas résonner à l’étage. J’aperçois Paul descendre les escaliers tout en boutonnant les manches de sa chemise, il a repris son apparence humaine. Une fois en bas, il se dirige vers un interrupteur que je n’avais pas remarqué et allume le lustre en cristal suspendu juste au-dessus de la rosace en carreaux cimentés du sol de l’entrée. L’intensité de la lumière fait ressortir le bleu roi des motifs celtiques qui contraste parfaitement avec le jaune moutarde des pourtours. Je peux à peine regarder cette suspension gigantesque qui tangue au-dessus de nos têtes.
Je n’attends pas d’explication de Paul et je laisse exploser ma colère :
— Tu n’avais pas le droit ! Je te déteste !
Ma voix résonne dans le hall et se perd sous la hauteur des plafonds.
— Tu étais en danger ! Tu as vu ce qu’ils lui ont fait ? répond-il.
— Et Léo alors ? Il avait besoin de moi, et toi, tu m’as empêchée d’être avec lui ! Je pouvais le sauver, maintenant il est peut-être mort à l’heure qu’il est. Ramène-moi auprès de lui, je veux le voir, je t’en prie, c’est là qu’est ma place ! le supplié-je.
— Il est entre de bonnes mains, ne t’inquiète pas ! reprend-il, désinvolte.
— Comment peux-tu le savoir ? S’il te plaît, Paul !
— Non ! Tu dois te cacher jusqu’au prochain rituel, nous n’avons pas d’autre choix ! lance-t-il fermement.
— Sans Léo tu sais bien que ce sera impossible ! Mais qu’est-ce qui t’a pris, merde ? Et Siméo ? Tu y as pensé ? Tu n’es qu’un égoïste ! De toute façon, je ne resterai pas ici une minute de plus, tu ne pourras pas m’y forcer ! m’écrié-je.
Il me prend dans ses bras pour me calmer, mais je me mets à tambouriner sur sa poitrine de plus en plus fort. Il relâche son étreinte et d’une main, me saisit le poignet pour que j’arrête de le frapper. Me sentant impuissante, je fonds en larmes.
— Arrête de te comporter en gamine ! Ça suffit maintenant ! s’emporte-t-il, d’un ton autoritaire.
Trop tard ! Je ne contrôle plus rien. Je pleure à chaudes larmes sans pouvoir m’arrêter. Ma peine est infinie en pensant à Léo qui n’a pas dû survivre à l’attaque du Cercle du Crépuscule. La haine s’empare de moi. Non ! Je ne peux définitivement pas rester ici sans rien faire. Je dois échapper à la protection de Paul. Mais je comprends qu’il ne lui faudra pas longtemps pour me rattraper si je m’enfuis. Je préfère utiliser mes pouvoirs. Il est temps de me servir de ce que j’ai appris avec Anthony. Je visualise le lieu de l’affrontement et je m’y téléporte.
Je ne suis pas surprise de n’y trouver personne. Pourtant, à peine deux heures plus tôt, le combat faisait rage. C’est un véritable champ de bataille, l’autel a été renversé, des griffures marquent le tronc des arbres, des morceaux de mousse arrachés sont répandus un peu partout et montrent bien que l’affrontement a été très violent. J’aperçois du sang qui n’a pas encore coagulé à l’endroit où j’ai vu Léo s’effondrer, une larme m’échappe.
Un peu plus loin, un cône de fumée s’élève dans le ciel. Ils ont fait brûler des corps ! Ils n’ont quand même pas osé faire disparaître celui de Léo, pas comme ça, ils n’avaient pas le droit ! Je me laisse tomber à genoux devant ce tas de cendres et je sanglote, désespérée.
Soudain, je sens une présence, une main s’abat lourdement sur mon épaule, je me retourne, prête à bondir.
— Rémi… Mais qu’est-ce que tu fais là ? m’indigné-je.
— Je te cherchais, où étais-tu passée ?
— Paul m’a embarquée loin d’ici ! Il voulait que je m’y cache jusqu’au prochain rituel !
— Qu’est-ce qu’il lui a pris, nom de Dieu ? Il ne nous en a pas parlé et nous a abandonnés au combat. Nous vous avons cherchés partout ! J’ai cru que je ne te reverrai plus ! ajoute-t-il, me serrant dans ses bras.
— Il me surprotège… il a…
Mes mots se bloquent comme si tout mon être refusait la réalité.
Mon cœur se serre davantage quand je pense avoir perdu Léo et s’accélère quand je m’aperçois que je n’ai plus mon bracelet au poignet gauche. Je ne peux pas gérer une transformation maintenant. C’est bien au-delà de mes forces. Pourtant tout mon corps me fait souffrir, je sens les prémices de la mutation arriver. Rémi se précipite au moment où mes jambes me lâchent. Il m’allonge sur le dos, et tente de me maîtriser en maintenant mes poignets plaqués au sol, car je fais des mouvements incontrôlés. Mais j’ai la rage en moi et me tortille dans tous les sens, cherchant à le faire basculer, pour lui échapper. Ma vue change et bientôt je ne distingue plus son visage. Je sens mes canines s’allonger, déchirant mes gencives. Rémi me secoue dans un ultime effort, je tente de revenir, mais j’ai trop mal et je cesse de lutter contre mon loup. Je m’abandonne à lui, terminant ma métamorphose. Je roule sur le côté, envoyant valdinguer Rémi qui mute aussitôt, par réflexe.
Je prends la fuite aussitôt et court pendant des kilomètres sans même savoir où je vais. J’ai besoin d’évacuer toute cette haine et cette violence qui se sont emparées de moi en voyant Léo tomber au combat. Rémi est à mes trousses et me rattrape bientôt. Nous courons côte à côte, déjouant tous les pièges de la nature. De temps en temps, nous nous jetons des regards furtifs pour voir où est l’autre. Puis, épuisée par cet effort intense, je commence à ralentir, incitant Rémi à en faire autant. Nous échangeons un autre regard et je comprends que je ne peux pas fuir plus longtemps, les autres ont besoin de moi. Résignée, je le suis. Il nous ramène à notre point de départ. Mes forces me lâchent et je m’écroule. Quand je retrouve mes esprits, je suis allongée sous une couverture, Rémi a pris soin de moi. Il me soulève la tête délicatement et me fait boire quelques gouttes d’eau. Maintenant j’ai froid, je grelotte. Il me suggère de m’habiller et me fait passer un sac. Il me précise qu’il a quelque chose à me dire et qu’on a perdu assez de temps comme ça. Il tourne le dos pendant que j’enfile mes vêtements.
— Qu’est-ce qui t’a pris ? Où comptais-tu aller comme ça ? me demande-t-il, furieux.
— Désolée ! Je ne contrôlais plus rien. Tu aurais dû me laisser partir, j’en avais encore la force… répliqué-je, laissant échapper une larme.
Il me tend un mouchoir en papier.
— Je ne supporte pas de te voir dans cet état ! Viens ! Suis-moi, il y a quelqu’un qui a besoin de toi !
À ces mots, une lueur d’espoir resurgit. Je fixe Rémi dans les yeux, espérant qu’il prononcera enfin les paroles que j’attends.
— Ne te fais pas trop d’illusions… il est salem

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