Comme des aiguilles sous la peau , livre ebook

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Personne ne parle, ils n’en ont pas le droit. Soudain, juste sous l’omoplate, la brûlure de la chair qu’il reconnaît aussitôt. Une pointe métallique qui court sous sa peau, poussée lentement pour jouir de sa souffrance.



Il hurle, à s’en briser les cordes vocales.


À peine revenue de Nice, l’unité de Jade Fontaine est appelée en renfort lorsque plusieurs corps embaumés sont retrouvés dans la région d’Orléans. Des crimes sadiques aux motivations sombres : homophobie ou rituels étranges ?


Impossible de stopper ces meurtres sans plonger dans l’enfer à l’origine du mal. Un mal né d’un obscurantisme aussi destructeur que barbare.

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Date de parution

25 mai 2023

Nombre de lectures

1

EAN13

9782384830503

Langue

Français

Présentation
À peine revenue de Nice, l’unité de Jade Fontaine est appelée en renfort lorsque plusieurs corps embaumés sont retrouvés dans la région d’Orléans. Des crimes sadiques aux motivations sombres : homophobie ou rituels étranges ?
Impossible de stopper ces meurtres sans plonger dans l’enfer à l’origine du mal. Un mal né d’un obscurantisme aussi destructeur que barbare.
 
 
Née à Paris, Ana Kori a vécu une grande partie de sa jeunesse hors de France Métropolitaine (Maroc, Antilles). Elle commence à travailler à 16 ans et enchaîne les boulots différents (serveuse, hôtesse d'accueil, secrétaire, formatrice).
Elle passe ensuite 20 ans dans l'informatique, occupe des postes dans le management, puis plaque son boulot en 2019 pour se consacrer à l'écriture.
Elle lit beaucoup de bandes dessinées, joue aux jeux vidéo, regarde des séries et fabrique des meubles en bois.
Lauréate en juillet 2021 du Salon du Livre de La Rochelle avec son roman Le jeu du chapeau.
COMME DES AIGUILLES SOUS LA PEAU

Commandante Jade Fontaine #3
Ana Kori
38 rue du polar
1
Mardi 19 h 08, région d’Orléans, rue du Caquet
Matthieu fit rouler le chariot à côté du lit. Il vérifia que les sangles autour des cuves étaient bien fixées et jeta un coup d’œil rapide vers le moteur qui ronronnait doucement. Tout se passait normalement. Les tuyaux n’étaient pas bouchés et l’opération était presque terminée. Il avait donc un peu de temps devant lui, Xavier ne devait pas rentrer avant la demie.
Matthieu revint au rez-de-chaussée et s’attela à vider le lave-vaisselle. Il hésita à plusieurs reprises, ouvrant le mauvais placard avant de trouver la bonne place de chaque ustensile. Ensuite, il se rendit dans la buanderie pour préparer le lave-linge. Il y glissa les affaires de Marc qui seraient bientôt rejointes par celles de Xavier. À l’étage, le moteur commença à biper, indiquant que le transfert était terminé. Matthieu prit du fil et une aiguille, retira la première canule et ferma l’ouverture d’un point précis. Il renouvela l’opération après avoir retiré la seconde tige de métal avant de se reculer. Pas de fuite, tout était parfait.
Il ouvrit le sac déposé au pied du lit et saisit le pochon dans lequel les sous-vêtements neufs attendaient. C’est à cet instant qu’il perçut le bruit de la voiture : Xavier venait d’arriver.
— Pile à l’heure ! sourit Matthieu.
Comme à son habitude, Xavier se gara dans le garage alors que Matthieu revenait dans la buanderie, prêt à l’accueillir. Xavier entra et déposa son manteau ainsi que ses chaussures sans même remarquer Matthieu derrière le rideau du placard à balais.
— Marc ? Tu es en haut ? héla Xavier en se dirigeant vers l’étage.
Matthieu glissa doucement de sa cachette et suivit Xavier à bonne distance. Lorsque ce dernier poussa la porte de la chambre, il resta un moment sur le seuil. La grimace figée sur son visage donna envie à Matthieu de pouffer. Il dut produire de gros efforts pour se contenir.
— Marc, nom de Dieu, qu’est-ce qui se passe ? réagit enfin Xavier.
Derrière lui, Matthieu se rapprocha, l’excitation au ventre. Quand il surgit dans la pièce, Xavier était penché sur le lit sans oser toucher son compagnon. Son regard passait du corps au chariot puis au moteur avant de revenir à la dépouille. Enfin, son cerveau sembla se remettre en fonction puisqu’il s’écarta brusquement pour fouiller sa poche, sans doute à la recherche de son portable. C’est à cet instant que Matthieu fondit sur lui, enserrant son bras sous sa gorge pendant que son autre main raffermissait sa prise sur le manche de la longue lame. Il frappa sans hésiter, un coup direct dans la poitrine, ce qui déclencha un hoquet surpris à Xavier. L’arme sortit doucement de la chair pendant que le corps de Xavier s’affaissait.
— Là, ça va aller, chuchota Matthieu. Tout sera bientôt terminé.
Xavier lui lança une œillade effrayée pendant qu’il glissait sur l’élégant tapis, la bouche ouverte comme s’il cherchait à dire quelque chose. Matthieu le soutint et profita de son dernier sursaut de vie pour l’allonger aux côtés de Marc.
Le chariot fut de nouveau rapproché et les canules décrochées de leur support. Pendant que la vie s’éteignait lentement dans les yeux de Xavier, ses vêtements furent retirés avant d’être jetés sur le sol. D’un geste précis, Matthieu fit une incision au niveau de la jugulaire pour y introduire l’une des deux tiges métalliques. Il renouvela l’opération au niveau de l’aine avant de remettre le moteur en marche. Dans les tuyaux translucides, il vit le sang commencer à s’écouler vers l’une des cuves alors qu’à son opposé, le liquide légèrement rosé venait le remplacer.
Alors qu’il pensait que tout était fini, il surprit un bref clignement des yeux de Xavier. Il s’agenouilla pour vérifier et remarqua le regard qui le suivait. Matthieu posa une main gantée sur le front de l’homme.
— Ne lutte pas, tu seras bientôt guéri, fit-il avec douceur.
Les paupières se baissèrent une ultime fois pour ne plus se relever.
À présent, c’était bien terminé.
Satisfait, Matthieu fit le tour du lit en approchant son sac de Marc. Il prit plusieurs mèches de coton qu’il lui enfonça délicatement dans la gorge avant de passer à l’étape suivante : coudre la mâchoire inférieure au palais afin que la bouche reste fermée. Tous ces gestes, il les avait pratiqués de nombreuses fois et les reproduisait mécaniquement sans avoir besoin de réfléchir. Après s’être assuré que la partie technique de son rituel était bien terminée, il sortit les sous-vêtements et les enfila sur le corps de Marc. Comme chaque fois, attacher le soutien-gorge sans déchirer la fine dentelle n’était pas facile et il fallait éviter d’être trop brutal.
De temps à autre, il surveillait du coin de l’œil que tout se passait bien pour Xavier. Le formaldéhyde prenait lentement la place du sang dans le corps, les deux liquides circulaient bien et d’ici un petit quart d’heure, il pourrait passer à la suite.
Il appliqua la crème hydratante sur le visage de Marc avant de passer au maquillage. Les paupières roses furent collées avec du vernis incolore afin que les yeux restent ouverts. Le mascara vint étirer les cils avant qu’une ligne de crayon noire ne soit délicatement déposée pour souligner le regard. Matthieu appliqua du gloss rouge sur les lèvres fines et recula légèrement, admiratif du résultat : Marc était magnifique, pareil à ses souvenirs. Il ne manquait que la dernière petite touche : inscrire son message sur le torse.
Lorsque le moteur bipa, il reproduisit chaque geste avec la même attention sur Xavier. Il rangea ensuite tout son matériel qu’il redescendit au rez-de-chaussée, prêt à être chargé dans sa camionnette. Il revint au premier étage avec son sac photo, en sortit son appareil et prit deux clichés des amants figés pour l’éternité.
Matthieu secoua les polaroïds afin d’en vérifier la qualité et quand il considéra que c’était parfait, il expira lentement. Il contempla longuement ce magnifique tableau et sentit bientôt le mal envahir son corps. Il tituba, mal à l’aise, saisit la petite boîte d’épingles dans sa poche. Tremblant, il défit sa chemise pour découvrir son torse violacé dont certaines zones étaient visiblement infectées. Il pinça la peau entre deux doigts et inséra l’aiguille sous sa chair en la poussant délicatement. La douleur irradia, telles des décharges électriques, et alors que le métal progressait, il sentit les larmes ruisseler sur ses joues. Il relâcha sa prise, observa durant plusieurs secondes l’aiguille qui traçait une ligne sous le derme rosi par l’agression. Autour de cette nouvelle venue, les autres semblèrent se réveiller, comme pour saluer la résilience d’un homme malade.
La punition était l’unique remède.
Toujours fébrile, il referma les boutons et soupira. Le poison refluait, chassé par la contrition. Il récupéra les photographies, les rangea dans son petit sac et redescendit. Avant de sortir dans la cour, il vérifia que celle-ci était déserte. Le chariot chargé de toutes ses affaires roula silencieusement sur les dalles jusqu’au portail. À cette heure-ci, il y avait peu de passage et, dans cette rue mal éclairée, il ne risquait pas d’être vu par le voisinage. C’était l’avantage de ces quartiers cossus : l’espacement entre chaque maison était idéal, ce qui lui offrait une confortable discrétion. Il l’avait d’ailleurs constaté lors de ses repérages précédents, tout comme l’absence de caméras de vidéosurveillance dans cette petite artère.
— Oh ! Les caméras, s’amusa-t-il. J’ai failli oublier.
Il attrapa le petit boîtier à l’arrière de son fourgon, isola la bonne fréquence et réenclencha le système de sécurité de Marc et Xavier. Il ne lui restait plus qu’à effacer les images de fin d’après-midi une fois à son bureau et le tour serait joué.
Il se mit au volant et démarra doucement. Dans son esprit, les voix refirent surface, les images saccadées d’un autre temps, la détresse qu’il avait ressentie. Il secoua la tête pour éclaircir ses pensées, frustré à l’idée de perdre le contrôle.
— Pas maintenant, susurra-t-il. Je fais ce qu’il faut. Je vais guérir. Moi, et tous les autres. Il me faut juste un peu plus de temps.
Cela eut l’effet escompté : les visions s’estompèrent, tout comme les cris, et il put se concentrer sur la route.
Et sur la suite.
Il y en avait tellement d’autres à sauver…
 
Mardi 20 h 41, Paris 17 e , le Bastion
Jade tapait nerveusement son talon sur le sol. La migraine commençait à enfler comme pour ajouter encore à sa frustration. Depuis maintenant vingt minutes, Bagrand discutait au téléphone en lui faisant signe d’attendre. Elle avait une furieuse envie de rejoindre son appartement histoire de se larver chez elle avec une bouteille de blanc et un paquet de cigarettes.
— Désolé, Fontaine, fit-il en raccrochant, l’air faussement navré. C’était le big boss qui fait des plans sur la comète au sujet de votre unité. Le succès de Nice est tel qu’il parle déjà d’une direction européenne par la PJ française d’un bu

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