Comme des anges enchaînés
195 pages
Français

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Comme des anges enchaînés , livre ebook

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Description


Les portes battantes s’ouvrirent et Jade repéra aussitôt le comité d’accueil. Deux gars, qui ressemblaient à des flics des années 70, avec lunettes de soleil, chemises bariolées et moustaches, se tenaient en plein milieu, jambes écartées et bras croisés. Ils scrutaient chaque passager d’un air sévère.



— On n’est pas à Nice, mais à Miami ! chuchota Nael.


La nouvelle unité de Jade Fontaine débarque sur la Riviera pour enquêter sur des meurtres de junkies. De l’autre côté de la carte postale, il y a le sordide, la folie et les cadavres jetés comme des ordures.


Sous pression, Jade, Nael, Kim et Gilles devront faire leurs preuves rapidement, malgré les coups bas, les guerres internes et les vieilles rancunes. Ils sont entraînés, mais sont-ils vraiment prêts ?


C’est une chose que de se jeter dans une affaire comme celle-ci. C’en est une autre d’accepter que dans ce monde, tous les anges ne vont pas au paradis...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 octobre 2022
Nombre de lectures 20
EAN13 9782374539973
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
La nouvelle unité de Jade Fontaine débarque sur la Riviera pour enquêter sur des meurtres de junkies. De l’autre côté de la carte postale, il y a le sordide, la folie et les cadavres jetés comme des ordures.
Sous pression, Jade, Nael, Kim et Gilles devront faire leurs preuves rapidement, malgré les coups bas, les guerres internes et les vieilles rancunes. Ils sont entraînés, mais sont-ils vraiment prêts ?
C’est une chose que de se jeter dans une affaire comme celle-ci. C’en est une autre d’accepter que dans ce monde, tous les anges ne vont pas au paradis…
 
 
Née à Paris, Ana Kori a vécu une grande partie de sa jeunesse hors de France Métropolitaine (Maroc, Antilles). Elle commence à travailler à 16 ans et enchaîne les boulots différents (serveuse, hôtesse d'accueil, secrétaire, formatrice).
Elle passe ensuite 20 ans dans l'informatique, occupe des postes dans le management, puis plaque son boulot en 2019 pour se consacrer à l'écriture.
Elle lit beaucoup de bandes dessinées, joue aux jeux vidéo, regarde des séries et fabrique des meubles en bois.
Lauréate en juillet 2021 du Salon du Livre de La Rochelle avec son roman Le jeu du chapeau.
COMME DES ANGES ENCHAÎNÉS

Commandante Jade Fontaine #2
Ana Kori
38 rue du polar
01
Mardi, Nice, quartier de Roquebillière, 22 h 03
 
Léa claqua la portière plus fort qu’à l’accoutumée. Elle était contrariée parce qu’elle avait dû faire plusieurs spots avant de dénicher ce qu’elle cherchait. Quand elle entra dans son appartement, Pauline, sa colocataire, lui sauta quasiment dessus.
— C’est bon ? T’en as trouvé ? C’est de la Tina  ?
— Ouais ! Allez, lâche-moi, merde ! répondit-elle en se dégageant.
— Faut que tu me la prépares. Je tremble trop.
Léa ne releva pas. Elle se contenta de sortir le caillou de son cellophane et de le déposer dans un tube à essai. Elle attrapa une seringue, défit son emballage, l’avantage d’être étudiantes en médecine était qu’elles avaient accès à du matériel stérile. Pendant qu’elle chauffait la dose de méthamphétamine, elle ne put s’empêcher d’observer Pauline.
Ses mains tremblaient en continu, ses yeux injectés de sang fixaient avec avidité le cristal qui se parsemait de bulles, fondant peu à peu. Quant à son corps, il était parcouru de spasmes, comme si ses muscles recevaient trop de décharges électriques. Soudain, Léa hésita : Pauline était en état de manque, c’était évident et c’était la première fois qu’elle s’en rendait compte. Était-ce nouveau ou avait-elle été dans le déni jusque-là ? Léa détailla les bras de sa copine : de petites marques violacées étaient visibles au creux de ses coudes. Il lui parut alors flagrant que Pauline ne maîtrisait plus rien.
— Non, Pauline, il faut qu’on arrête ! annonça-t-elle.
Elle coupa le briquet et reposa le tout sur la table basse.
— Tu fais chier ! dit Pauline en se hissant.
Elle grimaça puis se saisit du matériel, avant d’expirer longuement. Léa observait son amie qui se débattait pour stabiliser ses mains. Un rictus se figea sur son visage tant cet effort lui était pénible, mais le besoin était plus fort.
Comment en était-elle arrivée là ?
Elles avaient commencé à fumer de la méthamphétamine quelques mois auparavant, sur les conseils d’un pote en cinquième année. Le rythme en médecine était intense : les heures de garde s’enchaînaient, les cours à la fac, les recherches… Quand elles s’étaient décidées, elles étaient au bout du rouleau et avaient abordé cette expérience comme une récréation. Alors, elles avaient testé et s’étaient senties si bien. Pleines d’énergie, le cerveau fourmillant d’idées plus géniales les unes que les autres : une porte ouverte vers de nouvelles possibilités.
Léa s’était fixé une règle stricte : pas plus de deux fois par mois et jamais en injection. Pauline avait semblé adhérer à cette limite. Désormais, il était évident qu’elle l’avait franchie, et pas qu’une fois !
— Pauline, déconne pas. Tu es accro, si tu continues, tu vas en crever. Je t’en prie.
Léa effleura délicatement le bras de son amie qui ne paraissait même pas l’entendre. Le regard sur la seringue qui aspirait le liquide, elle était ailleurs. Une silhouette fantomatique coupée du monde.
L’aiguille pénétra dans la chair sans aucune réaction. Pas de petit sursaut naturel en réponse à la piqûre, comme si les nerfs n’avaient pas reçu l’information. Elle écarquilla juste les paupières durant une seconde. Le piston poussa le poison dans le corps de Pauline qui reposa la seringue vide sur la table. Elle inspira longuement et se détendit enfin.
— Désolée, j’ai tout pris ! articula-t-elle avec difficulté.
Léa manqua de la gifler, mais se retint. Pas par pitié ni tristesse, encore moins par amitié. La personne qui était à côté d’elle, avec ce regard vitreux, sa peau délavée et son sourire béat, lui donnait envie de vomir. À cet instant, Pauline représentait tout ce que Léa abhorrait : la faiblesse, la déchéance.
Elle se redressa d’un mouvement brusque avec le besoin de s’enfuir, habitée par une peur irrationnelle lui disant que, si elle restait là, elle allait devenir comme elle.
— Qu’est-ce que tu fais ? Tu… tu vas en racheter ?
— Non, Pauline. Je n’en achèterai plus jamais !
Pauline se mit à rire à gorge déployée, la pointant du doigt. Entre deux hoquets, elle la traita de menteuse. Léa prit le chemin de sa chambre quand soudain son amie s’excusa.
— OK. Désolée… euh… c’est pas cool de ma part. Attends, je vais t’en chercher.
— Putain ! Je te dis que je n’en veux pas !
— C’est bon, là. J’ai retrouvé la pêche, je m’en occupe, t’inquiète, dit-elle en attrapant son portable.
Léa ne bougea pas lorsque la porte de leur appartement claqua. Elle restait pétrifiée, le cœur tambourinant dans sa poitrine, le souffle rapide. Ses poings serrés le long de ses cuisses lui firent mal. Finalement, elle songea à ce qui pourrait arriver à Pauline dans son état. Elle lâcha un juron en apercevant les clés de sa colocataire sur la console : cette idiote défoncée les avait oubliées ! Elle se saisit des deux trousseaux et sortit.
Une fois dans la rue, elle vérifia sa voiture, heureusement toujours stationnée. Pauline n’avait pas dû prendre le double et vu son état, il était préférable qu’elle ne conduise pas. Ne sachant pas dans quelle direction Pauline était partie, elle décida de remonter vers la place. Léa marchait d’un pas vif, à l’affût. Soudain, elle repéra une silhouette accoudée à une camionnette grise. Léa accéléra encore, elle voulait vérifier s’il s’agissait de Pauline. Il devait lui rester une cinquantaine de mètres quand elle reconnut sa copine. Elle se tenait les bras appuyés du côté passager, apparemment en pleine discussion.
— Pauline ! appela Léa. Pauline viens, on rentre !
Ne semblant pas l’entendre, Pauline fit un geste en direction du chauffeur et ouvrit la portière. Léa se figea un instant, puis se mit à courir vers le véhicule. Cette fois-ci, elle s’époumona de toutes ses forces, allongeant sa foulée. La camionnette démarra vivement, Léa cria de nouveau, sentant sa gorge la brûler. Par la fenêtre, la tête de Pauline apparut, un large sourire aux lèvres, ses cheveux blonds voltigeant autour de son visage. Elle lui répondit quelque chose que Léa ne comprit pas avant de lui envoyer un bisou avec la main. Lorsque l’utilitaire tourna dans l’avenue suivante, Léa stoppa sa course, à bout de souffle, les larmes aux yeux. Qu’avait-elle fait ? À hésiter comme une conne, laissant son amie défoncée sortir ! Et maintenant, qui sait avec qui elle était montée et ce qui pouvait lui arriver… Non, ce n’était pas de sa faute. Pauline était faible, une pauvre junkie qui s’était mise toute seule en danger. Léa avait tout tenté pour l’aider, et d’ailleurs, Pauline l’avait bien entendue. Elle s’en était foutue, tout simplement !
En revenant vers leur appartement, Léa se livrait un combat intérieur sur sa propre responsabilité. Elle alternait entre la culpabilité et la colère contre Pauline, incapable de trancher. Peu à peu, elle pensa que Pauline allait sûrement rentrer en pleine nuit, et comme elle n’avait pas ses clés, elle réveillerait Léa. Cela allait sans doute l’agacer, mais la soulagerait également.
Elle pianota un SMS :
Tu fais chier, Pauline. T’as oublié tes clés. T’es vraiment un boulet !
Évidemment, Pauline ne répondit pas.
Léa se coucha contrariée. Elle attendit, espérant entendre sonner l’interphone, puis finit par s’endormir.
 
Mercredi, Paris, 17 e  arrondissement, 9 h 47
 
Le rapport transmis par Europol s’affichait sur le mur blanc de la salle de réunion. C’était une affaire de trafic d’êtres humains, probablement un réseau de prostitution. Les autorités roumaines et tchécoslovaques requéraient l’aide de la police française puisque plusieurs victimes avaient été identifiées arpentant les trottoirs de la capitale, Lyon et Marseille avant de finir à la morgue.
Jade écoutait les conclusions des services des mœurs lues à voix haute par Kim. Ils avaient sollicité l’avis de l’unité spéciale de la criminelle, dirigée par Jade depuis six mois, puisque plusieurs personnes avaient été assassinées.
— Qu’attendent-ils de nous ? questionna Nael. Nous ne sommes pas plus compétents qu’eux dans les dossiers de prostitution.
— Le modus operandi les interpelle, répondit Kim. Toutes les filles retrouvées mortes ont eu l’oreille droite coupée, post-mortem. Apparemment, ce n’est pas une pratique courante. Les tortures, dans ce type de réseau, se font plutôt ante-mortem et sont destinées à domestiquer les plus rebelles. Un mac ne tue pas sa marchandise, c’est contre-productif.
— Donc, ils cherchent à établir une signature pour les meurtres ? suggéra Gilles.
Kim acquiesça. Le groupe échangea des hypothèses, compara les comptes rendus des légistes. Jade écoutait sans rien dire.
Il y a six mois, quand l’USPC 1 avait été créée, elle avait constitué son équipe consciente des fortes personnalités qui la composaient.
Kim était une carriériste assumée qui ne reculait devant rien pour gr

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