Démons de cendre - 3 - La chute du chasseur
221 pages
Français

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Démons de cendre - 3 - La chute du chasseur , livre ebook

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Description

Urban Fantasy (Bit-Lit) - 480 pages


Le Consortium a remporté une première victoire sur Gelyn en libérant un nouveau centre de reproduction !


Si tous se réjouissent de cette victoire, Liam Shaeman ne peut mêler sa voix à ce chant d’espoir. Écorché depuis toujours, il cède peu à peu devant le chaos qui empoisonne son esprit. Et quand il perd son travail de chasseur, la chute devient vertigineuse.


Dès lors, l’âme déchirée, empesée de ténèbres, il n’a d’autres choix que de rejoindre les clans interdits et de s’abandonner à la fureur de son être. Au milieu de cette noirceur, plus rien ne lui importe, pas même de devenir l’homme de main d’un démon lié à Gelyn...


Nora, métamorphe panthère, s’est retrouvée prisonnière du territoire des Finnia. Des siècles de servitudes et de révolte ont forgé son âme au feu de l’enfer. Aussi, quand un homme dangereux et impitoyable devient le nouveau maître du Sanctuaire où elle œuvre comme esclave, elle est déterminée à lutter.



Et peu lui importe que ses yeux d’obsidienne éveillent son cœur de féline. Liam Shaeman est le monstre et elle, la proie qu’il a décidé de traquer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782379613289
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Démons de cendre – 3 – La chute du chasseur


Laura Black
  


Laura Black

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-328-9
Illustration de couverture : Nicolas Jamonneau
Prologue

La panthère se faufila entre les arbres, sautant de branche en branche, son pelage sombre propice au camouflage, au milieu de la végétation luxuriante. Sous la bise fraîche, heurtée par des parfums âcres qui n’avaient rien à faire sur ces terres fertiles, elle gronda doucement, ruminant colère et amertume. L’odeur rance des solitaires se mêlait à celle, poisseuse, du filet de magie noire qui s’étendait désormais sur tout le territoire Finnia. Lorsque l’ultime enclave était tombée, les tentacules vicieux s’étaient emparés de toutes les âmes incapables de se cacher. La panthère avait dû courir pendant de longues heures pour leur échapper. Dissimulée au cœur de la montagne, elle avait réussi à entraîner à sa suite quelques-uns des anciens esclaves qu’elle avait autrefois sauvés. Meurtris et exsangues, ces derniers avaient révélé une endurance nourrie au feu de leurs souvenirs de servitude.
À présent que ses plaies s’étaient refermées, le félin comptait bien en libérer d’autres… Beaucoup d’autres !
Le château demeurait une cible difficilement accessible, tout autant que le dôme installé sur sa droite. Mais la panthère voyait ce qu’il se déroulait derrière la barrière mordorée et elle n’était pas du genre à tolérer pareille atrocité. Les Casglwr sains n’étaient pas seulement exploités, ils étaient traités comme des détritus tout juste bons à nourrir les objectifs du démon qui s’était emparé du territoire.
Alors que les gardians veillaient sur le Puits de vie et y déversaient les Sphirals et les Sphaerams , le rythme qui leur était imposé frisait l’overdose, au point que la plupart d’entre eux agissaient déjà comme des zombies, pris dans les serres tranchantes de la cataplexie. Mais leur sort était presque moins atroce que celui réservé aux traqueurs et aux faucheurs. Ces derniers, enchaînés à des fauteuils inconfortables, devenaient faméliques en quelques heures, forcés d’utiliser leurs dons à distance. Détecter et récolter les énergies essentielles à l’équilibre du monde de cette façon revenait à les plonger direct dans le brouillard de l’atonie.
La panthère feula de rage. Sa vue perçante lui permettait d’apercevoir les silhouettes émaciées des Casglwr sains et celles auréolées de fureur des solitaires qui les surveillaient. Un spectacle qui l’encourageait à déchirer les gorges des sauvageons, alors que sa nature de métamorphe dominante exigeait qu’elle prenne sous son aile les créatures maltraitées. À chaque fois qu’elle devait rebrousser chemin, seule, son cœur saignait un peu plus d’une douleur pleine d’amertume.
— Ils sont trop sur leurs gardes, souffla le berserk 1 , tapi contre le tronc.
La panthère grogna de mécontentement, jusqu’à ce que le démon derrière elle renifle l’air et lui indique la colonne de fumée au nord de leur position.
— Les solitaires ravagent les parcelles au pied des montagnes. Ils essaient encore de nous localiser. Et ils ont renforcé tout leur système de défense. Si on attaque maintenant, on finira dans les prisons de Gelyn .
Elle cracha dans la direction de son coéquipier, puis retroussa ses babines de colère. 
— Ouais, je sais que tu préfères qu’on l’appelle l’enfoiré de mes deux, se corrigea aussitôt le berserk, une lueur amusée brillant au fond de son œil sombre. Mais reconnais que Gelyn , c’est bien trouvé.
Peut-être, mais ceux qui avaient amené cette terminologie sur le territoire Finnia l’avaient trahie sans scrupules. Bien qu’ils eussent dû les libérer tous, ils s’étaient tirés sans un regard en arrière. Alors, ouais, elle leur en voulait un chouïa. En vérité, quand elle n’étripait pas des solitaires dans ses rêves, elle arrachait la gorge de Lucifer et de ses potes indignes.
Kyo se tendit vers l’horizon lorsqu’une lame ténébreuse jaillit au milieu des nuages.
— Merde ! Ils recommencent avec leur raz-de-marée de magie noire. Cours, Féline !
Nora avait déjà sauté sur une branche de l’arbre voisin. Gelyn (elle gronda intérieurement) avait développé ses aptitudes et les submergeait de vagues obscures d’une rare puissance, plusieurs fois par cycle solaire. Étonnamment, il les épargnait durant les nuits, bien trop courtes au regard de la paix que cela leur offrait. Par chance, la roche arrêtait les déferlantes. Au cœur des montagnes, ils étaient tous en sécurité, mais Nora n’était pas stupide au point de croire que cela durerait éternellement. Leur ennemi était trop sournois et vindicatif pour laisser un groupe de rebelles en liberté sur son territoire, maintenant qu’ils n’étaient plus abrités derrière le mur de protection d’Élyas.
Bandant ses muscles puissants, elle s’engouffra dans la forêt, ses pattes martelant en rythme le sol irrégulier. Kyo était juste derrière elle, aussi rapide que le vent sous sa forme démoniaque. Le berserk était un allié précieux, même si elle avait eu du mal à faire confiance à ce partisan d’Athéna. La déesse avait conduit ses fidèles vers les montagnes quand elle avait compris que les solitaires ne les épargneraient pas. Mais elle ne décolérait pas et menait la vie dure à Nora et aux Casglwr sains sous sa protection. Quelques-uns des siens avaient fini par se désolidariser de leur grande prêtresse, dont Kyo et son frère aîné, Shan. Grâce à eux, Nora avait pu établir un camp rudimentaire, mais plutôt bien organisé vu les moyens alloués.
Ils atteignirent l’une des cavités d’accès à la seconde où la vague s’écrasait sur la montagne, dévastatrice et nauséabonde. Un goût de soufre titilla les papilles sensibles de la panthère, une seconde avant qu’elle se métamorphose. Sans paraître intéressé par sa nudité, le berserk lui balança un tas de vêtements, puis lui indiqua les parois effleurées par la lumière du soleil. Là où la roche aurait dû être grise ou recouverte de mousse, un feu malsain avait érodé la surface jusqu’à la grignoter. Des milliers de trous perçaient désormais le mur et suintaient d’une pourriture abjecte.
— La magie noire gagne du terrain, déplora-t-il.
— On ne les laissera pas nous emprisonner !
Pas une nouvelle fois, promit sa part animale avec une hargne mâtinée de rancœur.
— Non, mais on n’a pas installé notre camp assez profondément au cœur de la montagne, mentionna Kyo en se grattant le front. Je crains qu’on soit obligés de bouger.
L’odeur heurta Nora à la seconde où elle enregistra le sens de la déclaration de Kyo. Malgré son flair d’une rare efficacité, elle se tenait sous la légère brise qui pénétrait dans les tunnels depuis l’entrée. Son ami était plus proche des galeries, et elle plissa le nez de dégoût en humant la puanteur caractéristique lorsqu’elle le rejoignit. Caractéristique, mais ténue, comme si l’on avait essayé de la faire disparaître ou de la recouvrir d’une apparence de normalité.
— Merde ! Ils sont là !
Le réseau de souterrains était si développé sur le territoire Finnia qu’il était impossible de dénombrer les couloirs ou les cavernes. Trouver son chemin au milieu de ce labyrinthe était ardu, sauf à avoir exploré chaque intersection pendant des semaines. Nora, sous sa forme animale, avait arpenté des kilomètres de tunnels, consciente pourtant qu’elle n’avait découvert qu’une infime partie du maillage de roche. Alors, imaginer que les solitaires avaient localisé, comme par hasard, l’endroit de leur camp ? Non, elle ne pouvait y souscrire, pas quand ils faisaient tout pour dissimuler leur odeur. Un frisson d’appréhension lui parcourut l’épine dorsale, en même temps que son rythme cardiaque s’accélérait. 
N’écoutant que son cœur sauvage, elle fonça dans l’obscurité, usant de sa vision nyctalope pour se diriger sans trébucher ou s’accrocher contre les pointes acérées des murs. Kyo la rattrapa avant qu’elle jaillisse au cœur de leur abri et la plaqua violemment au sol.
— C’est probablement un piège, lui chuchota-t-il à l’oreille. 
Nora en avait parfaitement conscience, mais elle avait atteint les limites de sa patience. Son âme saignait depuis trop longtemps pour qu’elle accepte de perdre ne serait-ce qu’un seul membre de sa meute bigarrée. Parce que oui, éloignée des siens, elle avait réussi à reconstituer un semblant de famille dans cette enclave égarée au milieu de nulle part.
Elle inspira profondément et se força à canaliser la colère brûlante qui l’empêchait de réfléchir de façon cohérente. Kyo la relâcha lorsqu’il fut sûr qu’elle avait recouvré l’emprise sur ses sens, mais le flux incendiaire dans ses veines ne s’était pas tari pour autant.
— Je ne les sens pas à proximité immédiate, nota le berserk en aspirant une longue bouffée d’air.
— Moi non plus. Les relents putrides ressemblent à une traînée lointaine, mais quelque chose les camoufle.
Perplexe, Nora se redressa et, de nouveau lucide, tenta de capter les bruits environnants. Les survivants avaient pris l’habitude, par précaution, de limiter leur production sonore, mais elle entendait quelques rumeurs de discussions, assourdies par les couches de mousse qu’ils avaient installées sur les parois. Rien d’étrange, donc.
— J’ai un mauvais pressentiment, dit-elle pourtant.
— Ouais, moi aussi, confirma Kyo.
— Bon sang, qu’est-ce que vous faites ? aboya Athéna en apparaissant au bout du tunnel, les voiles aériens de sa tunique dansant autour de sa silhouette de sylphide. 
— Les solitaires…, commença Nora.
— Nous ne sommes pas idiots, nous les avons sentis, railla-t-elle d’un ton hautain. Nous sommes en train de réunir nos affaires pour déguerpir d’ici. Peut-être trouverons-nous un endroit plus… adapté à la vie en communauté ?
Dédaigneuse, elle tourna les talons et rejoignit le cœur de leur campement. Nora maugréa d’agacement, incapable de savoir comment elle pouvait supporter cette pimbêche altière. Athéna râlait la moitié du temps et jouait à la reine

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