Développer le self-control de son enfant
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Développer le self-control de son enfant , livre ebook

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Description

L’éducation positive nous a proposé de bons conseils pour écouter, respecter, épanouir nos enfants. Mais il est encore très difficile de faire accepter l’effort, les partages, les contraintes, les interdits... les frustrations ! • Si vous répondez toujours à ses pleurs par un biberon • Si vous croyez qu’il n’est pas fatigué quand il refuse la sieste • Si vous accédez souvent à ses demandes • Si vous faites à sa place quand c’est trop difficile • Si vous n’aimez pas interdire • Et si vous vous sentez épuisé… … ce livre vous aidera à donner des limites à votre enfant. La tolérance aux frustrations peut s’apprendre progressivement, assez tôt. Cette capacité à accepter les premières contraintes s’appelle la maîtrise de soi ou le « self-control ». Elle l’aidera à bien grandir. Un petit guide pratique pour éduquer votre enfant au quotidien quelles que soient les situations. Didier Pleux est docteur en psychologie du développement, psychologue clinicien, psychothérapeute et auteur de référence sur les sujets d’éducation. Il dirige l’Institut français de thérapie cognitive. Il est l’auteur de plusieurs succès parmi lesquels : De l’enfant roi à l’enfant tyran, Peut mieux faire, Exprimer sa colère sans perdre le contrôle, Un enfant heureux, Les Adultes tyrans, Les 10 Commandements du bon sens éducatif, La Révolution du divan. 

Informations

Publié par
Date de parution 26 octobre 2016
Nombre de lectures 3
EAN13 9782738159069
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Illustrations de Clèm

© O DILE J ACOB, OCTOBRE 2016 15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-5906-9
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction

Je fais partie de cette génération des années 1950 qui a trop appris, dès l’enfance, à se « maîtriser ». À cette glorieuse époque du « Fais pas ci, fais pas ça ! », l’enfant n’est pas toujours considéré comme un être humain à part entière mais, le plus souvent, comme une source de soucis. Les croyances de l’époque révèlent qu’« un enfant, ça se dresse… » et que le respecter et l’épanouir importent moins. L’éducation traduit bien les contextes socioculturels et religieux de l’époque : on ne vit pas pour soi, on fait passer son « ego » après autrui, après la nation, on devient un bon petit soldat quand il le faut. Quant au « plaisir », il est éradiqué puisqu’il est le plus souvent considéré comme un « péché » et qu’il faut attendre le « paradis » pour une vie meilleure ! Les parents, les religieux, l’État, tous s’entendent pour formater le futur homme. L’école ne demeure pas en reste pour refréner les corps trop turbulents, pour enseigner en ignorant le questionnement et, au final, pour « maîtriser », censurer toute singularité ou toute originalité. La plupart des enfants de ces années-là (pas tous, il existe tout de même des parents « éclairés ») connaissent bien ce fameux « principe de réalité » et ne vivent que rarement le « principe de plaisir ». Chez certains, ce déséquilibre entre plaisir et réalité favorise toutes sortes de pathologies liées à la méconnaissance de soi, à l’absence de confiance en soi, à la pauvreté de l’estime de soi. L’éducation dite « autoritariste » apprend une maîtrise de soi synonyme d’abandon de soi et de déplaisir.
Alors, un grand merci à Maria Montessori, Alexander S. Neill et Françoise Dolto qui dénoncent le carcan éducatif de cette première moitié de XX e  siècle. Avec leurs apports respectifs, les parents vont peu à peu comprendre que l’équation éducation-autoritarisme doit céder devant la volonté de redonner le plaisir de vivre à l’enfant. Dans notre pays, 1968 amplifie cette nouvelle philosophie de l’éducation où le carpe diem doit l’emporter. Dès les années 1970, la permissivité éducative séduit : éduquer est désormais synonyme d’amour, de jouissance, d’autonomie, de stimulation, de protection, de communication, de créativité pour l’enfant. Et c’est une heureuse évolution ! Cependant, le revers de la médaille voit subrepticement le jour… La « frustration » ou l’exigence de limites, de contraintes et d’efforts, le lien soi-autrui semblent se diluer dans le quotidien familial. Nous sommes allégrement passés de la « frustration avec peu d’amour » des années antérieures à une sorte de « beaucoup d’amour avec peu de frustrations ».
Les générations X et Y vont révéler de nouveaux dysfonctionnements émotionnels, voire de nouvelles pathologies : l’enfant roi est né ! L’enfant roi, qui risque bien de devenir un adolescent roi puis un adulte roi, est un « roi nu », très vulnérable au principe de réalité. S’il sait jouir de satisfactions immédiates, s’il croit apparemment en lui, s’il semble développer une bonne estime de soi, nous constatons le cortège de dommages collatéraux : une socialisation avortée qui rend l’enfant roi incapable de créer de vrais liens avec autrui, une non-performance scolaire qui traduit une dysharmonie entre les réelles capacités et les résultats et, au final, un sentiment de malheur que signent les angoisses, les colères, voire les sentiments dépressifs. À l’adolescence, certains ne trouvent une solution à leur sentiment de malaise qu’avec les paradis artificiels des addictions en tout genre.
Nous le savons, l’équilibre entre le plaisir et la réalité se doit d’être la pierre angulaire de l’attitude éducative. Et puisque nous comprenons comment cette fuite devant la réalité s’est construite chez l’enfant avec une tolérance aux frustrations trop faible, il est donc possible de combattre ce fléau du XXI e  siècle. Il s’avère tout à fait souhaitable de retrouver une harmonie entre la juste recherche de plaisir de tout être humain (surtout chez l’enfant) et l’acceptation des aléas de la réalité. Cette accommodation à la réalité s’appelle la maîtrise de soi, le « self-control » comme le disent les Anglo-Saxons. Développer ce self-control chez l’enfant et même chez le tout-petit est bien l’objectif de ce livre. Il s’agit de savoir-faire éducatif et non de tel ou tel talent parental inné ! Rendre son enfant plus tolérant aux frustrations peut donc s’apprendre ! Puisque nous savons, nous, les adultes, que le quotidien ne peut pas toujours répondre à nos désirs, il est souhaitable que notre enfant accepte peu à peu certains aspects plus déplaisants, voire frustrants, de notre vie !
Dans un contexte où l’éducation bienveillante nous recommande, à juste raison, de garder les avancées de la psychologie positive, il m’apparaît tout aussi important de redonner ses lettres de noblesse à l’acquisition de la tolérance aux frustrations pour l’épanouissement de nos enfants.
Ce livre est un outil qui vous guidera, parents, pour accompagner votre enfant dans les défis quotidiens qui lui sont si souvent difficiles à vivre. C’est pas à pas que cet apprentissage de la maîtrise de soi va pouvoir se développer. Chaque chapitre est un véritable mode d’emploi selon l’âge de votre enfant et les moments de vie qui peuvent poser problème.
1
Chez le tout-petit…
Il est tout petit et l’on pourrait croire que c’est un peu tôt pour commencer à développer son self-control. L’humain est, en quelque sorte, programmé pour le principe de plaisir, quoi de plus normal de le vivre quand on vient à peine d’entrer dans cette fameuse « réalité » !
Pourtant, dès le moment des repas, nous voyons qu’il est possible de lui apprendre que le « tout, tout de suite ! » peut doucement se réguler avec beaucoup de douceur et d’attention. Il en est de même pour les rythmes de sommeil, qui doivent également répondre non seulement à la fatigue de l’enfant mais au bon sens des parents qui connaissent mieux ses besoins que lui. Cela peut paraître exagéré d’avoir la même attitude pour les câlins mais, là encore, il n’est pas possible de répondre continuellement à des demandes qui ne savent pas s’interrompre et ne tiennent pas compte de la réalité des parents : leur amour inconditionnel ne peut les rendre constamment disponibles. Si le jeu est pour le tout-petit le premier pas vers cette réalité qu’il ne connaît pas, si sa volonté de « découvertes » est innée, là encore, nous, les parents, allons tenter d’harmoniser les envies de notre enfant avec ce qui est acceptable ou non.
En accord avec les neurosciences, je reste persuadé que ces premières réponses dites « frustrantes » favorisent l’apparition de circuits plus longs dans la maturation neuronale du tout-petit lorsqu’il veut s’approprier le monde. Les réactions émotionnelles s’en trouvent ainsi régulées. Bien au contraire, l’accentuation des circuits neuronaux courts que génère la satisfaction immédiate, ceux que l’on appelle circuits de « stimulus réponse », ne développe pas une réelle maîtrise de soi quand la réalité ne se plie pas aux désirs. Avec une médiation adaptée des parents pour acquérir cette bonne tolérance aux frustrations, notre enfant commencera à apprendre qu’il est possible de jouir de la vie tout en comprenant que tout n’est pas possible et que ceux qui l’aiment ont aussi une vie !
Alimentation…


Il pleure, il a faim ?
Nourrir son bébé est un moment d’échange unique pour lui comme pour celle ou celui qui l’alimente ! Beaucoup de mamans et de papas ont du mal à discerner le besoin alimentaire de toute autre demande du tout-petit. Pour certains, cet « équilibre » entre les demandes et leurs satisfactions se fait naturellement, ils « savent » quand l’enfant a réellement faim et quand il veut autre chose… Ainsi, la fameuse « régulation » entre l’allaitement ou la demande de biberons et le rythme de vie des parents se fait progressivement et sans trop de problèmes. Mais si vous, le parent, êtes d’un tempérament quelque peu anxieux…
Vous pourriez penser qu’il a encore faim, que c’est pour cela qu’il pleure ou qu’il pousse des cris dans son berceau ! Et le risque alors est de le suralimenter , de provoquer cette « colique du troisième mois » que les pédiatres connaissent bien : nous croyons que le bébé réclame pour manger et, en lui apportant un surcroît d’aliments, cela génère de nouveaux appels et… une diarrhée. Sachons nous informer auprès des spécialistes pour ne pas interpréter trop vite les « manques » de notre enfant !

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