Diabolica
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Description

Après une catastrophique opération conjointe avec la brigade des stups, lors de laquelle son meilleur ami et collègue se fait abattre, Jason Cusack, capitaine de la brigade criminelle de Paris, dépressif depuis son divorce, est suspecté d’avoir dérobé deux sacs de sport contenant au total 500 000 € en espèces, appartenant à un gros trafiquant.


Mis à pied après une enquête de l’IGPN, Jason est réintégré au bénéfice du doute. Pour l’éloigner de Paris, il est muté au SRPJ de Bordeaux où il se retrouve affecté aux homicides.



Un meurtre a été commis sur le bassin d’Arcachon dans des circonstances effroyables, et Cusack doit assister un officier de la Section de Recherches à cause du manque d’effectifs.


Au cours de l’enquête, il devra redoubler d’efforts pour arrêter un coupable insaisissable et convaincre la hiérarchie de son innocence.


Mais dans l’ombre, des forces occultes se liguent contre les enquêteurs...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 avril 2021
Nombre de lectures 47
EAN13 9782374538365
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Après une catastrophique opération conjointe avec l a brigade des stups, lors de laquelle son meilleur ami et collègue se fait abatt re, Jason Cusack, capitaine de la brigade criminelle de Paris, dépressif depuis son d ivorce, est suspecté d’avoir dérobé deux sacs de sport contenant au total 500 00 0 € en espèces, appartenant à un gros trafiquant. Mis à pied après une enquête de l’IGPN, Jason est r éintégré au bénéfice du doute. Pour l’éloigner de Paris, il est muté au SRP J de Bordeaux où il se retrouve affecté aux homicides. Un meurtre a été commis sur le bassin d’Arcachon da ns des circonstances effroyables, et Cusack doit assister un officier de la Section de Recherches à cause du manque d’effectifs. Au cours de l’enquête, il devra redoubler d’efforts pour arrêter un coupable insaisissable et convaincre la hiérarchie de son in nocence. Mais dans l’ombre, des forces occultes se liguent c ontre les enquêteurs… Après des études de droit,Gilles Milo-Vacéri vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l’armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvrir d’autres cul tures. C’est un auteur protéiforme, explorant sans cesse de nouveaux territoires. Le po lar ou le thriller, le roman d’aventures inscrit dans l’Histoire ancienne ou plu s contemporaine, les récits teintés de fantastique, se sont imposés à lui en libérant c omplètement sa plume de toutes contraintes et révélant un imaginaire sans limites. Au-delà d’une trame souvent véridique, le suspense et les intrigues s’imposent dans ses romans, apportant une griffe particulière à ses publications. Un pied dan s la réalité, l’autre dans un univers étrange où tout peut devenir possible, Gilles Milo- Vacéri surprend ses lecteurs avec des textes au réalisme angoissant. Il aime conserve r un lien étroit et permanent avec son lectorat, lors de rencontres dédicaces ou grâce à sa présence sur les réseaux sociaux.
DIABOLICA
Gilles Milo-Vacéri
38 RUE DU POLAR
À Caroline… Les racines de nos fautes plongent dans le passé. Agatha Christie,Une mémoire d’éléphant
Prologue
Dimanche 28 juillet 2019 e Paris XII – 92 rue Bobillot – Domicile de Jason Cusack Le capitaine Jason Cusack jouait de la télécommande sans vraiment regarder l’écran de sa télévision. La tête vide, convalescen t d’une dépression qui l’avait mis à genoux, il faisait bonne figure en public et se r elâchait complètement une fois à l’abri des regards. Il reconnut une série policière et s’arrêta dessus. Les acteurs jouaient relativement bien et la scène le plongea aussitôt d ans les affres de ses pires souvenirs. Il grimaça et essaya vainement de refoul er les émotions qui le submergeaient déjà. Comme hypnotisé par le drame qu i se déroulait dans le poste, sa mémoire le catapulta dans le sien. Jason frissonna et ferma les yeux. Il toucha du bou t des doigts la cicatrice sur sa nuque, à peine refermée, puis il glissa dans le tou rbillon des images et des remords. * Tout avait dérapé brutalement. Déjà en mai, Jennifer lui avait annoncé sa volonté de divorcer après dix ans de mariage. En étant sincère avec lui-même, il savait pertinemment qu’il était à l’origine de sa décision. Pour commencer, il y avait eu les week-ends et les vacances annulés ou reportés, ses absences à répétition, le rythme into lérable de ses horaires… de quoi épuiser et anéantir un couple, même porté par un am our aussi fort que le leur. Malheureusement, Jason avait creusé sa propre tombe à cause d’une erreur de jugement. L’an dernier, après les quinze jours pass és en Grèce, Jennifer avait émis le vœu de faire un enfant et lui, stupide qu’il ava it été, il ne l’avait pas prise au sérieux, comme si l’envie d’être mère était une vol onté qu’on pouvait balayer d’un revers de la main, sans aucune conséquence. Son ref us avait été la goutte d’eau qui avait non seulement fait déborder le vase, mais qui avait surtout dévasté les fondations pourtant solides de leur couple. Après c et épisode, tout avait volé en éclats. Il avait trop demandé, trop espéré, trop imposé aus si. S’il s’était bêtement défendu en invoquant les impératifs et les risques de son métier, elle avait répondu en parlant d’amour, de construction, d’avenir, de s tabilité… Ils ne parlaient plus la même langue, ils étaient devenus deux étrangers par tageant un même toit, les factures et, de moins en moins souvent, le même lit . Jennifer avait fini par demander le divorce et il n’avait eu d’autre choix que d’accepter. Il lui avait tout laissé et s’était réfugié dans un petit meublé du e XIII arrondissement, avec l’espoir chevillé à l’âme qu’ elle reviendrait sur sa décision. Cependant, Jennifer s’était irrémédiablem ent éloignée de lui et Jason avait sombré dans la dépression.
Heureusement, à ce moment-là il y avait eu Olivier. Sans lui, Jason aurait certainement commis l’irréparable. Le capitaine Olivier Santini était son meilleur ami , mais aussi son collègue et binôme à la Brigade Criminelle de Paris. Ils avaien t noué une relation complice, tant et si bien que Jason était devenu le parrain de Kev in, le fils d’Olivier. Une décennie d’amitié, ce n’était pas rien. Il y avait eu les en quêtes, les succès et les échecs, mais surtout des sorties et quelques week-ends ense mble, avec leurs épouses, au cours desquels ils avaient renforcé les liens qui l es unissaient. Olivier, son frère d’armes, le pilier central de to utes ses convictions, de ses principes et de sa vision d’homme comme de flic, av ait été son mentor puis son soutien dans les sales moments. Le seul capable de lui rendre le sourire quand Jennifer était sortie de son existence. L’épaule su r laquelle il avait souvent pleuré. Et lui… il l’avait tué. * Des coups de feu dans la télévision le firent sorti r de ses sombres pensées. Jason coupa le son et resta figé, à regarder sans l es voir les acteurs qui se démenaient, qui tiraient des rafales interminables sans jamais remettre de chargeur, le sang qui n’en était pas, les fausses images, le mensonge… Ce n’était pas sa vérité. La bouche sèche, il se servit une vodka et l’avala d’un trait. L’alcool lui brûla la gorge, sans toutefois dénouer le nœud qui l’obstrua it ni effacer le sentiment de honte, de culpabilité qui l’étouffait. Il n’oublierait jamais ce jour maudit de juin et ce tte mission conjointe avec la {1} Direction centrale de l’OCRTIS . À cette époque, Olivier et lui traquaient un criminel des plus barbares, un multirécidiviste au parcours sanglant. Grâce aux écoutes téléphoniques, ils détenaient les preuves q ue ce monstre de cruauté était mêlé à un important trafic de stupéfiants et ils en avaient référé à leur divisionnaire. L’opération avait donc été montée par les collègues des stups et ils avaient obtenu une faveur. On leur avait laissé quelques mi nutes pour investir en avant-garde le dépôt où aurait lieu la transaction, afin d’arrêter leur suspect en procédure de flagrance. Après six mois d’enquête, ils n’avaie nt pu se résoudre à laisser leurs collègues procéder à une interpellation qui leur re venait de plein droit selon eux et ils avaient durement bataillé avec leur hiérarchie. Après l’arrestation, l’assaut proprement dit serait donné et l’affaire reviendrai t intégralement à la brigade des stups. Évidemment, rien ne s’était passé comme prévu. Les images défilaient maintenant très vite dans sa tête, avec une netteté impressionnante et cette amertume si particulière de l’erreur commise aux co nséquences irrémédiables. La faute lourde et accablante que rien ni personne ne pourra réparer. * — Tu me couvres, comme d’hab, chuchota Olivier. Ils franchirent la porte du dépôt restée entrouvert e et se dissimulèrent derrière
une palette chargée de caisses en bois. Accroupis t ous les deux, ils restaient dans l’ombre protectrice avant de s’élancer dans l’allée centrale, illuminée sur toute sa longueur par des néons suspendus au toit par de lon gues tiges de métal. — Je prends à droite, toi à gauche. Tu passes le pr emier et je surveille nos arrières. Olivier lui mit une tape sur l’épaule. — Ouais, tu fais gaffe à nos culs ! Virginie m’a pr éparé un repas de roi ce soir. Allez, on y va. Santini traversa rapidement l’espace à découvert po ur s’abriter un peu plus loin, derrière une grande étagère, dont les planches étai ent couvertes de matériel divers, de cartons et d’outils. Il lui fit signe et Jason suivit sa progression, de cache en cache, dans le but d’atteindre au plus vite le bout de l’entrepôt où s e tiendrait l’échange. En avançant ainsi, peu à peu, ils entendaient les voix des malf aiteurs, léger brouhaha encore indistinct. À mi-parcours, Jason, qui surveillait régulièrement autour d’eux afin de ne pas être surpris, s’était retrouvé accroupi devant plus ieurs colis portant une étiquette d’un destinataire en Grèce. Il l’avait lue sans y f aire spécialement attention puis sa mémoire s’éveilla brusquement. La Grèce… Jennifer… leurs vacances… puis sa demande … le refus… les disputes… la rupture… le divorce… la fin de son mon de… l’enfer… le néant… Ayant perdu le sens des réalités, plongé dans son c auchemar habituel, Jason Cusack s’était statufié, emprisonné par les liens i nvisibles de son passé. TCHAK TCHAK TCHAK ! La rafale qui avait déchiré le silence le sortit br utalement de son absence involontaire. Il avait immédiatement identifié le s taccato caractéristique d’un AK-{2} 47 ! Pendant quelques secondes, il pensa être la cibl e, guettant les impacts dans sa chair, puis réalisant qu’il était indemne, il to urna la tête vers Olivier. Celui-ci gisait sur le sol en ciment, couché à plat ventre dans une mare de sang, les yeux restés ouverts sur une terrible accusation : «Tu ne m’as pas couvert et ils m’ont tué». Étouffant un juron, la peur au ventre et espérant q u’il ne soit pas mort, Cusack voulut le rejoindre, sans prendre de précaution. Il avait juste oublié qu’ils n’étaient qu’à une quinzaine de mètres des bandits. À peine d ebout, il reçut un violent coup sur la tête, ressentit une douleur effroyable et so mbra immédiatement dans l’inconscience. *
Jason revint à lui sur un brancard, recevant les so ins d’un urgentiste. Il terminait de lui bander la tête et l’empêcha de se relever. — Mais lâchez-moi, bon Dieu ! Olivier, il… Une voix tranquille se manifesta près de lui. — Il est mort, Cusack.
Il tourna la tête, reconnut son divisionnaire, repo ussa l’interne et dans un même mouvement, sauta du brancard. Aussitôt, le sol se m it à valser et le commissaire le rattrapa à temps par l’épaule. — Ne faites pas l’imbécile ! On vous a ouvert le cr âne sur quatre centimètres. Alors, allez-y mollo ! Jason serra les dents. — Olivier… répéta-t-il plusieurs fois. — Abattu dans le dos, trois impacts dont un en plei n cœur. Dès qu’on a entendu la rafale, on a investi la place. On l’a trouvé à t erre et vous près de lui, avec une blessure à la tête. Sur le moment, j’ai cru que je vous avais perdu tous les deux. Bordel de merde ! Jason regarda son supérieur, désemparé. Se ressaisi ssant pour marcher seul, il fit quelques pas et vit son ami entouré du légiste et de son assistant, tandis que les {3} TIC étaient au travail dans le dépôt. À cet instant, i l reconnut le patron des stups qui arrivait vers lui à grands pas. Il tenait un bl ouson à la main que Jason identifia aussitôt. C’était le sien ! Il grimaça à cause de l a douleur lancinante et attendit. — Bordel ! Vous avez foutu mon enquête en l’air ! h urla le commissaire. Il poussa son homologue de côté et agita le vêtemen t sous son nez. — Va falloir vous expliquer, mon p’tit bonhomme ! B on Dieu ! Quand je pense que votre patron disait de vous deux que vous étiez des super flics, intègres et courageux ! Il mit son visage près du sien et cria de plus bell e. — Mon cul, oui ! Enfoiré de flic ripou ! Cusack, encore groggy, ne comprenait plus rien. Il jeta un regard désespéré à son divisionnaire. Celui-ci prit le blouson et vida l’une des poches extérieures. Il posa une épaisse liasse de billets de 100 € sur le brancard. — Pour vous soigner, on vous l’a retiré et c’est to mbé d’une de vos poches. Il y en a autant dans l’autre, dit-il, sur un ton désabu sé. Cusack tendit la main pour récupérer son blouson, m ais son supérieur refusa. — Désolé, c’est maintenant une pièce à conviction q ui sera mise sous scellé. Le capitaine fixa les billets. — Mais, c’est pas à moi ! J’ai jamais vu ce fric, m oi ! protesta-t-il. Le patron des stups, qui s’était un peu éloigné, re vint à la charge. — Ben voyons ! T’es innocent comme l’agneau qui vie nt de naître ! Ordure ! Ton pote est au tapis, abattu comme un chien… on te tro uve les poches pleines de fric… et t’as rien fait ? Appelle-moi con, pendant que t’y es ! Il reprit son souffle sans lui laisser le temps de répondre. — En prime, il manque aussi les deux sacs de la tra nsaction ! Un demi-million ! Alors, t’en as fait quoi ? Jason, assommé par l’avalanche de reproches et anéa nti par la mort d’Olivier, ouvrit la bouche, se ravisa et choisit de se taire. — T’as raison ! Ferme-la bien, connard ! l’insulta le divisionnaire, hors de lui. Le patron de la Crim l’emmena un peu plus loin et l es deux commissaires purent parler en aparté. Pendant ce temps, Cusack, la gorg e nouée, les yeux embués de larmes, ne quittait plus du regard le cadavre de Sa ntini que le légiste finissait de mettre dans un sac mortuaire. Il avait envie de hurler.
Son patron revint vers lui. {4} — Il a déjà prévenu l’IGPN . Je vous résume les faits… Il s’alluma une cigarette avant de poursuivre. — Santini a pris une rafale dans le dos. Vous, on v ous a retrouvé inconscient, avec le crâne ouvert et on a trouvé une jolie somme dans vos poches, presque 5 000 €. Tous les truands, et je dis bien tous, y c ompris votre suspect, ont été abattus. On a récupéré le stock de came dans le coffre d’une des voitures. Mais… Il inspira une longue bouffée. — Il manque deux sacs de sport contenant chacun 250 000 € en coupures de 100 et 200 €. Ça fait deux fois qu’on fouille tout l’entrepôt. Si vous savez quelque chose, c’est le moment de… Cusack bondit. — Je vous jure que j’y suis pour rien ! Vous avez m a parole, monsieur ! Ça fait douze ans que je bosse sous vos ordres, j’en ai jam ais croqué et certainement pas au prix de la mort d’Olivier. Putain ! Vous savez b ien que… Le divisionnaire le fit taire d’un geste. {5} — Inutile de jurer, capitaine. C’est les bœuf-carot tes qu’il faudra convaincre. Pas moi ! * Jason Cusack se ressaisit enfin et changea de chaîn e. Il regarda le dossier ouvert, posé devant lui sur la table basse. Il avai t surligné un passage de l’enquête préliminaire diligentée par l’IGPN et ça le plongea it à chaque fois dans une rage folle quand il la lisait. Complicité d’homicide, corruption passive avérée et vol caractérisé avec dissimulation de preuves. — Bande d’enfoirés… gronda-t-il à mi-voix. Le jour même de la mort d’Olivier, il avait reçu un e convocation en mains propres et avait dû leur remettre son arme de service et sa carte tricolore. Bien entendu, la mise à pied avait suivi, dès le lendemain. Son supé rieur lui avait expliqué que c’était la procédure normale et qu’il devait l’accepter. Les interrogatoires s’étaient succédé, jour après j our, difficiles, orageux, souvent injustes et sciemment provocateurs. Son dossier per sonnel plutôt élogieux et sans tache n’avait servi à rien ou presque. Sur un simpl e doute, ils l’avaient crucifié et traité en paria. Le plus difficile à supporter avait été les insinua tions qui salissaient Olivier, lui qui ne pouvait plus se défendre. L’IGPN avait fouillé d ans la vie de Cusack pendant des semaines, mais les enquêteurs n’avaient rien trouvé . Et pour cause ! Après douze ans d’ancienneté, il ne touchait que deux mille eur os nets et son banquier l’adorait pour tous les agios prélevés sur son compte chaque mois. Il roulait dans une vieille 307 à bout de souffle et ne possédait rien. Malgré sa situation, il n’avait jamais touché d’argent sale et toujours refusé toutes formes de corruption. Avant-hier, son divisionnaire l’avait convoqué. En même temps qu’il lui restituait
son arme de service et sa carte, Jason avait pris c onnaissance des conclusions de l’enquête. Deux phrases assassines, parmi les quinz e pages du rapport, s’étaient désagréablement imposées à son esprit : [ … ]cités ci-dessus, leEn conséquence, concernant les chefs d’inculpation capitaine Jason Cusack est relaxé au bénéfice du do ute et en l’absence de preuves formelles. Sa réintégration est validée sous réserv e de découverte ultérieure d’éléments nouveaux. […] {6} […]de Paris de procéder à laNous laissons le soin à sa hiérarchie et au SGAP mutation immédiate du capitaine Jason Cusack afin d e l’éloigner du district judiciaire et des lieux de l’homicide du capitaine Olivier Santini, afin de surseoir à toute tentative de corruption d’éventuels témoins. […] Ce qui signifiait qu’il retrouvait sa place, mais a vec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. L’IGPN n’avait pas classé l’affa ire et cherchait encore à lui mettre le meurtre sur le dos. Si seulement ils avaient ten u compte des liens amicaux qui l’unissaient à Olivier… Il était donc réintégré dans la Police, tout en éta nt viré de la Crim comme un chien ! Pour une faute qu’il n’avait pas commise, i l était devenu un flic corrompu, un ripou de plus. Le divorce, la mort d’Olivier, sa di sgrâce, le tout en quelques mois, l’avaient anéanti. Broyé par la vie, dévasté par un e enquête injuste, il y avait de quoi perdre pied. À cela, s’étaient ajoutés des crises d ’angoisse, des cauchemars à répétition et des instants de panique bien réels. En ce dimanche soir, il n’arrivait plus à s’imagine r un avenir différent. Difficile de trouver une raison de vivre quand toutes les fondat ions de votre vie se sont effondrées et que votre existence ressemble à une c oquille de noix, perdue au milieu d’un océan en pleine tempête. En soupirant, il se leva et se dirigea vers la sall e de bains pour se rafraîchir le visage. Il mit la tête sous le robinet et fit coule r à fond l’eau froide puis, après s’être grossièrement essuyé, il se regarda dans le miroir. Sa coupe courte, presque en brosse, était en batail le, ses yeux gris clair cernés de noir et ses joues s’étaient creusés. Les rides s ur son front et aux coins des paupières s’accentuaient. Quelques fils blancs pars emaient sa chevelure brune, sur les tempes. Les médecins lui avaient dit que cela n ’avait rien à voir avec les chocs successifs qu’il avait subis. Il ne les avait pas c rus. Autrefois, il plaisait aux femmes et Jennifer le lu i avait souvent reproché. Pourtant, en contemplant ce triste reflet, il ne se reconnaissait plus et à 35 ans, il en paraissait 10 de plus. Il ne put soutenir son propre regard plus longtemps . Il sortit en claquant violemment la porte. De retour dans le salon, il se laissa tomber dans le canapé et saisit la vodka puis se ravisa avec un rictus de dé goût. Ça aussi, s’il ne faisait rien, ça allait vite devenir un problème ! Il reposa la b outeille et se frotta le visage à deux mains, comme si ça suffisait pour le sortir de cet enfer. Légèrement fébrile, il se releva. Prendre l’air lui ferait le plus grand bien. Il retrouverait ainsi les bruits de la rue, de quoi briser ce silence qui l’oppressait. Dans le couloir, il s’immobilisa devant les deux va lises. Il n’avait plus qu’à y
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