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pages
Français
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
15 mars 2023
Nombre de lectures
9
EAN13
9782384830183
Langue
Français
Diane Downs n’est pas seulement une infanticide, elle est une personnalité complexe qui a cherché la lumière.
Influenceuse sans scrupule avant l’heure, elle a joué la comédie devant les caméras en se présentant comme une victime. Les sociopathes sont dénués d’empathie et aiment manipuler les autres.
En entrant dans l’esprit de Diane, on en prend toute la mesure...
Publié par
Date de parution
15 mars 2023
Nombre de lectures
9
EAN13
9782384830183
Langue
Français
Présentation
Diane Downs n’est pas seulement une infanticide, elle est une personnalité complexe qui a cherché la lumière.
Influenceuse sans scrupule avant l’heure, elle a joué la comédie devant les caméras en se présentant comme une victime. Les sociopathes sont dénués d’empathie et aiment manipuler les autres.
En entrant dans l’esprit de Diane, on en prend toute la mesure…
Dans la tête d’un monstre
Épisode 3
Diane Downs
Ana Kori
Polar
1. Sauvez mes enfants
Diane regarda une nouvelle fois dans son rétroviseur. Les cheveux de Christie se soulevaient à cause du vent. Elle attrapa la manivelle de sa main gauche, et commença à actionner énergiquement le mécanisme pour relever sa vitre. Soudain, un relent affreux, poisseux et métallique, lui balaya le visage. C’était l’odeur du sang ; celui de ses enfants. Un sang qui se déversait en grande quantité sur le sol et les sièges de sa voiture neuve. Bon, elle n’était pas tout à fait neuve, mais Diane venait de l’acheter. Ce n’était pas avec son petit salaire de postière qu’elle allait pouvoir en changer tout de suite ! Peut-être que sa mère saurait lui dire comment retirer du sang sur des tissus ? Elle lui demanderait, pas question de laisser ça dans sa voiture !
Un virage, plus serré que les autres, l’obligea à forcer sur son bras blessé. Elle grimaça en fixant le linge qu’elle avait pris soin d’enrouler autour de sa blessure. Elle espéra ne rien avoir de grave, ce serait dommage…
L’histoire qu’elle s’apprêtait à raconter, elle l’avait imaginée plusieurs jours auparavant. Elle profita de ce trajet pour affiner les contours de ce qui allait devenir le pire drame de son existence. Une sordide affaire pour cette ville d’habitude si paisible qui avait frappé une maman et ses enfants.
Cinq balles.
Cinq chocs violents qui retentiraient longtemps dans l’esprit des gens, avec Diane, seule survivante de cette tragédie. Tel un arbre dressé, fier, après le passage d’une tornade.
Cette image lui fit pencher la tête. C’était vraiment ainsi qu’elle méritait d’être vue.
Sur la droite, elle aperçut les lueurs de l’hôpital. Elle mit pied au plancher, pénétra dans l’allée réservée aux urgences, ce qui eut pour effet de secouer le véhicule. Un léger gémissement monta dans l’habitacle, sans que Diane parvienne à dire s’il s’agissait de Christie, allongée à l’arrière. Ou était-ce Danny ? Il était si jeune, si fragile… il avait dû glisser sur la banquette puisqu’elle ne le voyait plus. Quant à Cheryl, elle demeurait toujours roulée en boule sur le sol, devant le siège passager. Dans cette position, elle paraissait si sage…
— S’il vous plaît ! hurla-t-elle à peine descendue.
Diane courut dans le hall des urgences, appela à l’aide.
— Que se passe-t-il ? lui demanda un infirmier.
— Mes enfants ! On a tiré sur mes enfants ! Venez vite !
L’infirmier demanda à ses collègues de venir le seconder. Des soignants, des médecins, se ruèrent vers l’arrière de la voiture. Ils attrapèrent Christie puis Danny et repartirent avec leurs petits corps inertes dans les bras.
— N’oubliez pas Cheryl ! lança Diane à l’un des médecins en lui désignant l’avant du véhicule.
— Oh mon Dieu ! fit-il en découvrant la fillette sur le tapis de sol.
Avec délicatesse, il la souleva avant de se précipiter à la suite du groupe affolé, Diane sur leurs talons. Puis, on lui demanda d’attendre et elle les vit disparaître derrière de lourdes portes. Diane se sentait impuissante. Jusqu’à présent, elle avait tout dirigé, désormais, ces docteurs ne la laissaient plus approcher.
Pourtant, elle voulait savoir s’ils étaient morts.
Elle fit les cent pas dans le couloir, guettant à travers les vitres, à l’affût ce qu’il se passait. Au bout d’un moment, on l’emmena pour s’occuper de son bras et lorsque les soins furent terminés, elle vit arriver les policiers. Ces derniers voulaient lui poser des questions. Ce n’était pas trop le moment. Diane se doutait bien que cela arriverait, elle espérait que ça viendrait plus tard.
Bien plus tard.
Son cœur s’emballa. Elle n’avait aucune nouvelle de ses enfants.
— Madame Downs, il faut nous donner des détails, insista l’enquêteur.
— Je veux rester avec mes enfants, affirma-t-elle sans cesser de scruter dans le couloir.
— Laissez les médecins s’occuper d’eux. Aidez-nous à retrouver la personne qui a fait ça. Racontez-nous ce qui s’est passé.
Diane remarqua que l’homme lui souriait. Il n’était pas très séduisant, avec son visage arrondi et ses yeux ronds comme des billes semblables à ceux d’un nounours. Elle céda : les gentils garçons arrivaient toujours à leurs fins avec elle !
Ils s’installèrent et elle commença son récit.
Diane et ses enfants avaient passé une belle journée tous ensemble. Ils étaient allés voir une amie à elle qui a des chevaux. Diane adorait les chevaux. Ensuite, profitant de la douceur nocturne, elle avait décidé de les emmener faire un tour en voiture…
— En pleine nuit ? l’interrompit le flic.
— Oui. Moi et les gosses, on fait souvent ça.
Elle ne comprit pas pourquoi cela semblait si étonnant. C’était sans importance.
— Cheryl s’était roulée en boule sur le sol pour dormir, reprit-elle. Danny, lui, c’est le plus jeune. Il est magnifique ce petit, il fera tourner le cœur des filles, c’est moi qui vous le dis !
Le policier releva le nez de son bloc avec ce même air surpris. Il commençait vraiment à l’agacer celui-là ! Diane se mit debout et retourna devant les portes vitrées. Au passage, elle héla une infirmière pour lui demander des nouvelles.
— Désolée, madame. Pour le moment, les médecins s’occupent d’eux, fit-elle d’un air triste.
— C’est que, je préférerais être auprès de mes gosses.
— Je sais, madame. Ce n’est pas possible, j’en suis désolée.
— Ils ont perdu tellement de sang, ajouta Diane en se mordillant le pouce. Je ne sais même pas comment je vais pouvoir enlever tout ce sang des sièges et de la moquette maintenant !
La soignante marqua un temps d’arrêt, le regard incrédule dans sa direction avant de dévisager les deux enquêteurs qui étaient restés derrière Diane.
— Non, mais c’est vrai ! Je viens tout juste de l’acheter ! expliqua-t-elle.
Personne n’était visiblement enclin à comprendre que Diane ne roulait pas sur l’or et que ce n’était pas du tout un détail insignifiant pour elle. Cela coupa court à l’échange et donna l’opportunité aux policiers de reprendre leur interrogatoire. Diane répondit à leurs questions, mal à l’aise, car elle sentait que quelque chose avait changé dans leur manière de s’adresser à elle.
Cependant, ils étaient motivés à retrouver le responsable de ce drame donc, elle leur raconta. La route, la musique dans la voiture, les enfants endormis, et soudain, cet inconnu qui faisait du stop sur le bord de la route. Diane s’était arrêtée et…
— En pleine nuit, avec des enfants dans votre voiture ? la coupa à nouveau l’insupportable nounours.
— Oui, j’ai cru qu’il avait eu un problème. Que je pouvais l’aider…
Vraiment, ces deux flics n’y mettaient pas du leur ! Ils avaient l’air de trouver ça tellement stupide…
Tentant de ne pas s’énerver, Diane expliqua que l’homme avait essayé de lui voler sa voiture ; sa voiture neuve en plus ! Il avait sorti une arme et tiré sur les enfants sans qu’elle ne puisse rien faire. Pour les sauver, elle s’était battue avec lui. Au cours de la lutte, elle s’était pris une balle dans l’avant-bras. D’un coup, elle avait fait semblant de lancer les clés dans les fourrés. L’agresseur était parti à leur recherche...