Double meurtre dans les beaux quartiers
132 pages
Français

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Double meurtre dans les beaux quartiers , livre ebook

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Description

Un couple est retrouvé assassiné à son domicile dans le quartier huppé de Montréal. La nouvelle provoque la stupeur du voisinage. Et si cet homme et cette femme sans histoire étaient loin d'être ce qu'ils semblaient être? Une enquête mouvementée de Rachel Toury



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384830237
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Un couple est retrouvé assassiné à son domicile dans le quartier huppé de Montréal. La nouvelle provoque la stupeur du voisinage. Et si cet homme et cette femme sans histoire étaient loin d'être ce qu'ils semblaient être ? Une enquête mouvementée de Rachel Toury.
 
Double meurtre dans les beaux quartiers est suivi de deux autres enquêtes de Rachel Toury, L’assassin de la gare , et L’assassinat d’un prêtre .
 
 
Agnès Ruiz est l’auteur de best-sellers vendus à plus de 360 000 exemplaires dont « Ma vie assassinée », « Oublie la nuit », « L’ombre d’une autre vie », « Et si c’était ma vie ? » et le roman policier qui met en scène la détective Rachel Toury pour la première fois « La main étrangère »…
Nombreux de ses écrits sont traduits en plusieurs langues.
DOUBLE MEURTRE DANS LES BEAUX QUARTIERS

Les enquêtes de Rachel Toury #2
Agnès Ruiz
Double meurtre dans les beaux quartiers
Chapitre 1
Grégoire Caron roulait vite, l’esprit en ébullition. Arriverait-il avant eux ? Il voulait être le premier pour annoncer l’effroyable nouvelle à Annabelle Rambouillet. Grégoire soupira une nouvelle fois et se gara le long du trottoir. Il essuya la sueur froide sur son front et dans son cou.
Lui, si peu habitué à s’occuper de son apparence, jeta un œil inquiet vers le rétroviseur du plafonnier. Il avait un visage à faire peur.
— Elle saura, rien qu’à voir ma tête, s’énerva-t-il.
Rageur, il referma le miroir et sortit de la voiture à grands pas. L’ascenseur n’en finissait pas d’arriver. Il choisit d’emprunter les escaliers. Il grimpa quatre à quatre les trois étages qui le conduisirent devant l’appartement de sa meilleure amie.
Il frappa deux coups brefs et rapprochés. Son regard fixait la porte close. Il s’était imaginé un milliard de fois venir ici.
Seulement, pas dans ces circonstances. Ce funeste hasard lui déplaisait.
Annabelle apparut et s’étonna de cette visite.
— Grégoire ?
Il salua d’un mouvement de tête, incapable d’émettre encore un son.
— Entre, ne reste pas sur le seuil.
Annabelle observait à la dérobée Grégoire, son ami d’enfance.
Grand, les épaules larges, un visage régulier et des yeux qui l’avaient toujours séduite. Il portait un tee-shirt rentré dans son jean et une chemise ouverte à carreau. Il n’avait rien changé à ses tenues vestimentaires, nota-t-elle.
Ils ne s’étaient pas vus depuis plusieurs mois. Elle s’en voulut subitement de l’avoir un peu délaissé.
— J’aurais dû t’appeler, hasarda-t-elle maladroitement.
— Tu n’avais pas le temps, mentit Grégoire, le cœur bouleversé.
Maintenant qu’il était près d’elle, il se sentait incapable de lui avouer la véritable raison de sa présence ici.
— J’aurais au moins dû t’inviter, pour mon diplôme, continua Annabelle, confuse.
— Je serais venu avec tes parents, confirma Grégoire, la voix plus rauque.
Annabelle rit devant ce constat improbable. Les parents d’Annabelle n’avaient jamais beaucoup apprécié le jeune homme.
La gêne les rendait muets à cause de cette absence prolongée. Elle pinça les lèvres, étira un sourire maladroit et empêtré. Elle avisa ses valises sur le sol. Elle tendit les bras pour les désigner.
— Comme tu vois, tout est bouclé. Voilà, je quitte l’université.
Grégoire aurait aimé l’entendre dire qu’elle rentrait à Montréal.
— J’aurais pu te rater, alors, aujourd’hui.
Annabelle confirma en secouant le menton. Un pli barra son front qui s’effaça l’instant d’après.
— Justement, qu’est-ce qui t’amène ? se décida enfin Annabelle. Je peux te proposer quelque chose ? Un jus de fruits, du café ?
— Annabelle, il faut qu’on parle…
La jeune fille brune arrêta son pas alors qu’elle se dirigeait vers la petite cuisine de son studio. Lentement, elle se retourna pour affronter Grégoire.
— Ça semble rudement sérieux tout à coup.
— Je suis désolé, Annabelle.
Grégoire pourrait accrocher un sourire à ses lèvres pour la rassurer. Il aurait voulu la prendre dans ses bras. Effacer ce qu’il devait lui dire. Tout oublier et l’emmener au loin. À l’abri de tout et de tous.
— Tu n’as pas fait tout ce chemin, juste pour me voir, hein ?
— J’aurais pu, si tu m’avais laissé faire…
— On ne va pas revenir sur cette vieille histoire, Grégoire, s’il te plaît.
Grégoire l’avait embrassée une fois. Annabelle l’avait repoussé. Elle l’aimait en copain, pas comme son petit ami. Grégoire s’était senti blessé. Il s’en voulait encore aujourd’hui de son geste stupide.
— J’étais trop jeune et idiot. On est passé à autre chose, toi comme moi.
Annabelle sembla chercher dans ses yeux s’il disait vrai. Elle discerna autre chose. De la souffrance qui l’inquiéta d’autant plus.
Grégoire avança en confirmant du menton. Puis, dans un murmure, il ajouta :
— Oui, c’est grave, Annabelle. Tu veux t’asseoir ? Ce serait mieux, je crois.
Annabelle secoua vivement la tête. Ce mouvement entraîna ses longs cheveux bruns dans une farandole inappropriée aux douloureux instants.
Le téléphone résonna à ce moment. Annabelle observa le combiné, puis Grégoire.
— Ne décroche pas. Pas encore.
Chapitre 2
 
Annabelle hésita puis se laissa choisir sur le vieux divan. Les ressorts couinèrent tandis que la sonnerie repartait pour une quatrième fois avant de se taire. Grégoire s’installa à côté d’Annabelle et lui prit les mains.
— Tu dois être courageuse, Annabelle.
— Je ne veux pas ! s’affola la jeune fille.
Elle tenta d’ôter ses mains prisonnières dans celles de Grégoire, mais il tint bon.
— Tes parents sont morts, Annabelle. Tous les deux.
— C’est impossible… Je leur ai parlé au téléphone… hier.
Les mots sortaient hachés des lèvres d’Annabelle. Ses yeux fuyaient le regard lourd de chagrin de Grégoire.
— Je suis navré, Anna, tellement, si tu savais.
— Tu ne les as jamais aimés, souffla-t-elle.
Elle voulait lui faire mal à la hauteur de sa propre douleur. Le pire, c’est que ça fonctionna. Grégoire libéra les mains d’Annabelle. Elle en profita pour se lever d’un bond.
— C’est vrai que mes rapports avec tes parents étaient… compliqués. Pourtant, tu es mon amie. Je sais que tu souffres. Alors, je suis là. Pour toi.
Les idées les plus confuses assaillaient maintenant Annabelle. Elle tentait de rassembler les morceaux sur ces dernières vingt-quatre heures. Elle s’attrapa la tête à deux mains, comme si elle voulait faire sortir ses pensées ou fuir cette nouvelle atroce.
— Comment est-ce arrivé ? Un accident de voiture ? Ils devaient aller au cinéma, se rappela-t-elle soudain.
Le plus dur restait à faire, songea Grégoire, malheureux.
— Ils ont été assassinés, Annabelle.
Grégoire prit les choses en main et chercha dans la cuisine un alcool fort. Annabelle était en état de choc. Il en avait conscience. Au même moment, le téléphone sonna de nouveau. Annabelle ne décrocha pas. Elle se rappela brusquement les paroles de Grégoire. Plus tôt.
— C’est eux ?
De qui parlait-elle ? se questionna brièvement Grégoire. Ses parents ?
— Anna, tu te fais du mal, s’emporta Grégoire quand il la vit se précipiter soudain vers l’appareil.
Elle criait maintenant des « allô », « c’est toi, maman ? ».
Ses larmes coulaient et voilaient sa voix hagarde. Grégoire intervint. Il lui ôta doucement le combiné des mains. Il répondit à sa place. Annabelle n’écoutait plus et s’affala de nouveau sur le divan. Grégoire raccrocha rapidement.
— C’était la policière en charge de l’enquête. La détective Rachel Toury.
Annabelle n’eut aucune réaction. Grégoire décida de ne pas poursuivre. Il servit deux verres et lui en tendit un.
— Je n’en veux pas !
Annabelle devenait hargneuse et lança le verre au loin. Il s’écrasa contre le mur, projetant le liquide ambré partout autour. Elle observa les dégâts puis de nouveau Grégoire.
— Je suis désolée. Je dois nettoyer tout ça. Je…
— Oublie ça, je m’en occupe. Tu n’es pas dans ton état normal.
Quand Grégoire se leva, Annabelle affirma qu’elle allait appeler ses parents. Il décida de la laisser faire.
Maintenant, il était là et, qu’importe sur qui elle tomberait, il serait l’épaule qu’elle trouverait pour s’appuyer et pleurer. Car les larmes, il en était sûr, ne tarderaient pas à l’inonder.
Annabelle, c’était une frondeuse, casse-cou, mais d’une sensibilité à fleur de peau. Et sous la carapace de rebelle, il savait qui se cachait réellement.
Tout en ramassant les morceaux, Grégoire demeurait attentif à son amie. Elle attendait, son téléphone sur l’oreille. Enfin, après avoir écouté son interlocuteur, elle réclama à parler à ses parents, la voix plus aiguë qu’à l’ordinaire.
Grégoire n’eut aucun mal à comprendre qu’elle s’entretenait avec la détective, celle-là même qui avait essayé de la joindre plus tôt. Annabelle raccrocha en promettant d’être là demain.
Une fois de plus, Grégoire se félicita d’être venu. Il pourrait conduire. Dans l’état où se trouvait Annabelle, ce serait plus prudent.
— Je te remercie… pour le nettoyage, articula-t-elle difficilement.
— Tu veux qu’on parte maintenant ?
Annabelle fronça des sourcils puis fit le lien avec le téléphone.
— J’avais d’autres projets…, hasarda-t-elle, malheureuse plus que jamais.
— Je me doute.
Grégoire ignorait tout de ses desseins après ses études. Souhaitait-elle revenir vivre près de chez ses parents ? Travailler pour un cabinet d’avocat à Montréal ?
— On peut partir tout de suite, si tu es prête. Je mets tes affaires dans ma voiture et hop. Tu pourras te reposer. Tu en as besoin.
— Je refuse de dormir !
Elle lui envoya un violent coup à l’épaule pour le repousser quand il se pencha pour prendre ses bagages.
— Qu’est-ce que tu fais ! protesta-t-il.
La valise tomba tandis qu’il lâchait la poignée.
— Je partirais plus tard. Puis, je ne voulais pas te faire mal… C’est juste que…
— Que tu préfères que je ne m’en mêle pas ! termina Grégoire.
Il éprouvait de la colère, bien malgré lui.
Annabelle se mordit les lèvres. Son esprit s’affolait. Son cœur était en mille miettes. Elle se critiquait maintenant. Elle savait que Grégoire ne faisait que lui tendre la main. Il agissait en ami fid

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