Je marche, tu marches, nous marchons depuis toujours
142 pages
Français

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Description

J’ai voulu montrer dans ce livre que depuis l’origine des temps, la femme et l’homme sont des bipèdes invétérés pour manger, vivre, faire la guerre, manifester, travailler, vivre leur religion, randonner, faire la fête, de la contrebande, découvrir tous les coins de notre terre et faire quelques pas sur la lune.


C’est un récit de toutes les marches de l’humanité... et elles sont nombreuses


« Je marche, tu marches, nous marchons depuis toujours » est le second ouvrage de Philippe Pointereau aux éditions Bookless, après « Méandres de la vie », un recueil de récits personnels paru en 2018.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782372226622
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PHILIPPE POINTEREAU
 
JE MARCHE, TU MARCHES
NOUS MARCHONS DEPUIS TOUJOURS
De Lucy à Armstrong
 
© Philippe Pointereau  
Bookless Editions
Février 2023
Isbn : 978237226622
Pour présenter le livre
 
 
Depuis près de cinquante ans je randonne, j’ai besoin de la solitude des chemins de grande randonnée, j’adore me confronter et admirer la nature brute des campagnes, des montagnes et des bords de mer, découvrir en flânant l’atmosphère des grandes villes et la spécificité des villages. Les confinements récents et cette privation toute ordinaire de marcher m’ont définitivement incité à écrire sur la longue histoire des marcheurs, depuis l’origine des temps. Marcher c’est le souffle de la vie, la liberté de tous les humains, un élément incontournable et égalitaire sur notre Terre. Nous allons marcher ensemble depuis la vallée d’Omo avec Lucy jusqu’aux premiers pas inoubliables d’Armstrong sur le sol lunaire.
 
Préface
 
À l’origine, c’était le seul moyen de trouver sa nourriture. L es marches nourricières ont scandé la vie des premiers humains et se perpétuent encore aujourd’hui avec le nomadisme et la transhumance.  
Depuis l’Antiquité, la marche a été associée à la conquête de territoires, à l’affrontement. Ces marches guerrières ont longtemps scandé l’histoire des peuples.
D’autres marcheurs, beaucoup plus pacifiques, ont aussi recherché de nouveaux horizons à travers les montagnes, les glaciers et les déserts. Ces marches pionnières sont associées à des aventures humaines, littéraires et ethnographiques.
Dès la fin du Moyen Âge et pendant toute la Renaissance ont émergé les marches commerciales avec les routes de la soie et des caravaniers sans omettre la vie toute simple des colporteurs et des petits métiers artisanaux sur tous les chemins de notre planète.
La marche dans la rue, la manifestation, l’insurrection, la résistance ont aussi été le vecteur essentiel des combats politiques, des luttes syndicales et des avancées sociétales depuis le milieu du XIXᵉ siècle.
Presque toutes les religions ont aussi pris leur bâton de pèlerin et sont imprégnées des pas, des chemins et des processions.
Notre vie quotidienne pour aller à l’école, pour nous déplacer et pour travailler est une marche de tous les instants depuis toujours, de Rome à San Francisco, de Canberra à Kyoto.
Les carnavals, les parades sont des marches festives qui ont envahi les rues du monde entier.
La marche est depuis longtemps associée à un passe-temps. La simple promenade, la randonnée et le trek appartiennent aux marches de loisirs.
Enfin chacun d’entre nous a été durablement marqué par les marches célèbres de Moïse, de Gandhi, de Mao et de Martin Luther King.
Nous allons côtoyer tous ces marcheurs, toute cette palette très riche des marches de notre humanité, dans le temps et dans l’espace, de Lucy à Neil Armstrong pour oublier notre récent confinement.
 
CHAPITRE I – LES MARCHES NOURRICIÈRES POUR VIVRE !
 
Les marcheurs cueilleurs
 
À l’origine des temps, depuis le Paléolithique, marcher était le seul moyen de survivre pour trouver sa nourriture. Little Foot, Lucy, Sélam, Mrs Ples, l’homme de Cro-Magnon, l’enfant de Taung, l’homme de Neandertal et leurs compagnes et compagnons de la Préhistoire étaient tous des cueilleurs, des pêcheurs et des chasseurs. Ils parcouraient les forêts, leur milieu naturel pour trouver des points d’eau, chasser le gibier, pêcher, cueillir des fruits sauvages et ramasser des plantes comestibles. Ces femmes et ces hommes ont d’abord été des marcheurs cueilleurs.

 
La vallée d’Omo où Lucy fit ses premiers pas…
 
Aujourd’hui encore des lambeaux de forêts primaires tropicales, des coins reculés de déserts, en Afrique, en Amazonie, en Papouasie assurent aux Pygmées, aux Hadzas, aux Bochimans, à certaines ethnies papoues et à des peuples amérindiens de subvenir à leurs besoins en cueillant, chassant et pêchant, à l’écart des civilisations dites modernes. La marche pour la nourriture est toujours leur quotidien. Ces marcheurs savent qu’au bout du chemin, ils trouveront l’eau, un gibier, des baies, des racines, une mangue sauvage. Ce sont les meilleurs gardiens et connaisseurs de notre patrimoine naturel. Ils ont besoin de garder leur sol, leur terre et leurs plantes pour vivre. Les Tukano du Brésil connaissent cent trente-sept variétés de manioc. Ces cueilleurs du XXIᵉ siècle sont les meilleurs herboristes et conservateurs de notre bio diversité. Ils prennent soin de leur forêt, de leur désert, de notre Terre car c’est leur garde-manger.
 
Les marcheurs nomades
 
Au Paléolithique également, des femmes et des hommes ont réussi à domestiquer des animaux sur les vastes espaces des déserts africains, des steppes d’Asie Centrale, des prairies de l’Ouest américain et des toundras arctiques. Depuis des dizaines de milliers d’années, les Touaregs, Bédouins, Mongols, Ouïghours, Samits, Nenets, Tchoukes, Indiens,  marchent quotidiennement et inlassablement à la suite de leurs troupeaux de dromadaires, de moutons, de chèvres, de yaks, de chevaux, de rennes et de bisons chargés de leurs abris temporaires qui se nomment khaïmas, iglous, tchoums, yourtes, tipis. Ces dévoreurs d’espaces souvent hostiles, parfois extrêmes, sont les meilleurs utilisateurs, géographes et connaisseurs de leurs milieux naturels. Ces marcheurs saisonniers, ces peuples nomades fuient les grands froids et les chaleurs excessives pour trouver l’herbe et l’eau de leurs bêtes qui constituent aussi la base de leur nourriture.
Je préfère laisser parler les passionnés de ces peuples nomades, de ces marcheurs des steppes, des déserts et des toundras pour mieux vous apporter leur expertise.
Ces peuples nomades sont certainement les plus à même de dénoncer la dérive climatique car ce sont les premiers témoins mais plus encore les premiers touchés dans leur vie quotidienne. Jean Malaurie a beaucoup œuvré pour que l’humanité s’appuie sur ces peuples . « Les peuples autochtones sont les premières victimes de nos folies, et en particulier en Sibérie, dans la région de Norilsk, du Taïmyr, de la République des Komis, dans les territoires des Nenets, deviendront les sentinelles de l’univers ». (Jean Malaurie)  
D’autres marcheurs comme Wilfried Thesiger ont côtoyé et vécu avec les nomades pour nous parler de ces familles itinérantes, immergées dans la nature mère nourricière.
«  De nature loquace, les Bédouins qui remarquent tout et n’oublient rien, échangent indéfiniment leurs souvenirs, trompent ainsi la monotonie des longues heures de marche… C’est dès la naissance qu’il faut s’aguerrir contre les rigueurs du désert, s’habituer à boire l’eau amère et rare, manger le pain sans levain, apprendre à supporter la piqûre irritante du sable soulevé par le vent, l’intensité du froid, les excès de la chaleur… » (Le désert des déserts – Wilfried Thesiger)  
Iaroslav Lebedynski enfin vous apportera sa touche personnelle pour vous parler des peuples nomades des steppes d’Asie Centrale.
« La transhumance des troupeaux se fait entre des pâturages d’été et d’hiver fixes, selon des itinéraires déterminés, sur un territoire qui est borné par celui des tribus voisines… Le choix des pâturages et des itinéraires était fonction des conditions écologiques. Les Sarmates passaient ainsi l'hiver près de la mer d'Azov et l’été plus au nord dans la steppe, alors que les nomades de l'Altaï ou du Pamir transhumaient verticalement entre alpages et pâturages de plaine ». (Les Nomades : les peuples nomades de la steppe des origines aux invasions mongoles – Iaroslav Lebedynski)  
 

 
Les nomades dans les steppes de Mongolie
 
Les marcheurs transhumants
 
À la différence du nomadisme qui déplace la communauté et les familles toutes entières, la transhumance repose sur les seuls bergers qui pratiquent l’un des plus vieux métiers de notre planète et empruntent des parcours réguliers.
Au Sahel, les parcours de transhumance associent les États, les pasteurs et les éleveurs sédentaires pour la bonne gestion des ressources naturelles, des fourrés et des brousses tigrées.
En Europe, de mai à octobre, vous pouvez croiser des bergers, des chevriers, des vachers en Espagne, en Italie, dans l’arc alpin. Ces bergers devaient effectuer de longs parcours entre pâturages hivernaux et estivaux et la transhumance fut longtemps strictement réglementée, depuis le Moyen Âge, par les rois de Castille et d’Aragon. La Mesta espagnole et la Dogana delle pecore imposaient leurs juridictions aux bergers pour descendre vers l’Estrémadure et l’Andalousie en Espagne et pour parcourir les plaines des Pouilles en Italie.
En France, la transhumance est toujours d’actualité pratiquée dans les Alpes de Haute Provence, dans les Cévennes, sur le Larzac, en Aubrac, dans les vallées d’Aspe et d’Ossau, en Ariège et sur les chaumes vosgiens.
Les bergers restent des femmes et des hommes seuls avec leurs bêtes, prêts à les soigner, les protéger, les traire et les conduire sur les meilleurs alpages, landes et pelouses. Ils connaissent chaque difficulté des chemins et chaque vallon de pâture.
«  Yves Hébrard, Jean Pibarot, André Passet, René Carrière, Gérard Gras et tous les autres, bergers de transhumance des Cévennes, mes amis, vous qui m’avez appris l’amour de votre pays et du troupeau, vous qui avez choisi cette vie rude dans un pays qui fait parfois payer cher aux hommes la beauté de ses paysages, puissent les drailles cévenoles retentir encore longtemps de la musique de vos troupeaux ! » ( Bergers des Cévennes – Anne-Marie Brisebarre).  
 
Pour tous ces marcheurs, depuis la nuit des temps, la nature est leur mère nourricière pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour leurs troupeaux. Ils ont en commun la connaissance du milieu naturel qu’ils ont su apprivoiser en dépit des difficultés climatiques, du relief, de la faune sauvage et de leur principal ennemi, l’homme, l’homme moderne qui essaie de s’approprier leurs territoires de vie, leur sol nourricier. Ces marcheurs cueilleurs, no

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