191
pages
Français
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2021
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
22 décembre 2021
Nombre de lectures
137
EAN13
9782379932687
Langue
Français
"Un jour, je te libérerai de ces entraves, Shaadi. Tu seras ma femme, mais libre."
Cette promesse, Kalliopée y croit, mais elle sait aussi qu’il lui faudra être patiente. En attendant, elle refuse que ces joncs entachent les moments qu'elle passe avec Karel. Parfois doux. Souvent éprouvants. Toujours intenses.
Elle a beau tenter d'oublier ces fers soudés à ses poignets, Kalliopée est vite confrontée à l'injustice de sa condition.
Utilisée, manipulée, blessée, elle peut néanmoins compter sur des alliés de taille.
Pourtant, de Lapisia à Aquaria, les territoires de l'Union se révèlent toujours plus hostiles. Sans compter les secrets que Karel s'évertue à garder et qui l'entrainent parfois loin d'elle.
Si la princesse aux yeux vairons est tiraillée entre son désir d'émancipation et celui de vivre un mariage heureux, le futur monarque est partagé entre son amour pour Kalliopée et son devoir de fils.
Pourtant, c’est côte à côte qu’ils devront avancer. Et il n’y a qu’auprès de lui qu’elle se découvre épouse et amante. Audacieuse et militante.
Publié par
Date de parution
22 décembre 2021
Nombre de lectures
137
EAN13
9782379932687
Langue
Français
KALLIOPÉE
Tome 2 : Le tribut d’une épouse
KOKO NHAN
L’auteur est représenté par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
Nom de l’ouvrage : Kalliopée Tome 2 : Le tribut d’une épouse
Auteur : Koko Nhan
Suivi éditorial : Sarah Berziou
© Black Ink Éditions
Dépôt légal décembre 2021
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation Juliette BERNAZ
Crédits photos : Shutterstock & Unsplash
ISBN 978-2-37993-268-7
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
Table des matières
Avant-propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Épilogue
Kalliopée
Playlist
REMERCIEMENTS
♫ Parce que les romans ont aussi droit à leur bande sonore, Kalliopée : Le tribut d’une épouse est accompagné d’une playlist que vous trouverez à la fin de l’ouvrage. ♫
Avant-propos
Il y a bientôt trois mille ans, le monde tel qu’il était disparut. Les nombreux conflits qui opposèrent les anciennes nations plongèrent notre planète dans le chaos.
Les hommes, trop aveuglés par leur désir de posséder les biens qui ne leur appartenaient pas, ignorèrent les signaux que la terre leur envoyait. Ils furent sourds aux maladies qui décimèrent la majorité́ de la population, aux boule- versements climatiques qui rendirent hostiles la vie sur quatre-vingt-dix pour cent du sol. Pire que ça même, ils éprouvèrent la planète qui était la leur, jetant sur ses terres agricoles, sur ses villes peuplées d’innocents, des bombes qui illuminèrent le ciel. Lorsque l’Homme comprit son erreur, il était trop tard. Les villes étaient ravagées par les flammes, les épidémies incontrôlables, les denrées épuisées. De chaque continent, ne subsistaient que quelques poignées d’hommes. Tous partirent en quête d’un endroit où vivre sans craindre le pire.
Toutefois, refusant d’admettre leurs erreurs, les hommes rejetèrent la faute sur les femmes. Après tout, certaines d’entre elles gouvernaient des nations.
Il fallait un responsable, et il était hors de question de porter le poids d’une quelconque culpabilité́. En punition, la femme fut dépossédée de ses droits, bafouée et asservie.
Ce sont sous ces préceptes que naquit, plusieurs siècles plus tard, l’Union des Cinq. Aquaria, peuple de pêcheurs et navigants, profitait de l’Océan, au nord-est du continent. Lapisia, royaume rendu riche par ses minerais, avait établi sa citadelle au pied des monts rocailleux. Viridia, quant à elle, jouissait des vallées verdoyantes et de lacs. Ses terres fertiles permirent à l’Union tout entière de se nourrir, mais aussi de se soigner. Nivisia fournissait les quatre autres royaumes en bois nobles et en gibier de choix. Et pour terminer, il y eut Liberisia. Peuple nomade qui s’établissait, çà et là, au gré́ des saisons. Ses citoyens étaient parmi les plus travailleurs des ouvriers. Ils fournissaient une main d’œuvre inestimable.
Seulement, si l’Homme apprend de ses erreurs, il finit par les oublier. Au risque, un jour, de les reproduire...
Chapitre 1
Je parviens difficilement à quitter mon reflet des yeux. Le miroir me renvoie l’image d’une femme si différente que j’ai du mal à me reconnaître. La couronne que je porte aujourd’hui s’apprête à rejoindre son coffret, pour ne plus jamais en sortir. Dès ce soir, la mienne sera semblable à celle de Karel.
Un léger sourire se dessine sur mes lèvres au souvenir de notre nuit et, l’instant suivant, c’est la peur qui me tord le ventre. Serai-je à la hauteur ? Nos promesses faites hier seront-elles tenues ? Parviendrons-nous à rester soudés comme nous nous le sommes juré alors que nos corps ne faisaient plus qu’un ?
— Vous semblez heureuse, Votre Altesse.
Je me tourne vers Sienna en effaçant le sourire qui refusait de me quitter. Un coup contre ma porte m’empêche de lui répondre, puis un serviteur entre en s’inclinant lorsque je l’invite à le faire.
— Votre Altesse, Sa Majesté le roi Läven est là.
Mes yeux s’écarquillent à cette annonce. Je ne pensais pas qu’il ferait le voyage jusqu’ici. Pas même pour mon mariage. Depuis mon départ, pas une lettre ne m’est parvenue. Ou peut-être ne me les a-t-on pas remises… Moi, je n’ai pas pu me résoudre à lui écrire. Qu’aurais-je pu lui dire ? Des mensonges ? Des reproches ?
— Il souhaiterait s’entretenir avec vous, m’informe-t-il.
Je baisse la tête, juste le temps de rassembler mes idées, totalement chaotiques. Je me retiens à la ceinture de mon peignoir dans l’espoir que la triturer pourra m’aider à trouver quoi répondre. J’inspire, expire et bombe finalement la poitrine.
— Faites-le entrer, ordonné-je avec assurance.
Un simple regard à Sienna, et cette dernière comprend ma requête silencieuse puisqu’elle s’éclipse, me laissant seule. Je fais un pas vers la porte close, avant de déglutir, puis je fixe sans relâche la poignée qui s’abaisse. La seconde suivante, les gonds grincent et mon père apparaît.
J’ai le sentiment que le temps se fige quand ses yeux se posent sur moi. L’émotion me submerge et, malgré les reproches que je voudrais lui faire, je me jette dans ses bras, telle une enfant. J’oublie mes interrogations et mes rancœurs, parce que la petite fille que je suis encore au fond de moi se réjouit de sa présence. Il ne me repousse pas et, comme lorsque j’étais haute comme trois pommes, il caresse ma nuque de la pulpe de ses doigts. Ce réconfort gonfle mes poumons d’air. Mon cœur tambourine si fort que je suis obligée de fermer les yeux afin de le calmer. J’inspire cette odeur qui m’avait tant manqué, cette chaleur qui m’a toujours apaisée et sa force qui me donnait l’impression que je ne craindrais jamais rien. Dans mes oreilles, j’entends les battements qui résonnent dans sa cage thoracique.
— Père, soufflé-je, la gorge nouée alors que mes doigts s’agrippent à sa veste comme pour s’assurer de sa présence.
— Laisse-moi te contempler, me demande-t-il, la voix éraillée.
Je me détache alors de lui et cille afin de faire disparaître les larmes avant qu’elles ne coulent et ne ruinent mon maquillage.
— Tu as toujours le plus beau des regards, sourit-il avec nostalgie en caressant ma joue.
À cette phrase, mes lèvres s’étirent. Quand il s’éloigne totalement de moi et que sa paume chaude quitte mon visage, j’ai l’impression que le froid s’empare de mon corps ; mon sourire se fane. Il tourne sur lui-même, avant de s’arrêter en observant, amusé, la tapisserie déchirée.
— Je vois que tu n’as rien perdu de ta hargne.
Je détaille sa silhouette élancée qui me présente désormais son dos et la douleur s’immisce discrètement. Sa couronne, sertie d’autant de pierres que la mienne, repose sur sa tête. Ses boucles châtaines tombent dans sa nuque et lui donnent une allure sauvage. Quand il fait volte-face, c’est pour m’offrir un sourire parfait. Sa barbe soignée, aux reflets roux, grisonne par endroits. Pourtant, malgré cela, il garde une expression presque enfantine. Mon regard se lève pour croiser ses iris d’un bleu azur. Je ne savais pas si je le reverrais un jour, mais à présent qu’il est là, je suis partagée entre l’aimer ou le détester.
— Une jolie œuvre, s’amuse-t-il en m’adressant un de ses fameux clins d’œil.
Face à la légèreté de ses mots, je n’ai plus vraiment envie de l’aimer. A-t-il une idée de ce que j’ai pu endurer ? S’imagine-t-il à quel point j’ai souffert ? Non, ou alors il prétend l’ignorer pour soulager sa conscience ou sa culpabilité. Quoi qu’il en soit, c’est douloureux.
Son sourire disparaît à mesure que mon silence lui hurle ma colère et ma rancœur.
— Kalliopée, m’appelle-t-il avec douceur.
— Vous le saviez ? Pour la reine et la princesse ? Vous étiez au courant ? murmuré-je d’un timbre suppliant.
J’espère qu’il me dira qu’il ne se doutait de rien, qu’il m’a envoyée ici en me pensant en sécurité. Pourtant, sa tête qui se détourne me prouve que je n’ai rien imaginé.
— Pourquoi ? demandé-je.
— Pour la paix.
Ce simple mot, et voilà que je culpabilise d’éprouver cette rancœur. Parce que, tout comme lui, c’est le but que je voulais atteindre. De nouveau, son regard s’ancre au mien et je prends conscience de ce qui nous différencie. Je n’aurais jamais pu sacrifier quelqu’un d’autre pour l’obtenir. Cependant, s’il m’avait tout raconté dans les moindres détails, il ne fait nul doute que je serais tout de même venue jusqu’ici. La nuance, c’est que je l’aurais fait de mon plein gré, en sachant ce qui m’attendait. Ce que je risquais.
— C’était la seule chose à faire, tu le sais aussi bien que moi, lâche-t-il alors avec sévérité.
— Mais, et moi ? Vous… En tant que père, vous m’avez toujours dit que vous tueriez quiconque s’en prendrait à ma vie, et vous m’envoyez ici, chez ce roi, alors que… alors que…
Je perds mes mots, dans l’impossibilité de rassembler mes idées. J’ai beau haïr le roi Xerios, il ne m’a jamais fait aussi mal que mon propre père. Je réalise aujourd’hui que les gens que nous aimons profondément sont les seuls capables de nous blesser si douloureusement.
— La reine et la princesse sont mortes à cause de Viridiens, vous deviez vous douter que le roi voudrait me le faire payer, non ?
— Ils s’en sont pris à t