L espion HY 29
72 pages
Français

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L'espion HY 29 , livre ebook

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Description

Michel VAUDREUIL est un jeune homme à qui tout sourit.


De l’éducation, de l’élégance, une bonne situation, du succès auprès des femmes... rien ne lui manque pour être heureux...


Et, pourtant, Michel VAUDREUIL s’ennuie. Il a soif d’aventures.


Aussi, quand il fait part de sa lassitude à un ami de régiment rencontré par hasard, ce dernier, connaissant son courage et ses aptitudes tant physiques que mentales, lui explique qu’il est membre du service de contre-espionnage et lui propose de le rejoindre.


Michel VAUDREUIL accepte.


À peine agréé comme collaborateur par le capitaine Lhomet, celui-ci lui confie sa première mission : identifier le fameux espion HY 29...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2022
Nombre de lectures 6
EAN13 9782385010140
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MICHEL VAUDREUIL
- 1 -
L'AGENT HY 29
Récit d'espionnage
Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
COMMENT NAÎT UNE VOCATION

La puissante torpédo-sport avait ralenti pour virer au coin de la rue Marbeuf et s'engager dans l'avenue des Champs-Élysées, quand son conducteur tourna vivement la tête et freina un peu plus loin, pour se ranger le long du trottoir.
Une voix l'avait interpellé au passage :
— Michel !... Michel Vaudreuil !...
Il descendit, la main tendue, vers le jeune homme qui accourait. Les visages étaient souriants.
— Toi !... Mon vieux Jacques !... Quelle rencontre !
Vingt-six ans chacun. Deux camarades de régiment. Ils ne s'étaient pas revus depuis leur retour à la vie civile. Leur dernier contact remontait à l'époque où, sous-lieutenants, frais émoulus chacun d'une grande école — Polytechnique et Saint-Cyr — ils s'étaient connus et appréciés dans la même garnison.
Jacques Brévin entraîna son ami vers la terrasse proche d'un café. Ils s'installèrent dans la tiédeur de cette fin d'après-midi de juin.
Brévin remarqua :
— Tu n'as pas changé... Je dirai même que tu es encore plus séduisant, bourreau des cœurs !
Michel Vaudreuil méritait cette appellation. Un peu plus grand que la moyenne, il possédait des traits réguliers éclairés par deux grands yeux gris, intelligents, expressifs que voilaient des cils noirs, dignes d'une femme. Son camarade était moins bien, physiquement, mais son visage attirait également la sympathie.
Michel haussa les épaules :
— Peuh... Les femmes, tu sais... Ça finit par ne plus être drôle !
— Comment ? Désabusé ? Neurasthénique ?
— Non... Plutôt, comment dirai-je ? saturé... Comme lorsqu'on a mangé trop de douceurs... On finit par souhaiter quelque chose de piquant, de violent... De la moutarde, par exemple.
Brévin rit de cette boutade et considéra son vis-à-vis.
— Que deviens-tu ? demanda-t-il.
— Pas grand-chose... Toujours ingénieur dans l'usine de papa. Autant dire une sinécure. J'ai, du reste, horreur de cette vie de bureau et je n'y suis presque jamais...
Brévin désigna la belle auto rangée en face.
— Heureux mortel... Tu as tout pour toi... Ta fortune, beau garçon, la liberté... Et tu m'as l'air de ne pas être content !
— Moi ? Je n'ai pas dit ça...
— Non, mais cela se lit sur ton visage. Dis donc, Michel, tu t'ennuies, hein ? Avoue-le...
Vaudreuil eut soudain une expression de fatigue et son regard devint lointain. Il fit une moue et marmonna avant de porter son verre de porto à ses lèvres :
— N'es-tu pas devenu fakir ou quelque chose comme ça pour deviner les pensées des gens ?
Brévin ne répondit pas. Il réfléchissait tout en continuant à scruter le visage de son interlocuteur. Michel lança :
— Tu n'as pas fini ? Tu ne vas pas me faire un sermon, j'espère ! Mon vieux Jacques, nous avons le plaisir de nous retrouver après des années de séparation, si nous passions la soirée ensemble ? Hein, c'est dit ?
— Ma foi, c'est tentant... Je suis justement libre.
— Au fait, tu ne m'as pas dit ce que tu fais, toi, dans la vie ?
— Heu... Rien... C'est-à-dire — se rattrapa Jacques — je dirige l'exploitation de ma ferme modèle au Pays basque. Entre Bayonne et Biarritz. Un coin délicieux.
— Et quel bon vent t'amène à Paris ?
— Heu... Des affaires... Des achats.
Vaudreuil éclata de rire.
— Tu es venu chercher du bétail aux Champs-Élysées ? Des poules, des cochons, des veaux ?
— Non, évidemment. Mais je... hum... j'ai des affaires à régler dans la capitale.
Michel sentit une réticence dans les réponses de son camarade et n'insista pas. Il lui jeta simplement un coup d'œil rapide, tendit un étui à cigarettes en or et conclut :
— En tout cas, tu t'occupes... Eh bien, le veinard, c'est toi... Si tu savais comme les journées me semblent longues ! il y a des moments où je voudrais être un homme de condition médiocre pour avoir à lutter, pour me battre contre quelque chose, pour gagner mon existence et surmonter des obstacles...
Jacques écoutait. Par moments, il encourageait, d'un monosyllabe, le flux de confidences.
— Tu vas me dire que je suis fou, poursuivit Michel, mais je rêve d'aventures ! Comme un gosse... Sais-tu que j'ai souvent pensé à m'engager en Indochine ?
Ils se levèrent et s'installèrent dans la voiture de Michel.
— Où allons-nous ? demanda le jeune homme au volant.
— N'importe... Au Bois, si tu veux... Il est à peine sept heures. Le soleil couchant doit être joli à voir à travers les arbres.
Brévin attendit un instant jusqu'à ce que l'auto eût dépassé la place de l'Étoile.
— C'est sérieux, Michel ?
— Quoi donc ?
— Ce cafard... Cette envie de faire quelque chose d'intéressant ?
— Tu as une proposition à me faire ?
Au lieu de répondre, Jacques continua de questionner :
— Tu parles plusieurs langues, n'est-ce pas ?
— Oui. L'anglais, l'espagnol, l'allemand, l'italien. Je n'ai eu aucun mal à les apprendre. C'est un don. Je tiens ça de ma mère qui a des affinités slaves, dans la nuit des temps.
Jacques marmotta, comme pour lui-même :
— Courageux, intelligent, libre, discret...
Il reprit tout haut :
— Tu es discret, je crois ? Très discret ?
— En voilà une impertinence ! s'écria Michel, égayé. Tu peux me raconter tes bonnes fortunes, je n'en soufflerai mot.
— Non, il ne s'agit pas de cela. Écoute... Arrête un instant. Là, dans cette allée solitaire.
Michel stoppa docilement.
— Que dirais-tu, commença Jacques, d'une voix concentrée, d'une vie trépidante et secrète à la fois ? D'aventures passionnantes dans la jungle humaine ?
Michel exhiba un visage étonné. Le sérieux de son camarade lui donnait à penser que Jacques avait un dessein en tête.
— Épatant, articula-t-il. Voyons ton programme. C'est dans ta ferme basquaise que tu l'as élaboré ?
— Michel, il y a longtemps que je sais ce que tu vaux. J'ai pu t'apprécier au régiment, il y a cinq ans. Je vais te confier un secret. Ma ferme du sud-ouest, c'est surtout une couverture. Je...
— J'ai compris, dit sobrement Michel.
— Vraiment ? Alors, tu es tout à fait l'homme qu'il faut.
— Service spécial, hein !
— Oui, dit Brévin. J'appartiens au contre-espionnage français. Et je serais heureux que...
— C'est donc ça, ton fameux achat de bétail à Paris ! murmura Vaudreuil. Et, il y a vraiment des aventures ? Des vraies ?
— Veux-tu que je te présente à mon chef, dès demain matin ?
— Et... si je cause une désillusion ?
— Cela voudra dire que je suis devenu incapable de juger un homme, riposta Brévin. Mais, je suis tranquille là-dessus.
Et, vingt-quatre heures plus tard, Michel Vaudreuil, après avoir subi une série d'épreuves fort ingénieuses destinées à lui faire donner la mesure de ses capacités physiques, morales et intellectuelles, apprenait du capitaine Lhomet, le soir même de sa visite, après une première entrevue matinale, qu'il était agréé comme collaborateur.
C'était une vie entièrement nouvelle qui allait commencer.
— En apparence, expliqua le chef, il n'y a absolument rien de changé. Vous continuerez à aller et venir exactement comme par le passé. Conservez soigneusement vos relations, fréquentez les mêmes endroits, gardez le même mode de vie, le même train et... tenez-vous à ma disposition. Il va de soi que vous ne révélerez à âme qui vive, en dehors de ceux que je vous désignerai, quelles sont vos affinités avec mon service.
— Bien, mon capitaine.
— Et maintenant, à bientôt, Vaudreuil. Ah, encore une chose. Vous appartenez à un club automobile, si je ne m'abuse ? Oui ?... Eh bien, tout message, toute communication qui vous sera fait de ma part sera censé venir de cette société pour éviter d'éveiller la curiosité autour de vous. C'est tout pour le moment.
Michel Vaudreuil aspira une large bouffée d'air en reprenant place dans sa voiture. Il était heureux. Tout cela lui semblait faire partie d'un rêve. Il se demandait si c'était bien vrai.
— Enfin, utile à quelque chose ! se dit-il.
Jacques Brévin repartait le lendemain pour Bayonne.
Ils passèrent ensemble une nuit fort joyeuse dans des établissements à la mode.
Quarante-huit heures s'écoulèrent sans changement. Michel se demanda si on ne l'avait pas oublié.
Puis un matin, il trouva dans son courrier un petit mot l'informant que son club l'invitait à une réunion de comité.
Petit frisson d'enthousiasme. C'était la formule convenue. Il se trouva dans le bureau du capitaine Lhomet, à l'heure précise.
— Parfait, prononça le chef, en entendant sonner les quatre coups. Vous savez être exact. C'est une qualité primordiale chez nous.
Et il commença à exposer ce qu'il désirait.
CHAPITRE II
LA JEUNE FEMME DU « BASSORAH »
 
— La besogne ne sera pas facile, prévint le capitaine Lhomet. Il s'agit de débuter par un coup de maître, en quelque sorte. Non pas que j'aie choisi exprès une mission compliquée, mais la chose étant assez urgente, j'ai pensé que je pouvais essayer de vous utiliser à ce sujet.
— Vous m'en voyez enchanté, mon capitaine.
— Depuis quelque temps, on m'a signalé la présence en France d'un mystérieux individu répondant au matricule H-Y-29... Je ne connais pas son nom, je ne sais pas qui il est, je ne sais qu'une chose, c'est que, dans certains messages captés par nos services et déchiffrés par nos cryptographes, il a été fréquemment fait mention de ce H-Y-29.
Le capitaine prit un dossier et l'ouvrit.
— Il fait preuve d'une activité dévorante. Et, malgré tous nos efforts, il est insaisissable.
Michel hasarda :
— Des messages ? En temps de paix ?
— Oui, dit son chef avec un demi-sourire. La paix, elle existe pour les forces combattantes, mais jamais pour nos services. Les espions ne s'arrêtent jamais de travailler, et... ceux qui les traquent non plus. La besogne est, certes, moins sanglante que pendant la guerre, mais elle est tout aussi importante.
Le capitaine reprit son air grave.
— Je vais vous présenter, dit-il, à Pierre Andel, votre supérieur direct ; c'est avec lui que vous devrez vous tenir en liaison.
Une sonnerie. Un coup sec à la porte. Pierre Andel entra.
Le capitaine Lhomet lui spécif

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