La Dernière Chamane
157 pages
Français

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La Dernière Chamane , livre ebook

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Description


Un paiement. Rien qu’un petit paiement...


Dans un monde où les humains ont été réduits à l’esclavage et répartis en différentes castes sous le joug des Surnaturels, Jenny appartient au bas de l’échelle sociale : les Aturales. Elle n’est rien. C'est pourquoi les siens n'hésitent pas à la livrer au clan MacFillan, de puissants lycanthropes établis en Écosse, pour régler leur dette.


Mais celle qui ne devait être qu'une marchandise va vite faire tourner les sens des loups présents au château et ébranler bien des convictions. D’autant qu’elle se refuse à leur obéir. Surtout à ce rustre de Keir, le fils cadet des MacFillan, aussi collant qu’agaçant. Elle est particulière, il le sent. Le sait... et n'est pas le seul à s'en rendre compte.


Utilisée, convoitée et mise à prix, le danger rôde autour de la jeune femme, dont les alliés se révèlent plutôt surprenants. Pour sauver sa peau et dévoiler les secrets du château, Jenny est désormais prête à bousculer l’ordre établi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782381510385
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Julie Saurel, 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-038-5

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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Aux moutons-garous, qui n’ont pas été retenus au casting…
1. Jenny
Une vive douleur aux poignets m’oblige à arrêter de m’acharner sur mes chaînes. Elle irradie jusqu’aux épaules, amenuise mes forces, et mes muscles m’implorent de lâcher prise. Mon cri de fureur retentit dans toute la lande, tandis que je tire toujours plus fort sur les fers qui me lient à la stèle des Condamnés. Mes pieds nus glissent sur l’herbe humide et s’enfoncent dans la terre. Sans appui stable, je perds l’équilibre et me retrouve au sol. Encore.
Usée de me débattre, je soupire devant ces mailles d’acier qui remontent jusqu’à l’anneau encastré dans une pierre haute. Je me mets à genoux, et le nez levé vers le ciel, la lune me nargue dans son croissant le plus parfait. Elle me renvoie suffisamment de luminosité pour que je prenne conscience de mon sort, mais pas assez pour éclairer l’étendue d’herbe qui m’entoure. Je ne verrai rien venir quand ils se décideront à agir.
Je ferme les yeux dans une longue inspiration, avec l’espoir de museler les tremblements de mes muscles, fatigués après un tel acharnement. L’humidité de l’air ambiant s’infiltre par tous les pores de ma peau afin de réduire mes efforts à néant, et la brise qui se lève fait repartir mes spasmes de plus belle. J’expire en ouvrant les paupières pour y voir un nuage de vapeur s’échapper de mes lèvres chevrotantes.
Hors de question que cela se termine de cette façon pour moi !
Motivée par mon instinct de survie, je relève mon être qui semble peser le poids de la terre entière. Malgré le picotement à l’extrémité de mes doigts – qui doivent avoir viré au bleu par ce froid –, je rattrape la chaîne au niveau de l’anneau qui la maintient. Un pied sur la pierre humide, je laisse tout mon corps basculer en arrière. Je sens le bout de mes cheveux se mélanger à la boue lorsque je renverse la tête pour déployer le plus de force possible.
C’est là que je la vois : l’ombre furtive. Rapide. Presque irréelle.
Je lâche prise et m’écroule de tout mon long sur le sol. Sans attendre, je me retourne, enfonce mes doigts dans le sol et relève les yeux pour la chercher à nouveau. Rien. Pire ! Je n’entends que ma salive qui passe difficilement dans ma gorge et le bruit du vent sur la lande. Mon cœur s’affole. Ma respiration s’accélère. Tout mon être me murmure que la plaine n’a jamais semblé aussi silencieuse. Il y a toujours un animal nocturne pour briser la quiétude de ce lieu, sauf quand… sauf quand il est en présence d’un prédateur plus dangereux que lui.
Le désespoir m’oblige à me relever et à tirer encore plus fort sur mes menottes pour fuir cet endroit. Mes poignets sont en sang. Ils me brûlent. Tant pis ! La douleur est préférable à la mort. Un bruissement s’élève derrière moi et je m’entends supplier mes liens de me libérer, alors que je continue de m’acharner dessus comme une démente. Mon appel de détresse est interrompu par une masse chaude qui me fauche les jambes avec force. Mon souffle se coupe lorsque je rencontre le sol avec violence. Mon cœur loupe un battement quand, entre les mèches de cheveux qui me barrent le visage, je l’aperçois face à moi.
Je roule sur le dos, me redresse et ne perçoit que le bruit du sang dans mes veines, battant contre mes tempes. Assise sur le sol, la terre s’insinue entre mes doigts lorsque je recule le plus vite possible, jusqu’à buter contre cette maudite stèle. La fuite aurait été impossible, de toute façon. J’essaie de réfléchir à une solution. Mais rien ne me vient. Mon cerveau m’abandonne lâchement et l’être surnaturel à la forme de loup qui me fait face s’avance. Lentement. Une patte après l’autre, sans se défaire de mon regard. Son lourd pelage noir se mêle au décor, laissant ressortir ses yeux brillants et dorés.
Toute la lande semble retenir son souffle, comme chargée d’une aura mystique qui hérisse les poils de mes bras.
Je…
Ma tentative de négociation est interrompue par un long grognement et il fond sur moi. Je suis certaine de ne jamais avoir fermé les paupières aussi fort. Tout mon corps se crispe d’un coup, dans l’attente d’un impact qui ne vient pas. Au lieu de cela, c’est le souffle bouillant de l’animal que je sens se fracasser contre mon visage. J’ai envie de m’enfoncer sous terre, mes membres tremblants de ne rien pouvoir faire. Sans ouvrir les yeux, peu désireuse de connaître la suite des événements, je tourne la tête sur le côté en espérant créer une nouvelle distance entre lui et moi. C’est un sursaut que je dois retenir, des sanglots que je dois empêcher de sortir, quand une truffe humide frôle ma joue. Elle laisse une traînée froide sur mon visage et se fraye un chemin jusqu’à mon cou avant de me renifler. Quelque chose de râpeux, que j’identifie comme le bout d’une langue, glisse derrière mon oreille, au point que je rêve de me tasser sur moi-même.
Qu’est-ce qu’on a là ? s’interpose une voix grave et autoritaire.
Le souffle de frustration qui s’abat sur ma peau fait remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale. Je sens le loup se reculer sans que cela calme les secousses de mon corps. Rassemblant mon courage, je daigne ouvrir les yeux sur les jambes de l’homme qui a pris la parole. Le loup reste en retrait.
Il s’accroupit face à moi et j’aperçois les motifs à carreaux parsemés de losanges que je sais rouges. Le signe distinctif du clan MacFillan. Celui auquel j’appartiens, à la plus basse échelle qui puisse exister : les Aturales.
Une main puissante agrippe mes cheveux à l’arrière de mon crâne et tire violemment dessus pour me forcer à lever le regard. Mes lèvres s’étirent dans une grimace de douleur, alors qu’une boule me noue l’estomac.
Voilà donc ce que ta communauté estime être une compensation satisfaisante pour leur défaut de paiement, s’indigne-t-il. Un tas de boue, rien que ça !
Sa répulsion se ressent dans la manière de me relâcher, avec une impulsion suffisante pour que ma tête heurte la pierre froide et humide derrière moi. Son mépris ne fait pas que s’afficher à travers chaque mot qu’il prononce, il transparaît dans tout son être, jusque dans sa façon de se relever avec dédain.
Mets-toi debout ! lance-t-il d’une voix sans appel.
Je prie pour ne pas fléchir au moment de m’exécuter. Une fois sur mes jambes, l’impression d’être minuscule et frêle face à ce corps massif s’accentue, si bien que je regrette de ne pas être restée au sol. Je sens le regard de l’homme me scruter de la tête aux pieds, de la même manière que l’ont fait ceux de ma communauté tôt dans la matinée.
Il paraît que dans l’Ancien Monde – celui qui existait avant que les surnaturels ne se fassent connaître –, être considérée comme jolie était un compliment. De nos jours, cela équivaut à une malédiction et permet seulement de devenir une monnaie d’échange. Je suis celle que l’on a désignée comme « compensation financière ». Un choix qui s’est fait après avoir aligné toutes les femmes entre vingt et vingt-cinq ans sur la place centrale du village, afin que les hommes puissent décider laquelle de nous semblait avoir le plus de valeur. Ridicule et subjectif, comme méthode…
Je me mords l’intérieur de la joue pour rallumer une lueur de fierté quelque part en moi, un vent de rébellion, n’importe quoi qui m’apporterait un peu de dignité. Je refuse d’être sacrifiée à cause de principes aussi immoraux qu’injustes. En me concentrant sur cette nouvelle douleur, je fais taire mes propres peurs et j’arrive à ancrer mon regard dans celui du highlander.
Il n’y a pas eu de défaut de paiement, nous…
Mon explication se termin

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