La fine bouche
18 pages
Français

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La fine bouche , livre ebook

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Description


Pour hâter le trépas de son époux, elle relate ses écarts sexuels croquignolets...


Quand Dugenou te présente l’escarpin, tu lui tricotes un jeu de gambettes avec vue imprenable sur le frifri, t’as plus qu’à faire gaffe à ne pas te prendre le bambou dans le trognon. Forcément, le fait de ne pas porter de culotte, ça aide. J’ai jamais pu supporter les culottes, elles empêchent la poupougnette de respirer. On devrait interdire ces niaiseries. Il n’est pas bon, le velouté ? Allez, ne fais pas l’enfant et ouvre la bouche.



L’auteure à succès qui se dissimule sous le masque d’Olga Rostopchine s’offre une « gâterie » littéraire qui la repose de la couleur noire dont elle pare d’ordinaire ses écrits. Un régal pour les gourmets, pour les amateurs de belle langue, devrait on écrire !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2014
Nombre de lectures 87
EAN13 9791023402896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Olga Rostopchine La fine bouche
Nouvelle CollectionCulissime
— Je vous remercie infiniment pour votre sollicitud e, très chère Constance.Votre amitié est d’un si grand réconfort dans cette terrible épreuve que nous traversons mon époux et moi-même… Oui, chère amie, je ne manquerai pas de le lui dire… Non, pas ce soir, j’en suis navrée, l’infirmière a pris son congé, les domestiques également. Nous allons dîner sagement en tête à tête, vous avez combien il apprécie ces moments. Nous bavarderons et je lui ferai un peu de lecture. Ayez l’amabilité de saluer nos amis en notre nom. Je vous souhaite une belle soirée. Vous me raconterez sans faute n’est-ce pas, vos soupers sont si exquis… Oui, nous nous voyons plus tard, très chère. Mon Hubert chéri, pardonne-moi mais c’était la baronne. Tu connais la dernière ? Elle a un nouveau filleul à demeure. C’est quand même une grosse salope ! A croire qu’elle fait un élevage de filleuls. Et elle s’imagine que personne ne se doute de rien. Franche ment ! Remarque, tu vas me dire qu’on a tous nos petits travers. Mon truc, moi, c’est de me faire brouter la craquette dans un lieu qui à l’origine n’est pas destiné à la chose, comme les oua-ouas d’un restau, la banquette arrière d’une C5, la réserve d’un magasin de pompes. Et je parle de ce que je connais. Tout un art. Quand Dugenou te présente l’escarpin, tu lui tricotes un jeu de gambettes avec vue imprenable sur le frifri, t’as plus qu’à faire gaffe à ne pas te prendre le bambou dans le trognon. Forcément, le fait de ne pas porter de culotte, ça aide. J’ai jamais pu supporter les culottes, elles empêchent la poupougnette de respirer. On devrait interdire ces niaiseries de Géraldine. Il n’est pas bon, le velouté ? Allez, ne fais pas l’enfant et ouvre la bouche. Certains pensent que je suis une allumeuse. Archifaux. Juste une aventurière. Et surtout qu’on ne me traite pas de pute, je ne l’ai jamais fait pour le fric. Sauf avec toi, mon Hubertounet. Mon mari… Ah, cher Hubert, tu étais un sacré pointeur. Toujours bien gaulé, bien nippé. Aujourd’hui, tu as plutôt l’air d’un accident de chemin de fer mais je
t’aime toujours. Toi et ton pognon. D’ailleurs, je n’aurais jamais imaginé que tu en aies autant. Tu as toujours été très discret sur tes picaillons. Y’a pas à dire, même à notre époque les aristos sont pleins aux as. Quand ton chargé d’affaires m’a fait le décompte, je lui en ai fait une petite pipe de reconnaissance. Pourquoi tu lèves les yeux au plafond ? Juste une petite gâterie, rien de plus. Une chose est sûre, je n’aurai pas assez de toute une vie pour dépenser ce magot. Quand je pense que tu regardais à deux fois avant de me payer un collier ou une fourrure. T’étais pas un peu pingre ? Maintenant, terminé, plus d’histoires d’argent entre nous, je m’occupe du bébé. De toute façon, on ne l’emportera pas dans la tombe. Et je suis ta seule héritière. Il y avait bien ton frère et tes neveux, mais ils sont morts. Avec ma voiture en plus. Tu te rends compte, je n’aurais pas insisté pour qu’ils la prennent, c’est moi qui y passais… Enfin, c’est de l’histoire ancienne, ne remuons pas les mauvais souvenirs. Ce soir, nous dînons léger. Après le velouté de pointes d’asperges, sorbet citron. Je suis un peu barbouillée, c’est le poisson. Je calcule pas le poisson, pas tant à cause du goût, mais de l’odeur. Tu crois que les sirènes renardent autant ? Tu as senti l’odeur quand je t’ai bisouté, t’as senti ? Dingue comme ça s’incruste. Exprès, je ne me suis pas lavé les dents pour que tu sentes. J’ai bien fait, hein ? C’est un peu ta façon de participer. Maintenant que tu ne peux plus… A mon amant le plus minable, je ne souhaiterais pire infamie. Sans bras, ni jambes. Juste le tronc. Comme une endive. T’en as même la couleur. Dieu du ciel, tu peux encore entendre et sentir, j’en ai la pâquerette toute retournée. Viens, on va s’installer au salon jaune. Pendant que je broderai, je te raconterai. Pour un soir, on va laisser tomber Proust. Putain de chariot ! Il a coûté la peau du cul et il s’arrime aux tapis. Je te bouscule pas trop ? Voilà, sous le lustre on y verra clair. J’aime bien broder les petits lapins, les greffiers malicieux et les mansardes dans la prairie. T’as vu tous ces mouchoirs que j’ai brodés ? Des dizaines. J’en garde toujours deux ou trois dans mon sac, c’est bien pratique pour s’essuyer. Et puis c’est une autre façon de te montrer comment je m’occupe. Rien de plus éloquent qu’un mouchoir raidi par les humeurs. T’ouvres grands tes quinquets, mon endivounette, t’aimes bien quand je te raconte comment je passe mon temps, toi qui m’as toujours tout caché. Tu vas adorer ma journée. T’es bien, là ? A peu près, n’est-ce pas, je le vois à ta tête. Pas très confortable, le chariot.
En plus avec tes escarres. Tu serais mieux sur le sofa. Dans ton lit ? Non, non, on reste ici. Pour une fois que ton infirmière a pris sa soirée. >>>>>>>>>>>>>>
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