La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires
117 pages
Français

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La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires , livre ebook

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Description

Elle a vingt-cinq ans et tout pour être heureuse : après des études brillantes, elle a intégré la direction marketing d’un grand groupe international, et vient d’emménager dans le studio de ses rêves. Pour que son bonheur soit parfait, il lui reste deux choses à accomplir : trouver l’amour et se mettre à écrire.


Il a 50 ans, c’est un écrivain confirmé. Pour son nouvel opus, mi-tendre, mi-ironique, il souhaite rester anonyme.


Et si l’une était le personnage inventé par l’autre ?


"Un jeu de massacre délicieux dans le milieu très fermé de l'édition parisienne." Stéphanie Janicot - Notre temps


"Un savoureux cocktail d'ironie et d'émotions" Christiane Legris-Desportes - La Fringale Culturelle


"Un récit rafraîchissant autant que savoureux, un livre à lire et à relire" Albert Bensoussan - Unidivers


"Un récit tout en malice et en ambiguïté" Alain Goric'h - La Page


Béatrice Hammer est romancière, scénariste et réalisatrice. Elle a publié une quinzaine d'ouvrages, qui lui ont valu régulièrement des prix de lecteurs.


Les éditions d’Avallon ont récemment republié ses romans Kivousavé (prix Goya, prix du premier roman de l’Université d’Artois, prix du Festival du premier roman de Chambéry, prix Tatoulu), Cannibale blues (sélection « Attention Talent » des libraires de la FNAC), Ce que je sais d’elle, Green.com, Les violons de Léna, Lou et Lilas et Soleil glacé.


Plusieurs de ses nouvelles sont disponibles en format numérique aux éditions de la Combe (Camille, Toug, Blanche, Abélie, Matthias, Princesse et Salvadora), ainsi que ses ouvrages pour la jeunesse Le Fils de l'Océan, Cet hiver-là, et Comment j'ai rééduqué mes parents (enfin, surtout ma mère).


La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires est un inédit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2022
Nombre de lectures 15
EAN13 9782491996901
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
 
 
 
 
 
Éditeur : Les éditions d’Avallon
342 rue du boulidou
34980 Saint-Clément-de-Rivière
 
 
Distribution numérique : Immatériel
 
 
Illustration de couverture : Nina Testut
Couverture et composition du livre : les éditions d’Avallon
 
ISBN numérique : 9782491996901
1ère édition
 
Dépôt légal : mars 2022
 
© 2022 Les éditions d’Avallon
La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires
 
 
Du même auteur
en version numérique
 
Romans
Soleil glacé , les éditions d’Avallon 2022, réédition Le Serpent à plumes, 2000
Une Baignoire de sang , les éditions d’Avallon 2022, réédition Alter Real, 2020
Les Violons de Léna , les éditions d’Avallon, 2021, réédition Pocket, 2006
Lou et Lilas , les éditions d’Avallon, 2021, réédition Pétrelle, 2000
Kivousavé , les éditions d’Avallon 2021, réédition Critérion, 1995 et Rouergue, 2008 (Prix Goya du premier roman, prix du Festival du premier roman de Chambéry, prix du premier roman de l’Université d’Artois, prix Tatoulu)
Ce que je sais d’elle , les éditions d’Avallon 2021, réédition Arléa, 2006
Green.com , les éditions d’Avallon 2021, réédition A Contrario, 2004
Cannibale Blues , les éditions d’Avallon 2020, réédition Pétrelle, 1999
 
 
 
 
Nouvelles
Camille , nouvelle (prix des Inédits RFI – ACCT), les éditions de la Combe, 2021
Toug , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Matthias , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Abélie , novella, les éditions de la Combe, 2021
Blanche , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Salvadora , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Princesse , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
 
 
 
 
Romans jeunesse
Comment j’ai rééduqué mes parents (enfin, surtout ma mère) , les éditions de la Combe, 2022, réédition de Comment je suis devenue grande , Rageot, 2008
Cet hiver-là , les éditions de la Combe, 2022, réédition Oskar jeunesse, 2008
Le Fils de l’océan , les éditions de la Combe, 2022, réédition Rageot, 2006
Superchouchoute , éditions Alice jeunesse, 2014
Miss Catastrophe , éditions Alice jeunesse, 2014
 
 
 
plus d’informations sur l’auteur :
https://linktr.ee/Beatrice_Hammer
 
Béatrice HAMMER
 
 
 
 
 
LA PETITE CHÈVRE
QUI RÊVAIT
DE PRIX LITTÉRAIRES
 
 
roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les romans sont les pelures que nous ôtons pour arriver enfin au cœur, qui est vous ou moi, rien d’autre.
 
Virginia Woolf
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ce livre est dédié
à toutes celles et
à tous ceux qui, un jour, prennent le risque d’écrire

 
 
 
 
 
1
 
 
Appelons-la Blanchette, si vous le voulez bien.
 
Bien sûr que ce n’est pas son vrai prénom. D’ailleurs, rien n’est vrai dans ce livre. Tout est imaginé. Même si vous pensez tous que Blanchette, c’est moi : un écrivain qui raconte l’histoire d’un écrivain, ça sent l’autofiction. Et pourtant, non : je ne suis pas Blanchette, je vous assure.
Mais alors, qui es-tu ? me direz-vous. Un débutant qui se croit original ? Un écrivain raté qui a choisi cet artifice pour déverser son fiel ? Un gros bonnet qui s’intéresse au sort d’une débutante, histoire de se redonner une jeunesse ?
 
Ni l’un, ni l’autre, ni non plus le troisième. La vérité, c’est que je suis caché dans la pénombre. Ni tout à fait obscur, ni pour autant célèbre : un écrivain médian. Et de ce fait, prudent. Je n’ai pas l’intention de me griller avec quiconque, éditeur, journaliste ou lecteur, parce qu’on ne sait jamais. J’ai cet espoir secret d’un jour passer le cap, crever le plafond de verre, faire mon entrée dans la cour des grands. Être de ceux que l’on invite sur les plateaux télés, dans les dîners en ville, les happy few dont parlent les critiques, ceux à qui l’on commande une page dans Libé ou une chronique dans Télérama.
Je suis lucide : je n’ai aucune chance d’y arriver autrement que par hasard. Mais le hasard, n’importe qui peut l’activer : le plus petit des lecteurs, le plus obscur des éditeurs, le plus minable des journalistes. Je ne veux me mettre à dos personne. C’est pour cela que je choisis l’anonymat.
 
Mais arrêtons de parler de moi, ce n’est pas l’objet de ce livre.
 
Si j’ai choisi de l’appeler Blanchette, avec ce que cette dénomination a d’affectueux, mais aussi, il faut l’avouer, de légèrement condescendant, ce n’est pas par mépris, loin de là. J’ai toujours adoré mes personnages, même quand ils étaient veules, lâches, méchants, rancuniers, hypocrites ou pervers. Je les aime du fond du cœur, et je cherche toujours, au plus profond de mes entrailles, ce qui me permettra de les nourrir.
 
Mais pour nourrir Blanchette, je n’aurai pas besoin d’aller chercher si loin. Certes, il lui arrive d’être un peu faible, surtout avec la nourriture, qu’elle engloutit à la moindre contrariété, malgré ses résolutions. Mais il n’y a là rien que de très normal, rien en tout cas qui la rendrait méprisable à mes yeux, d’autant que de mon côté, si j’arrive assez bien à résister à une tablette de chocolat ou à un bon gâteau – ce dont Blanchette est incapable – je deviens une incarnation de l’impuissance quand j’ai sous le nez une bonne bouteille de vin ou un morceau de vieux Cantal affiné comme il faut.
 
Si j’ai choisi de l’appeler Blanchette, c’est parce qu’elle m’émeut. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, dont elle partage le prénom. Elle a ce côté volontaire et cette obstination qui me la rendent touchante. Elle est si jeune et nourrit tant d’espoirs qu’elle m’attendrit.
 
Au moment où je vous la présente, Blanchette a vingt-cinq ans. Elle vient de finir des études plutôt brillantes dans une école de commerce prestigieuse – je dis plutôt parce qu’elle n’a plus rien fait, une fois son école intégrée, si bien qu’elle en est sortie avec le sentiment d’usurper son diplôme –.
Elle vient d’être recrutée à la direction du marketing stratégique d’un grand groupe international. Si elle montre patte blanche, feint l’enthousiasme à chaque innovation inventée par sa hiérarchie, émaille chacune de ses interventions de franglais à la mode et, surtout, s’abstient d’interroger quiconque sur le sens du travail qu’on lui demande, elle obtiendra régulièrement des promotions sans avoir besoin de bouger tous les trois ans, comme son plan de carrière l’exigerait. Mais Blanchette veut pouvoir dégager du temps dans l’immédiat et projette, à condition que l’âge de la retraite n’ait pas été repoussé à cent ans d’ici là, de quitter son travail par anticipation vers 2055 pour se consacrer entièrement à sa passion, l’écriture.
 
Pour le moment, cette passion est bien cachée. Dans l’entourage de Blanchette, personne ne sait à quoi elle rêve.
 
Un jour, parce qu’elle était brillante en français, son père lui avait demandé si elle n’aimerait pas être écrivain. Le cœur de Blanchette s’était mis à battre la chamade. Horrifiée à l’idée d’être percée à jour, elle avait réussi à ne pas rougir, avait poussé un long soupir poli et avait répondu que non, c’était une ambition qu’elle n’avait jamais eue, avec un air si naturel que son père n’avait pas insisté.
 
Menteuse, Blanchette ? Pas plus que vous et moi. Elle est pudique, tout simplement. Et un peu fière : elle a tellement peur de ne jamais parvenir à écrire, elle craint tellement, dans le cas où elle y parviendrait, que quelqu'un mette la main sur son texte et le lise sans son accord, qu’elle n’a pu que mentir.
 
Il faut que je vous campe un peu le décor, pour que vous compreniez. Blanchette est l’aînée de quatre enfants, deux garçons et deux filles, et – allez savoir pourquoi – c’est sur elle que son père a projeté tous ses rêves de gloire. Depuis toujours, il voit très loin pour elle, et croit sincèrement que le monde entier va s’incliner devant son génie. Ne nous moquons pas trop, un père qui croit en son enfant lui donne pour l’avenir de sacrées armes. Moi qui, après trois psychanalyses, me bats encore pour reconstruire l’image de moi que ma mère n’a eu de cesse de détruire, je suis bien placé pour le dire.
 
Après une enfance chouchoutée par son père – de sa mère, nous parlerons plus tard –, Blanchette, pour exister, a dû lui signifier qu’elle n’avait plus aucun besoin de lui. C’est qu’elle avait besoin d’un espace vierge, où elle pourrait inscrire ses rêves. Elle lui a donné tous les signes du rejet, détournant le regard quand il lui adressait la parole, levant les yeux au ciel quand il tentait de lui faire la morale, et grommelant des borborygmes quand il l’enjoignait de répondre.
Son père n’a pas bien pris la chose. Ça a été la guerre. Depuis qu’elle a quitté le domicile de ses parents, ce n’est plus la guerre ouverte, c’est la guerre froide. Quand on y réfléchit, on devine qu’ils s’aiment énormément. Mais Blanchette l’ignore pour le moment.
 
Pour le moment, Blanchette a 25 ans, elle sort de son école de commerce, elle a trouvé un joli studio à louer dans le quatorzième arrondissement, tout près du Parc Montsouris où elle va courir tous les dimanches matin, et elle a décroché un CDI.
Il ne manque que deux éléments à son bonheur.
 
Un ami, tout d’abord. Au sens de petit ami. Des grands amis, filles ou garçons, Blanchette en a plusieurs qui lui suffisent, d’autant qu’elle a la manie de raconter sa vie à chacun d’eux, avec force détails, ce qui lui prend beaucoup de temps. Mais un amoureux, elle n’en a plus depuis bientôt six mois. Cela lui manque cruellement.
 
La deuxième chose qui manque à notre petite chèvre, c’est d’avoir réussi à écrire un texte dont elle serait vraiment contente. Un texte de fiction, s’entend, parce qu’elle a par ailleurs rédigé plusieurs mémoires assez réussis, sans parler de son journal intime, qu’elle tient depuis l’âge de onze ans et qu’elle relit régulièrement ; les soirs où elle se sent trop triste, elle s’imagine d’ailleurs, célèbre, en publiant quelques extraits, donnan

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