Le Chant de la Lame
180 pages
Français

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Le Chant de la Lame , livre ebook

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Description


Kit Colbana – hybride, assassin, voleuse, femme aux multiples talents –, vient de décrocher un nouveau job : retrouver la pupille disparue de l’alpha des métamorphes locaux.


En théorie, un jeu d’enfant. Alors pourquoi est-elle si mal à l’aise ?


Peut-être parce que travailler avec des métamorphes n’est jamais simple, surtout quand ils sont sexy et vous promettent un boulot facile et de l’argent plus facile encore. Et elle a un mauvais pressentiment. Il se confirme lorsqu’au fil de son enquête, Kit découvre que d’autres enfants ont également disparu. Cette fois, c’est sûr, elle est dans le pétrin jusqu’au cou !


Ah, et autre petit détail : si elle se plante, elle est morte....
Avec un peu de chance, elle vivra peut-être même assez longtemps pour encaisser l’argent qu’on lui a promis !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378122973
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le chant de la lame






Prologue
Je transportais une photo de Doyle dans la poche arrière de mon pantalon. J’en avais fait une copie et l’avais placée là le jour où j’avais accepté l’affaire. C’était peut-être stupide, mais je voulais me rappeler pourquoi je risquais ma vie. Un gosse.
Un gosse nerveux et effrayé qui n’était pas sûr de pouvoir survivre à la transformation d’humain à chat-garou.
Il avait des cheveux blonds, des yeux somnolents et ce qui promettait de devenir un sourire ravageur. Tant de promesses. Et en plus… il avait des yeux gentils. La gentillesse de son regard ne m’avait pas échappé.
De mon point de vue, les chats-garous avaient besoin de plus de gentillesse dans leurs rangs… pas moins. Maintenant, je connaissais son visage. Il était à moi. Je ferais tout ce que je pouvais pour le retrouver et, si je n’y parvenais pas, ce serait parce qu’il n’y avait plus rien à trouver.
En chemin vers le niveau inférieur glacial du QG de l’unité Banner, je glissai la main dans ma poche et en tirai la photo de Doyle. Je la caressai du pouce. Je n’y jetai même pas un coup d’œil. C’était inutile. Je connaissais si bien son visage, désormais, que j’aurais pu le dessiner à la perfection. Plus d’une fois, je m’étais surprise à le faire.
Une main se referma autour de mon cou au moment où les portes de l’ascenseur s’ouvraient. Les gens sortirent les uns après les autres, mais avant que nous ayons pu les suivre, Damon appuya sur le bouton pour refermer les portes et garda le doigt dessus.
— Tu essaies de te provoquer une crise de panique ? demanda-t-il en penchant la tête pour grogner directement dans mon oreille.
Je lui enfonçai mon coude dans le ventre. J’aurais aussi bien pu me frapper moi-même, vu tout l’effet que ça eut. Malgré tout, je réitérai mon geste. Il poussa un juron et fit volte-face, plaquant ainsi mon dos contre les portes de l’ascenseur. Ma main me démangeait. Très, très fort.
— Écoute, gamine, gronda-t-il.
Et il tendit les mains vers moi.


Chapitre 1
Mon bras armé est tout puissant.
Je ne faillirai pas.
Je n’échouerai pas.
Ma visée est juste.
Mon cœur est fort.
Je suis une descendante d’une bande de dures à cuir légendaires
Et je suis tout à fait capable de me forcer à me réveiller…
— Tu es si mignonne…
La voix onctueuse murmurait au plus profond de mes rêves, s’enroulant autour de moi et m’attirant vers le bas. C’était une voix séduisante, pleine de promesses. Pleine de chaleur, de merveilles et de mensonges.
Jude. Ce salopard n’avait jamais été capable de se contenir.
Je l’avais rencontré six ans auparavant, et durant ces six années, il avait fait tout son possible pour s’infiltrer dans ma vie. Je lui avais fait confiance, plus ou moins. Une fois. Mais pendant les années qui avaient suivi notre rencontre, j’avais appris à reporter ma confiance ailleurs… et à garder mes distances.
Jusqu’ici nous étions sur un pied d’égalité, mais s’agissant des rêves, il avait en général le dessus.
De toute façon, j’avais toujours eu des rêves surréalistes et très intenses et sur ce terrain-là, il régnait en maître.
Perdue dans l’étreinte sombre et veloutée du sommeil, je ne pus faire autre chose que grommeler et grogner lorsqu’il apparut. Il me fallait toujours quelques minutes pour recouvrer mes esprits quand il se frayait un passage jusque dans mes rêves. Jude, ce salopard, ne manquait pas d’en tirer profit.
Il s’étira à côté de moi sur le lit et le matelas s’affaissa sous le poids de son corps long, mince et puissant. Sa main se posa sur mon ventre et je sentis mes muscles réagir. Je me sentis réagir.
— Vas-tu venir à moi, petite aneira ? murmura-t-il, en penchant la tête et en fourrant le nez dans mon cou.
Quand ses dents effleurèrent ma peau, je retrouvai l’usage de ma voix. J’imagine qu’il ne m’en fallait pas davantage.
Oui, le fait qu’un vampire presse ses dents contre votre gorge, même en rêve, était suffisant pour faire circuler l’adrénaline dans vos veines.
Les vampires en tant que tels ne sont pas les créatures sexy et torrides qu’on trouve dans les livres. Ils sont mortels. Froids. Sans âme, puissants et, oui, ils peuvent être terriblement sexy. Jude en est la preuve, mais quelque chose me dit qu’il serait plus sûr de partager mon lit avec une vipère qu’avec lui.
Invoquer cette image dans mon esprit me donna la force nécessaire pour bouger.
Mon bras armé est puissant.
Je ne faillirai pas…
Je roulai pour m’éloigner de lui, attrapai le T-shirt au bout du lit et l’enfilai d’un geste vif.
— Jude, sérieusement. Tu vas faire ça encore longtemps ? demandai-je.
— Il a fallu que tu t’habilles, hein ?
Je lui lançai un regard mauvais, avant de le regretter immédiatement. La lune le nimbait de sa lueur pâle ; elle donnait à ses cheveux blonds des reflets argentés, resculptait son visage sous des traits angéliques et faisait briller ses yeux.
Ils étaient verts. Quand il était en colère, ils étincelaient d’une lueur rouge avide de sang, mais à cet instant ils brillaient d’une lumière émeraude qui parcourait ma peau comme une caresse.
Cela faisait trop longtemps que je ne m’étais pas envoyée en l’air. Mon ex petit ami avait fini par quitter la ville après s’être vu offrir un emploi très lucratif. Il passait de temps en temps, mais il était plus souvent absent que présent et nous nous étions éloignés. Parfois, il me manquait. Beaucoup. Et pas seulement à cause du sexe.
Mais si je m’étais envoyée en l’air au moins une fois durant ces deux dernières années, Jude ne m’aurait pas paru aussi attirant à cet instant précis. Cette lueur dans ses yeux aurait pu suffire à me rendre folle, mais je ne comptais pas le laisser m’atteindre.
Pas plus qu’il ne l’avait déjà fait.
— Qu’est-ce que tu veux, Jude ?
Il rit. Ce fut comme une caresse sur ma peau me suppliant de rire avec lui. Non. Hors de question. Sûrement pas.
— Tu sais ce que je veux petite guerrière. Quand vas-tu cesser de m’éviter ? Je ne t’ai plus revue depuis des mois. Tu ne réponds pas à mes appels et tu refuses de t’occuper des jobs que je t’envoie. Ce qui est idiot. Ta ridicule petite entreprise manque de travail, nous le savons tous les deux.
Ridicule.
Je me passai la langue sur les dents, puis retournai au lit.
Je pouvais laisser la colère provoquée par cette insulte prendre le dessus sur moi. Ou je pouvais m’en servir.
Je préférais m’en servir.
Du coin de l’œil, je vis les yeux de Jude s’arrondir quand je me rapprochai. Sa main se faufila vers moi quand je tendis la mienne.
Mais pas vers lui.
Je la tendis vers l’épée que je gardais cachée sous mon oreiller.
Non, je ne pouvais pas l’utiliser dans mes rêves. Mais je pouvais me servir de la force que je puisais en elle.
La garde se pressa contre ma paume comme une extension de mon bras. Rien que la toucher me donnait l’impression de… rentrer à la maison.
Juste en touchant une épée. Oui. Je suis plus qu’un peu dérangée.
Je lui souris et dis :
— Je vais me réveiller, maintenant.
*
Mon bras armé est puissant.
Je ne faillirai pas.
Je n’échouerai pas.
Ma visée est juste.
Mon cœur est fort.
Le mantra des aneira, le peuple dont j’étais la descendante. Ma mère était une sang pure. Mon père était humain. Malgré tout, ces mots avaient été gravés dans ma tête et je les avais hurlés sur les terrains d’entraînement d’Aneris Hall, l’enfer où j’avais vécu durant les quinze premières années de ma vie.
Il fallait plusieurs minutes pour le réciter en entier, mais ces premières lignes étaient suffisantes pour me faire traverser les pires épreuves.
Parfois, je devais répéter les mots plusieurs fois dans la même journée.
Mon nom est Kit Colbana.
Dans un monde rempli de métamorphes, de vampires et de sorcières capables d’exposer vos entrailles à l’air libre, je ne suis quasiment rien. Un pion.
J’ai un don pour tuer et traquer. Je suis une voleuse de talent, même si j’essaie d’éviter de m’engager sur cette voie, si possible. La chance a tendance à tourner en ma faveur, mais parfois elle le fait d’une manière très étrange. J’arrive à retomber sur mes pattes alors que j’aurais dû tomber raide morte, ou pire. Et je peux disparaître.
Je peux me rendre invisible. Un talent plutôt pratique pour un assassin, j’imagine.
Mais voilà. C’est à peu près tout ce que je sais faire.
La magie présente dans mon sang est faible. Je suis une hybride, et même si ce terme en dérange peut-être certains, c’est un fait.
Mon père humain ? J’ignore tout de lui, si ce n’est qu’il était humain. J’ignore pourquoi ma mère a décidé de se mettre avec lui et j’ignore pourquoi il n’a jamais fait partie de nos vies.
Il n’existe pas, c’est tout.
Ma mère était une aneira… Pensez aux Amazones et imaginez quelque chose de plus fort encore. Quelque chose de magique. Nous étions autrefois une race bien connue. Des assassins envoyés faire le boulot que personne d’autre ne pouvait accomplir. Parfois, nous étions des voleuses, chargées de traquer des trésors inestimables. Nous avions même été des chasseuses de primes, à en croire la légende.
Une race fière et noble.
Maintenant, nous n’étions plus qu’un souvenir, il ne restait que quelques centaines d’entre nous. Ma mère était morte quand j’étais jeune, me laissant sous la responsabilité de ma famille pas si aimante que ça.
Les aneira ne voyaient pas les hybrides d’un bon œil, et dans mon cas c’était encore pire car j’étais à demi humaine. Elles auraient préféré me tuer plutôt que de s’occuper de moi. De temps en temps, je me dis que la seule raison pour laquelle elles ne l’ont pas fait, c’est parce qu’elles ont estimé qu’il serait plus drôle de me tourmenter pendant des années. Si elles me tuaient, ce serait terminé trop vite.
Alors elles m’avaient gardée,

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