Le Clan de la Lune

Déborah Blanc

Description

Onyx, héritier du Clan de la Lune, découvre auprès de son père Saphir et de sa meute, la dure vie d'un loup et les lois qui régissent la horde pour survivre dans un monde sans pitié.

Comment préserver son territoire ?

Comment protéger les plus faibles ?

De nombreux dangers les guettent : les pumas, les lynx, les ours et les hommes dont ils redoutent le pouvoir de destruction.

Au sein de la fratrie, des rivalités éclatent. Chacun doit trouver sa voie.

Mais lorsqu' Onyx s'éprend d'Opale, la fille aînée de Béryl, roi du Clan de la Source, une meute rivale, les choses se compliquent sérieusement.

D'autant plus qu'une terrible menace plane sur l'ensemble des loups.

La puissante chamane les aidera à accomplir leur destin.

Sauront ils s'unir pour survivre ?

Arriveront-ils à surmonter les épreuves et déjouer les nombreux pièges qui jalonneront leur chemin ?

Tant d'embûches les attendent !

Et dans leur quête, plane l'ombre terrifiante du grand grizzli.

Sujets

• Univers ado
• Fiction ado
• Littérature
• Fantasy
• Action
• Fiction
• Adventure
• Fantasy (canción de Mariah Carey)

Informations

• Publié par: editions-encre-de-lune
• Date de parution: 08 février 2023
• Nombre de lectures: 19
• EAN13: 9782494619166
• Langue: Français

Extrait

Déborah Blanc
 
 
 
 
 
 
 
LE CLAN
DE LA LUNE
 
 
 
 
TOME 1
 
 
 
LA QUÊTE
 
 
 
 
 
© 2023. © Déborah Blanc , Editions Encre de Lune. 
 
Tous droits réservés.  
 
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Crédit photo : ©adobestock
 
ISBN numérique :   9782494619166
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : [e-mail] 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CHAPITRE 1

Du sommet de la falaise, Onyx regardait l’horizon de son regard ambré. À l’est, à perte de vue, les forêts épaisses noircissaient avec la venue du crépuscule. Mais à l’ouest, le soleil jouait encore avec les herbes fauves de la grande prairie. En contrebas, la rivière ondulait comme un long serpent dont le corps fin brillait sous les derniers rayons. Le jeune loup leva le museau et inspira le vent libre qui se déversait dans l’immense espace autour de lui. Il sentit des odeurs de pluie et de sous-bois. Il sentit aussi le parfum des cerfs dans la vallée.
 
— Es-tu prêt ?
 
Onyx sursauta. Il n’avait pas entendu son père approcher. Pourtant il s’entrainait depuis son plus jeune âge à repérer le moindre bruit, le moindre déplacement d’air. Son odorat l’avertissait toujours de ce qui trainait dans les parages. Mais son père n’était pas n’importe quel loup. C’était Saphir, le grand fils de la Lune, seigneur du clan à qui tous devaient se soumettre, même lui, l’héritier en titre. Saphir se déplaçait comme un fantôme, discret, secret, mystérieux et magnifique. La nuit, chaque fois que le ciel était dégagé, son pelage gris argenté dialoguait doucement avec la Lune Mère, comme un poème. Le bleu profond de ses yeux avait alors un éclat royal et magique.
 
— Oui père. J’attends cela depuis longtemps. Mais…
— Mais ?
— Et si j’échouais ?
— Ce ne serait pas grave. Tu recommenceras. Et puis ce soir, tu vas participer, observer pour apprendre. Suivre chaque étape depuis la traque jusqu’à la mise à mort. C’est cela qui compte le plus.
— Mais je suis votre premier fils. Je dois donner l’exemple. Et si Tarami, Émeri et Galène ou même Albine réussissaient mieux que moi ? Je ne veux pas vous faire honte.
— Tu n’es pas en compétition avec ton frère et tes sœurs. L’important est de ne pas te décourager et de faire de ton mieux. Donne tout ce que tu as pour n’avoir aucun regret et respecte les règles ! Tu comprends ?
— Oui père. Mais tout de même cela me tourmente.
— Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Moi aussi j’étais anxieux le soir de ma Première Grande Chasse.
— C’est vrai ?
— Bien sûr. Tous les loups le sont.
 

C’était Saphir, le grand fils de la Lune, seigneur du clan
 
 
Saphir adressa un regard attendri à son fils. Onyx était la fierté de son cœur. Haut sur pattes, les muscles fins et bien dessinés, ses yeux de feu abritaient un tempérament fougueux et courageux. Il avait hérité du pelage orangé de sa mère, teinté çà et là de bandes gris perle. Il avait ses yeux aussi, finement mis en valeur par un masque noir. Mais son caractère rappelait au chef de clan le jeune loup qu’il avait été jadis et il se retrouvait souvent dans les réactions de son enfant.
 
— Regarde autour de toi. Que vois-tu ?
— Notre territoire.
— Exactement. En connais-tu les limites ?
— Oui. De la lisière de la seconde forêt là-bas et ensuite je suis cette ligne des yeux. Elle traverse la grande prairie, coupe la rivière, passe sur ces collines jusqu’aux montagnes derrière nous et revient fermer la boucle ici !
— C’est bien. Regarde comme cela forme un cercle parfait. Tout ce qui est dans le cercle nous appartient.
— Qu’est-ce qu’il y a au-delà ?
— Des ennuis. Rappelle-moi la huitième loi du clan ?
— Un loup respecte les autres territoires. Sortir du cercle est interdit .
— Sortir du cercle c’est te mettre en danger et mettre en danger le clan. Tu comprends ?
— Pas vraiment.
— Un jour tu comprendras. Sais-tu quelle est la chose la plus importante pour un loup ?
— Savoir chasser ?
— Certes. Mais pour bien chasser, que faut-il ?
— Être rapide ?
— Cela ne suffit pas. La rapidité n’est pas vraiment notre fort. Nos proies courent bien plus vite que nous.
— Être résistant ?
— Oui mais nous le sommes de nature. Tout ce que tu viens de dire sont des atouts mais il y a deux choses qui surpassent tout cela.
— Travailler en équipe ?
— Très bien ! C’est indispensable. Seul, un loup n’est pas vraiment équipé pour vaincre les grandes proies. Nous ne pouvons les saisir et les immobiliser avec nos pattes comme le font les pumas.
— Les pumas ? C’est quoi un puma ?
— Si tu en croises un, fuis ! Ce sont de grands félins. Ils sont dangereux.
— Mais alors comment tuer un grand cerf avec seulement notre mâchoire ?
— Ça tu le découvriras ce soir. Mais retiens ceci : Ensemble nous sommes redoutables. Ensemble tout est possible alors qu’un loup seul est vulnérable. Tu n’as toujours pas répondu à ma question. La technique, la rapidité et l’entraide ne suffisent pas s’il manque l’élément le plus important de tous. Quel est-il ?
 
Onyx réfléchit un moment avant de renoncer.
 
— Je ne sais pas père.
— Tu dois connaître intimement ton territoire. Tu dois t’en imprégner pleinement et l’accueillir dans ton cœur. Tu dois te souvenir de chaque endroit où tu es passé et de chaque lieu où tu as croisé un danger. Tu dois te rappeler chaque secteur où tu as vu du gibier et chaque bosquet où te cacher pour observer ta cible. Tu dois retenir chaque raccourci qui te permet de gagner du temps sur ta proie. Tu dois en reconnaître chaque odeur. Ainsi quand tu le parcours, tu fais corps avec lui, comme une seconde peau. Tu dois être capable de le voir les yeux fermés, ici !
 
Saphir appuya sa truffe sur le front de son fils.
 
— Le territoire du Clan de la Lune est équilibré. Le gibier y est abondant. C’est ma tâche de le protéger et un jour tu auras la responsabilité d’en prendre soin à ton tour. Alors ce soir, regarde et apprends !
— Oui, père.
— Viens maintenant, l’heure est venue.
 
 
CHAPITRE 2

La lumière avait encore baissé. Tout était à présent plongé dans une demi-pénombre où seul le vent poussait de longues plaintes entre les cimes des sapins. Ils regagnèrent la clairière et la tanière.
Sylvine les attendait, fièrement assise, les pattes avant élégamment alignées et les oreilles dressées. Les membres du clan formaient un cercle parfait autour d’elle. Le soleil avait disparu mais les taches de roux flamboyant qui se mêlaient au gris perle de son pelage et qui couraient le long de sa queue, semblaient briller. Ses yeux d’or avaient une autorité naturelle.
Face à sa mère, Tarami cherchait à s’étirer au maximum pour paraitre plus imposant et plus âgé. Le gris cendré de sa fourrure contrastait avec les touches fauve et rouille de celle de sa sœur Émeri, première fille.
Cette dernière semblait dans un état d’excitation extrême. Ses yeux verts abritaient une flamme qui grossissait au fur et à mesure que l’heure de la Première Grande Chasse approchait. Suivait Galène. C’était une jeune louve magnifique, la plus belle de toute la meute. Ses sœurs lui enviaient sa superbe fourrure gris violine et ses yeux clairs parsemés d’éclats dorés. Tout comme son père, c’était une couleur rare qu’aucun autre loup n’avait jamais vu.
À ses côtés, Albine avait encore des airs de louvette. Petite, courte sur pattes, le pelage bistre un peu banal et la queue légèrement tordue, la vie ne l’avait pas vraiment gâtée. Mais la dernière de la portée était douce et tranquille, obéissante et soumise. Elle était souvent le souffre-douleur de son frère et de ses sœurs. Seul Onyx avait pour elle une affection particulière, peut-être parce que tous deux avaient le même regard ambré et chaud qui capturait si merveilleusement les rayons du soleil.
 
La première louve sourit à l’arrivée du seigneur de clan et de son premier fils. Saphir vint la rejoindre à l’intérieur du cercle qui se referma aussitôt autour d’eux.
 
— Ce soir est un grand soir. Ce soir tous nos jeunes vont participer à leur première Grande Chasse.
 
La fratrie s’agita.
 
— Mes enfants, observez, suivez, apprenez, participez à la mise à mort si vous en avez l’occasion mais ne vous mettez jamais en danger inutilement. Ne laissez pas votre orgueil vous aveugler. Souvenez-vous toujours des lois du clan lors de cette traque. Le clan survit parce qu’il travaille en équipe, parce que ses membres sont solidaires et frappent comme un seul loup. La gloire personnelle est vaine. Seul le bien de notre peuple compte. Et seule notre mère la lune mérite nos louanges.
Approchez à présent !
 
Le cercle disparut. Les apprentis s’alignèrent devant le couple. Onyx était immobile et digne. Il regardait droit devant, sans se laisser distraire par son frère et ses sœurs. Puis ils baissèrent la tête en signe de soumission et de respect envers leur père. Les adultes de la meute formèrent une seconde ligne à l’arrière.
 
— Levez les yeux et regardez notre Mère la Lune !
 
Tous dressèrent le museau pour se perdre un instant dans la contemplation de l’astre rond qui flottait paisiblement au-dessus d’eux. Le silence était épais et solennel. Œil Céleste sortit alors de sa grotte, perchée quelques mètres plus haut et balaya du regard l’assemblée en contrebas. La vieille chaman