Le Joug des Corbeaux
97 pages
Français

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Le Joug des Corbeaux , livre ebook

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Description

« Le Corbeau a de son bec attrapé la Vie et l’a déchirée de ses serres. Cet enfant mourra violemment.


Cet enfant mourra jeune. Il ne verra pas son vingt-et-unième printemps.


Cet enfant mourra par les armes.


Votre fils mourra la nuit de ses vingt ans de la main du meilleur des guerriers de ce monde. »



Tels furent les mots prononcés par le Corbeau-Devin à la naissance du prince Corvid.


Tels furent les mots qui façonnèrent l'existence de Corvid et le forcèrent, dès son plus jeune âge, à apprendre le maniement des armes pour lutter contre le meilleur guerrier de ce monde.



En voulant changer sa destinée par l'épée, Corvid parviendra-t-il à lever la menace qui pèse sur sa vie et à se libérer de la malédiction des Corbeaux ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782372270878
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Joug des Corbeaux
Roman de

Anthony Boulanger
Table des matières
Titre
Dédicace
Table des matières
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Épilogue
Remerciements
Anthony Boulanger
Du même auteur
Yvan Villeneuve
Déjà parus chez Mots & Légendes
Chez notre partenaire Les Ombres d'Elyranthe
Mentions légales
Résumé
Pour tous les chevaliers errants et la Compagnie du Jour.
Chapitre I
Dans le royaume de Gypse, le cœur du couple royal était en joie. Après plusieurs années d’attente, la reine venait enfin de donner le jour à un enfant, un prince héritier fort et bien portant. Dans sa grande générosité, le roi organisa alors un tournoi amical entre chevaliers de tous horizons, qu’ils fussent errants ou vassaux, afin que le peuple et la noblesse fêtent comme il se devait cette naissance inespérée.
Tandis que les joutes battaient leur plein, que les lances se fracassaient contre les écus dans un tonnerre de sabots et d’encouragements, les seigneurs des terres amies ou feuda­taires du roi de Gypse se succédaient auprès du tout jeune prince afin de rendre hommage à l’héritier du trône et à sa mère. Chacun leur tour, ils déposaient ou décrivaient un présent pour cet enfant, s’émerveillant devant sa vitalité et ses yeux inquisiteurs, emplis de curiosité et de sagesse. Celui-ci offrait une dague des plus précieuses, celui-là un poulain prometteur de son haras. Un autre, les services des meilleurs précepteurs. Un dernier vint enfin, le roi des Terres Cendreuses, et un Corbeau-Devin l’accompagnait.
— Roi de Gypse, mon bon ami, commença le suzerain. J’ai voyagé vite et longtemps dès la proclamation par les hérauts de votre bonne fortune. Aussi, comme mes frères-rois assemblés en ce lieu, j’ai apporté un présent pour le jeune prince, un cadeau qu’il ne pourra appré­hender immédiatement, mais dont la valeur dépasse in­finiment ce qu’il est matériellement possible d’offrir à un être. Roi, mon bon ami, je suis venu avec un homme de mon pays, un Corbeau-Devin, et le mets à votre service le temps d’une prédiction.
— Roi des Terres Cendreuses, mon cousin, au nom de mon fils, je vous suis extrêmement reconnaissant. Tous, ici, nous connaissons l’étendue des pouvoirs des Maîtres Devins et l’exactitude de leurs prédictions. Connaître son avenir est, pour un futur roi, un don inestimable !
Sur un geste de son maître, le devin s’avança. Un croassement funèbre résonnait à chacun de ses pas, donnant à la marche du prédicateur l’aspect et la sonorité d’un glas sombre et terrible. Un corbeau chuta soudain des voûtes de la demeure sans que nul ne sût d’où il pouvait bien surgir. Alors que la reine affaiblie poussait un cri de terreur en voyant le corps emplumé fondre sur le berceau, le volatile s’ébroua, rétablit son vol, effleurant de ses rémiges la joue du prince, et vint se poser sur l’épaule du Corbeau-Devin. Lâchant un cri perçant, l’oiseau balaya l’assemblée de ses yeux, et cette dernière contempla non sans frisson les globes oculaires crevés qui étaient ceux de ce corbeau aveugle…
L’homme que le roi des Terres Cendreuses avait amené avec lui était vêtu de loques noirâtres, semblant tenir ensemble par la crasse de toute une vie. Des plumes obscures décoraient sa mise ainsi que des colifichets, des crânes et des osselets de quantité d’animaux, rongeurs, oiseaux, lézards. Une capuche de plumes masquait le visage du diseur d’avenir, au grand soulagement de la reine et des autres dames de la cour. L’accoutrement de l’homme était suffisamment repoussant sans que celui-ci ne leur infligeât la vue de son visage à coup sûr monstrueux.
— Roi de Gypse, commença le devin, d’une voix forte et assurée qui surprit les nobles. Je puis révéler l’avenir de votre fils, j’en ai le pouvoir, mais je dois vous avertir : l’avenir n’est jamais bon à connaître. Aux hommes a été accordée l’ignorance du destin non sans raison. Le joug d’un chemin déjà tracé est lourd à porter. Roi de Gypse, voulez-vous tout de même connaître ce que les Corbeaux ont à dire à votre enfant ?
Pendant quelques secondes, la reine agrippa la main de son époux, alarmée par les dires de l’homme. D’un geste énervé et sans délicatesse, elle fut repoussée. Il n’était pas question pour le souverain de refuser le présent qui lui était fait devant pareille assemblée.
— J’accepte d’entendre vos paroles, Corbeau-Devin. Parlez haut et fort que chacun ici puisse les saisir.
Tandis que la voix du monarque retentissait de bravoure, ce fut d’un croassement moqueur qu’elle fut coupée. Sur l’épaule du devin, le volatile noir s’agitait, ailes déployées et bec entrouvert, comme riant d’un calembour qu’il était le seul à connaître. Pour l’instant en tout cas…
L’homme des Terres Cendreuses leva les bras et ce furent deux mains étonnamment délicates et blanches qui apparurent dans ce tableau de saleté ténébreuse. Le devin cueillit sur son habit et sa capuche six plumes noires de toutes tailles et en produisit une longue et nacrée de l’intérieur d’une de ses manches. Il présenta chacune des plumes à l’oiseau sur son épaule et celui-ci frotta sa tête contre toutes et les mordilla. Une fois que les sept eurent subi ce traitement, le devin – ou était-il un simple homme au service du corbeau ? – reprit la parole :
— L’Oiseau va nous révéler l’avenir de votre enfant, Roi de Gypse.
Le prédicateur tendit devant lui le bras sur lequel était perché le volatile et, de son autre main, lança les plumes, la blanche et les noires. Le corbeau battit aussitôt des ailes et un tourbillon furieux happa les rémiges et les emmena haut dans la salle. Les nobles comme les servants gardaient les yeux fixés sur ces flocons voletant dans les airs. Bien qu’aveugle, le corbeau paraissait regarder le spectacle, la tête penchée sur le côté, dodelinant au rythme des soubresauts des rémiges.
Les sept objets du destin retombaient doucement, captant l’attention de tous et torturant les parents du prince. Même l’enfant, éveillé et observateur dans son lit de bois, semblait sentir la tension du moment.
Sur un cri soudain, le corbeau s’envola du bras de son porteur, ses claquements d’ailes résonnant comme des chocs d’épées dans le silence de la salle. Tous retenaient leur respiration, ignorant si ce phénomène était normal dans le rituel ou non. La créature monta vite, flèche noire devant les vitraux, et de son bec se saisit sans hésitation de la plume blanche.
Ce fut en entendant le cri de surprise du roi des Terres Cendreuses que l’assemblée comprit que quelque chose allait de travers.
Le roi de Gypse braqua immédiatement ses yeux emplis de colère et de peur vers le devin, mais celui-ci se contenta de tendre la main. La divination n’était pas encore terminée, six plumes finissaient de tomber au sol. Le diseur d’avenir retira sa capuche, révélant le visage blanc et beau d’un jeune homme, et parla.
— Le Corbeau a de son bec attrapé la Vie et l’a déchirée de ses serres. Cet enfant mourra violemment.
Une première plume noire toucha le sol de la salle, suivie par quatre autres en moins d’un battement de cœur. La sixième plume tarda quelques instants supplémentaires.
— Cet enfant mourra jeune. Il ne verra pas son vingt-et-unième printemps.
Le beau loqueteux fit le tour du motif que dessinaient les plumes au sol et parla à nouveau.
— Cet enfant mourra par les armes.
Le devin leva les yeux vers l’oiseau toujours en l’air, immédiatement imité par le reste de l’assemblée. Délicatement, comme s’il regrettait son geste et sa fureur passée, le corbeau laissa tomber les lambeaux de la plume blanche.
— Votre fils mourra la nuit de ses vingt ans de la main du meilleur des guerriers de ce monde. Toutefois, conclut l’homme des Terres Cendreuses en s’agenouillant et en effleurant de ses doigts les restes de la plume, le Corbeau dit qu’il reste un espoir pour votre enfant que cet avenir ne soit pas celui qui le guette…
Chapitre II
— Les jambes, plus écartées ! Ton arme, plus haut ! Allez, petit tas d’immondices, bats-toi !
Dans une des salles du château, le cri du maître d’armes Maltar tonnait depuis que le jour s’était le

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