Le Mystère des XV (cycle du Nyctalope, 1-a)
176 pages
Français

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Le Mystère des XV (cycle du Nyctalope, 1-a) , livre ebook

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Description

Jean de La Hire inaugure l’apparition d’un des tout premiers super-héros de la littérature populaire en dotant son personnage principal, Léo Sainte-Claire le Nyctalope, de la capacité de voir la nuit... Au cours de sa première aventure, une organisation secrète, appelée les XV, enlève quinze jeunes femmes à Paris pour les emmener sur la planète Mars qu’elle projette de conquérir. Le Nyctalope, dont la fiancée figure parmi les victimes, se lance à la poursuite des ravisseurs. Elle l’amène tout d’abord au Congo belge, avant de le conduire sur Mars, au prix de nombreuses et graves péripéties, dans la cité de Cosmopolis, repaire des XV et de leur armée. Sur la planète rouge, il doit dans un premier temps affronter l’organisation des XV, pour finalement en prendre la tête, y intégrer un corps expéditionnaire français et devoir faire face à la confrontation avec les Martiens qui devient inévitable...


Ce roman s’inscrit dans la lignée des romans scientifiques européens du début du XXe siècle, qui situent leur action sur la planète Mars. L’ouvrage est, en quelque sorte, une suite à La Guerre des mondes de H. G. Wells, où les Martiens ont échoué à envahir l’Angleterre, tandis que, grâce au Nyctalope, ce sont les Français qui envahissent Mars...


Jean de La Hire (pseudonyme d’Adolphe d’Espie), né à Banyuls-sur-Mer (1878-1956), peut être considéré comme un digne héritier de Jules Verne. Auteur prolifique (plus de 600 titres à son crédit) dans tous les genres du roman populaire, ses œuvres de science-fiction méritent amplement d’être redécouvertes, tout particulièrement son imposant cycle du Nyctalope.


La présente édition est basée sur la version parue en feuilleton dans Le Matin en 1911, puis en deux tomes chez J. Ferenczi, en 1922.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 novembre 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782366341812
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection SF















ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © PRNG EDITION S — 2021
PRNG Editions (Librairie des Régionalismes) :
48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.36634.181.2 (papier)
ISBN 978.2.36634.641.1 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.

Jean de La Hire.


AUTEUR

JEAN DE LA HIRE




TITRE

LE MYSTÈRE DES XV (cycle du Nictalope n° 1-a)




PREMIÈRE PARTIE : Sainte-Claire le Nyctalope
I. L’ARRIVÉE DANS L’ÎLE ARGYRE
D ès qu’elle fut réveillée, Xavière de Ciserat resta un moment stupide, et tout à coup une effroyable, une affolante terreur la posséda.
Elle voulut jeter des cris, mais sa gorge ne laissa passer qu’un râle saccadé... Elle sentit confusément qu’elle allait s’évanouir ou devenir folle. Dans un effort désespéré, la jeune fille lutta contre son cœur bondissant, contre ses nerfs en désarroi, contre toutes les affres de sa chair, et, elle reconquit en une seconde, avec son sang-froid habituel, le lucide courage dont la nature l’avait douée...
Le premier effet de cette domination de l’esprit sur la matière fut que Xavière put parler :
— Où suis-je ? c ria-t-elle.
Le son de sa voix affermit encore sa volonté de vivre et de savoir. La brume qui voilait ses yeux exorbités se dissipa, et Xavière put regarder autour d’elle...
La jeune fille tout d’abord se vit attachée par la ceinture, les bras et les jambes au dossier, aux bras et aux pieds d’un bizarre fauteuil de métal luisant sur lequel elle était assise. Devant elle, au-delà d’une sorte de carapace en cristal bombé, c’était l’immensité d’un ciel nocturne... Des étoiles innombrables brillaient, et là-bas, bien en face, un astre rouge, immense, grandissait visiblement, semblant se rapprocher avec une vertigineuse vitesse...
Était-ce un cauchemar ?.. Mais non !..
Et de nouveau Xavière se sentit envahir par la peur, une peur torturante, mortelle, la terreur sans nom qui terrasse et qui tue...
— Ah ! non ! non ! je ne veux pas ! cria-t-elle.
Ce fut une nouvelle lutte de son esprit contre les faiblesses de la matière dont est pétri l’être humain, depuis les membres qui agissent jusqu’au cerveau qui pense. Et de cette lutte, Xavière sortit brisée, mais victorieuse de nouveau.
Tout de suite, elle regarda l’astre rouge. Il avait grandi encore, il s’était rapproché... Autour de lui, l’infini sidéral s’étendait...
Alors Xavière tourna un peu la tête à gauche. Et elle vit un homme, un homme véritable, coiffé d’un casque colonial vêtu de blanc, chaussé de bottes molles en cuir fauve. Cet homme était immobile dans un fauteuil de métal accolé latéralement au fauteuil de Xavière, et il semblait dormir...
Stupéfaite, la jeune fille le considéra. Puis, mue par l’instinct, elle tourna la tête à droite, et elle vit un autre homme, vêtu très exactement comme le premier, avec cette seule différence qu’un parement, de couleur indéfinissable à la clarté sanglante qui venait de l’astre rouge, ornait, les manches de sa blanche vareuse. Celui-là ne dormait pas. Ses yeux bien ouverts observaient avec une attention continue, une boussole fixée sur une mince tige de métal rigide dressée, devant lui, tout contre la carapace de cristal. Et ses mains, des mains pâles, longues, nerveuses, étreignaient un volant de direction à peu près semblable au volant des automobiles...
Aucun bruit. Aucune secousse... Pourtant ce volant impliquait une idée de direction, donc de marche... Toutefois Xavière avait la sensation d’une immobilité absolue... Était-ce l’astre rouge, qui venait, ou allait-on vers l’astre rouge ?..
Les pensées tourbillonnaient furieusement dans l’esprit de la jeune fille. C’était un chaos désordonné dans son cerveau chaviré.
— Mon Dieu ! fit-elle, du calme ! du calme ! Je veux savoir.
Et elle regardait toujours l’homme de droite, qui semblait d’ailleurs ne pas l’entendre, ignorer même sa présence.
— C’est fou, évidemment ! fit-elle encore... Si je rêve, il faut me réveiller.
Machinalement, elle voulut faire un geste, toucher l’homme, se toucher elle-même. Mais son bras était attaché. Alors elle regarda le lien : c’était une large bande de cuir noir ; la boucle et l’ardillon brillaient.
— Non ! je ne rêve pas !
Et, résolue :
— Monsieur, dit-elle à l’homme de droite, monsieur, répondez-moi. Où suis-je ? Qui êtes-vous ?
S’attendait-elle à ce que l’homme, comme cela arrive dans les rêves, s’anéantît aussitôt qu’appelé ? Elle fut violemment surprise de voir l’homme tourner, vers elle sa tête calme et dire, d’un ton ferme et poli :
— Vous êtes dans le radioplane VI, en marche vers la planète Mars : Je suis Koynos, le chef des XV...
Pendant deux minutes, Xavière fut la statue vivante de la stupeur. Radioplane, la planète Mars, le chef des XV... Qu’est-ce que cela voulait dire ?..
Voyons ! elle ne rêvait pas, certes ! Elle n’était pas morte, transportée dans l’inimaginable au-delà. Elle vivait !.. Combien d’heures avaient coulé depuis qu’elle s’était endormie dans sa chambre, après avoir été baisée au front, comme chaque soir, par son père, l’amiral de Ciserat, ministre de la marine ?..
Elle s’en souvenait bien maintenant !.. Il y avait eu grand dîner suivi de réception. Elle avait dansé, puis s’était promenée dans le jardin, par cette belle soirée de septembre, avec son fiancé, l’explorateur Sainte-Claire, fils du capitaine de vaisseau, mort depuis dix ans, Sainte-Claire le Nyctalope , comme on l’appelait dans les milieux maritimes à cause de la rare faculté qu’il avait d’y voir la nuit mieux encore qu’en plein jour.
Tout cela était réel, matériellement réel, au point qu’à la pensée de son fiancé, ce Léo Sainte-Claire tant aimé, Xavière sentit son cœur battre plus vite et douloureusement...
Elle s’était endormie, dans sa chambre si coquette qui donnait sur les jardins (car le ministère de la marine ne se trouvait pas alors rue Royale on l’avait récemment transféré dans l’ancien séminaire de Saint-Sulpice), elle s’était endormie, heureuse d’être jeune, de se savoir belle, adulée, aimée... Et voilà qu’elle se réveillait dans l’inconnu, évidemment prisonnière de deux hommes dont l’un disait :
— Vous êtes dans le radioplane VI, en marche vers la planète Mars. Je suis Koynos, le chef des XV...
C’était à devenir folle, à mourir de désespoir et d’horreur...
Comment exprimer les pensées et les impressions en tumulte qui assaillirent l’esprit de Xavière ? La situation était si exorbitante, si en dehors de toute imagination, qu’elle désorientait l’intelligence, plus encore qu’elle ne torturait la sensibilité.
Mais la fille aînée de l’amiral de Ciserat, quoique délicieusement femme, tenait de son père une âme forte. D’un énergique effort de volonté, elle chassa les pensées en désordre, les souvenirs attendrissants, les regrets douloureux, et, entrant de plain-pied dans l’invraisemblance inouïe de la réalité présente :
— Monsieur, dit-elle d’une voix assurée, je saurai tout à l’heure si je dois souffrir et désespérer, si je suis en dehors de la vie qui était la mienne et où je trouvais le bonheur... Monsieur, répondez-moi, je veux comprendre et je graduerai mes questions. Je suis évidemment votre prisonnière ; par des moyens que je saurai plus tard, l’on m’a enlevée de mon lit, habillée, emportée sans que je m’en aperçoive... Mon sommeil était donc bien profond ?
Koynos répondit avec simplicité :
— L’orangeade que vous avez bue vers la fin de la soirée contenait un puissant narcotique.
— Bien ! Pourquoi m’a-t-on enlevée ?
La réponse fut sèche :
— Vous le saurez plus tard.
— Où me conduisez-vous ?
— Je vous l’ai dit : nous sommes en marche vers la planète Mars...
Machinalement, Xavière haussa les épaules.
— Regardez devant vous, reprit Koynos, cet astre qui grandit de seconde en seconde, c’est la planète Mars...
— Mais c’est fou ! s’écria Xavière. Je suis le jouet d’une comédie ! J’ai lu Flammarion, comme tout le monde, et je ne sais combien de millions de lieues séparent la Terre de...
Koynos avait souri. Il interrompit la jeune fille :
— Exactement quatorze millions de lieues, mademoiselle... Le radioplane sur lequel nous sommes est propulsé, par une propagation ininterrompue d’ondes hertziennes, à la vitesse de trois cent mille kilomètres à l’heure.
» La durée du voyage entre la Terre et Mars est donc, à quelques minutes près, de sept jours, sept heures, sept minutes. Nous sommes en ce moment à la quarante-huitième heure du voyage. Cependant il y a quatre jours que vous avez été enlevée de votre chambre.
— Quatre jours ! J’ai dormi quatre jours !
— Oui, mademoiselle. Car il ma fallu deux jours pour vous transporter de Paris au centre de l’Afrique, où se trouve la station radiomotrice communiquant avec l’île Argyre.
— L’île Argyre ? Où est-elle ?
— Sur la planète Mars.
Il y eut un silence. De nouveau Xavière sentit dans son cerveau le tumulte tourbillonnant des pensées en désordre. Elle se raidit, résolue à n’avancer que pas à pas dans la connaissance des faits stupéfiants.
— Monsieur, dit-elle, est-ce vous...
Mais, dans un sursaut d’horreur, ses mains se crispèrent sur les bras du fauteuil, tout son corps se raidit...
— A moi ! à moi ! cria-t-elle instinctivement.
Que voyait-elle ?
Là-bas à droite, une masse, enflammée roulait dans le

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