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Description
Informations
Publié par | 5 sens editions |
Date de parution | 09 janvier 2023 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782889493913 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Dominique Jézégou
LE PARFUM DES MANGUES
ET AUTRES POÈMES
« Au large, dans l’attrait d’un fier isolement,
Apparaissent les îles.
Où parfois en rêveur, en chasseur, en amant
À la sourdine, on file. »
Alphonse Beauregard
Avant-propos
J’ai vécu dix ans au milieu du Pacifique, sur une île appelée Tahiti.
J’ai découvert qu’il existait un autre monde où le temps ne se mesure pas comme ailleurs. Là-bas, même le temps prend son temps !
J’ai aimé ces terres lointaines, entourées d’eau, dont j’avais entendu parler dans les livres. Je n’imaginais pas une telle magie.
J’ai aimé la lumière, la sensualité de ces lieux. Plus qu’une émotion esthétique, ce fut une révélation.
Tout mon être en fut bouleversé.
L’île était là, tel un fascinant condensé de liberté, de mystère et d’isolement.
J’ai eu le sentiment de retrouver un endroit rêvé.
Un lieu perdu depuis longtemps.
Comme une ancre jetée loin.
Un paradis, un Éden…
Où beaucoup rêvent d’aller, dans une quête d’absolu, d’aspiration à l’essentiel.
Ailleurs, au bout du monde. Au bord du monde.
Ne pas se pencher pour ne pas basculer… Ou au contraire, basculer et plonger dans toute cette beauté fulgurante, brute, irréelle, presque mystique. Qui vous attrape le cœur et ne le lâche plus…
Cette expérience humaine et sensorielle, dont j’ai conservé un souvenir ébloui, m’a inspiré ces poèmes.
L’île
Pas de tatouage, juste faire le voyage,
Et juste
Voir l’île
Apercevoir le cocotier au loin
Les enfants aux cheveux mêlés
Le pêcheur au bord de l’eau
S’approcher doucement
Et s’asseoir sous le feuillage
Qui danse
Juste faire le voyage,
Et voir l’île,
Puis perdre la mémoire.
Le coquillage
Entre mes orteils, un éclat de coquillage
Est venu se glisser
Alors que je me baignais.
Son œil nacré brille
Comme un astre échoué,
Sur ma peau mouillée.
Des grains de sable noir
S’échappent de son orbite creuse
Que cache-t-il ?
Un univers miniature plein de mystère et d’eau.
J’aimerais plonger à l’intérieur
Et passer de l’autre côté
Mais déjà la vague l’emporte.
Il roule
Et disparaît dans l’écume,
De mes pensées.
La sieste
Il fait bleu dehors,
Chaud dedans.
Derrière les jalousies,
L’œil mi-clos
Le chat guette le gecko
Allongée sous les draps
Immobile, j’écoute
Un coq au loin,
Le bruit des vagues
Il fait toujours chaud dedans,
Mais déjà noir dehors.
Taïna
Sur la table de la terrasse,
Le bouquet de taïna à peine écloses, fragiles
Aux feuilles vernissées
Embaume
À l’ombre des stores,
Déjà, le temps s’assoupit,
Et les pétales d’un blanc tendre et crémeux,
Un par un,