Le visiteur
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Le visiteur , livre ebook

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Description




Délire ou rêve ? Tout se mêle dans la fièvre d’une femme plongée dans une confusion extrême. Seules restent les sensations du corps offert à son jeune amant.


Il est revenu cette nuit et il m’a retournée d’une main alors que, lourde de ce sommeil sans rêve dont je parle au début, je bavais mon angoisse sur mon poing fermé, la bouche collée au drap souillé, la joue enflammée d’éruptions de fièvre. Puis il s’est assis sur ma figure, il a posé son poids sur mon nez et ma bouche affamée, puis il s’est propulsé de tout son corps, bras et mains et bouche et regard lancés en avant de lui, pour lécher mes plaies et mes escarres, ouvrant ainsi encore et plus les deux globes de chair ferme de son cul par-dessus mes yeux exorbités d’étouffement, et mon nez ivre de lui suffoque tandis que ma langue folle serpente et s’infiltre en lui.



Brigitte Guilhot vous jette sans sommation à la figure un érotisme d’une littérature torride. Texte court, mais solaire. Eros et Thanatos au rendez-vous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 août 2015
Nombre de lectures 24
EAN13 9791023404395
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Brigitte Guilhot Le visiteur Nouvelle CollectionMélanges
{ Il y a en moi tant de noirceur. Ses coups de langue me purifient, ses regards me nomment, ses caresses me sculptent. Je crains sa mort plus que la mienne. } Il est revenu cette nuit. Je m’étais endormie d’un sommeil lourd, de ceux dans lesquels je m’enfonce lorsque le désespoir l’emporte sur la fatigue, de ceux dans lesquels je me cache pour arriver plus vite à l’instant qui me verra passer –enfin ! – du côté de l’Ombre. Du vrai côté de l’Ombre. Car, quand bien même absente au fond de ma caverne, la lumière qui s’infiltreen filet est encore trop prégnante. Combien de temps encore cette souffrance, ce dégoût, cette haine ? Combien de ricanements, d’odeurs putrides, de hoquets nauséeux ? Combien de sanglots secs ? Combien d’orgasmes à me sentir, me ressentir, m’explorer, puante et pourrie sur pieds ? Combien de rires en écho de miroir à glisser mes doigts dans mes plaies, l’un puis l’autre, puis la main, puis le poignet, puis le bras enfoncé jusqu’au coude entre les lèvres de mon antre ? Cette putréfaction… la connaître de mon vivant. Quel cadeau ! En quelle estime, en vérité, doivent me tenir les dieux. Je les ai tant méprisés. Les humains. Ce dégoût qui m’a transportée a fini par gagner mes chairs. J’ai été privée du don d’amour.Non !Pas celui que l’on reçoit, celui que l’on donne. J’ai été privée du pouvoir d’aimer. Trop de clairvoyance étouffe dans l’œuf l’abandon à l’amour.Au possible objet d’amour.Si petit dans l’âme et le regard, souvent si petit. Et les fées et sorcières – les premières, minaudeuses faussement effarouchées ; les secondes, ricaneuses obscènes pornographes – penchées sur mon berceau, m’ont transmis leur terrible don de clairvoyantes visionnaires. Et la beauté fatale.Pire ! La séduction fatale. Vieille et pourrie sur pieds, lorsque je croise mon miroir, je la vois encore, en éclair, vivante, vibrante, brûlante, en veille au fond de mon regard.
C’est cela qui l’attire.Lui. Je le sais. Nous sommes de même nature. Mes enfants sont morts. Mes jumeaux magnifiques, l’une et l’un, l’un et l’une, chacun incarnant de l’autre l’éblouissante complétude en verso. Ils m’ont été donnés dans une fulgurance de lumière solaire, puis arrachés au plus sombre de la nuit par un couple de démiurges jaloux dont les orifices secs avaient oublié, avant même de se les dévoiler l’un à l’autre, la jubilation du possible empalement. Un prêtre, ce soir-là, crut bon de chercher mes mains pour prononcer, de sa bouche froide qui n’avait jamais connu la poignante tendresse du baiser, des paroles de réconfort et de sacrifice. J’ai mordu son poignet au sang, arraché un bout de chair gercée, puis j’ai frotté mes dents rougies à même mes doigts, eux aussi les rongeant jusqu’au sang, pour en ôter l’ignoble odeur de mort et de poussière du sous-homme émasculé. Je bois pour me souvenir. Je me remplis d’alcool pour réveiller la folle, la visionnaire, la complice et l’amante des morts-vivants et des loups-garous. >>>>>>>>>
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