Les gants de Cerdan
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Les gants de Cerdan , livre ebook

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Description

Le vieux Milou prétend que l’avion qui transportait Marcel Cerdan s’est écrasé sur le Mont-Blanc


Parfois il se mettait en colère et sortait alors son argument choc ; cette nuit-là, la fameuse nuit du 27 au 28 août 1949, sur le glacier, il avait vu, dans la neige, les gants de Cerdan, deux belles grosses boules rouges, deux fruits écarlates, comme une paire, bégayait-il d'émotion, de griottes toutes fringantes. Las, au moment de s'en saisir, les moufles avaient glissé dans une crevasse qui les avait absorbées.



L’admiration envers un grand champion, devenu quasiment un héros mythique pour tous les passionnés du noble art, perturbe le psychisme d’un gendarme à la retraite. Lubie, obsession, croyance... jusqu’au jour de la révélation ; il était dans le vrai.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9791023403053
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gérard Streiff Les gants de Cerdan Nouvelle CollectionNoire Sœur
Chaque matin, Milou prenait l'autocar de la compagn ie « TransVallées », à la Station du Fayet, sur la commune de Saint-Gervais-les-Bains, pour se rendre au glacier des Bossons, à Chamonix. Milou était retraité de la gendarmerie et veuf, ce qui apparemment était sans rapport. Il allait vers ses 85 ans, mais gardait un physique du tonnerre, le corps fin et nerveux comme un cabri. Pour la tête, c'était autre chose. Les gens du coin le surnommaient le fada du Fayet. C'était plutôt affectueux, en tout cas c'était dit sans grande malice. Certes, le mot fada était un peu exagéré, disons que Milou avait une manie. Il était habité en effet par une conviction profonde ; l'avion où avait pris place Marcel Cerdan, le 27 octobre 1949, s'était écrasé, dans la nuit qui suivit, sur le mont Blanc et l'appareil avait été englouti par le glacier. À l’époque, assurait-il, il faisait partie du peloton de secours en haute montagne chargé de l'opération de sauvetage, c'est dire s'il connaissait l'affaire. La première fois qu'il sortit ce topo, on le charria, on lui dit et répéta que Cerdan était bien mort cette nuit-là, mais son avion s'était crashé bien loin du mont Blanc, sur une montagne des Açores, du côté du Portugal. Car il se rendait à New York, pour un match prévu au Madison Square Garden. On lui montra des livres, des films, des documents, toutes sortes de coupures de presse. Mais Milou n'en démordait pas. Cerdan partait, disait-il, vers l'Italie, pour reprendre son titre à Jake La Motta, mais on s'était arrangé pour que son aéronef n'arrive jamais. On ? La mafia, évidemment ! L'ancien gendarme s'en voulait de n'avoir pu sauver son idole ; il était alors trop jeune, trop inexpérimenté, se lamentait-il, et puis encore il était arrivé trop tard sur le glacier. Avec force détails, il expliquait que l'avion avait percuté les rochers de la Tournette, dans le massif du mont-Blanc, juste avant de descendre sur Milan ; ça s'était passé à 4700 mètres d'altitude et à 300 mètres du refuge Vallot. Son discours ne manquait pas de précision, ni de logique, il était
« plausible », disaient même les plus tolérants de ses voisins ; n'empêche, c'était peut-être plausible mais c'était pas du tout comme ça que ça s'était passé. Le vieux gendarme, lui, restait sourd à tous les arguments qu'on lui opposait. Indifférent aussi aux remontrances que ne manquaient pas de lui faire des gens de son corps de métier ; « Milou, ressaisis-toi ! » lui disaient de jeunes pandores ou d'anciens gradés. Parfois il se mettait en colère et sortait alors son argument choc ; cette nuit-là, la fameuse nuit du 27 au 28 août 1949, sur le glacier, il avait vu, dans la neige, les gants de Cerdan, deux belles grosses boules rouges, deux fruits écarlates, comme une paire, bégayait-il d'émotion, de griottes toutes fringantes. Las, au moment de s'en saisir, les moufles avaient glissé dans une crevasse qui les avait absorbées. Ce souvenir, vrai ou supposé, aurait dû le désespérer. Que nenni. Haut-alpin de souche, Milou savait que la montagne rend toujours ce qu'elle prend. Il aimait d'ailleurs jeter cette sentence dans toutes les discussions qu'il pouvait avoir sur le sujet. C'est encore ce qu'il affirma sur les ondes >>>>>>>>
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