les Methodes et les outils
74 pages
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Description

En entrant à l'université, les étudiants doivent rapidement comprendre la façon dont ce nouveau milieu de vie fonctionne et ce qu'on y attend d'eux. Ce monde à part entière fourmille de codes, de conventions et d'usages qui peuvent parfois déconcerter. Le but de ce guide est de leur livrer les clés, quelle que soit la formation choisie.
Quelles sont les caractéristiques d'une formation scientifique et quels sont les apprentissages universitaires de base? Une fois adoptés les principes de l'approche critique et compris les critères essentiels pour choisir son sujet de recherche, comment présenter ses travaux selon les règles de l'art?
Avec, en prime, une série d'exercices pratiques et leurs corrigés, ce petit livre à annoter fera bientôt partie des essentiels pour réussir ce parcours somme toute passionnant.

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2020
Nombre de lectures 7
EAN13 9782760641297
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aude Jimenez
LES MÉTHODES ET LES OUTILS
Guide universitaire
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Titre: Les méthodes et les outils: guide universitaire / Aude Jimenez. Noms: Jimenez, Aude, auteur. Description: Comprend des références bibliographiques. Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20190032561 Canadiana (livre numérique) 2019003257X ISBN 9782760641273 ISBN 9782760641280 (PDF) ISBN 9782760641297 (EPUB) Vedettes-matière: RVM: Étude—Méthodes—Guides, manuels, etc. RVM: Sciences sociales—Méthodologie—Guides, manuels, etc. RVM: Thèses et écrits académiques—Guides, manuels, etc. Classification: LCC LB2395 J56 2019 CDD 378.1/70281—dc23 Mise en pages et Epub: Folio infographie Dépôt légal: 4 e trimestre 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2019 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de son soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).





Introduction
En entrant à l’université, les étudiants doivent rapidement comprendre la façon dont ce nouveau milieu de vie fonctionne et ce qu’on y attend d’eux. Ce monde à part entière fourmille de codes, de conventions, d’usages qui peuvent parfois les déconcerter; le but de ce guide est d’en livrer les clés, et ce, quelle que soit la formation choisie.
Quelles sont les caractéristiques d’une formation scientifique universitaire? Nous aborderons cette question en première partie avec les divers «types» de science, la scientificité des ouvrages relatifs aux formations et les critères essentiels pour choisir un sujet de recherche. Dans la deuxième partie, nous examinerons ce que sont les exercices universitaires de base, classés selon les types de raisonnements correspondants: la description, l’analyse et la critique. Finalement, en troisième partie, nous verrons comment présenter les différents travaux selon les règles de l’art. À la fin de chaque chapitre, les étudiants trouveront des exercices pratiques en lien avec les notions présentées, avec les corrigés en annexe.


PREMIÈRE PARTIE
LA FORMATION UNIVERSITAIRE


CHAPITRE 1
Aborder le réel en tant que (futur) scientifique
Qu’est-ce que l’université et ses professeurs attendent des étudiants, indépendamment du contenu particulier d’un cours, en matière de raisonnement propre à l’approche scientifique? Cette question sur les fondements de la science, que l’on nomme épistémologie, consiste à établir les points communs de pratiques aussi différentes que celles d’un médecin, d’un anthropologue ou d’un géographe. Nous allons voir qu’il existe en effet une manière «scientifique» d’appréhender le réel, de se poser des questions et de comprendre notre monde. Angers (2006) a décrit certaines de ces dispositions mentales, et nous nous en inspirons pour présenter les «aptitudes épistémologiques» nécessaires à une démarche valide dans le monde universitaire.
L’acquisition de ces aptitudes sera utile à tous les niveaux d’étude, quels qu’ils soient, et même au-delà, au cours de la vie professionnelle. Nous aborderons un peu plus loin les caractéristiques et les particularités des domaines artistique et littéraire.
Les sept aptitudes épistémologiques
La rigueur
Ce premier point insiste sur le fait que les résultats d’une recherche ne sont valables qu’à force de vérifications et de contre-vérifications. Cela est vrai à toutes les étapes d’une démarche scientifique, depuis le choix d’un sujet de recherche jusqu’à la présentation finale des travaux: l’étudiant doit sans cesse argumenter ce qu’il avance. Il évite ainsi les spéculations, c’est-à-dire les idées ne reposant sur rien d’autre que sur des impressions, des préjugés ou des émotions. Être rigoureux signifie également qu’il faut bien relire et soigner ses travaux.
L’humilité
L’idée de l’humilité est en lien direct avec celle de la rigueur. Le scientifique – étudiant ou érudit – doit rester humble face à ses travaux et à ses productions. En science, il est rare d’affirmer une vérité. On soumet plutôt une idée, on propose une conclusion, «jusqu’à preuve du contraire».
La recherche d’objectivité
Devant un problème, on s’efforce de rester dans une certaine zone de «neutralité», autrement dit d’oublier ses a priori . Pour reprendre les termes du sociologue Wallerstein, il s’agit de «se dégager de ses préventions [… de] se défaire des pressions intériorisées de son propre milieu, car celles-ci en influençant notre perception et conception du monde “déforment” notre vision, la rendent moins précise ou moins vraie» (1971: 42). Ce positionnement s’avère souvent indispensable dans les travaux universitaires, où il faut éviter les prises de position, les idées reçues et autres raisonnements partiaux ou engagés.
Au sens strict, le concept d’objectivité est le contraire de celui de subjectivité. La subjectivité, rappelons-le, est ce qui fait de nous des sujets, des individus avec nos particularités et nos différentes manières d’appréhender le monde. De nombreux chercheurs estiment que l’objectivité absolue représente une sorte de «Saint Graal», difficile — certains diront impossible — à atteindre pour les individus subjectifs que nous sommes. En sciences humaines, cela serait d’autant plus vrai que l’être humain et sa complexité sont au cœur des études.
Cela dit, certains remettent également en cause l’objectivité des chercheurs en sciences naturelles. C’est par exemple le cas du sociologue Bruno Latour (Latour et Woolgart: 1979; Latour: 2006) connu pour ses recherches controversées sur la vie de laboratoire. L’auteur soutient que les faits scientifiques sont des «constructions sociales», et qu’on peut considérer un bon nombre de chercheurs comme des «écrivains» subjectifs qui publient pour «convaincre» leur public (donc à des fins s’éloignant de la neutralité). L’objectivité, donc, ne peut être considérée comme un «allant de soi».
La réflexivité
La question de la réflexivité est naturellement liée à l’objectivité. Il s’agit pour le scientifique d’effectuer un retour sur soi, de mettre en question sa condition de chercheur. Cette réflexion lui permet de tenir compte de ses caractéristiques subjectives au lieu d’essayer de les mettre de côté. Autrement dit, il fait le raisonnement suivant: «Puisque je sais que, de toute façon, ma subjectivité fait partie de moi, je me dois d’en être conscient et de travailler avec ce critère en tête.»
Au début d’un travail scientifique, quel qu’il soit, il faut se demander: Pourquoi a priori suis-je porté à penser de cette façon-là? Qu’est-ce qui, dans mon histoire personnelle, dans ma formation, mon milieu, mon environnement, me fait voir la réalité de cette façon, me pousse dans cette direction plutôt que dans une autre?
La connaissance de soi éclaire ainsi le monde qui nous entoure et le rend un peu plus compréhensible.
Le sens de l’abstraction
Avoir une pensée abstraite permet de s’éloigner des aspects concrets de son environnement, des pratiques ponctuelles ou des caractéristiques physiques pour créer des catégories intellectuelles plus générales. Cette capacité de prendre du recul permet de répertorier, de comparer et de classer des éléments et de mieux les appréhender. C’est de cette manière que sont créés les concepts, qui englobent plusieurs objets concrets.
L’ouverture d’esprit et la curiosité
Sans curiosité, sans désir de comprendre ce qui constitue le monde, aucune découverte scientifique n’est possible. Certaines des grandes découvertes ont d’ailleurs eu lieu par hasard; un esprit curieux est toujours à la base de la réussite en sciences. Pour ce faire, on doit pouvoir sortir de sa fameuse «zone de confort», mettre en doute ses préjugés, ses convictions les plus profondes. Faire de la science, faire des études universitaires, c’est pouvoir se questionner sans cesse et surtout pouvoir affronter (quasiment) n’importe quel problème et en accepter les solutions, même si ce ne sont pas celles que l’on avait envisagées.
L’ imagination et la créativité
Beaucoup des plus grands penseurs ont aussi été de grands poètes et de grands artistes: citons Einstein, physicien et violoniste hors pair, Caroline Herschel, première astronome allemande et chanteuse soprano reconnue, ou encore Isaac Asimov, professeur de biochimie et écrivain, pour ne nommer que ceux-là. Le souhait de devenir un mathématicien, par exemple, ne doit pas empêcher d’imaginer un monde différent de ce qui est connu. Sans oublier les principes de rigueur et d’humilité, il faut rester ouvert: si une idée paraît saugrenue, c’est peut-être qu’elle est innovatrice, et qu’elle mériterait de s’y attarder.
Les particularités de la recherche en Arts et Lettres
Il est bien sûr important de rappeler que l’université ne s’arrête pas aux disciplines scientifiques. Au sein des premières «écoles du haut Moyen Âge», les arts et la littérature, notamment la musique, occupaient déjà des places de choix. Ces disciplines faisaient partie intégrante des matières «constituant la culture savante, la forme la plus haute de savoir intellectuel à laquelle pouvait prétendre un homme libre» (Charle, 2007). En définitive, quasiment toutes les aptitudes scientifiques mentionnées plus haut s’appliquent dans ces domaines: la rigueur, la réflexivité, le sens de l’abstraction, entre autres qualités. En revanche, une différence évidente concerne l’idéal d’objectivité. En fait, la subjectivité est de mise dans les disciplines où la création est à l’honneur: on invente selon ses idées, ses préférences, son imaginaire. Toutefois, dans un programme universitaire en histoire de l’art ou en littérature par exemple, il faut analyser les œuvres avec la même rigueur que celle qu’on apporterait à la compréhension

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