Les violons de Léna
85 pages
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Les violons de Léna , livre ebook

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Description

Léna n'a que 3 ans quand elle rencontre Mélodie, une jeune fille blonde dont le violon chante comme personne. Cette rencontre va bouleverser son existence.


Comment naissent les vocations ? Quelle aide peut apporter la musique à une enfant, quand le drame envahit sa vie ? Sa passion l’aidera-t-elle à grandir ?


Une histoire simple, légère et douce, écrite à la façon d’un conte pour adultes.


« Un roman très sensible qui se lit d'une traite et nous emporte dans son univers subtil et délicat. » Cathy Borie


« Rarement un roman a aussi bien parlé de la musique » (La joie par les livres)


« Un roman prenant qui nous dévoile un peu la vie privée de ces bêtes de scène que sont les virtuoses, adulés par les foules mais aussi, souvent, tellement seuls dans la vie. » (Jean Bigot, Griffon)


Béatrice Hammer est romancière, scénariste et réalisatrice. Elle a publié une quinzaine d'ouvrages, qui lui ont valu régulièrement des prix de lecteurs. Les éditions d'Avallon ont republié l'intégralité de ses romans : Kivousavé (prix Goya), Cannibale Blues (Attention talent des libraires de la Fnac), Soleil glacé, Lou et Lilas, Green.com, Ce que je sais d'elle, Une Baignoire de sang (polar) et La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires (inédit). Plusieurs de ses nouvelles sont disponibles en format numérique aux éditions de la Combe (Camille, Toug, Blanche, Abélie, Matthias, Princesse et Salvadora), ainsi que ses ouvrages pour la jeunesse Le Fils de l'Océan, Cet hiver-là, et Comment j'ai rééduqué mes parents (enfin, surtout ma mère).


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juillet 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782491996581
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une première version de cet ouvrage a été publiée en 2006
par les éditions Pocket sous le titre Le Quatuor de Mélodie .
Cette nouvelle édition a été entièrement revue
et corrigée par l’auteur.
 
Éditeur : Les éditions d’Avallon
342 rue du boulidou
34980 Saint-Clément de Rivière
 
Distribution numérique : Immatériel
 
 
Illustration de couverture : Les éditions d’Avallon & Midjourney
Couverture et composition du livre : les éditions d’Avallon
 
ISBN : 9782491996581
2e édition
 
Dépôt légal : août 2021
 
© 2021 Les éditions d’Avallon

Les Violons de Léna
 
 
 
 
 
Du même auteur
en version numérique
 
 
Romans
À la lisière des vagues , les éditions d’Avallon 2023 (inédit)
Soleil glacé , les éditions d’Avallon, 2022, réédition Le serpent à plumes, 2000
Une baignoire de sang , polar, les éditions d’Avallon, 2022, réédition Alter Real 2020
La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires , les éditions d’Avallon, 2022
Kivousavé , les éditions d’Avallon 2021, réédition Critérion, 1995 et Rouergue, 2008 (Prix Goya du premier roman, prix du Festival du premier roman de Chambéry, prix du premier roman de l’Université d’Artois, prix Tatoulu)
Ce que je sais d’elle , les éditions d’Avallon 2021, réédition Arléa, 2006
Green.com , les éditions d’Avallon 2021, réédition A Contrario, 2004
Lou et Lilas , les éditions d’Avallon, 2021, réédition Pétrelle, 2000
Cannibale Blues , les éditions d’Avallon 2020, réédition Pétrelle, 1999
 
 
 
 
 
 
Nouvelles
 
Camille , nouvelle (prix des Inédits RFI – ACCT), les éditions de la Combe, 2021
Toug , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Matthias , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Blanche , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Abélie , novella, les éditions de la Combe, 2021
Salvadora , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Princesse , nouvelle, les éditions de la Combe, 2021
Théâtre
 
Aristides , théâtre, les éditions d’Avallon, 2023 (réédition des Editions Théâtrales du Grand Sud-Ouest, 2010)
 
 
 
Romans jeunesse
 
Comment j’ai rééduqué mes parents (enfin, surtout ma mère) , les éditions de la Combe, 2022, réédition de Comment je suis devenue grande, Rageot, 2008
Le Fils de l’océan , les éditions de la Combe, 2022, réédition Rageot, 2005 et 2010
Cet hiver-là , les éditions de la Combe, 2022, réédition Oskar Jeunesse, 2008
Superchouchoute , éditions Alice jeunesse, 2014
Miss Catastrophe , éditions Alice jeunesse, 2014 (prix Papyrus)
 
 
 
plus d’informations sur l’auteure ici : https://linktr.ee/Beatrice_Hammer

Béatrice HAMMER
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les Violons de Léna
 
 
R O M A N
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour mon père

 
 
 
 
 
1
 
 
Léna n’aurait jamais dû faire du violon.
Rien dans sa famille ne l’y prédisposait : aucun musicien, aussi loin que l’on pouvait remonter, ni dans ses ascendants directs, ni dans ses oncles, tantes, grands-oncles, grands-tantes et cousins éloignés, pas même dans les pièces rapportées, conjoints des uns ou petits amis des autres.
Une telle absence de musicien dans une famille était presque curieuse. Non pas qu’on y ait détesté la musique. Chacun y fredonnait, comme tout le monde, les refrains à la mode, achetait quelques disques de variété, voire ces best of qui horrifient les professionnels : Bach pour se relaxer ou Beethoven pour vaincre le stress ou encore Les plus beaux morceaux de la musique classique , Le meilleur du piano , Les plus belles pièces pour orchestre , où s’entremêlent dans un patchwork ahurissant les mouvements les plus connus des concertos, des sonates et des symphonies.
Ce n’était pas une famille sans musique, donc. Simplement une famille sans musicien.
 
 
 
 
 
2
 
 
Léna avait un peu plus de trois ans quand, dans la rue piétonne où ses parents étaient en train de faire leurs courses, elle avait vu une jeune fille jouer du violon. Blonde, les cheveux lisses, elle avait un visage très doux, comme sorti d’un livre d’images. Elle était jeune, peut-être seize ou dix-sept ans, et le son qui sortait de son instrument était saisissant. Par moments, en accord avec le visage de la demoiselle, il était limpide et éthéré comme une musique céleste. Mais à d’autres instants – et parfois dans la seconde suivante –, il devenait plus puissant que l’océan déchaîné.
Léna s’était arrêtée net dans la rue, et s’était mise à écouter.
Comme elle refusait d’avancer ou de reculer, sa mère avait pris le parti de la laisser là, et d’aller faire ses courses, en demandant à la boulangère de la surveiller du coin de l’œil.
Qui sait ce qu’un enfant de trois ans peut faire, livré à lui-même dans la rue ? La mère de Léna n’était pas tout à fait tranquille. Dès qu’elle sortait d’une boutique, elle hâtait le pas vers l’endroit où jouait la musicienne.
À chaque fois, le même spectacle serein l’y attendait.
Assise sur le trottoir, Léna dévorait la violoniste des oreilles.
Celle-ci avait remarqué l’enfant, et, de temps en temps elle lui adressait de petits sourires ; à d’autres moments, quand son violon grondait ou tempêtait, la jeune fille fronçait les sourcils, prenant un air féroce. Léna était ravie.
Rassurée, la maman de Léna repartait pour une autre boutique, en laissant sa fille dans cette transe émerveillée. À son retour, mises à part les notes de la musicienne, rien n’avait changé. Fascinée, la fillette, qui en oubliait de sucer son pouce, écoutait, écoutait, écoutait.
La mère se mit à écouter à son tour. Incontestablement, la jeune fille jouait bien. Mais au bout d’une dizaine de minutes, elle en eut assez. Elle fit quelques tentatives pour arracher sa fille à la contemplation béate où elle était, lui suggéra d’aller mettre une ou deux pièces dans la boite à violon – ce que la petite fille, qui, d’habitude, adorait manipuler de la monnaie, fit presque à contrecœur, en montrant bien qu’on la dérangeait. Rien, absolument rien à part l’usage de la force – à laquelle la mère répugnait – ne semblait être en mesure d’éloigner Léna de la violoniste.
Celle-ci, qui avait observé le manège, finit par s’arrêter de jouer, et s’approcha de l’enfant.
— Comment tu t’appelles ? fut la première chose que la fillette lui demanda.
— Mélodie, répondit en souriant la musicienne.
— Et lui ? poursuivit la petite fille en désignant le violon.
— Gustave, fit la jeune fille.
S’ensuivit une conversation étrange, entre une Léna zozotante et la jeune fille blonde, où la petite fille déclara qu’elle aimait Gustave, qu’il chantait vraiment bien, et que même quand il pleurait ou qu’il criait, c’était zoli. La violoniste, visiblement heureuse de ce que lui disait l’enfant, lui expliqua que Gustave ne se nourrissait que de notes de musique, et que pour que sa voix soit belle, il avait besoin d’en manger énormément, les plus rondes possibles, tous les jours. Léna estima que Gustave était bien nourri, et se proposa pour le garder, au cas où la jeune fille aurait besoin de s’en séparer quelque temps. Proposition que la jeune fille eut l’air de prendre au sérieux, tout en signalant que la plupart du temps, elle préférait emporter Gustave avec elle, et en précisant à la petite fille qu’il fallait étudier longtemps pour pouvoir nourrir un aussi gros violon que Gustave.
— On commence avec un tout petit violon, qui n’a besoin de manger que quelques petites notes de temps en temps, puis on en prend un qui est un peu plus grand, et qui a besoin d’un peu plus de notes, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on puisse nourrir un violon comme Gustave.
Elle expliqua à Léna qu’elle-même ne subvenait aux besoins de Gustave que depuis deux années, et qu’elle y arrivait à peine, tant ce violon avait d’appétit pour les jolies notes, noires et rondes.
Une fois rentrée chez elle, Léna resta anormalement silencieuse ; elle mangea du bout des lèvres, prit son bain en silence, et, alors que ses parents commençaient à s’inquiéter de son mutisme, elle sortit elle-même de la baignoire, sans attendre qu’on vienne l’envelopper dans une serviette. Nue et ruisselante, elle se planta devant eux, au milieu du salon, la mine décidée :
— Ze veux apprendre à nourrir Gustave. C’est ça que ze veux faire plus tard.
Les parents sourirent gentiment, leur petite fille était décidément très mignonne. Bien sûr, ni l’un ni l’autre ne prenaient cette déclaration très au sérieux. Les petits enfants ont toujours beaucoup d’idées sur ce qu’ils veulent faire plus tard. Puis, le temps passe et ils oublient.

 
 
 
 
 
3
 
 
Dans le cas de Léna, le temps passa sans qu’elle oublie.
 
 
 
 
 
4
 
 
Pour Noël, ses parents lui demandèrent ce qu’elle souhaitait comme cadeau.
— Ze voudrais un petit violon, dit-elle. Un petit violon qui n’a besoin de manzer que quelques notes pas très souvent.
Le père de Léna se rendit dans un magasin de jouets, afin de trouver un violon en plastique ou quelque chose d’approchant. Il ne trouva qu’une guitare, avec trois gros boutons sur lesquels on pouvait appuyer, ce qui déclenchait l’émission d’une mélodie électronique tonitruante. Cela suffirait bien à assouvir la faim de Léna, se dit-il, et il acquit la chose.
C’était méconnaître la volonté de sa fille. Quand celle-ci eut déballé le cadeau, appuyé sur une touche et entendu le jouet en plastique criailler Vive le vent d’une voix nasillarde, elle se tourna vers ses parents en leur disant que ce n’était pas du tout un violon, et qu’elle avait besoin d’un petit violon, pour apprendre à nourrir Gustave, quand elle serait grande.
— Ça, c’est une fausse guitare en plastique, expliqua-t-elle gentiment à son père Un violon, c’est pas pareil. Ça ressemble un peu, mais c’est pas pareil. Il faut un bâton, pour lui faire manzer les notes.
Elle réitéra sa demande,

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