Mini-pouce
20 pages
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Mini-pouce , livre ebook

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Description




Les voix hurlent dans sa tête doublées des hurlements frénétiques d’un bébé... Insoutenable, le silence a un prix...


VOUS VOULEZ QUOI ? a-t-elle dit, la voix brisée de trémolos.
J'ai hésité.
— Je voulais savoir si...
Elle m'a coupé ; sa petite voix est partie en vrille.
— Vous voulez savoir si je vais finir par faire taire ce con de môme, hein ? Qu'est-ce que vous croyez, que j'essaye pas ?
Et finalement articulé :
— Non, je voulais savoir si vous n'aviez pas besoin d'un coup de main... parce que je suis...



Voici le premier texte publié de Gaëtan Brixtel. Ska est très fier de donner leur chance à de nouveaux auteurs dont le talent affleure et qui ne demande qu’à être confirmé. Brixtel use déjà des ressorts d’un futur nouvelliste du noir au brillant avenir. A suivre assurément.




Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 février 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9791023404036
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gaétan Brixtel Mini-pouce Nouvelle CollectionNoire sœur
À certains moments, je ne savais plus si j'aurais préféré crever ou les entendre crever. Les Voix n'avaient plus fait vœu de silence depuis qu'elles étaient apparues pour me tourmenter. Elles me glissaient à l'oreille des choses si horribles que j'en étais réduit à hurler pour les étouffer par un bruit plus fort, qui fasse taire les (je suis là ne m'oublie jamais si tu essaies tu), mais les Voix revenaient sans cesse. Une tempête moins bruyante que le silence, mais déchaînée bel et bien et (toujours à tes côtés pour plus de terreur dans tes erreurs). Je n'avais pas l'intention de lui faire du mal, mais c'est arrivé. Elle s'est annoncée en bloquant l'ascenseur un après-midi entier avec ses meubles. Ensuite, les cris et les pleurs ont empli l'immeuble. Grinçants comme des clous rouillés contre un tableau noir, comme du verre pilé dans les tympans. Partout dans la cage d'escalier. Pendant des semaines. Je les écoutais. Quand les cris partaientdecrescendo, je suivais leur écho dans le couloir. Il n'a pas fallu quinze jours pour que la voisine du cinquième, excédée, me demande si je n'en avais pas marre de ce gosse. Il chiale tout le temps, le jour comme la nuit. Impossible de dormir à cause de la fichue nouvelle locataire, au je-ne-sais-combientième étage. Je ne pouvais pas lui expliquer combien j'étais apaisé par ce son. Un bébé qui pleure, c'est à se cogner la tête contre les murs : tout se situe dans leur appareillage défectueux, dans la minceur et la souplesse du cartilage nasal du nourrisson qui rendent ses larmes et ses braillements, et l'ensemble de ses interactions sonores en général, plus strident et plus incomplet. Que l'emmerdeuse du cinquième aille se faire voir ! Qu'est-ce qu'elle la ramène, avec ses beuveries du vendredi soir et du week-end, et ses copains qui poussent la radio à fond et font claquer les portes de son appartement ? Ce dimanche, le bébé avait tenu la note tout l'après-midi. Un chant de sirènes écorchées vives a éclaboussé la cage d'escalier. Je suis
sorti de mon studio. J'ai dévalé les escaliers, et collé mon oreille contre les portes. Elle avait emménagé au troisième. Arrivé là, les pleurs devenaient beaucoup plus mats et précis. J'étais prêt à frapper, sans avoir réfléchi à ce que je dirais à la personne vivant derrière la porte, mais j'ai laissé ma main en suspens. Je voulais apprécier ça. La nouveauté du grincement, riche et net. J'ai eu un instant de lucidité quand le gosse a cessé de geindre : une petite voix de femme à bout de souffle, pataugeant dans ses propres larmes, l'implorait de se taire – « S'il te plaît, mon petit trésor, arrête de crier... » J'ai pensé : voilà à quoi ça ressemble, la tyrannie sans partage du territoire, quand un gamin cède quatre ou cinq minutes de répit à ses parents. J'ai pensé à la chansonKnocking On Heaven's Door du groupe Guns N' Roses. J'ai pensé : je frappe à la porte du paradis... Et j'ai frappé. En voyant son spectre tout menu dans l'encadrement de la porte, j'étais sur le point de lui demander si sa maman n'était pas là. D'un aspect vulnérable dans sa chemise de nuit, Mini-Pouce était le genre de fille qu'on aurait envie de rassurer d'une étreinte, de prendre dans ses bras en lui murmurant : >>>>
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