Minuit et demi
220 pages
Français

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Minuit et demi , livre ebook

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Description

Paul Verlaine disait « retiens ce point, on est le diable, on ne le devient point ».

Mahé Casagrande, surnommé le Baron, règne sur les bas-fonds de la ville du haut de son établissement.
Tel un roi, dans son club prisé par le gratin des affaires, il a tout du sociopathe.
Il ne connaît ni l’empathie ni la compassion et ne s’embarrasse jamais de sentiment.
Il tue sans sourciller, prend sans demander.

Ce génie du crime n’a pas l’once d'une émotion, mais seulement des obsessions.
Une en particulier : celle de se venger.

Jusqu’au jour où Gypsy, cette jeune clandestine persécutée par la vie, et qui se bat pour ramener sa sœur à ses côtés, signe un contrat avec lui.

Si Mahé incarne le Diable, Gypsy est tout son opposé.
L’un et l’autre apprendront à leurs dépens que lorsque les rôles s’inversent, tout peut s’envoler en fumée.

Parce que même les anges n’échappent pas éternellement aux ténèbres. Et les rois peuvent finir par s’agenouiller.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 novembre 2022
Nombre de lectures 9
EAN13 9782379933882
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Minuit
Et Demi
 
 
Lia ROSE & Ewa RAU
 
 

 
Les auteures sont représentées par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous
n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Minuit et demi
Auteur : Ewa RAU & Lia ROSE
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal novembre 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation : Juliette Bernaz
Crédit photo : Shutterstock
ISBN 978-2-37993-388-2
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
 
 
 
Table des matières
Avant-propos
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45
CHAPITRE 46
CHAPITRE 47
CHAPITRE 48
CHAPITRE 49
CHAPITRE 50
CHAPITRE 51
CHAPITRE 52
CHAPITRE 53
CHAPITRE 54
CHAPITRE 55
CHAPITRE 56
CHAPITRE 57
CHAPITRE 58
CHAPITRE 59
CHAPITRE 60
CHAPITRE 61
CHAPITRE 62
CHAPITRE 63
CHAPITRE 64
CHAPITRE 65
CHAPITRE 66
CHAPITRE 67
ÉPILOGUE 1
ÉPILOGUE 2
ÉPILOGUE 3
THANKS

 
 
 
 
 
 
 
 
À la base, ce n’était qu’une simple histoire de vengeance.

Avant-propos
 
 
L’enfer est bien plus facile à décrire, à dépeindre, comme on le sait depuis Dante.
L’enfer c’est l’incompréhension, c’est le mystère redoutable, c’est aussi le sentiment démoniaque de n’être plus rien. De ne plus rien contrôler. D’être l’infime face à l’immense.
Plonger dans Minuit et Demi c’est côtoyer le danger et la cruauté de l’être humain.
Vous l’aurez compris, notre œuvre contient des scènes aux thèmes vertigineux de la cruauté humaine, certains passages de notre fiction peuvent heurter votre sensibilité.
Mais nous vous rassurons : il n'existe pas d'enfer sans paradis…
 
PROLOGUE
 
 
« Ami, retiens ce point : on est le Diable, on ne le devient point. »
 
 
MAHE
 
Ploc. Ploc. Ploc…
Du sang.
Sur mes vêtements. Sur la moquette grise. Sur les murs. Sur mes doigts que je fixe sans cligner des yeux depuis si longtemps qu’ils me donnent l’impression de ne plus m’appartenir.
Ploc. Ploc. Ploc…
Du sang, il y en a partout.
Les lèvres entrouvertes, assis à même le sol, affalé contre le mur, j’inspecte le liquide rouge et poisseux, qui commence déjà à sécher, incruster les lignes de mes mains. Je les regarde sans vraiment les voir, déconnecté, perdu entre mes souvenirs et l’obscurité de mon esprit. Tout est flou autour, je ne remarque qu’elles et leur ombre projetée sur la moquette souillée. Elle s’étale, leur conférant une apparence difforme, presque monstrueuse.
Par-dessus la mélodie des pulsations de mon cœur qui tambourine à mes oreilles, je les perçois vaguement, ces coups sourds en provenance de la cuisine tandis qu’il s’affaire. Je sais qu’il est là, mais il me semble lointain, comme s’il ne faisait pas partie du même monde. Ou peut-être que c’est moi qui suis ailleurs.
Le sang sur mes mains. Il y en a tellement. Est-ce que je vais réussir à l’enlever ? Est-ce qu’à partir d’aujourd’hui, elles me paraîtront toujours aussi écarlates, même si je les frotte jusqu’à m’égratigner ? Après tout, ce qui est arrivé, c’était ma faute.
Ploc. Ploc. Ploc…
— Mahé ?
Il me faut quelques secondes pour réaliser qu’on prononce mon prénom, quelques-unes de plus pour m’arracher à ma contemplation sordide et redresser le menton pour aviser la personne qui me fait face. Ses sourcils froncés témoignent du nombre de fois où il a dû essayer d’attirer mon attention avant que je réagisse.
Il enjambe l’obstacle sur sa route pour se rapprocher de moi. Je le suis des yeux, toujours silencieux, jusqu’à ce que son visage se trouve tout près du mien après s’être assis à ma gauche. Celui que tout le monde surnomme Joker est grand, élancé, et sec. Très sec. La faute à toute la coke qu’il passe son temps à se foutre dans le nez, j’imagine. Du petit déjeuner jusqu’à celui du lendemain.
Nous partageons le même sang, mais pas la même génétique. Lui est déjà un homme, alors que je ne suis encore qu’un adolescent de treize ans, et pourtant, je suis certain que je pourrais le porter à bout de bras. Malgré sa carrure, n’importe qui doté d’une paire d’yeux et d’un minimum de bon sens changerait de trottoir s’il venait à croiser sa route.
Joker n’est pas bien épais, mais l’éclat de folie qui danse dans le tréfonds de ses prunelles est aveuglant. C’est à cela qu’il doit son surnom, d’ailleurs. Parce qu’il n’existe personne de plus fou que lui et parce qu’il a toujours ce petit sourire flippant sur les lèvres, le genre qui crie qu’il ne connaît aucune limite. Ce cinglé n’a peur de rien ni de personne.
Joker est un malade, un vrai, dans tous les sens du terme. C’est un proxénète à la tête d’un réseau de prostitution qui trempe également dans des affaires de drogue. Mais avant tout ça, avant d’être le mac et le trafiquant le plus respecté et craint de son milieu, c’est surtout mon grand frère. De sept ans mon aîné.
— Je suis désolé que tu aies assisté à… ça.
Il désigne d’un signe de tête ce qu’il a enjambé pour me rejoindre. D’ici, je ne perçois rien d’autre que les semelles d’une paire de baskets en taille 44. Le corps auquel elles appartiennent est allongé sur le sol, en travers, hors de mon champ de vision, entre le salon et le couloir qui mène vers la cuisine. Une cuisine dans laquelle j’ai grandi.
Une cuisine qui a assisté à notre enfance. À mon frère qui se dévouait pour aller voler dans le frigo quand je mourrai de faim alors qu’elle me privait de nourriture pendant des jours entiers. À mon frère qui prenait les coups à ma place. À mes larmes d’impuissance. À son départ. Aux casseroles qu’elle faisait bouillir pour me punir. Aux nombreuses fois où je me retenais de l’appeler à l’aide par fierté et par crainte aussi, surtout.
Mon regard s’attarde sur les cicatrices qui ornent mes avant-bras dénudés. Mon corps entier porte les traces de ce qui est arrivé dans cette cuisine. Joker est marqué de la même façon. Ce n’était qu’une question de temps avant que ces baskets en taille 44 ne se retrouvent dans cette position.
Ploc. Ploc. Ploc…
Mon visage oblique lentement vers la droite, et je les détaille comme si c’était la première fois, alors que je suis assis ici depuis probablement plusieurs heures déjà : les longs cheveux blonds et filasse de ma mère, dont les pointes sont trempées comme si elle venait de sortir de la douche. Mais ce n’est pas de l’eau qui dégouline en provenance de sa gorge sur toute leur longueur pour venir s’écraser sur le sol, rejoindre la mare pourpre qui s’incruste entre les fibres en nylon de la moquette.
Ploc. Ploc. Ploc…
Goutte après goutte.
La tête basculée vers le plafond, elle le fixe, inerte, la nuque posée sur le dossier de la chaise, comme si elle s’était assoupie tranquillement. Je ne peux pas voir son regard de ma position, mais je n’en ai pas besoin. Ses yeux grands ouverts, prêts à sortir de leurs orbites, dans une expression d’effroi, sont aussi figés dans mon esprit que sur son visage.
Ils me hanteront. Pour toujours.
Je crois qu’au fond, je savais ce que je faisais en appelant Joker au secours plus tôt dans la soirée alors que je m’étais réfugié dans la salle de bains après que mon père, pris d’un de ses nombreux accès de rage, s’était amusé à plonger ma tête dans la cuvette des toilettes jusqu’à ce que je sois à deux doigts de m’évanouir. Recommencer, encore et encore. Et qu’elle le regardait me noyer sans lever le petit doigt.
Humilié, j’ai hésité avant de l’appeler, mais je craignais qu’il me tue cette fois, alors…
Tout ça est ma faute.
Mon père n’était pas souvent là, et heureusement, parce qu’il était le pire des deux. C’est bête, j’avais toujours pensé qu’il finirait par se volatiliser un beau jour. Je n’aurais jamais imaginé que son dernier souffle s’expulserait ici, près de cette cuisine.
Joker lui a explosé le crâne à l’aide d’un marteau, juste après avoir tranché la gorge de ma génitrice.
Ploc. Ploc. Ploc…
Je dévie sur les empreintes de main rouge qui maculent le mur blanc, au niveau de l’encadrement. Elles sont tout ce qu’il reste des tentatives de fuite de mon père.
Je les détaille, vidé de toute émotion. Je pense simplement qu’elles sont immenses et que j’ai hérité de ses gènes. Cette idée me donne un haut-le-cœur. Ces mains-là, celles qui sont responsables de la lueur de folie qui brille dans les yeux de mon grand frère, de la plupart de nos cicatrices, ces mains-là ne feront plus jamais de mal. Celui qui les a empêchées de nuire est un monstre. Un monstre qu’ils ont engendré. Et qui est venu ici parce que je l’ai appelé.
Ma… faute.
Creep de Radiohead explose dans le silence et mon frère extirpe son téléphone de son jean. Il laisse la voix de Thom Yorke imprégner l’espace, balançant sa tête de haut en bas, en rythme avec le tempo, les yeux fermés, plus longtemps que nécessaire avant de décrocher.
— « You’re so fucking speciaaaal. »
Si une angoisse sourde monte en moi, mon corps ne réagit pas, incapable de traduire la tempête qui me régit. La mélodie que j’entends chaque jour depuis que je suis né, tant Joker lui voue une fascination presque morbide, m’ancre dans la réalité, mais elle ne suffit p

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