Mort sur le Saint-Laurent
117 pages
Français

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Mort sur le Saint-Laurent , livre ebook

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Description

Une enquête pleine de rebondissements pour la détective Rachel Toury.


La nièce de la détective Toury découvre un corps sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Une enquête délicate pour Rachel Toury dont la famille se retrouve plus impliquée qu’elle ne l’aurait pensé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782384830572
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Jessica, la nièce de la policière Rachel Toury, découvre un corps sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Une enquête délicate pour Rachel dont la famille se retrouve plus impliquée qu’elle ne l’aurait pensé.
Une enquête pleine de rebondissements pour Rachel Toury.
 
Suivi de Un cadavre sur la plage et Course mortelle .
 
 
Agnès Ruiz est l’auteur de best-sellers vendus à plus de 360 000 exemplaires dont « Ma vie assassinée », « Oublie la nuit », « L’ombre d’une autre vie », « Et si c’était ma vie ? » et le roman policier qui met en scène la détective Rachel Toury pour la première fois « La main étrangère »…
Nombreux de ses écrits sont traduits en plusieurs langues.
MORT SUR LE SAINT-LAURENT

Les enquêtes de Rachel Toury #3
Agnès Ruiz
Mort sur le Saint-Laurent
1
Mélangé à des branches et d’autres végétaux, le corps avait dérivé au fil des eaux du fleuve Saint-Laurent, suivant les caprices du courant pour s’échouer sur une berge de Montréal. Féroces, mouettes et goélands se disputaient la dépouille. Pourtant, ils s’envolèrent à tire-d’aile sous un aboiement.
— Burton ! Ici ! Qu’est-ce qui t’arrive ? cria une adolescente en rappelant à l’ordre son impétueux dalmatien.
Jamais son compagnon bicolore ne s’était montré aussi intempestif. Il grognait près d’un tas d’immondices. Jessica avança et enroula ses doigts sur le collier de cuir de Burton. Ses iris fouillèrent les flots, au loin. Elle aimait cet endroit un peu à l’écart des axes. Son chien pouvait gambader tant qu’il voulait. Burton tourna son museau vers sa maîtresse et gémit pour attirer de nouveau son attention.
Jessica comprit que quelque chose ne tournait pas rond. Incertaine sur l’attitude à adopter, elle libéra Burton. L’animal retourna racler un monticule d’une patte frénétique.
Jessica s’approcha, prête à le réprimander, pensant qu’il allait encore puer la vase. Pourtant, ses remontrances se figèrent dans sa gorge. Elle venait de reconnaître une forme humaine dans ce tas étrange. Puis des cavités béantes là où les yeux auraient dû se trouver. L’odeur pestilentielle la conduisit à reculer plus vite qu’elle n’avait avancé.
— Ici, Burton !
Le dalmatien hésita. Au lieu d’obéir, il décida de gratter avec vigueur pour dégager le corps putride. Jessica se fit plus pressante. Sa voix trahissait son angoisse. Peut-être est-ce ce qui alerta son compagnon pour qu’il revienne vers elle.
Jessica rencontrait ce genre de situation dans des films ou bien ses livres. Pas dans la réalité ! C’était impossible. Horrible. S’extirpant péniblement de sa torpeur, elle attrapa son portable. Il lui échappa des mains au moment où elle voulut composer le numéro. Bêtement, elle observa l’objet sur le sol. Son chien aboya et elle sursauta avant de réagir. Elle se pencha enfin pour récupérer son téléphone. Elle obtint rapidement sa tante, Rachel Toury, détective pour la police de Montréal.
2
La détective Toury arriva très vite avec toute une équipe. Sans tergiverser, Rachel porta son attention sur sa nièce.
— Comment te sens-tu ?
— Malade !
— Je me doute ! Bien, attends-moi un instant, je donne quelques directives et on va prendre quelque chose de chaud. Tu me raconteras tout.
L’adolescente accepta, les idées embrouillées. Elle épiait les personnes qui s’agitaient autour du mort. Un agent déroulait un cordon de sécurité. Elle avait l’impression d’assister au tournage d’une série policière.
Pourquoi cette pensée saugrenue revenait-elle en force ? Jessica se secoua pour se dire que c’était authentique. Elle avança. Malgré les conseils de sa tante, elle était incapable de rester en retrait. Prudemment, elle avait remis la laisse à Burton.
Rachel et Jeff discutaient près du cadavre. La détective se penchait pour les premières observations.
— Il est gonflé par le fleuve. Le corps présente aussi de nombreuses contusions.
— Ce sera un imbroglio terrible pour isoler la part des blessures réelles et celles occasionnées par son séjour dans l’eau, approuva l’enquêteur Millet, dubitatif. Et ta nièce, ça ira ?
— Puisque tu en parles, je voudrais que tu te charges des premiers éléments de cette affaire. Photos, coroner. Je n’ai pas besoin de rentrer dans les détails. Tu connais le boulot.
Il confirma et lui assura qu’il s’en occupait.
Rachel Toury retourna près de Jessica. D’autorité, elle lui prit le coude et l’entraîna vers sa voiture.
— Ton père est au courant, de toute cette histoire ?
Jessica secoua la tête.
— J’ai juste pensé à t’appeler. J’ai rien fait, tu sais.
La détective fronça brièvement les sourcils devant le commentaire surprenant. Puis elle lui adressa un sourire chaleureux.
— Bien sûr que tu n’as rien à voir avec tout ça. Quelle curieuse idée.
— Ah ! Tant mieux… Enfin, je veux dire… tu ne dois pas te faire de fausses impressions…
Rachel tapota le bras de Jessica.
— Ce n’est pas dans mes habitudes. Et tu comprends, il est mort depuis plusieurs jours, au vu de son état.
— Il est monstrueux.
— Un cadavre n’est jamais plaisant à découvrir. Encore moins quand il s’agit d’un crime.
L’adolescente ouvrit de grands yeux effarés.
— Pourquoi ? Ce n’est pas… une noyade ?
Rachel Toury secoua la tête. Elle précisa que le corps présentait des blessures profondes. Elle resta pourtant prudente. Elle n’aimait pas se prononcer plus que de raison avant de recevoir les résultats de Raoul Corpus.
— Seul le médecin légiste pourra nous confirmer tout ça.
Plus tard, Rachel Toury se gara le long d’un immeuble.
— Pourquoi tu me ramènes chez moi ?
— On va se prendre une boisson chaude. Je te l’ai dit.
— Je croyais qu’on irait dans un café, ou quelque chose de plus sympa, protesta Jessica.
Elle fit la moue. Rachel sentit qu’il y avait plus que ça derrière cette remarque. Néanmoins, elle ne s’y attarda pas pour autant.
— Ton père, il est là ?
La détective ignorait s’il bossait en ce moment. Elle n’avait pas eu de nouvelles de sa part depuis de nombreux mois. Elle le regrettait aujourd’hui. Son frère était de nature solitaire. Elle était souvent occupée par son travail. Des prétextes, sans doute…
— Il rentre vers 17 heures en général.
Rachel en déduisit qu’il avait retrouvé une activité quelconque. Il ne devrait plus tarder, d’ici un quart d’heure, calcula-t-elle en consultant sa montre.
— Bien, on va l’attendre.
— Tu sais, ce n’est pas utile. Je peux me débrouiller. J’ai 16 ans maintenant.
La policière soupira en levant les sourcils.
— Déjà ! Le temps file, ma grande. Tu es toujours aussi jolie. Comme ta mère, précisa-t-elle en souriant.
Dans l’appartement silencieux, Burton s’ébroua et fonça vers sa gamelle, indifférent au reste.
— Tu veux un chocolat chaud ?
Rachel furetait dans la cuisine et repéra la cafetière.
— Je vais prendre un soda. Je m’en occupe, t’inquiète, ma tante.
La détective approuva. De toute façon, elle se sentait étrangère ici. Elle était venue souvent, pourtant, s’était montrée présente, attentive. Son frère le lui avait reproché, quand le couple s’était dissous. Elle l’étouffait. Alors, elle avait mis un peu de distance. Trop sans doute, réalisait-elle. Ou bien elle n’avait pas compris. Les critiques de son cadet étaient peut-être une stratégie inversée, comme cela se faisait chez certains.
3
La détective Toury trouva une tasse et enclencha le micro-ondes. Elles se retrouvèrent ensuite au salon. Rachel opta pour le fauteuil tandis que Jessica se roulait dans le divan. La policière posa les questions d’usages, sur la découverte du corps. Elle avait sorti son carnet de notes. Elle retranscrivait les réponses, ses impressions sur les déclarations de sa nièce. Avec la rigueur qui la caractérisait, Rachel demandait des détails, quand c’était nécessaire.
— Tu fais ça tout le temps, j’imagine ? l’interrompit Jessica tout à coup.
— Quoi ?
— Aller chez les gens, interroger les suspects… confondre les coupables.
Un nouveau sourire brilla dans l’œil de Rachel. En effet, on pouvait résumer ses enquêtes ainsi. C’était positif et flatteur. Elle aimait bien cette idée, de « confondre les coupables ». Malheureusement, ce n’était pas toujours le cas. Même si elle se faisait un devoir de ne rien lâcher dans une affaire.
— Il va se passer quoi, maintenant ?
— Je voudrais que tu me tiennes au courant, de comment tu te sens, dans les prochains jours.
Jessica s’agita sur le divan, changea de position avant de répliquer, la voix sombre.
— Non. Pas pour moi. Je sais bien que tout ne tourne pas autour de moi…
Elle effectua une pause. Rachel songea qu’elle devait souvent entendre cette phrase de la part de son père pour qu’elle mentionne ça. Pourtant, elle préféra ne pas interrompre sa nièce. Qui était déjà en train de revenir sur son idée première.
— Je parlais pour le corps. Qu’est-ce qui va arriver à présent ?
— Il faudra mener une enquête minutieuse. Apprendre l’histoire de cet homme que tu viens de découvrir.
— C’est un peu comme remonter le cours du temps.
C’était assez juste comme comparaison. Inattendu également. Rachel étudia plus attentivement l’adolescente. Elle avait grandi si vite. Dans son souvenir, c’était encore une fillette.
— C’est dommage, qu’on ne se voie pas plus, renchérit Jessica.
— Je me disais la même chose, confessa Rachel.
— Je sais que mon père n’est pas facile à vivre. Il est compliqué, grimaça-t-elle.
Rachel rit sous la pertinence de la remarque. Pourtant, elle lui trouva des circonstances atténuantes. Que la vie n’avait pas été que douceur pour lui.
— Te fatigue pas, ma tante.
Burton aboya joyeusement et noya les mots de Jessica. Bientôt, un homme débarqua. Il observa Jessica et Rachel. Son visage changea devant l’air grave de sa sœur.
— Qu’est-ce que tu fais là ? C’est papa ?
Rachel se leva aussitôt et secoua la tête pour l’empêcher d’imaginer un scénario hors de propos.
— Non, Pierre-André. Papa est plutôt en forme. Je suis contente de te voir.
— Oui… Moi aussi, consentit-il à émettre, un peu indécis.
Ils s’embrassèrent, gauche l’un et l’autre. Des questions muettes demeuraien

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